Special Issue, September 2018 Terre à terre : environnement et approches critiques du droit Guest-edited by Hélène Mayrand and Sabrina Tremblay-Huet
Table of contents (6 articles)
Introduction
Études
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A Colonial Factory of Property Rights: Contribution to an Archeology of Naturalism
Aliènor Bertrand
pp. 5–34
AbstractEN:
This article presents a new genealogy of modern property rights that cannot be overridden either by the narrative that links the exclusive right of use to the progression of individual freedoms, or by the narrative that makes it a European construction formalizing the capitalist appropriation of the means of production, particularly during the movement of enclosures. It explores the history of the first colonization and the extraordinary effort of legal elaboration that accompanied it. The Iberian conquest was a time of a break in the medieval rights regime. In Spanish America, for the first time, the law no longer had the function of regulating uses, powers and exchanges in a system of entangled obligations and prerogatives linked to the land: in forms borrowed from medieval law, it instituted a radically new social order linked to the extreme violence of the first decades of the conquest. The history of this institution testifies to the strong tensions between the extortion practices imposed on conquered territories and peoples and the ancient representation of the destination of the right, particularly the right of persons linked to the status of subject of the Spanish Crown. Among the medieval legal forms that found a new destination, the encomienda was one of the first and one of the most important. But if it can legitimately be considered as one of the roots of modern property law, it is not as an archaic prototype of exclusive ownership, since it is not itself a land right. It was above all a right of command over the colonized persons, or, more precisely, a double right: a right of powerful destruction of existing uses legitimized by Christianization, and a right of coercion to productive work. Encomienda thus dislodges in its principle the medieval legal entanglement interweaving the status of people and land, and institutes the social relations that conditioned the emergence of the capitalist principle of ownership of the means of production as exclusive property.
FR:
Le présent article expose une généalogie inédite du droit moderne de propriété qui ne peut être rabattue ni sur le récit qui lie le droit de jouissance exclusive à la progression des libertés individuelles ni à celui qui en fait une construction européenne formalisant l’appropriation capitaliste des moyens de production, notamment lors du mouvement des enclosures. Il explore l’histoire de la première colonisation et l’extraordinaire effort d’élaboration juridique qui l’a accompagnée. La conquête ibérique est un temps de césure dans le régime des droits médiévaux. En Amérique espagnole, pour la première fois, le droit n’a plus eu la fonction de réguler les usages, les pouvoirs et les échanges dans un régime d’obligations et de prérogatives enchevêtrées liées à la terre : sous des formes empruntées au droit médiéval, il a institué un ordre social radicalement nouveau lié à la violence extrême des premières décennies de la conquête. L’histoire de cette institution témoigne des vives tensions opposant les pratiques d’extorsion imposées aux territoires et aux peuples conquis et la représentation ancienne de la destination du droit, particulièrement du droit des personnes lié au statut de sujet de la Couronne espagnole. Parmi les formes juridiques médiévales qui ont trouvé une destination nouvelle, l’encomienda a été l’une des premières et l’une des plus importantes. Mais si elle peut être légitimement considérée comme l’une des racines du droit moderne de propriété, ce n’est pas comme prototype archaïque de la propriété exclusive, puisqu’elle n’est pas elle-même un droit foncier. Elle fût avant tout un droit de commande sur les personnes colonisées, ou, plus précisément, un double droit : un droit de destruction puissante des usages existants légitimé par la christianisation, et un droit de contrainte au travail productif. L’encomienda disloque ainsi dans son principe l’enchevêtrement juridique médiéval imbriquant le statut des personnes et des terres, et institue les rapports sociaux qui ont conditionné l’émergence du principe capitaliste de la propriété des moyens de production en tant que propriété exclusive.
