Résumés
Résumé
À la lumière des récentes études ferroniennes sur la complexité des origines et les voies alambiquées de la filiation, cette lecture explore l'équivoque de la mémoire autobiographique dont témoigne La créance. Sous le couvert d'un récit de naissance, là où l'on pourrait s'attendre à une consolidation des assises du sujet, règne en fait un discours de l'ambiguïté, de l'inversion et de la fuite. À partir de quelques lieux — les cimetières à l'abandon et la demeure du Notaire —, autour également de certaines figures emblématiques — la sage-femme du village et la mère fantomatique —, se met en place un réseau d'images où s'entrelacent le deuil, la transgression, le leurre et l'exil. Ainsi cette écriture à rebours de l'histoire, en voulant refouler les frontières de la mémoire, dévoile surtout les fissures, les défaillances de celle-ci : l'identité est, somme toute, en bonne partie tissée d'oubli.
Abstract
In the light of recent Ferronian scholarship dealing with the complexity of origins and the convoluted ways of filiation, this reading explores the equivocal nature of autobiographical memory as evidenced in La créance. A tale of birth, in which one might expect to find consolidation of the subject's foundation, turns out to be ruled by a discourse of ambiguity, inversion and flight. Starting from certain places (abandoned cemeteries and the Notary's house), and around certain emblematic figures (the village midwife and the ghostly mother), a pattern of images is established combining mourning, transgression, deception and exile. Thus the writing, reversing the movement of history as it seeks to push back the limits of memory, actually unveils memory's fissures and lapses: ultimately, identity is woven from forgetfulness.
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