Abstracts
Résumé
Parler des modèles en histoire est une affaire délicate, car le mot recouvre des pratiques historiennes différentes depuis son apparition dans la discipline, après la dernière guerre mondiale. Pour une minorité d’historiens surtout spécialisés en histoire économique, il correspond à une vision nouvelle de la discipline qui tenterait d’intégrer certaines démarches mathématiques, en particulier aujourd’hui la théorie des jeux. Pour d’autres, en revanche, parler de modèles relèverait surtout d’une évolution du vocabulaire, sans impliquer de véritable mutation disciplinaire. Les historiens construisent et utilisent surtout des modèles explicatifs, voire palliatifs quand ils ont de trop grandes difficultés avec leurs sources, afin de présenter leurs travaux et de permettre des comparaisons. Il en découle un certain nombre de situations dans lesquelles les historiens ont du mal à garder le contrôle des modèles qu’ils utilisent, ce qui affaiblit leurs résultats : ils sont parfois prisonniers de leurs modèles, dont le rapport à la réalité est parfois problématique, confondent parfois comparatisme et transposition des modèles, voire se font piéger par des modèles discrets, qu’ils utilisent sans s’en rendre vraiment compte.
Mots-clefs:
- modèles (définitions),
- mathématisation,
- modèles explicatifs,
- déterminisme,
- rapport au réel,
- transposition (de modèles)
Abstract
Speaking of models in history is a delicate matter. Since its emergence at the time of World War II in the area of our academic studies, the word covers different ways of thinking the historical method and practice. A minority of historians, mostly in the field of economic history, take models as new tools establishing a link with mathematics, and especially today, with game theory. On the other hand, all of this is mostly a question of semantic change for most of them, and does not mean anything deeper. Historians create and use models basically to explain their works and to establish comparisons. In some cases though they might be taken hostage by their own models, by misusing models designed for other purpose or by using them without knowledge.
Key-words:
- model (definitions),
- mathematization,
- explanatory models,
- determinism,
- relationship in the reality,
- transposition (of models)
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Appendices
Notes
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[1]
On verra d’ailleurs aussi dans la suite que l’essentiel de mon propos se limitera surtout à l’historiographie française.
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[2]
Quelques exceptions tout de même, sans prétendre à l’exhaustivité : évidemment l’un des articles les plus célèbres de Fernand Braudel, « Histoire et sciences sociales. La longue durée. », Annales ESC, 1958, no 4, p. 725-753, en particulier toute la troisième partie intitulée « Communication et mathématiques sociales »; Moses I. Finley, Sur l’histoire ancienne. La matière, la forme et la méthode, Paris, La Découverte, [1985] 1987, p. 116-124; plus récemment l’ouvrage collectif pluridisciplinaire dirigé par Jean-Yves Grenier, Claude Grignon et Pierre-Michel Menger (dir.), Le modèle et son récit, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2001, comporte plusieurs contributions d’historiens. Pour le reste, on ne relève pour l’essentiel que de simples remarques qui demeurent marginales.
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[3]
Il n’est pas inutile de rappeler qu’en français « modèle » ne renvoie pas nécessairement à la modélisation : voir par exemple l’usage du terme dans des ouvrages comme ouvrages comme Henri Fernoux et Christian Stein (dir.), Aristocratie antique. Modèles et exemplarité sociale, Dijon, Éditions universitaires de Dijon, 2007, ou Patrick Gilli (dir.), Les élites lettrées au Moyen-Âge. Modèles et circulation des savoirs en Méditerranée occidentale (XIIe-XIVe siècles), Montpellier, Presses universitaires de Méditerranée, 2008. Le mot, qui a été introduit dans la langue française à partir de l’italien au XVIe siècle, n’a pris ce sens qu’après la seconde Guerre mondiale, « modélisation » n’entrant quant à lui officiellement dans le dictionnaire que dans les années 1970. Il est bien entendu ici que : 1) les occurrences que j’évoque dans mon propos ne se rapporteront qu’à la modélisation, sauf mention contraire; 2) il y a bien une articulation certaine entre tous ces sens du même mot, mais il n’y a pas la place ici pour développer cet aspect de la définition des modèles en histoire (pour un exemple des ambiguïtés et difficultées du terme modèle, comparer le titre, le projet et le contenu réel du livre de Victor D. Hanson, Le modèle occidental de la guerre. La bataille d’infanterie dans la Grèce classique, préf. de John Keegan, Paris, Les Belles Lettres, [1989] 1990).
