
Special Issue, January 2022 Hommage à Daniel Turp : Amicorum discipulorumque liber Guest-edited by Geneviève Dufour and Kristine Plouffe-Malette
Table of contents (27 articles)
Préface
Hommages
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Hommage au professeur Daniel Turp
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Hommage à NOTRE ESTIMÉ COLLÈGUE
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Remonter le fil de l’histoire du Concours Rousseau. Un entretien avec Daniel Turp
Pierre Klein and Johanne Poirier
pp. 17–24
AbstractFR:
Été 2020. Le soleil est éclatant, le ciel on ne peut plus bleu. Le temps est comme suspendu. On retire nos masques (pandémie oblige). On est prêt à entamer cette conversation sur l’un des projets qui furent les plus chers à Daniel au cours de sa carrière académique : le concours de procès simulé en droit international Charles Rousseau, dont il a été le principal initiateur. On presse la touche « enregistrer » du dictaphone…
EN:
Summer 2020. The sun is shining, the sky could not be bluer. Time feels like it's suspended. We remove our masks (pandemic obliges). We are ready to start this conversation about one of the projects that were the most dear to Daniel during his academic career: the Charles Rousseau International Law Moot Court Competition, of which he was the main initiator. We press the "record" button on the dictaphone...
ES:
Verano del 2020. El sol es brillante, el cielo no puede ser más azul. El tiempo parece detenerse. Nos quitamos las mascarillas (la pandemia obliga). Estamos listos para iniciar la conversación sobre uno de los proyectos más queridos por Daniel durante su carrera académica: el concurso de tribunales simulados de derecho internacional Charles Rousseau, del que fue el principal iniciador. Pulsamos el botón de "grabar" del dictáfono…
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Pour renouer avec la Révolution tranquille. Une nouvelle constitution pour le Québec
Jacques-Yvan Morin
pp. 25–28
AbstractFR:
L’article reprend les propos tenus lors du lancement en 2013 de l’ouvrage de Daniel Turp, La Constitution québécoise. Il retrace le cheminement depuis un demi-siècle de l’idée d’une loi fondamentale, dans le prolongement de la Révolution tranquille, définissant des compétences accrues dans les domaines économique, social et culturel. Plusieurs premiers ministres du Québec rejettent des tentatives de réforme de la Constitution canadienne. En 1975 l’Assemblée nationale du Québec adopte une Charte des droits et libertés de la personne avant que le Canada ne constitutionalise la sienne. Après la perte du référendum de 1980, suivie du « rapatriement » de la Constitution canadienne en 1982, sans l’accord du Québec, les efforts de conciliation des Accords du Lac Meech en 1987 et de Charlottetown en 1992 échouent à faire accepter le Québec comme « société distincte ». Un projet de constitution d’un Québec autonome, rédigé en 1985 à la demande de René Lévesque, par l’auteur et un comité de juristes, figure dans le stimulant ouvrage de Daniel Turp, qui montre le chemin vers la préparation d’une nouvelle constitution, sur la base des chartes déjà adoptées, de l’expérience parlementaire et de la participation populaire.
EN:
The article echoes the comments made at the 2013 launch of Daniel Turp's book, The Quebec Constitution. It traces the development over the past half-century of the idea of a fundamental law, in the continuity of the Quiet Revolution, defining increased competencies in the economic, social and cultural fields. Many Quebec premiers rejected attempts to reform the Canadian Constitution. In 1975 the Quebec National Assembly adopted a Charter of Human Rights and Freedoms before Canada constitutionalized its own. After the loss of the 1980 referendum, followed by the "patriation" of the Canadian constitution in 1982 without Quebec's agreement, efforts at conciliation through the Meech Lake Accord in 1987 and the Charlottetown Accord in 1992 failed to gain recognition for Quebec as a "distinct society". A draft constitution for an autonomous Quebec, written in 1985 at the request of René Lévesque by the author and a committee of jurists, is included in Daniel Turp's stimulating book, which shows the way to the preparation of a new constitution, based on the charters already adopted, parliamentary experience and popular participation.