ES:
Este artículo presenta una genealogía inédita de los derechos de propiedad modernos que no puede ser anulada ni por la narrativa que vincula el derecho exclusivo de disfrute a la progresión de las libertades individuales, ni por la narrativa que la convierte en una construcción europea que formaliza la apropiación capitalista de los medios de producción, particularmente durante el movimiento de los recintos. Explora la historia de la primera colonización y el extraordinario esfuerzo de elaboración legal que la acompañó. La conquista ibérica fue una época de ruptura con el régimen de los derechos medievales. En la América española, por primera vez, la ley ya no tenía la función de regular los usos, poderes e intercambios en un sistema de obligaciones y prerrogativas enredadas vinculadas a la tierra: en formas tomadas del derecho medieval, instituyó un orden social radicalmente nuevo vinculado a la extrema violencia de las primeras décadas de la conquista. La historia de esta institución atestigua las fuertes tensiones entre las prácticas de extorsión impuestas a los territorios y pueblos conquistados y la antigua representación del destino del derecho, en particular el derecho de las personas vinculadas al estatuto de súbdito de la Corona española. Entre las formas jurídicas medievales que encontraron un nuevo destino, la encomienda fue una de las primeras y una de las más importantes. Pero si se puede considerar legítimamente como una de las raíces del derecho de propiedad moderno, no es un prototipo arcaico de propiedad exclusiva, ya que no es en sí mismo un derecho sobre la tierra. Se trata, sobre todo, de un derecho de mando sobre las personas colonizadas, o más precisamente, de un doble derecho: un derecho de destrucción poderosa de los usos existentes legitimado por la cristianización, y un derecho de coerción al trabajo productivo. De esta manera, la encomienda desplaza en su principio el enredo legal medieval que entreteje el estatus de la gente y de la tierra, e instituye las relaciones sociales que condicionaron el surgimiento del principio capitalista de propiedad de los medios de producción como propiedad exclusiva.
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Déconstruire et repenser les fondements du droit international de l’environnement
Hélène Mayrand
pp. 35–59
AbstractFR:
Cet article propose une analyse historique critique du développement du droit international de l’environnement. Il vise à présenter les idéologies qui sont au coeur du projet du droit international de façon plus générale et du droit international de l’environnement en particulier qui font en sorte que ce droit offre peu de solutions pour protéger l’environnement. L’analyse est effectuée en quatre temps. D’abord, l’article se concentre sur la conception influencée par le libéralisme classique de la nature dans le droit international général, en particulier quant au traitement des pêcheries avant que le droit international de l’environnement en tant que discipline distincte émerge dans les années 1970. Ensuite, l’article se tourne vers la naissance de certaines préoccupations environnementales dans le droit international après la Deuxième Guerre mondiale, alors que le droit s’intéresse notamment à la pollution des mers. Durant cette deuxième période, le droit international prend une tangente providentialiste pour s’intéresser aux problèmes environnementaux, mais sans changement notable sur la conception libérale classique de la nature au sein du droit international. Puis, vient le droit international de l’environnement en tant que domaine distinct du droit international dans les années 1970 et 1990. Ce nouveau domaine de droit qui se développe alors s’inscrit en continuité avec les principes libéraux du droit international général, mais il est également influencé par le néolibéralisme en plein essor durant cette période. Finalement et face aux échecs du droit international de l’environnement à résoudre les problèmes pour lesquels il est adopté, l’article présente la Green Legal Theory, une approche critique du droit qui donne certaines pistes pour mener à une révolution du droit de l’environnement.
EN:
This paper proposes a critical history of the development of international environmental law. It suggests that ideologies at the heart of the international law project in general as well as of the international environmental law project in particular influence the law in a way that it provides very little solutions to protect the environment. The analysis is undertaken in four parts. First, the paper presents how classical liberalism influenced the conception of nature in international law, especially in the context of fisheries, before international environmental law became a distinct branch in the 1970s. Then, the paper turns to emerging environmental issues following World War II when international law is concerned with marine pollution. During this second period, international law takes a welfarist turn to take account of environmental problems, but with no substantial change to the liberal conception of nature in international law. Thereafter, international environmental law as a distinct branch emerges in the 1970s and 1990s. This new branch of law is rooted in liberal principles of international law, but is also influenced by neoliberalism which was very much more influential at the time. Finally, in light of the failure of international environmental law to provide solutions to the problems for which it was enacted, the paper presents the Green Legal Theory, a critical approach to law that provides some ideas to lead to a revolution of environmental law.
