Abstracts
Résumé
La philosophie d'André Dagenais, le triadisme, est un spiritualisme dialectique d'inspiration augustino-scotiste. Fruit d'une élaboration persévérante, par « tâtonnements orientés », en de multiples livres, brochures et articles, elle heurte à la fois la modernité positiviste et un certain catholicisme thomiste. Elle suscite donc un double contingent d'adversaires, qui domineront la réception critique de l'oeuvre et refuseront d'engager sérieusement le dialogue avec le philosophe. Avant la Révolution tranquille, la critique conservatrice, dans l'ensemble, accueille favorablement une pensée qui ne révèle pas encore tout son potentiel contestataire, du moins jusqu'à la publication de l'Emmanuel, en 1956. À partir de ce moment, elle hésitera entre la condamnation, la condescendance et le silence, avec toutefois de notables exceptions. Ainsi, pendant de nombreuses années, le chanoine Lionel Groulx, le clerc de Saint-Viateur Gustave Lamarche et le jésuite Thomas Mignault entoureront le philosophe de leur sympathie fidèle et active. Du côté des « modernes », deux événements en sens contraire se produisent en 1963 et 1964. L'essayiste Guy Sylvestre se livre à un éreintement injuste de la production de Dagenais tandis que la parution de Vingt-quatre défauts thomistes brouille les cartes: d'aucuns ont vu un brûlot anticlérical là où il y avait, pour l'essentiel, une invitation pressante au pluralisme intra-ecclésial. Au cours des dernières décennies, malgré de rares appréciations assez bienveillantes, l'indifférence l'emporte sur l'hostilité. Mais l'oeuvre reste, enhardie par la rencontre du teilhardisme. Probe, exaltante, non-conformiste, elle intéressera les chercheurs de Sagesse, surtout les exemplaristes. Depuis Platon et Augustin jusqu'à Teilhard de Chardin et André Dagenais, ces derniers, en effet, ne cessent d'approfondir la doctrine de la participation dans leur quête du Bien Intelligible.
Abstract
André Dagenais's philosophy, "le triadisme," is dialectic spiritualism of Augustinian-Scotist inspiration. The product of persistent elaboration through "educated trial and error" in numerous books, pamphlets, and articles, it was confronted both by positivist modernity and a certain Thomist Catholicism. This philosophy was opposed therefore by a dual contingent of adversaries that dominated the critical reception of its works and refused to engage in serious dialogue with the philosopher. Before the Quiet Revolution, criticism coming from conservative quarters was generally favourable towards this thought which had yet to reveal its contestatory potential at least until the publication of L'Emmanuel in 1956. From that moment onwards, conservative criticism oscillated between condemnation, condescension, and silence with some notable exceptions. Indeed, for several years, Lionel Groulx, the Clerc de Saint-Viateur Gustave Lamarche, and the Jesuit Thomas Mignault were actively sympathetic to the philosopher. From the "modern" point of view, two events of a contrary nature occurred in 1963 and 1964. The essayist Guy Sylvestre pulled Dagenais's work to pieces while the publication of Vingt-quatre défauts thomistes confused the issue: whereas some saw inflammatory anticlericalism it is essentially a pressing invitation to intra-ecclesial pluralism. Over the last few decades, despite a few rather positive reviews, indifference has replaced hostility. But this work remains and is strengthened by the influence of Teilhardism. Upright, noble, and nonconformist, this philosophy will interest searchers of Wisdom, especially Exemplarists. All, from Plato and St. Augustine up to Teilhard de Chardin and André Dagenais, continue to develop the doctrine of participation in their search for the Intelligible Good.
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