ES:
El artículo hace eco de las reflexiones realizadas en 2013 en la presentación del libro de Daniel Turp, La Constitution québécoise (La Constitución quebequense). Traza el desarrollo del último medio siglo, de la idea de una ley fundamental, a raíz de la Revolución tranquila, que define mayores poderes en los ámbitos económico, social y cultural. Varios primeros ministros de Quebec rechazaron los intentos de reformar la Constitución canadiense. En 1975, la Asamblea Nacional de Quebec aprobó una Carta de Derechos Humanos y Libertades antes de que Canadá constitucionalizara la suya. Tras la pérdida del referéndum de 1980, seguida de la "patriación" de la Constitución canadiense en 1982, sin el acuerdo de Quebec, los esfuerzos de reconciliación del Acuerdo de Meech Lake en 1987 y del Acuerdo de Charlottetown en 1992 no consiguieron la aceptación de Quebec como "sociedad distinta". El proyecto de constitución para un Quebec autónomo, redactado en 1985 a petición de René Lévesque por el autor y un comité de juristas, se encuentra en el estimulante libro de Daniel Turp, que muestra el camino para la elaboración de una nueva constitución, basándose en las cartas de derechos ya adoptadas, la experiencia parlamentaria y la participación popular.
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Daniel turp, Militant du québec et du droit international
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Éloge à l’allumeur Daniel Turp
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Le droit international à la Chambre des communes - souvenirs de mon stage parlementaire avec Daniel Turp
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Pourquoi aime-t-on une musique ?
Études
Pour le passionné de droit international public général
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L’arrêt Nevsun, le capitaine Keyn et les normes prohibitives de droit international coutumier au Canada
Charles-Emmanuel Côté
pp. 51–71
AbstractFR:
La Cour suprême du Canada vient de rendre une décision de première importance sur la responsabilité civile des sociétés canadiennes oeuvrant à l’étranger, dans son arrêt Nevsun Resources c. Araya. Elle rejette les moyens préliminaires soulevés par une société minière pour faire tomber la réclamation de réfugiés érythréens pour des sévices qu’ils auraient subis à l’emploi d’une mine dans leur pays d’origine. L’un des principaux moyens soulevés par Nevsun était le rejet partiel de l’action concernant les arguments fondés sur la coutume internationale, ce qui explique pourquoi la Cour suprême se penche longuement sur la doctrine de l’adoption du droit international coutumier en droit canadien dans cette affaire. Ce faisant, la Cour suprême passe complètement à côté de la distinction entre normes prohibitives et normes permissives de droit international coutumier, les juges majoritaires considérant la distinction inutile, alors que les juges dissidents compliquent la doctrine de l’adoption en élaborant une distinction spécieuse entre normes prohibitives et normes impératives. En réalité, cette distinction a des racines anciennes et remonte au XIXe siècle et à l’arrêt R v. Keyn de la Court for Crown Cases Reserved d’Angleterre. La distinction a été proposée pour réconcilier cet arrêt célèbre avec la doctrine de l’adoption de la coutume en droit anglais. Une première partie de l’article examine la manière dont la Cour suprême du Canada traite de la notion de norme prohibitive de droit international coutumier dans l’arrêt Nevsun. Une seconde partie met en lumière la distinction ancienne héritée de l’arrêt Keyn entre normes prohibitives et normes permissives de droit international coutumier que la Cour suprême semble avoir complètement oubliée. L’article conclut que cette distinction répond aux préoccupations légitimes de la dissidence, tout en évitant de complexifier inutilement la doctrine de l’adoption.
EN:
The Supreme Court of Canada has just issued a landmark decision on the civil liability of Canadian corporations operating abroad, in Nevsun Resources v. Araya. It rejects the preliminary pleas raised by a mining company to defeat the claims of Eritrean refugees for abuse they allegedly suffered while working in a mine in their country of origin. One of the main arguments raised by Nevsun was the partial dismissal of the action regarding arguments based on international custom. The Supreme Court takes a long look at the doctrine of adoption of customary international law into Canadian law. In doing so, the Supreme Court completely misses the distinction between prohibitive and permissive norms of customary international law, with the majority considering the distinction unnecessary, while the dissenting judges complicate the doctrine of adoption by making a specious distinction between prohibitive norms and mandatory norms. In fact, this distinction has ancient roots and dates back to the 19th century and the R v. Keyn judgment of the English Court for Crown Cases Reserved. The distinction has been proposed to reconcile this famous judgment with the doctrine of adoption of custom in English law. The first part of this article examines the way in which the Supreme Court of Canada deals with the concept of prohibitive norms of customary international law in the Nevsun judgment. The second part highlights the old distinction inherited from the Keyn judgment between prohibitive norms and permissive norms of customary international law that the Supreme Court seems to have completely forgotten. The article concludes that this distinction addresses the legitimate concerns of the dissenting judges, while avoiding unnecessarily complicating the doctrine of adoption.
