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182.Plus d’information
RésuméLa traduction peut être vue en partie comme un transfert d'éléments culturels d'un texte à l'autre et, dans certaines circonstances, cela peut se produire entre des textes rédigés dans la même langue. Il s'agit en effet de la situation à laquelle les chercheurs font face lorsqu'ils analysent des versions anciennes est-allemandes des contes des frères Grimm et lorsqu'ils les comparent avec leurs originaux (dans la même langue). L'Allemagne de l'Est avait comme mission de venir à bout de la pensée capitaliste et de créer une nouvelle sorte de société. Le pouvoir permettait la transmission de quelques textes à leur public. Les contes étaient un des genres débattus avec véhémence, et plus particulièrement les contes des frères Grimm, en raison de leur position élevée dans le Troisième Reich. Cet article explore les premières traductions des contes des frères Grimm en Allemagne de l'Est, en examinant des éléments qui étaient considérés comme importants d'un point de vue idéologique, soulignés dans les textes, et ceux qui étaient jugés nuisibles à une éducation socialiste et désormais modifiés.
Mots-clés : Brothers, Grimm, fairy tales, East Germany, socialist ideology
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184.Plus d’information
Cet article esquisse une géographie des lieux de culte dits minoritaires (c'est-à-dire non catholiques romains ou protestants) de la région montréalaise et examine quelques éléments des stratégies spatiales déployées par différents groupes religieux dans la localisation de leurs lieux de culte. Dans un deuxième temps, nous nous intéressons au contexte réglementaire qui encadre l'aménagement des lieux de culte à l'échelle municipale. En nous inspirant de l'étude récente de quelques cas d'aménagement de lieux de culte au sein des communautés juives hassidiques et musulmanes montréalaises, nous concluons en présentant les principaux enjeux - fiscaux, économiques, politiques et sociaux - de cohabitation qui sous-tendent les aménagements cultuels dans l'espace urbain montréalais.
Mots-clés : Immigration, religion, lieu de culte, aménagement, ville, Immigration, religion, worship, urban development, city
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186.Plus d’information
Entre les années 1880 et 1930, une importante vague migratoire juive, originaire d'Europe de l'Est, transforme le tissu social de la métropole québécoise. Ces immigrants, qui ont une forte appartenance identitaire, ne tardent pas à mettre sur pied des établissements scolaires privés, porteurs de projets éducatifs qui reflètent les divers horizons culturels, religieux, sociaux et idéologiques auxquels ils appartiennent. Cet article vise à présenter le processus de formation du milieu scolaire juif à Montréal, entre 1874 et 1939, examiné à la fois sous l'angle de la volonté politique des dirigeants communautaires et des aspirations sociales de la population juive. Nous montrons que ce réseau d'écoles privées a participé à la création d'un espace identitaire juif à Montréal en permettant d'assurer la continuité d'une judéité qui prenait ses racines dans l'« Ancien Monde » que les immigrants avaient quitté tout en l'adaptant à la réalité montréalaise et nord-américaine.
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187.Plus d’information
Au sein de la culture israélienne juive, le nombre de traductions de la littérature arabe en hébreu resta petit au cours des 62 dernières années. Or, cette maigre production et l'accueil qu'on a fait à ces oeuvres s'expliquent par l'incessant conflit politique judéo-arabe qui dépeint l'Arabe comme un ennemi des Juifs et un être inférieur; cette représentation a en outre fait craindre ces traductions et a provoqué une certaine appréhension envers les oeuvres littéraires arabes. Le présent article se penche sur quelques cas où des traductions de prose et de poésie arabes en hébreu furent publiquement condamnées parce qu'elles menaçaient les croyances sociopolitiques israéliennes juives et la sécurité de l'État. Les textes et leurs auteurs (mais pas leurs traducteurs!) furent l'objet de différentes sanctions de la part des autorités israéliennes, de la presse hébraïque et de l'opinion publique. Ces sanctions sont décrites et expliquées, ainsi que la façon dont elles tombèrent quand des écrivains israéliens juifs s'élevèrent contre ce genre de censure.
Mots-clés : punitive censorship, censure, sanctions, Arabic-Hebrew literary translation, Israeli Jewish culture, censure punitive, critique, sanctions, traduction littéraire arabe-hébreu, culture israélienne juive
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188.Plus d’information
RésuméLe Procès en yiddish ou l'importance d'être humoristique - L'auteure met en lumière le Kafka humoristique — et non kafkaesqu — et critique le « mythe Kafka » qui s'est constitué après la Seconde Guerre mondiale, centré surtout sur l'angoisse existentielle chez Kafka. Bien avant la guerre, Max Brod ainsi que Walter Benjamin reconnurent la dimension humoristique des textes de Kafka, dont l'essentiel se trouve dans les jeux de mots et les gestes; en dehors de ces auteurs, l'humour chez Kafka restait inaperçu. Le présent article met l'accent sur les contextes culturels et idéologiques anglais, allemand et yiddish qui ont déterminé des lectures/traductions disparates de ses textes. L'article établit surtout une comparaison entre la traduction d'avant-guerre du Procès par Edwin et Willa Muir, qui contribua au « mythe Kafka », et la traduction yiddish d'après-guerre de Melech Ravitch, laquelle souligna les qualités humoristiques du roman. D'une part, la traduction yiddish situe le roman de Kafka dans un genre littéraire qui est culturellement spécifique en même temps qu'elle suggère une lecture « juive » alternative du texte; mais, d'autre part, se fondant sur la traduction anglaise et la version allemande originale, Ravitsch « corrige » aussi le « mythe » du Kafka angoissé et constitue un défi au genre assez morne du kafkaesque qui demeure si répandu dans les cultures de langue anglaise et allemande contemporaines.
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189.Plus d’information
RésuméPoètes à la langue fourchue ou du plurilinguisme des poètes canado-hongrois — Cet article a pour but d'analyser le plurilinguisme de quatre poètes d'origine hongroise vivant au Canada: Robert Zend, George Vitéz, László Kemenes Géfin et Endre Farkas. Avant d'analyser les poèmes choisis, un bref aperçu est donné des différentes acceptions du concept de plurilinguisme, ainsi que des aspects suivant lesquels les poètes et leurs ouvrages pourraient être groupés, y compris les pratiques de changement de code. Quelques remarques sont faites sur la langue de base et la qualité du changement du code : une attention particulière est consacrée aux relations avec des unités grammaticales et transphrastiques et aux contextes où ces poètes utilisent plusieurs langues. Dans notre cas, il s'agit d'adultes devenus bilingues qui, bien qu'ils soient considérés comme poètes hongrois, font également partie de la littérature canadienne. Le dernier poète analysé est considéré comme un poète anglo-canadien. Étant doublement dans une situation minoritaire (origine hongroise, écrivant en anglais dans une ville francophone), ces poètes demandent une analyse particulière. L'hypothèse principale de l'article est que, en utilisant plus d'une langue à l'intérieur du même ouvrage, l'auteur peut obtenir des effets spéciaux impossibles à atteindre autrement : l'analyse des poèmes de ces quatre auteurs montre en effet que la langue est, pour eux, un moyen d'expression multiple. Ce n'est pas seulement un moyen de communication, mais le thème de certains poèmes : elle est souvent auto-réflexive, rendant possible l'expérimentation formelle et sémantique.