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[4]
Jean-Yves Grenier, « Du bon usage du modèle en histoire », dans Jean-Yves Grenier, Claude Grignon et Pierre-Michel Menger (dir.), Le modèle et le récit, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2001, p. 71-101.
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[5]
Pour une critique (virulente) de l’usage impropre de cette notion de formalisation dans les sciences humaines et sociales, voir Giorgio Israel, « Modèle récit ou récit modèle », dans Jean-Yves Grenier, Claude Grignon, Pierre-Michel Menger (dir.), op. cit., p. 363-424 (ici surtout p. 369-375).
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[6]
Les relations entre économie et histoire sont parfois complexes, voir Witold Kula, « Histoire et économie : la longue durée », Annales ESC, 1960, no 2, p. 294-313, en réponse à l’article de Fernand Braudel, « Histoire et sciences sociales… », op. cit.; pour un point de vue d’économiste : Pierre Dockès et Bernard Rosier, « Histoire “raisonnée” et économie historique », Revue économique, 1991, no 42/2, p. 181-210, ou Serge Latouche, L’invention de l’économie, Paris, Albin Michel, 2005, chap. V, joliment intitulé « Histoire et économie : d’un mariage raté à un divorce impossible. Les malentendus d’une cohabitation conflictuelle » (p. 99-115).
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[7]
La thèse de Jean-Yves Grenier portait sur La formation des prix et la conjoncture économique dans la France d’Ancien Régime, (Thèse de doctorat d’histoire, Université de Paris I, 1993, Compte rendu dans Cahier du Centre de Recherches Historiques, 1993, p. 1-5). Les trois ouvrages des auteurs de référence qu’il cite dans son article sont Witold Kula, Théorie économique du système féodal. Pour un modèle de l’économie polonaise, XVIe-XVIIIe siècle, Paris, Mouton, 1970, Keith Hopkins, « Taxes and Trade in the Roman Empire », Journal of Roman Studies, 70, 1980, p. 101-125 et Maurice Lévy-Leboyer et François Bourguignon, L’économie française au XIXe siècle. Analyse macroéconomique, Paris, Economica, 1985. On remarquera que dans le même ouvrage collectif, qui rassemble une douzaine de chercheurs de diverses sciences humaines et sociales, figurent deux autres historiens dont les contributions sont directement liées à l’histoire économique : Maurice Aymard, « La formalisation à l’épreuve de l’anachronisme : les historiens et le marché », dans Jean-Yves Grenier, Claude Grignon, Pierre-Michel Menger (dir.), op. cit., p. 179-195, et Maurizio Gribaudi, avec l’économiste Pierre-André Chiappori, « La notion d’individu en microéconomie et en micro-histoire », ibid., p. 283-313.
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[8]
Jean Andreau, « Vingt ans après L’économie antique de Moses I. Finley : présentation », Annales ESC, 1995, no 5, p. 947-960, p. 953.
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[9]
Voir par exemple Philippe Mongin, « Retour à Waterloo. Histoire militaire et théorie des jeux », Annales HSS, 2008, no 1, p. 39-69.
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[10]
Voir Louis-André Gérard-Varet et Jean-Claude Passeron (dir.), Le modèle et l’enquête. Les usages du principe de rationalité dans les sciences sociales, Paris, Éditions de l’EHESS, 1995, qui rassemble sociologues, philosophes, épistémologues et économistes. S’il n’y a pas d’historien dans la table des matières, on note toute de même dans les remerciements de l’introduction (p. 9) les noms de deux historiens, Bernard Lepetit et Paul Veyne.
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[11]
Ces évolutions concernant les modèles et la modélisation s’inscrivent dans un contexte plus large qui inclut également après la Seconde Guerre mondiale l’essor très rapide de l’histoire sérielle, ou cliométrie, qui utilise aussi beaucoup les mathématiques : tout cela est très bien résumé par Maurice Aymard, « Histoire et comparaison », dans Hartmut Atsma et André Burguière (dir), Marc Bloch aujourd’hui. Histoire comparée et sciences sociales, Éditions de l’EHESS, Paris, 1990, p. 271-278, en particulier p. 273-275.