ES:
La Corte Suprema de Canadá emitió una decisión crucial sobre la responsabilidad civil de las empresas canadienses que operan en el extranjero, en el caso Nevsun Resources c. Araya. El Tribunal rechazó los argumentos preliminares planteados por la empresa minera para invalidar una denuncia de refugiados eritreos por supuestos maltratos en una mina en su país de origen. Uno de los principales motivos alegados por Nevsun era la inadmisibilidad parcial de los argumentos basados en la costumbre internacional, por lo que la Corte Suprema entra en gran detalle sobre la doctrina de la adopción del derecho internacional consuetudinario en el derecho canadiense en este caso. Al hacerlo, la Corte Suprema pasa completamente por alto la distinción entre normas prohibitivas y permisivas del derecho internacional consuetudinario, ya que la mayoría considera que la distinción es innecesaria, mientras que el disenso complica la doctrina de la adopción al desarrollar una distinción engañosa entre normas prohibitivas y perentorias. En realidad, esta distinción tiene raíces antiguas, que se remontan al siglo XIX y a la decisión en el caso R v. Keyn de la Court for Crown Cases Reserved en Inglaterra. La distinción se propuso para conciliar este famoso caso con la doctrina de la adopción de la costumbre en el derecho inglés. La primera parte del artículo examina el tratamiento por la Corte Suprema de Canadá, de la noción de norma prohibitiva del derecho internacional consuetudinario en Nevsun. Una segunda parte pone de relieve la antigua distinción heredada de Keyn entre normas de derecho internacional consuetudinario prohibitivas y permisivas, que la Corte Suprema parece haber olvidado por completo. El artículo concluye que esta distinción responde a las preocupaciones legítimas del disenso, a la vez que evita una complejidad innecesaria en la doctrina de la adopción.
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La réforme inachevée : le fédéralisme canadien et le rôle des provinces dans les négociations internationales
Stéphane Paquin
pp. 73–111
AbstractFR:
Au Canada, la Loi constitutionnelle de 1867 n’attribue pas formellement la compétence des affaires étrangères au gouvernement fédéral et aucun article de la constitution ne spécifie qui peut conclure des traités internationaux. Depuis les années 1960, le gouvernement du Canada affirme cependant détenir le monopole des négociations internationales, monopole qui est contesté depuis 1965 par la Doctrine Gérin-Lajoie. Depuis 1945, et même avant pour certains enjeux, les négociations internationales, notamment en matière de droits de la personne, d’éducation, de santé publique, de travail, de commerce, d’environnement et de changement climatique, affectent de plus en plus profondément les champs de compétence des provinces. Avec ces transformations, il devient difficile pour les provinces d’accepter la prétention au monopole des affaires étrangères du gouvernement fédéral, car cela signifierait que le gouvernement canadien ferait indirectement ce qu’il ne peut faire directement. En réaction à ce phénomène, plusieurs provinces cherchent depuis maintenant plus de 60 ans à influencer les négociations internationales d’accords qui les concernent menées par le gouvernement fédéral. Les négociations internationales au Canada ont ainsi rendu inévitable la création de mécanismes de gouvernance à paliers multiples entre le gouvernement fédéral et les provinces canadiennes en la matière. Fait peu connu, si toutes les tentatives de réforme de la constitution sur cet aspect se sont soldées par des échecs, des accords intergouvernementaux ont néanmoins été conclus sur plusieurs domaines (Droits de la personne, Conférence de La Haye en droit international privé, éducation, Francophonie, UNESCO). Dans d’autres domaines comme les négociations commerciales et les changements climatiques, il est fréquent que les provinces soient associées aux négociations même si l’arbitraire fédéral demeure un enjeu d’importance et que la question de la place des provinces dans les négociations internationales demeure entière.
