Résumés
Résumé
Je présente le principe de compositionnalité et deux arguments classiques en sa faveur — un argument de Davidson et un autre attribuable aux sémanticiens vériconditionnalistes. Je soutiens ensuite que deux catégories d’expressions — les pronoms pluriels et les contextuels — constituent des contre-exemples pour l’argument vériconditionnaliste, mais pas pour l’argument de Davidson. La raison en est que les premiers ont de fortes exigences quant aux entités constituant la valeur sémantique des expressions linguistiques faisant partie du lexique d’une langue, alors que l’argument de Davidson n’en a pratiquement aucune. Je propose finalement la notion de carte de contenu afin de prendre en compte l’idée que les énonciations n’ont pas toutes des conditions de vérité sémantiquement définies, mais que toutes déterminent tout de même sémantiquement, en tout ou en partie, une entité dotée de conditions de vérité.
Abstract
I introduce the Principle of Compositionality and two arguments usually invoked to motivate it. The first one comes from Davidson and the second one from truth conditional semanticists. I suggest that two types of terms — plural pronouns and contextuals — prove that the latter is flawed. However, Davidson’s argument remains plausible. The reason is that the truth conditional argument has very strong requirements with respect to the semantic value of lexical items, while Davidson’s is not very demanding. I finally offer the notion of a content map to fit the idea that even if all utterances do not have semantically defined truth conditions, they nonetheless determine, completely or in part, a truth valuable entity.
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Parties annexes
Notes
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[1]
Le présent texte constitue le développement d’idées présentées lors d’une conférence (« Composicao e Interpretacao ») donnée à Belo Horizonte dans le cadre d’un congrès et dont le texte fut publié dans les actes du congrès.
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[2]
Entendu que cet élément n’est pas sémantiquement ambigu ou a été désambiguïsé.
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[3]
Il écrit : « I want to propose what seems to me clearly to be a necessary feature of a learnable language : it must be possible to give a constructive account of the meaning of the sentences in the language. » (Davidson, 1965, p. 3.) Comme les langues humaines sont apprises, elles doivent pouvoir être apprises et doivent donc avoir le trait mentionné par Davidson.
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[4]
La thèse voulant que le vocabulaire est fini est présentée et défendue dans Davidson (1965) ; la thèse voulant que les règles syntaxiques sont en nombre fini est présentée, sans argument, dans Davidson (1967).
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[5]
J’utilise ici le mot « infini » parce que ce terme se retrouve chez les défenseurs de cet argument comme Dowty, Wall et Peters. On ne le retrouve pas dans les textes pertinents de Davidson.
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[6]
Les néofrégéens, à la suite d’Evans, nient qu’il en va ainsi. Je ne prendrai pas le temps de critiquer leurs positions.
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[7]
Mais « le locuteur de l’énonciation et au moins une autre personne » ne saurait constituer le rôle de « nous » et déterminer la contribution de ce terme aux conditions de vérité d’une énonciation où il a une occurrence (voir Vallée, 1996). La même remarque vaut pour « vous » et « la personne à laquelle parle le locuteur et au moins une autre personne »
Bibliographie
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