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[12]
Fernand Braudel, « Unité et diversité des sciences de l’homme », Revue de l’enseignement supérieur, 1, 1960, p. 17-22 = Écrits sur l’histoire, Flammarion, Paris, [1969] 1993, p. 85-96 (ici page 91). Moses Finley passe ainsi auprès de certains pour avoir introduit à la même époque les modèles en histoire ancienne (Jean Andreau, op. cit. p. 953). Au passage, le terme n’était pas beaucoup plus ancien dans les sciences « dures », puisque les modèles n’y apparaissent qu’au tournant du XIXe et du XXe siècle : voir Giorgio Israel, La mathématisation du réel. Essai sur la modélisation mathématique, Paris, Seuil, 1996, en particulier p. 187-201 (chap. 13 : « Le nouveau statut de la physique et les débuts de la modélisation mathématique »).
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[13]
Jean-Yves Grenier, op. cit., p. 94.
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[14]
Philippe Mongin, op. cit., p. 52.
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[15]
Alain Bresson, L’économie de la Grèce des cités, I, Les structures et la production, Paris, Armand Colin, 2007, II, Les espaces de l’échange, Paris, Armand Colin, 2008. Il suffit de consulter la table des matières pour voir apparaître des concepts très économiques comme « l’information économique », la « division internationale du travail », la « gestion des risques », le « marché imparfait »… et bien sûr la théorie des jeux avec l’équilibre de Nash.
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[16]
« Histoire et sciences sociales », Annales ESC, 1988, no 2, p. 291-293.
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[17]
« Tentons l’expérience », Annales ESC, 19896, p. 1317-1323, p. 1319. Il faut noter que le secrétaire de la rédaction des Annales, qui a largement impulsé et porté cette réorientation, était l’historien moderniste Bernard Lepetit, dont la présence était déjà notée supra note 9. Signalons aussi qu’il faudrait pour être exhaustif insérer la question des modèles et de la mathématisation dans des débats plus larges qui ont beaucoup secoué le monde des historiens à la même époque.
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[18]
« L’histoire a l’avantage et l’infirmité d’employer le langage courant – entendez le langage littéraire. Henri Pirenne lui a souvent recommandé de conserver ce privilège. De ce fait notre discipline est la plus littéraire, la plus lisible des sciences de l’homme, la plus ouverte au grand public. » écrivait Braudel, qui poursuivait ainsi : « Mais une recherche scientifique commune exige un certain vocabulaire “de base”. On y parviendrait en laissant, plus qu’aujourd’hui, nos mots, nos formules et même nos slogans, passer d’une discipline à l’autre » (Écrits sur l’Histoire, op. cit., p. 90-91).
-
[19]
Fernand Braudel, « Histoire et sciences sociales… », op. cit., p. 742.
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[20]
Ibid., p. 744.
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[21]
On se souviendra de la critique virulente de Gérard Noiriel en réaction aux propos de la Rédaction des Annales dans son Sur la « crise » de l’histoire, Paris, Gallimard, [Belin, 1996] 2005.
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[22]
Sans parler de l’affaire Sokal qui se rattache d’une certaine manière à ces polémiques (voir Laurent-Henri Vignaud, « La querelle des docteurs : transgression et violence heuristisque dans l’Affaire Sokal (1996-2005) », dans Vincent Azoulay et Patrick Boucheron (dir.), Le mot qui tue. Une histoire des violences intellectuelles de l’Antiquité à nos jours, Seyssel, Champ Vallon, 2009, p. 147-167).
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[23]
Jean Domarchi, « Contre l’économétrie », Annales ESC, 1958/2, p. 308-321 (dans la rubrique « débats et combats ») expressions rapportées des p. 312, 313 & 321. Une critique (virulente) et très récente cette fois, la tribune des économistes Roman Frydma et Michael D. Goldberg, « La fiction des “anticipations rationnelles” », Le Monde, 10/10/2009; voir également l’interview du mathématicien-économiste Benoît Mandelbrot dans le même journal le 18/09/2009. Dans les deux articles l’argument est le même : la mathématisation de l’économie s’est déroulée sans réelle compréhension des modèles et outils mathématiques mis en oeuvre.