EN:
In Canada, the Constitution Act, 1867 does not formally assign jurisdiction over foreign affairs to the federal government and there is no section of the constitution that specifies who may enter into international treaties. Since the 1960s, however, the Canadian government has claimed a monopoly on international negotiations, a monopoly that has been challenged since 1965 by the Gérin-Lajoie Doctrine. Since 1945, and even before for certain issues, international negotiations, particularly in the areas of human rights, education, public health, labour, trade, the environment and climate change, have increasingly affected the provinces' areas of jurisdiction. With these transformations, it becomes difficult for provinces to accept the federal government's claim to a monopoly on foreign affairs, as this would mean that the Canadian government would be doing indirectly what it cannot do directly. In response to this phenomenon, many provinces have been seeking for over 60 years now to influence the federal government's international negotiations of agreements that affect them. International negotiations in Canada have thus made the creation of multi-level governance mechanisms between the federal government and the Canadian provinces in this area inevitable. Little is known about the fact that while all attempts at constitutional reform in this area have failed, intergovernmental agreements have been reached in several areas (Human Rights, Hague Conference on Private International Law, education, Francophonie, UNESCO). In other areas, such as trade negotiations and climate change, the provinces are often involved in the negotiations even though federal arbitrariness remains an important issue and the question of the place of the provinces in international negotiations remains unresolved.
ES:
En Canadá, la Ley Constitucional de 1867 no le asigna formalmente al gobierno federal la competencia en materia de asuntos exteriores, y no hay ninguna cláusula constitucional que establezca quién puede concluir tratados internacionales. Sin embargo, desde los años 60, el gobierno canadiense ha reclamado el monopolio de las negociaciones internacionales, monopolio que ha sido cuestionado desde 1965 por la Doctrina Gérin-Lajoie. Desde 1945, e incluso antes para ciertos asuntos, las negociaciones internacionales, sobre todo en el ámbito de los derechos humanos, la educación, la salud pública, el trabajo, el comercio, el medio ambiente y el cambio climático, han afectado cada vez más a los ámbitos de competencia de las provincias. Con estas transformaciones, se hace difícil que las provincias acepten la pretensión del gobierno federal de tener el monopolio de los asuntos exteriores, ya que esto significaría que el gobierno canadiense haría indirectamente lo que no puede hacer directamente. En respuesta a este fenómeno, varias provincias han intentado durante más de 60 años influir en las negociaciones internacionales del gobierno federal de los acuerdos que les afectan. Las negociaciones internacionales en Canadá han hecho inevitable la creación de mecanismos de gobernanza a varios niveles entre el gobierno federal y las provincias canadienses. Es un hecho poco conocido que, a pesar de que todos los intentos de reforma constitucional en este ámbito han fracasado, se han concluido acuerdos intergubernamentales en varios ámbitos (Derechos Humanos, Conferencia de La Haya de Derecho Internacional Privado, educación, Francofonía, UNESCO). En otros ámbitos, como las negociaciones comerciales y el cambio climático, las provincias suelen participar en las negociaciones, aunque la arbitrariedad federal sigue siendo un problema importante y la cuestión del lugar de las provincias en las negociaciones internacionales sigue sin resolverse.
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La participation de certaines entités non souveraines aux organisations internationales
Daniel Dormoy
pp. 113–139
AbstractFR:
Certaines « entités non souveraines » que sont des collectivités humaines ayant un lien avec un territoire, relevant ou pouvant potentiellement relever du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ou exercer un droit de sécession ou simplement disposant une autonomie reconnue par le droit interne en matière de relations internationales, dans certains domaines, participent parfois avec des statuts divers (observateurs, membres associés, membres pléniers) à des organisations internationales. Dès lors, on peut s’interroger sur l’ampleur et la portée de cette participation et se demander si elle ne conduit pas à la remise en cause du principe du caractère intergouvernemental des organisations internationales qui voudrait que celles-ci soient d’abord et avant tout des regroupements d’États souverains ?
EN:
Some "non-sovereign entities" that are human collectivities with a link to a territory, falling or potentially falling under the right of peoples to self-determination or exercising a right of secession, or simply having an autonomy recognized by domestic law in matters of international relations, in certain fields, sometimes participate with various statuses (observers, associate members, full members) in international organizations. This raises the question of the extent and scope of this participation and whether it might not lead to the questioning of the principle of the intergovernmental character of international organizations, which would like them to be first and foremost groupings of sovereign States?