ES:
Este artículo propone un análisis histórico crítico del desarrollo del derecho internacional del medio ambiente. Pretende presentar las ideologías que estan en el corazón del proyecto del derecho internacional de modo más general y del derecho internacional del medio ambiente en particular que hacen que este derecho ofrezca pocas soluciones para proteger el medio ambiente. El análisis es efectuado en cuatro tiempos. Primero, el artículo se concentra sobre la concepción influenciada por el liberalismo clásico de la naturaleza en el derecho internacional general, en particular en cuanto al tratamiento de las pesquerías antes de que el derecho internacional del medio ambiente como disciplina distinta emerge en los años 1970. Luego, el artículo se vuelve hacia el nacimiento de ciertas preocupaciones medioambientales en el derecho internacional después de la Segunda Guerra mundial, mientras que el derecho se interese particularmente por la contaminación de los mares. Durante este segundo período, el derecho internacional toma una tangente providencialista para interesarse por los problemas medioambientales, pero sin cambio notable sobre la concepción liberal clásica de la naturaleza en el seno del derecho internacional. Luego, viene el derecho internacional del medio ambiente como dominio distinto del derecho internacional en los años 1970 y 1990. Este nuevo dominio de derecho que se desarrolla entonces se inscribe en continuidad con los principios liberales del derecho internacional general, pero es también influido por el neoliberalismo en auge durante este período. Finalmente y frente a los fracasos del derecho internacional del medio ambiente para resolver los problemas para los cuales ha sido adoptado, el artículo presenta la Green Legal Theory, un enfoque crítico del derecho que da ciertas pistas para llevar a una revolución del derecho del medio ambiente.
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Reflections on Paris: Thoughts Towards a Critical Approach to Climate Law
Julia Dehm
pp. 61–91
AbstractEN:
This article critically evaluates the 2015 Paris Agreement, highlighting the almost dichotomous responses it received from the mainstream press as compared to the climate justice movement. This article foregrounds that divide in order to ask further questions of the Agreement and the international climate regime, including questions about what voices and perspectives are heard in scholarship on international climate law. The article suggests the need to engage with international climate law in ways that are attentive to the productive effects of international agreements, as well as the need to examine their distributional effects, to interrogate what new social relations they establish and stabilize as well as how power and authority might be reorganized or rearranged by practices authorized by international environmental law.
FR:
Cet article analyse de façon critique l’Accord de Paris de 2015, soulignant les réponses presque dichotomiques que l’instrument a suscitées de la presse traditionnelle par rapport à celles du mouvement de justice climatique. Cet article met de l’avant ce clivage afin de remettre en question les dispositions de l’Accord et le régime climatique international, incluant des réflexions concernant quelles voix et quelles perspectives sont entendues au sein de la littérature sur le droit climatique international. Cet article suggère la nécessité d’aborder le droit climatique international par des façons qui sont attentives aux effets productifs d’accords internationaux, en plus de la nécessité d’analyser leurs effets distributifs, d’interroger quelles nouvelles relations sociales ils établissent et stabilisent, ainsi que comment le pouvoir et l’autorité peuvent être réorganisés ou remaniés par des pratiques autorisées par le droit international de l’environnement.
ES:
Este artículo evalúa críticamente el Acuerdo de París 2015, destacando las respuestas casi dicotómicas que recibió de la prensa dominante en comparación con el movimiento por la justicia climática. Este artículo pone en primer plano esa división para formular más preguntas sobre el Acuerdo y el régimen climático internacional, incluidas preguntas sobre qué voces y perspectivas se escuchan en la investigación sobre el derecho internacional del clima. El artículo sugiere la necesidad de comprometerse con las leyes climáticas internacionales de manera que estén atentos a los efectos productivos de los acuerdos internacionales, así como la necesidad de examinar sus efectos distributivos, para interrogar qué nuevas relaciones sociales establecen y estabilizan, y cómo el poder y la autoridad puede ser reorganizada o reorganizada por prácticas autorizadas por el derecho ambiental internacional.
