FR :
À partir d’un point de vue subjectif, cet article propose l’examen de l’influence de l’esthétique filmique sur la pièce L’imposture (2009) de la dramaturge québécoise Evelyne de la Chenelière. En articulant le concept sémio-pragmatique de la cinéfiction, développé par Sylvano Santini, aux théories récentes en matière de lecture dramatique, j’évalue comment la pièce parvient à performer les images, les mouvements et les techniques du cinéma dans mon esprit. Je démontre que l’omniprésence de l’écran dans le texte favorise la création d’un pacte cinématographique, celui-ci étant renforcé par une abondance de tropismes du septième art. Une fois le pacte accepté, le « travail de suture » (Métais-Chastanier, 2006) entre les scènes et les différents niveaux dramatiques de la pièce peut être envisagé et actualisé à l’aune de l’esthétique du montage. Enfin, j’examine comment ce « travail de suture », sans cesse pointé du doigt par de la Chenelière, peut révéler une critique des vérités fabriquées.
EN :
From a subjective point of view, this article examines the influence of film aesthetics on the play L’imposture (2009) by Quebec playwright Evelyne de la Chenelière. By articulating Sylvano Santini’s semio-pragmatic concept of “cinéfiction” with recent theories of dramatic reading, I assess how the play manages to perform the images, movements and techniques of cinema in my mind. I demonstrate that the omnipresence of the screen in the text favors the creation of a cinematic pact, which is reinforced by an abundance of cinematographic tropisms. Once the pact is accepted, the “travail de suture” (Métais-Chastanier, 2006) between the scenes and the different dramatic levels of the play can be considered and updated in the light of the aesthetic of montage. Finally, I examine how this “travail de suture”, which seems constantly highlighted by de la Chenelière, can reveal a critique of fabricated truths.