ES:
Algunas "entidades no soberanas" que son colectividades de personas con vínculo a un territorio especifico, que son o podrían ser sujetos al ejercicio del derecho de los pueblos a la autodeterminación o un derecho de secesión, o que simplemente tienen una autonomía reconocida por el derecho interno en el ámbito de las relaciones internacionales, participan a veces en las organizaciones internacionales con diversos estatutos (observadores, miembros asociados, miembros de pleno derecho). En ese entonces, suscita una reflexión sobre la amplitud y el alcance que aquellas participaciones conllevan, ya que sugieren un cuestionamiento del principio del carácter intergubernamental de las organizaciones internacionales, que son ante todo agrupaciones de Estados soberanos.
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Le régime d’application provisoire de l’AECG entre le Canada et l’Union Européenne
Yves Lejeune
pp. 141–166
AbstractFR:
En attendant son entrée en vigueur intégrale, l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne (AECG/CETA) est d’application provisoire depuis le 21 septembre 2017, sans le système de règlement des différends entre investisseurs et États qu’il comporte. Cette partie de l’accord relève du domaine de compétence partagée entre l’Union et ses nombreux États membres, à la différence de la « politique commerciale commune » qui est de compétence exclusive de l’Union. Elle a été exclue du champ de l’application provisoire afin de déclencher celle-ci rapidement. Le consensus des deux Parties sur cette délimitation a permis de mettre en application la majeure partie de l’accord selon des procédures très différentes au Canada et au sein de l’Union européenne. L’AECG admet cependant plusieurs causes de fin prématurée de son application provisoire, parmi lesquelles l’échec définitif du processus d’approbation parlementaire et de ratification de n’importe quel État membre de l’Union.
EN:
Pending its full entry into force, the Canada-European Union Comprehensive Economic and Trade Agreement (CETA) is provisionally applied since September 21st, 2017, without the investor-state dispute settlement system it contains. This part of the agreement falls within the area of shared competence between the Union and its many Member States, unlike the "common commercial policy" which is an exclusive competence of the Union. It has been excluded in order to quickly trigger the provisional application of the agreement. The consensus of both Parties on this delimitation has made it possible to implement most of the agreement according to very different procedures in Canada and in the European Union. However, the CETA admits several causes for the premature termination of its provisional application, including the definitive failure of the parliamentary approval and ratification process of any Member State of the Union.
ES:
En espera de su plena entrada en vigor, el Acuerdo Económico y Comercial General entre el Canadá y la Unión Europea (AECG/CETA) se aplica provisionalmente desde el 21 de septiembre de 2017, sin el sistema de resolución de conflictos entre inversores y Estados que contiene. Esta parte del acuerdo entra en el ámbito de la competencia compartida entre la UE y sus numerosos Estados miembros, a diferencia de la "política comercial común" que es competencia exclusiva de la UE. Se ha excluido a fin de poner en marcha rápidamente la aplicación provisional del acuerdo. El consenso de ambas Partes sobre esta delimitación ha permitido la aplicación de la mayor parte del acuerdo según procedimientos muy diferentes en el Canadá y en la Unión Europea. Sin embargo, el AECG admite varias causas para la terminación prematura de su aplicación provisional, entre ellas el fracaso definitivo del proceso de aprobación parlamentaria y ratificación de cualquier Estado miembro de la Unión.
Pour le défenseur du choix des peuples
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L’autodétermination interne et externe des peuples
Michel Seymour
pp. 167–178
AbstractFR:
Daniel Turp est non seulement l’un des auteurs québécois ayant le plus réfléchi à la question juridique du droit à l’autodétermination des peuples, il est aussi l’un de ceux qui ont le plus agi dans l’arène politique pour en faire la promotion. Ses deux principales contributions théoriques à cet égard sont Le droit de choisir et La Constitution québécoise . J’offre ici mes propres réflexions philosophiques, que j’espère complémentaires aux siennes.
EN:
Daniel Turp is not only one of the Quebecois authors who has given the most thought to the legal question of the right to self-determination of peoples, he is also one of those who have been the most active in the political arena in its promotion. His two main theoretical contributions in this regard are Le droit de choisir and La Constitution québécoise. I offer here my own philosophical reflections, which I hope will complement his.