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Entre théories et pratiques : la nature, sujet de droit dans la constitution équatorienne, considérations critiques sur une vieille antienne
Rabah Belaidi
pp. 93–124
AbstractFR:
La question de l’octroi de la personnalité juridique à la nature est une idée qui traverse les fondements du droit de l’environnement depuis plus de quarante ans. Le thème connaît un regain d’intérêt au sein de la doctrine juridique de divers systèmes de droits et présente une acuité particulière au vu des expériences en cours de réalisation en Amérique du Sud. Une traduction juridique a été donnée par la Constitution équatorienne de 2008 qui a érigé la nature comme un sujet de droit à part entière, annonçant ainsi une grande « première ». La présente contribution analyse les évolutions juridiques ainsi que les conceptions théoriques qui sous-tendent ces changements constitutionnels. Sans prétendre à une évaluation du droit et des décisions de justice postérieures à l’entrée en vigueur de la constitution, cet article entend faire l’apport de critiques sur l’octroi de la qualité de sujet à la nature. Insérée dans un contexte théorique syncrétique mêlant références à des notions mythiques amérindiennes, systèmes contemporains de résolution des conflits et conceptions post-modernes de l’interprétation constitutionnelle, l’attribution de la personnalité juridique à la nature est indissociable du nouveau constitutionnalisme latino-américain. Il apparaît que, loin de pouvoir illustrer une révolution du ou dans le droit, la Constitution équatorienne et l’application qui en est faite par les tribunaux ne démontrent pas disposer d’un degré de protection supérieur aux systèmes dits « classiques ». Le pouvoir politique à l’origine de la création de la Constitution montre également les limites des conceptions supposément nouvelles face à des configurations de logique d’économie globalisée et d’intérêts à préserver.
EN:
The question of whether to grant nature a legal personality is an idea that has been coursing through the foundations of environmental law for more than forty years. There has been renewed interest in this theme within the legal doctrine of various rights systems, and is becoming particularly acute in light of the current experiences in South America. A legal translation was given by the 2008 Constitution of Ecuador, which erected nature as a full subject of law, constituting a historical first. This contribution analyses the legal evolutions as well as the theoretical conceptions underlying these constitutional changes. Without purporting to be an evaluation of the law and court decisions following the entry into force of the Constitution, this article seeks to contribute critiques on granting nature the status of subject of law. Inserted within a syncretic theoretical context, blending references to Indigenous mythical notions, contemporary dispute resolution systems, and post-modern conceptions of constitutional interpretation, the granting of legal personality to nature is inseparable from the new Latin American constitutionalism. It appears that, far from being able to illustrate a revolution of, or within, law, the Constitution of Ecuador and its application by courts do not demonstrate a higher degree of protection in comparison to so-called “classical” systems. The political power from which stems the creation of the Constitution also shows the limits of supposedly new conceptions towards configurations related to a globalized economy logic and interests to preserve.
ES:
La cuestión de otorgar personalidad jurídica a la naturaleza es una idea que ha sustentado las bases del derecho ambiental durante más de cuarenta años. El tema está ganando un renovado interés en la doctrina legal de varios sistemas de derechos y es particularmente relevante a la luz de las experiencias en curso en América del Sur. Una traducción legal fue dada por la Constitución Ecuatoriana de 2008 que estableció la naturaleza como un sujeto de derechos pleno, anunciando así un gran "estreno". Este trabajo analiza los desarrollos legales, así como las concepciones teóricas que subyacen a estos cambios constitucionales. Sin pretender una evaluación de la ley y las decisiones judiciales después de la entrada en vigor de la constitución, este artículo tiene la intención de traer críticas sobre la concesión de la calidad de sujeto a la naturaleza. Insertada en un contexto teórico sincrético mezclando referencias a nociones míticas nativo americanas, sistemas de resolución de conflictos contemporáneos y concepciones posmodernas de interpretación constitucional, la atribución de personalidad jurídica a la naturaleza es inseparable del nuevo constitucionalismo latinoamericano. Parece que, lejos de poder ilustrar una revolución en el derecho o en la ley, la Constitución ecuatoriana y la aplicación de los tribunales no demuestran que tengan un grado de protección más alto que los sistemas llamados "clásicos". El poder político detrás de la creación de la Constitución también muestra los límites de las ideas supuestamente nuevas frente a configuraciones de lógica de economía globalizada y de intereses a preservar.
