J’ai grandement apprécié la lecture des Têtes chercheuses de Florence Meney. C’est comme un voyage à travers la science. J’y ai connu et reconnu des femmes scientifiques extraordinaires et inspirantes. Extraordinaires, dans le sens qu’elles sortent de l’ordinaire, dans l’orientation de leurs recherches et dans leur renommée au-delà des frontières canadiennes. Inspirantes par leurs parcours passionnants, leur plaisir à exercer leur travail et leur contribution exceptionnelle au domaine scientifique. À partir de cette lecture concernant 20 femmes scientifiques qui exercent leur profession au Québec, j’ai relevé des thèmes qui revenaient dans l’un ou l’autre texte que j’aimerais partager ici, avec quelques explications. J’aurais pu aborder les activités créatives de leur vie personnelle, leurs capacités de vulgarisation, leur conciliation travail-famille, leur leadership et le rôle de leur histoire familiale dans leur carrière. J’ai plutôt choisi de traiter de quatre thèmes : les caractéristiques que ces femmes considèrent comme nécessaires à titre de scientifiques; l’importance qu’elles donnent au fait que leur travail contribue à la société, à l’être humain; le rôle de la science et des femmes dans ce domaine en situation de pandémie et les obstacles qu’elles ont rencontrés, suivis de leurs propres solutions. Toutefois, je souhaite d’abord dire quelques mots sur chacune d’elles. Je me limiterai cependant à leurs thèmes de recherche. Comme le souligne Meney, elles respirent l’équilibre et le bonheur, et j’acquiesce à cette vision : La diversité des orientations de recherche de ces 20 scientifiques est éloquente, même si elles gravitent autour du monde de la santé. Il est donc possible d’extrapoler et d’imaginer la variété des recherches réalisées par des femmes dans un bon nombre d’autres domaines scientifiques (ingénierie, mathématiques, physique, informatique, intelligence artificielle, etc.). Meney présente ce que disent ces femmes au sujet des caractéristiques nécessaires aux études et au travail dans divers domaines scientifiques. Leurs propos se résument en quelques termes : curiosité, plaisir, créativité et passion. Certaines considèrent qu’il importe de ne pas rater une occasion d’apprendre et de s’améliorer (CQT), d’apprendre de ses échecs (SB), de manifester de la curiosité, et de vouloir l’assouvir (JDP, JP, JB, KK, FL, MN), d’avoir du plaisir (JP, IR, PC) et d’être passionnée (SL, JP). Cela peut se traduire par le goût de la découverte et de l’aventure, avec même un peu de naïveté (MN), et de montrer le côté créatif des sciences (JP). Une autre façon de le dire serait de valoriser le travail et la rigueur, mais aussi l’amitié et le plaisir (SB). Toutes ces caractéristiques mènent les femmes à faire les choses différemment (CP). Meney a rencontré des femmes qui ont une passion pour le travail humanitaire (JL) ou pour l’humanité (MN) et qui soulignent que tous les êtres humains ont des aspirations analogues et ont droit à la même compassion (JL); il en est également ainsi pour les personnes vulnérables (AMN). Ces femmes scientifiques accordent une grande valeur à l’être humain (AMMM, FL) et veulent aider les autres de différentes manières, par exemple en faisant reculer le cancer (AMMM) et en ayant un effet sur la maladie, car il est pénible de voir souffrir les gens sans avoir de solution immédiate et complète (AMMM). Bien qu’il soit parfois difficile de voir le lien direct entre le bien-être de la société et la recherche, cette dernière a une grande valeur du point de vue sociétal, car elle permet d’éclairer des problématiques complexes comme en astrophysique (VK) ou d’améliorer les performances des robots pour mieux servir dans divers domaines du quotidien (JP) ou encore d’explorer l’intelligence artificielle afin de s’attaquer à divers problèmes qui ont une incidence sur la vie pratique, la santé et …
Florence Meney, Têtes chercheuses, Montréal, Les Éditions de l’Homme, 2021, 215 p.[Record]
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Louise Lafortune
Université du Québec à Trois-Rivières