ES:
Daniel Turp no sólo es uno de los autores quebequenses que más ha reflexionado sobre la cuestión jurídica del derecho a la autodeterminación de los pueblos, sino también es uno de los que más han promovido este derecho en el ámbito político. Sus dos principales aportaciones teóricas en este sentido son Le droit de choisir y La Constitution québécoise. Ofrezco aquí mis propias reflexiones filosóficas, que espero complementen las suyas.
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Notes sur le droit de sécession du point de vue de la science et la théorie politiques. Une approche DÉMOCRATIQUE ?
Marc Sanjaume-Calvet
pp. 179–189
AbstractFR:
Penser une approche démocratique à la sécession en dehors du cadre unitariste est aujourd’hui presque une utopie. Le droit constitutionnel comparé, ainsi que la culture politique des nations majoritaires dans la plupart de démocraties, restent dans un paradigme qui, souvent, ne laisse pas place à la possibilité de faire sécession dans le cadre institutionnel. En outre, le droit international reste muet sur l’autodétermination en dehors du cadre colonial, car les demandes de sécession démocratiques font partie des affaires domestiques dans chaque unité politique du système mondial des États, sauf dans des cas très extrêmes. Le cas québécois, au sein de la fédération canadienne, demeure un exemple d’évolution démocratique du droit et de la culture politique, avec ses clairs-obscurs, vers une approche à la sécession au-delà de l’unitarisme dominant. L’Écosse et la Catalogne montrent à quel point aujourd’hui on a encore besoin de faire face aux enjeux territoriaux d’une manière autre. Les approches idéelles sont souvent très abstraites de la réalité politique, on a besoin d’une notion non-idéale du droit de sécession plus proche de chaque tradition constitutionnelle mais aussi fidèle aux principes du texte du Renvoi sur la sécession de la Cour suprême canadienne.
EN:
To think of a democratic approach to secession outside the unitarist framework is today almost a utopia. Comparative constitutional law, as well as the political culture of majority nations in most democracies, remains in a paradigm that often leaves no room for the possibility of seceding within the institutional framework. Furthermore, international law is silent on self-determination outside of the colonial framework, as demands for democratic secession are part of domestic affairs in every political unit of the global system of states, except in very extreme cases. The case of Quebec within the Canadian federation remains an example of the democratic evolution of law and political culture, with its chiaroscuros, towards an approach to secession beyond the dominant unitarianism. Scotland and Catalonia show to what extent today we still need to deal with territorial issues in a different way. Ideal approaches are often very abstract from political reality, we need a non-ideal notion of the right of secession closer to each constitutional tradition but also faithful to the principles of the text of the Reference on Secession of the Canadian Supreme Court.
ES:
Pensar un enfoque democrático de la secesión fuera del marco unitarista es hoy casi una utopía. El derecho constitucional comparado, así como la cultura política de las naciones en una mayoría de democracias, permanece en un paradigma que muchas veces no deja lugar a la posibilidad de escisión dentro del marco institucional. Además, el derecho internacional guarda silencio sobre la autodeterminación fuera del marco colonial, ya que las demandas de secesión democrática son parte de los asuntos internos en cada unidad política del sistema global de Estados, excepto en casos muy extremos. El caso de Quebec dentro de la federación canadiense sigue siendo un ejemplo de la evolución democrática del derecho y la cultura política, con sus claroscuros, hacia un planteamiento de la secesión más allá del unitarismo dominante. Escocia y Cataluña muestran hasta qué punto hoy en día todavía tenemos que tratar las cuestiones territoriales de una manera diferente. Los enfoques ideales son a menudo muy abstractos de la realidad política, necesitamos una noción no ideal del derecho de secesión más cercana a cada tradición constitucional pero también fiel a los principios del texto de la Remisión sobre secesión de la Corte Suprema de Canadá.
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Souvenirs – De l’Étude des cinq juristes au Renvoi à la Cour suprême (Quelques considérations sur l’indépendance du Québec vue par la lorgnette du droit international)
Alain Pellet
pp. 191–201
AbstractFR:
L’étude rédigée en toute indépendance en 1992 par cinq spécialistes de droit international à la demande de la Commission d’étude des questions afférentes à l’accession du Québec à la souveraineté de l’Assemblée nationale québécoise (et sans doute à l’instigation de Daniel Turp) a marqué les esprits. Elle établit qu’à défaut de pouvoir se prévaloir d’un droit à l’indépendance, le peuple québécois pourrait y accéder s’il établissait un pouvoir étatique effectif et que les frontières de cet État étaient, sauf accord contraire, les limites actuelles du Québec et que ce même raisonnement s’applique aux Premières Nations. Malgré certaines apparences, ces conclusions ne diffèrent pas radicalement de celles de la Cour suprême dans sa décision sur le Renvoi de 1998.