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Should Environmental Law Learn from Animal Law? Compassion as a Guiding Principle for International Environmental Law Instead of Sustainable Development
Sabrina Tremblay-Huet
pp. 125–144
AbstractEN:
Environmental law and animal law share many common elements and goals, but also exhibit many fundamental differences. Generally, conversations about the two are primarily concerned with what animal law can learn from environmental law. However, if one accepts the argument that environmental law needs to be, at the very least, reformed in order to afford real protection to the environment, or even revolutionized, then perhaps environmental law can also learn from animal law. What would the main lesson be? I argue that a turn to compassion, rather than sustainable development, as a guiding principle for international environmental law and its related scholarly discourse could be one of the main contributions offered by animal law. To illustrate this argument, I first present ecofeminist animal theory’s critique of the environmental movement. I expose the problematic nature of the concept of “sustainable development”, from an ecofeminist standpoint. I then use ecofeminist animal theorist Deane Curtin’s compassionate practice framework to develop the idea that another guiding principle for international environmental law must be adopted, drawing also on other contributions from ecofeminist animal theorists. Finally, I demonstrate how a compassionate guiding principle is already present in different animal law instruments, using examples of existing international legal norms on animal welfare, and insisting on the theme of the recognition of non-human animals as relational individuals.
FR:
Le droit de l’environnement et le droit animal partagent plusieurs éléments centraux et objectifs, mais présentent également plusieurs différences fondamentales. Généralement, les discussions sur ces deux régimes juridiques concernent majoritairement ce que le droit animal peut apprendre du droit de l’environnement. Or, si l’on accepte l’argument que le droit de l’environnement doit, au strict minimum, être réformé afin d’offrir une réelle protection à l’environnement, voire même subir une révolution, il s’en trouve peut-être que le droit de l’environnement peut également apprendre du droit animal. Quelle en serait la principale leçon ? J’avance l’argument qu’un changement de principe directeur, du développement durable vers la compassion, pourrait être la principale contribution offerte par le droit animal au droit international de l’environnement et sa littérature. Pour illustrer cet argument, je présente d’abord la critique du mouvement environnemental de l’approche de la théorie animale écoféministe. Je démontre la nature problématique du concept de « développement durable » d’un point de vue écoféministe. J’utilise ensuite le concept de compassion tel que formulé par Deane Curtin, associé à l’approche de la théorie animale écoféministe, pour développer l’idée selon laquelle un principe directeur alternatif doit être adopté en droit international de l’environnement, m’appuyant sur d’autres contributions d’auteures situées dans la même approche théorique. Finalement, je démontre comment un principe directeur de compassion existe déjà au sein de différents instruments de droit animal, utilisant des exemples de normes internationales existantes portant sur le bien-être animal, et insistant sur le thème de la reconnaissance des animaux non-humains en tant qu’individus relationnels.
ES:
El derecho ambiental y el derecho animal comparten muchos elementos y objetivos comunes, pero también exhiben muchas diferencias fundamentales. Generalmente, las conversaciones sobre los dos se refieren principalmente a lo que el derecho animal puede aprender de la ley ambiental. Sin embargo, si uno acepta el argumento de que el derecho ambiental debe ser, como mínimo, reformado para brindar una protección real al medio ambiente, o incluso revolucionado, entonces quizás la ley ambiental también puede aprender de la ley animal. ¿Cuál sería la lección principal? Sostengo que un cambio hacia la compasión, en lugar del desarrollo sostenible, como un principio rector para el derecho ambiental internacional y su discurso académico relacionado podría ser una de las principales contribuciones ofrecidas por el derecho animal. Para ilustrar este argumento, primero presento la crítica de la teoría animal ecofeminista del movimiento ambientalista. Expongo la naturaleza problemática del concepto de "desarrollo sostenible" desde un punto de vista ecofeminista. Luego uso el marco de práctica compasiva de la terapeuta ecofeminista de animales de Deane Curtin para desarrollar la idea de que se debe adoptar otro principio rector para el derecho ambiental internacional, basándose también en otras contribuciones de los teóricos ecofeministas de los animales. Finalmente, demuestro cómo un principio guía compasivo ya está presente en diferentes instrumentos de derecho animal, usando ejemplos de normas legales internacionales existentes sobre bienestar animal, e insistiendo en el tema del reconocimiento de animales no humanos como individuos relacionales.