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[24]
Giorgio Israel, « Modèle… », op. cit. Il écrit ailleurs : « Nous avons évoqué la mathématisation de la biologie et de l’économie, en soulignant la pauvreté des résultats obtenus. […] Bien que ces disciplines restent en grande partie non mathématisées, on peut vraiment parler d’une invasion des mathématiques! De même, en sociologie, un nombre croissant de chercheurs ont abandonné les vieilles recherches « synthétiques » et « discursives » pour consacrer de plus en plus leurs efforts à la modélisation mathématique. Les résultats sont souvent laborieux, leur contenu presque nul et le prix à payer en terme d’apprentissage mathématique est énorme. Mais qu’importe, seul compte l’espoir d’être accepté, tôt ou tard, dans les salons de la « vraie » recherche scientifique. En psychologie aussi on assiste à des « raids » de plus en plus fréquents et audacieux de la modélisation mathématique. J’ai vu récemment dans une librairie, côte à côte, L’Interprétation des rêves de Freud et un ouvrage qui présentait un modèle mathématique stochastique de la formation des rêves fondé sur l’analyse statistique des rêves d’un seul sujet. Je ne suis pas un tenant de la psychanalyse, mais je n’arrive pas à comprendre pourquoi on consacre tant d’efforts mathématiques à la production de résultats qui ne recèlent pas un centième du contenu de pensée que l’on trouve dans l’ouvrage de Freud. Et je ne vois pas pourquoi on devrait se torturer l’esprit pour bâtir un modèle mathématique laborieux du comportement des assassins, alors qu’on dispose de Crime et Châtiment de Dostoïevski… » (Giorgio Israel, La mathématisation du réel, op. cit., p. 327-328).
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[25]
Voir Maurice Aymard, « Histoire et comparaison », op. cit., p. 271. Position assurément extrême, Paul Veyne, va même jusqu’à considérer que l’histoire n’est pas une science (Paul Veyne, Comment on écrit l’histoire. Essai d’épistémologie, Paris, Seuil, 1971). Anecdote peut-être révélatrice : sur la trentaine d’orateurs au colloque « Modèles et Apprentissages en Sciences Humaines et Sociales » (Toulouse, 8-9 juin 2009), seul un historien était présent.
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[26]
Philippe Mongin, op. cit., p. 39-40.
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[27]
Fernand Braudel, « Histoire et sciences sociales… », op. cit., p. 740, c’est Braudel qui souligne.
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[28]
Pour le capitalisme marchand, Ibid., p. 733 & 741, pour la Méditerranée, p. 741. Le mot système apparaît également (p. 732) pour qualifier le « système culturel » mis en évidence par Ernst Robert Curtius en Europe entre le Bas-Empire et les XIIIe-XIVe siècles : il est probable qu’ici aussi système et modèle étaient interchangeables dans l’esprit de Braudel.
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[29]
La page 732 est, de ce point de vue, particulièrement intéressante pour montrer que le modèle n’est qu’une innovation sémantique en histoire : outre les travaux de Curtius (cf. note supra) Braudel évoque d’autres travaux historiques sans jamais user du mot modèle mais dans des termes tels qu’on aurait aucun mal à voir chez Lucien Fevbre le modèle culturel français au XVIe siècle, ou chez Alphonse Dupront le modèle de la croisade en Occident. En histoire des sciences, Braudel évoque avec Aristote, Galilée-Descartes-Newton et Einstein, la succession d’« univers construits qui sont autant d’explications imparfaites » : gageons qu’il aurait aussi bien pu parler de la succession des modèles aristotélicien, moderne et einsteinien.
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[30]
Ibid., p. 741.
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[31]
Fernand Braudel, Écrits sur l’Histoire, op. cit., p. 91 (W. Léontieff était économiste et obtint le « prix Nobel » d’économie en 1973, après avoir beaucoup modélisé les données statistiques de l’économie américaine grâce aux premiers ordinateurs).
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[32]
Claude Nicolet, Rendre à César. Économie et société dans la Rome antique, Paris, Gallimard, 1988, chap. IV, p. 271-313.
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[33]
Moses I. Finley, Sur l’histoire ancienne, op. cit., p. 124.
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[34]
Ibid., p. 117. Sur l’héritage de Finley, voir Jean Andreau, op. cit., p. 953-954.
