Résumés
Résumé
Pourquoi les responsables de l'organisation de ce colloque sur « L'état présent des recherches sur le Canada français » ont-ils demandé à un géographe de dresser le bilan des études régionales effectuées jusqu'ici sur le Québec et d'indiquer ce que peuvent être, selon lui, les perspectives de la recherche dans ce domaine ? Vous me permettrez de signaler quelques raisons qui ont pu, consciemment ou non, guider les responsables du colloque. Disons d'abord qu'il faut peut-être donner à cette invitation une signification symbolique. Discrètement, nos collègues sociologues auraient-ils voulu nous rappeler que nous aussi, géographes, nous pratiquons une discipline qui, par certains côtés, est bel et bien, ou devrait être, une science « sociale » qui pourrait normalement apporter une contribution de plus en plus importante à la connaissance du Canada français, des groupes humains qui l'habitent et des régions qui le composent ? C'est fort possible. S'il est encore trop tôt pour régler définitivement les rapports qui doivent exister entre la géographie et les sciences de l'homme, il était, en tous les cas, grand temps que nous nous trouvions tous ensemble à discuter de nos problèmes communs de description, de recherche et d'analyse du contexte québécois. L'organisation de ce colloque fait honneur à l'équipe de la revue Recherches sociographiques et il me plaît de le reconnaître avec gratitude. En me demandant cet exposé sur les études régionales, peut-être mes collègues ont-ils voulu tenir compte de cette prétention souvent affirmée par des géographes, mais, je dois dire, rarement admise par les autres, prétention suivant laquelle les études régionales constituent la chasse-gardée des géographes et, à la limite, disent certains, la justification ultime de la position de leur discipline à mi-chemin entre les sciences naturelles et les sciences de l'homme ? Est-il besoin d'ajouter que cette position n'est pas toujours très confortable ni très enviable ? Pour ma part, en tous les cas, je ne la recommande à personne et j'estime que les géographes ne se trompent pas trop quand ils considèrent la région comme le cadre privilégié de leurs recherches et quand ils cherchent à améliorer les méthodes susceptibles de faire avancer les études régionales.
Nos collègues des Recherches sociographlques ont donc simplement voulu reconnaître, je crois, l'importance quantitative des efforts déployés jusqu'ici par les géographes en vue de l'établissement d'une première description régionale du Québec. Il me reste le redoutable honneur d'ébaucher un jugement d'ensemble sur les travaux de mes collègues et sur les miens, ce que je vais tenter de faire avec un très grand souci d'objectivité.
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