Résumés
Résumé
La télédétection satellitaire est un outil employé couramment et avec succès en océanographie. Il n'en va pas de même en limnologie, où les applications sont encore rares.
Par le moyen d'une revue bibliographique, nous tentons d'en analyser les raisons. Après une brève description de l'outil et des satellites en service, l'on met en évidence la spécificité des cibles aquatiques, caractérisées par une réflectance basse et une profondeur d'investigation variable. Ces particularités, jointes à la composition complexe des eaux intérieures, rendent impossible l'extension pure et simple, à la limnologie, des algorithmes développés en océanographie.
Néanmoins, nous montrons que la télédétection a été utilisée dans l'étude du bassin versant des lacs, ainsi que pour la cartographie de leurs limites, de la végétation aquatique, des courants, de la thermique et de la couleur de l'eau. Des modèles empiriques, exprimant la matière en suspension ou les paramètres de qualité de l'eau, ont été calculés et appliqués avec succès dans certains lacs.
On établit ensuite une typologie des difficultés rencontrées dans l'application de la télédétection à la limnologie : intrinsèques (complexité de la composition), technologiques (capteurs actuels non adaptés aux cibles aquatiques) et institutionnels (coûts élevés et manque de professionnels de ta télédétection dans les cercles limnologiques).
Finalement, l'on présente quelques propositions pratiques dans la perspective des nouveaux véhicules spatiaux et capteurs des années 90, qui devraient permettre une exploitation de l'énorme potentiel de la télédétection en limnologie.
Mots-clés:
- Télédétection,
- limnologie,
- océanographie,
- bassin versant,
- limnosystème,
- système d'information géoréférée
Abstract
Remote sensing has been used successfully in oceanography for many years, whereas applications in limnology have been comparatively modest. We attempt to discover why from a review of the literature.
After a brief description of remote sensing and of satellites in operation, we stress the specificity of inland waters targets compared with "solid" targets : low reflectivity in the visible and near infrared, complex water composition (chlorophyll, mineral suspensoids and gelbstoff which are not covariant) and the variable depth of investigation. Hence, simple chlorophyll and suspended solid retrieval algorithms, developed for type-I waters, cannot be applied to inland waters.
Nonetheless, remote sensing may be, and has been applied effectively to the study and management of drainage basins and to the mapping of lake limits, aquatic vegetation, water masses, currents, thermal structures and water colour. Site-specific, regression-type models have been computed to express suspended solid concentration and water quality parameters as functions of radiante. So far, most of the applications have been performed on large lakes (Laurentian Great Lakes, Tahoe, Chad, Biwa, Balaton, Léman), where not only LANDSAT but also CZCS and AVHRR data have been in operation.
A typology of present difficulties in applying remote sensing to limnology is proposed : intrinsic (complexity of inland waters), technological (land resource satellite bands not designed for water sensing, revisit time too long) and institutional difficulties (cost of data and equipment, and scarcity of limnologists proficient in remote sensing techniques).
Keywords:
- Remote sensing,
- earth system science,
- limnology,
- oceanography,
- drainage basin,
- geographic information systems
Veuillez télécharger l’article en PDF pour le lire.
Télécharger