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[35]
Dans quelques pages consacrées à une critique de l’histoire sérielle, Moses Finley notait avec plaisir au début des années 1980 les paroles oecumémiques de l’historien de l’économie Robert W. Fogel (« Nobel » d’économie en 1993) : « Que la cliométrie ouvre de nouvelles avenues du savoir, qu’elle réduise à néant certains éléments du récit traditionnel ou simplement y apporte des précisions, ce qu’elle fait de toute manière, c’est collaborer à l’élaboration du récit. La cliométrie n’a pas démodé l’histoire-récit. Les différences réelles de sujet, de méthodes et de style entre historiens “scientifiques” et traditionnels ne devraient pas faire oublier leurs affinités et complémentarités, qui sont fondamentales » (cité par Moses I. Finley, Sur l’histoire ancienne, op. cit., p. 113).
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[36]
Annales ESC, 1989, no 6, p. 1320.
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[37]
Je serais assez enclin à reprendre les propos du mathématicien Benoît Mandelbrot : « La peinture nous offre ici une métaphore utile : le portraitiste ne se propose pas de “cloner” la nature, mais d’en représenter quelques aspecst essentiels. Cette métaphore n’est que partielle, mais elle met en place le rôle des modèles mathématiques du réel. Il est amusant de constater que, pour le peintre, modèle ne désigne pas le portrait, mais l’être représenté par le portrait. C’est dire que l’usage scientifique enraciné et l’usage artistique sont inverses l’un de l’autre » (Benoît Mandelbrot, Fractales, hasard et finance (1959-1997), Paris, Flammarion, 1997, p. 12).
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[38]
Pour un exemple régional, voir Paul Gérin, « À propos de la “pilarisation” en Wallonie », Revue belge d’histoire contemporaine, 13, 1982, p. 163-176. Ce modèle tient d’ailleurs aussi de la sociologie et des sciences politiques.
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[39]
Marc Bloch, La société féodale, préf. de Robert Fossier, Paris, Albin Michel, [1939-1940] 1994, p. 610-612; Fernand Braudel, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II, Paris, Armand Colin, [1949] 1966 a directement inspiré pour les périodes précédentes le projet initial de Peregrine Horden et Nicholas Purcell, The Corrupting Sea. A Study of Mediterranean History, Malden MA, Oxford, Victoria, Blackwell, 2000 (voir l’introduction p. 1-3).
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[40]
Joseph E. Stiglitz, Carl E. Walsh et Jean-Dominique Lafay, Principes d’économie moderne, Bruxelles, De Boeck, 2007, p. 17 (ce sont les auteurs qui soulignent).
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[41]
Contra : Jean Andreau, op. cit., p. 953, pour qui les modèles sont « des schémas a priori que l’on doit mettre à l’épreuve de la documentation », et dont on a déjà précisé qu’il était historien de l’économie. Mais, avant l’apparition des modèles dans les sciences humaines et sociales, en 1937, Marc Bloch mettait déjà en garde que « la science des phénomènes économiques ne saurait être qu’une science d’observation. Elle ne peut, dirons-nous, se contenter de déduire, en partant de données a priori (lesquelles ne seraient probablement, en fin de compte, que des observations mal analysées et à demi conscientes). Le raisonnement, dans la science que nous nous efforçons d’élaborer, n’intervient que pour classer et interpréter les faits. Les hypothèses doivent sans cesse se rafraîchir au contact de l’expérience et s’efforcer péniblement, de se modeler sur celle-ci. » (Marc Bloch, « Que demander à l’histoire? », dans L’Histoire, la Guerre, la Résistance, Annette Becker et Étienne Bloch (éd.), Paris, Gallimard, 2006, p. 469-484, cit. p. 470.
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[42]
Abstraction et simplification ne sont d’ailleurs pas nécessairement synonymes : « L’exploration de la diversité du réel ne peut passer par la réduction du nombre des liaisons causales, ou par la recherche d’un hypothétique principe rationnel unique. À la simplification, les modèles historiques doivent préférer la complexification; contre l’appauvrissement ils doivent choisir l’enrichissement, seul moyen de rendre compte de la complexité des processus sociaux. » écrivait la Rédaction des Annales (Annales ESC, 1989, no 6, p. 1321).
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[43]
Fernand Braudel, Écrits sur l’Histoire, op. cit., p. 92.
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[44]
Michael Segal, « The Text of the Hebrew Bible in the Light of the Dead Sea Scrolls », dans M. Perani éd., L’analisi dei testi ebraici. Metodi e problemi fra tradizione e innovazione. Atti del XX convegno internazionale dell’AISG, Ravenna 11-13 settembre 2006, dans Materia giudaica, XII/1-2, 2007, p. 5-20 (ici p. 7).
