Abstracts
Abstract
Reviewing the industrial unrest of the last three years in Western Europe and the United States, the author describes and analyses the new trends in the trade-union movement to cope with such a new situation.
Résumé
La multiplication des grèves sauvages et le refus des membres de ratifier les accords négociés par leurs syndicats illustrent bien le malaise de la classe ouvrière. Fascinés par les clinquants de la société de consommation, sensibles à l'impatience des générations d'après-guerre qui entrent sur les marchés du travail, mécontents des méthodes et des politiques traditionnelles des syndicats et des gouvernements, malheureux devant la montée de l'inflation et inquiets des dislocations des structures industrielles, les travailleurs exigent des innovations, l'amélioration de leur genre de vie et la satisfaction de leurs aspirations à des niveaux de vie plus élevés et à un régime politique plus démocratique. Les leaders syndicaux et politiques européens s'efforcent de contenter ces pressurés et de retaper les institutions pour les rendre plus impressionnantes et plus satisfaisantes. C'est au Royaume-Uni et en Italie où il y a confrontation directe entre les groupes de pression et l'État que les tensions sont les plus apparentes. De nouvelles valeurs et des systèmes nouveaux de relations professionnelles se dégagent en Finlande, aux Pays-Bas, en Suède et en Suisse. Le Danemark et l'Allemagne de l'Ouest continuent à s'en remettre aux régimes existants avec l'espoir qu'ils tiendront le coup. Mais l'Autriche, la Belgique, la France et la Norvège, surtout la première et la dernière, battent les sentiers de la coopération,non seulement dans le domaine des relations professionnelles proprement dites, mais aussi celui des accords complémentaires relatifs aussi bien aux transformations économiques et sociales qu'aux changements industriels. Sous la poussée toujours croissante exercée par l'homme de la rue, on multiplie les efforts en Europe pour mettre au point un nouveau régime de relations du travail qui réponde aux besoins des salariés et les groupe sur les lieux du travail tout autant que dans l'entreprise, l'industrie et la nation en donnant la priorité aux objectifs sociaux.
Il est difficile de faire des projections quant à l'avenir aux États-Unis. Des forces semblables sont à l'oeuvre : les nouvelles générations de travailleurs demandent avec insistance des changements. Des groupes minoritaires tout comme les cols bleus sont mécontents. Mais les philosophies sociales dominantes continuent à résister aux partisans des réformes de structure qui réclament une intervention et une gestion de l'État plus poussée et favorisent la décentralisation politique. Le mouvement syndical répond spontanément en mettant l'accent sur l'action politique, en réclamant l'intervention des gouvernements et en soutenant notre régime économique et social. Ces activités constituent des compléments de plus en plus importants de l'action syndicale et de la convention collective. Les syndicats jouent de plus en plus le rôle de porte-voix des intérêts des salariés, au-delà des questions professionnelles, au plan de la communauté et de la société globale. Dans le cadre actuel, ils sont forcés d'assumer la tâche d'épouser les problèmes sociaux et économiques qui pèsent de plus en plus lourd en se chargeant de la formulation des réformes et en les soutenant. Ces mouvements, ici et en Europe, auront pour conséquence, en attendant la formation de la coalition vers laquelle on s'achemine, de faire converger les structures et les programmes des syndicats ouvriers sur les deux continents.
Download the article in PDF to read it.
Download