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[45]
C’est là tout le problème de la micro-histoire analysé naguère par Bernard Lepetit, « De l’échelle en histoire », dans Jacques Revel (dir.), Jeux d’échelles. La micro-analyse à l’expérience, Paris, Seuil/Gallimard, 1996, p. 71-94, qui partait de l’exemple de l’ouvrage de Guy Bois, La mutation de l’an mil. Lournand, village mâconnais de l’antiquité au féodalisme, préf. de Georges Duby, Paris, Fayard, 1989. À partir de l’étude d’un petit village de quelques centaines d’âmes situé à côté de Cluny, Guy Bois se proposait d’éclairer passage de l’ensemble de l’Europe du système social antique au féodalisme (« Dissipons toute ambiguïté : l’objet du livre est une recherche d’ordre général », p. 14). Une « explication globale » vue comme un véritable modèle par son préfacier Georges Duby. (p. 11).
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[46]
Synthèse récente de travaux menés depuis maintenant assez longtemps : Avner Greiff, Institutions and the Path to the Modern Economy. Lessons from Medieval Trade, Cambridge University Press, Cambridge, 2006; critique de la démarche de Greiff par Jean-Yves Grenier, op. cit., p. 77-83; voir aussi à ce propos Robert Boyer, « Historiens et économistes face à l’émergence des institutions du marché », Annales HSS, 2009, no 3, p. 665-693.
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[47]
Frédéric Hurlet (dir.), Les Empires. Antiquité et Moyen-Âge : Analyse comparée, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2008, p. 230-250.
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[48]
Évelyne Patlagean, « Europe, seigneurie, féodalité. Marc Bloch et les limites orientales d’un espace de comparaison », dans Hartmut Atsma et André Burguière (dir.), Marc Bloch aujourd’hui, op. cit., p. 279-298, cit. p. 296, c’est l’auteur qui souligne.
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[49]
Fernand Braudel, « Histoire et sciences sociales… », op. cit., p. 746.
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[50]
http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/index.html, consulté le 12/10/2009. Sans parler bien entendu de plus de 4 millions de fichiers informatiques, 1502 cartes, etc.
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[51]
Plus près de nous, Stéphane Courtois, parle ainsi de « révolution documentaire » pour évoquer à partir de 1991-1992 le nouvel accès aux archives soviétiques, insistant sur le regard très neuf qui a pu être jeté sur beaucoup d’interprétations anciennes (Stéphane Courtois, Communisme et totalitarisme, Paris, Perrin, 2009, p. 8-11).
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[52]
Il suffit par exemple simplement de voir les débats qui subsistent sur les mécanismes et le bilan d’un épisode aussi important que ce que nous appelons communément la « Révolution culturelle » : voir à ce propos Song Yongyi (éd.), Les massacres de la Révolution culturelle, Paris, Buchet/Chastel, [2002] 2008 qui rassemble une série d’études de cas très localisés. Voir aussi la stratégie comparative et périphérique utilisée par Francis Deron, « Cimetières du maoïsme », Commentaire, no 125, printemps 2009, p. 95-102 pour espérer se faire une idée du bilan humain global de l’événement.
-
[53]
Rappelons que pour Lucien Febvre, avant d’être une science, c’est-à-dire une somme, l’histoire était avant tout une démarche : « l’étude scientifiquement menée » des hommes d’autrefois (Lucien Febvre, Combats pour l’histoire, Paris, Armand Colin, [1952] 1992, p. 19). Point de vue qui n’est cependant pas partagé par tous. Contra : Paul Veyne, qui combat l’idée de vérité historique : « L’histoire n’est pas une science et n’a pas beaucoup à attendre des sciences; elle n’explique pas et n’a pas de méthode » (Paul Veyne, op. cit., p. 10).
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[54]
Denise Pumain, « Les modèles d’auto-organisation et le changement urbain », Cahiers de Géographie du Québec, 42, 1998, p. 349-366 : « En permettant, non pas une prédiction exacte, mais l’exploration d’une diversité de futurs possibles, les modèles issus de la théorie de l’auto-organisation aideront-ils à étudier de façon nomothétique le changement des structures géographiques? C’est une nouvelle perspective sur le changement, qui voudrait éviter de n’expliquer l’événement qu’a posteriori, en ne retenant que les éléments qui convergent, que les structures qui se conservent » (p. 354).
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[55]
Paul Kennedy, Naissance et déclin des grandes puissances. Transformations économiques et conflits militaires entre 1500 et 2000, Paris, Payot, [1988] 1989.
-
[56]
Ibid., p. 488 (j’utilise ici pour pagination, l’édition de poche en Petite Bibliothèque Payot, Paris, 1991), c’est l’auteur qui souligne.
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[57]
Autre signe de ce mélange des genres qui ne pouvait que brouiller la perception générale du livre, l’introduction de l’édition française était signée en mars 1989 par Pierre Lellouche, spécialiste des relations internationales, mais également très atlantiste et qui commençait alors sa carrière politique en devenant au même moment conseiller du président Chirac. Lellouche replaçait d’entrée de jeu l’ouvrage dans le contexte de la polémique sur le déclin américain. Il est certain que si cette introduction avait été confiée à un spécialiste des XVIIIe ou XIXe siècle son sens en aurait été très différent.
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[58]
Voir David Landes et Francis Fukuyama, « Richesse et culture : une conversation », Commentaire, 125, printemps 2009, p. 59-65, qui montre là aussi une étroite imbrication entre travail historique sur les modèles de développement et l’anticipation sociopolitique.
-
[59]
Constantin Zuckermann, Du village à l’Empire. Autour du registre fiscal d’Aphroditô (525/526), Paris, Association des Amis du Centre d’Histoire et de Civilisation de Byzance, 2004, p. 13.
-
[60]
Moses I. Finley, L’économie antique, Paris, Les Éditions de Minuit, [1973] 1975, p. 15-18.
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[61]
Xénophon, Économique, texte établi et traduit par Pierre Chantraine, Les Belles Lettres, Paris, 1949, chap 22-27. Finley portait le même type de jugement envers Caton, considérant tous ses jugements économiques comme sans fondement, relevant « sa complète ignorance de la notion de rentabilité » : tout au plus lui accordait-il « une connaissance pratique raisonnable, née de son expérience et de celle des autres, suffisante pour décider […], même s’il ne pouvait pas justifier ses décisions par des rapports de coûts. » (Moses I. Finley, Sur l’histoire ancienne. op. cit., p. 82-83).
-
[62]
Sur le parcours de Finley, voir Alain Bresson, « Moses Finley », dans Véronique Sales (éd.), Les historiens, Paris, Armand Colin, 2003, p. 178-192.
-
[63]
Nicolas Tran, « Écrire l’histoire des économies antiques : la controverse entre “primitivisme” et “modernisme” et son dépassement », dans Pierre Brulé, Jacques Oulhen et François Prost éd., Économie et société en Grèce antique (478-88 av. J.-C.), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2007, p. 13-28; Alain Bresson, « Au-delà du primitivisme et du modernisme : Max Weber ou John Nash? », Pallas, 74, 2007, p. 17-30.
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[64]
Peter Garnsey et Richard Saller, L’Empire romain. Économie, société culture, Paris, Éditions la Découverte, 1994 [1987], intitulent leur chapitre sur l’économie impériale « Une économie sous-développée », et annoncent en début de ce chapitre un projet qui est de « définir la forme ou les formes spécifiquement romaines du sous-développement » (p. 91). Encore récemment a-t-on vu la publication d’Aldo Schiavone, L’histoire brisée. La Rome antique et l’Occident moderne, Paris, Belin, 2003 [La storia sperazza. Roma antica e Occidente moderno, Rome-Bari, 1996], ouvrage dont le titre montre tout de suite que l’économie romaine n’y est pas vue comme un objet en soi, mais bien comme un objet nécessairement en rapport avec l’économie moderne.
-
[65]
Sur l’attitude rigide de Finley comparée à la souplesse de K. Polanyi vis-à-vis des modèles de ce dernier, voir Alain Bresson, L’économie de la Grèce des cités, op. cit, t. I, p. 14-22.
-
[66]
Pour une discussion sur le rapport entre science et modèles, voir Giorgio Israel, « Modèle… », op. cit., p. 375-386.
-
[67]
Sur les problèmes de l’identification de l’âge « féodal » dans l’histoire de la Chine, voir par exemple M. Cartier, « Les historiens chinois, du marxisme au comparatisme. L’exemple du féodalisme », dans Hartmut Atsma et André Burguière (éd.), Marc Bloch aujourd’hui, op. cit., p. 299-305.
-
[68]
Joyce Marcus, « The Peaks and Valleys of Ancient States : An Extension of the Dynamic Model », dans Gary M. Feinman & Joyce Marcus (éd.), Archaic states, Santa Fe, School of American Research Press, 1998, p. 59-94, cité à partir de Roger Matthews, The Archaeology of Mesopotamia. Theories and Approaches, Londres, Routledge, 2003, p. 100-101.
-
[69]
Philippe Moyen, « De la Rome de briques à l’Empire de pierre : un modèle géohistorique de l’empire romain des Ier–IIe siècles », Mappemonde, no 57, 1-2000, p. 17-21; Philippe Moyen, « L’aventure grecque : un modèle géohistorique », M@ppemonde, no 73, 1-2004, 4 p., désormais devenue revue électronique : http://mappemonde.mgm.fr/num1/articles/art04105.pdf, consulté le 15 octobre 2009. Je ne vois ces chorèmes que sous l’angle de l’histoire, et sans m’engager dans la polémique spécifiquement géographieque les concernant.
-
[70]
Joseph-Arthur dit comte de Gobineau, Essai sur l’inégalité des races humaines, t. I, Paris, Firmin-Didot, 1884, p. XIII-XIV (réimpr. 1940).
-
[71]
Jean-Marc Bernardini, Le darwinisme social en France (1859-1918). Fascination et rejet d’une idéologie, Paris, CNRS éditions, 1997.
-
[72]
Francis Fukuyama, La fin de l’histoire et le dernier homme, Paris, Flammarion, 1992.
-
[73]
Samuel P. Huntington, Le choc des civilisations, Paris, Éditions Odile Jacob, 1997 [1996, mais le livre est un développement d’un article de 1993 publié dans la revue Foreign Affairs], op.cit., p. 10.
-
[74]
Bertrand Forclaz, « Le foyer de la discorde? Les mariages mixtes à Utrecht au XVIIIe siècle », Annales HSS, 2008, no 5, p. 1105-1123, en particulier p. 1107-1109.
-
[75]
Pascal Butterlin, Les temps proto-urbains de Mésopotamie. Contacts et acculturation à l’époque d’Uruk au Moyen-Orient, Paris, CNRS Éditions, 2003.
-
[76]
Jean Leclant (dir.), Dictionnaire de l’Antiquité, Paris, PUF, 2005, articles « Colonisation grecque » [Anne Jacquemin], « Colonisation grecque de la Mer noire » [Christel Muller] et « Colonisation grecque en Adriatique » [Pierre Cabanes], p. 532-535.
-
[77]
Ibid., article « Colonie romaine », [M. Christol] p. 530-531.
-
[78]
Voir les notices dans toutes les éditions du Dictionnaire de l’Académie française depuis la première en 1694 jusqu’à la huitième en 1932-35.
-
[79]
Voir la 9e édition du Dictionnaire de l’Académie française, 1986-, aux mêmes entrées que dans la note précédente.
-
[80]
François Decret et Mhamed Fantar, L’Afrique du nord dans l’Antiquité. Des origines au V e siècle, Paris, Payot, 1981, p. 209.
-
[81]
Pascal Butterlin, op. cit., p. 160.
-
[82]
Catéchisme du diocèse de Saint-Claude, Lille, Désclée, de Brouwer et Cie, 1896, p. 15, typographie d’origine.
-
[83]
John Scheid, Religion et piété dans la Rome antique, Paris, Albin Michel, 2001; Id., Quand faire c’est croire. Les rites sacrificiels des Romains, Paris, Aubier, 2005.
-
[84]
Voir les remarques de Philippe Borgeaud, Aux origines de l’histoire des religions, Paris, Éditions du Seuil, 2004, qui explique les principes de cette démarche.
-
[85]
La question de la définition des classes sociales n’est ici que survolée : pour une vision plus développée, voir Louis Chauvel, « Le retour des classes sociales? », Revue de l’OFCE, 79, oct. 2001, p. 315-359.
-
[86]
Christian Stein, « Qui sont les aristocrates romains à la fin de la République? », dans Henri-Louis Fernoux et Christian Stein (dir.), Aristocratie antique, op. cit., p. 127-159 (ici surtout 127-142).
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