EN:
The study written entirely independently in 1992 by five international law specialists at the request of the Parliamentary Committee to Examine Matters Relating to the Accession of Quebec to Sovereignty of the Quebec National Assembly (and out of doubt at the instigation by Daniel Turp) marked the spirits. It establishes that in default of being able to claim a right to independence, the Quebec people could achieve it if it established an effective state power and the borders of this state were, unless otherwise agreed, the current limits of Quebec, and that the same reasoning applies to First Nations. Despite certain appearances, these conclusions do not differ radically from those of the Supreme Court in its decision on the 1998 Reference.
ES:
El estudio escrito de forma totalmente independiente en 1992 por cinco especialistas en derecho internacional a petición de la Comisión para el estudio de las cuestiones relativas a la adhesión de Quebec a la soberanía de la Asamblea Nacional de Quebec (y sin duda a instigación de Daniel Turp) dejó huella. Establece que, a falta de poder reclamar un derecho a la independencia, el pueblo de Quebec podría lograrlo si estableciera un poder estatal efectivo y que las fronteras de este estado fueran, salvo acuerdo en contrario, los límites actuales de Quebec y que el mismo razonamiento aplica a las Primeras Naciones. A pesar de ciertas apariencias, estas conclusiones no difieren radicalmente de las de la Corte Suprema en su decisión sobre la Remisión de 1998.
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Préserver le lien entre le Canada et les peuples autochtones dans un Québec indépendant : un essai d’ingénierie juridique
Ghislain Otis and Aurélie Laurent
pp. 203–223
AbstractFR:
À ce jour, peu d’indépendantistes ont été attentifs à la revendication autochtone d’une possibilité de choisir de conserver leur lien avec le Canada dans l’éventualité d’un vote référendaire favorable à l’indépendance du Québec. Or, la légitimité d’une telle demande requiert de réfléchir à une solution négociée à même de concilier les volontés des peuples québécois et autochtones. Dans cette brève étude, les auteurs présentent les éléments fondamentaux d’un régime juridique qui permettrait à la fois au Québec d’accéder à son indépendance et aux peuples autochtones qui le souhaitent de rester rattachés juridiquement au Canada dans un Québec indépendant. Après avoir circonscrit le contenu matériel de la continuité canadienne et expliqué le rôle des peuples autochtones dans le processus de mise en place de cette continuité, les auteurs proposent un mécanisme supranational qui assurerait la reconduction sur le territoire du Québec indépendant des responsabilités et des normes canadiennes concernant les droits des peuples autochtones, ainsi que leur invocabilité à l’encontre des autorités québécoises et canadiennes devant les tribunaux québécois et canadiens. Les auteurs estiment que le respect par le Québec et le Canada de la continuité canadienne pour les peuples autochtones rend sans objet les thèses favorables à la partition territoriale d’un Québec indépendant fondées sur la volonté des autochtones de conserver leur lien avec le Canada.
EN:
To date, few independentists have been attentive to the Aboriginal demand for the possibility of choosing to maintain their link with Canada in the event of a referendum vote in favour of Quebec independence. However, the legitimacy of such a demand requires reflection on a negotiated solution capable of reconciling the wishes of the Quebec and Aboriginal peoples. In this brief study, the authors present the basic elements of a legal regime that would allow both Quebec to achieve independence and the Aboriginal peoples who wish to do so to remain legally attached to Canada in an independent Quebec. After defining the substantive content of Canadian continuity and explaining the role of Aboriginal peoples in the process of establishing this continuity, the authors propose a supranational mechanism that would ensure the continuation of Canadian responsibilities and standards regarding the rights of Aboriginal peoples in the territory of an independent Quebec, as well as their invocability against Quebec and Canadian authorities in Quebec and Canadian courts. The authors believe that the respect by Quebec and Canada of Canadian continuity for Aboriginal peoples renders irrelevant the arguments in favour of the territorial partition of an independent Quebec based on the desire of Aboriginal peoples to maintain their link with Canada.
ES:
Hasta la fecha, pocos independentistas han estado atentos a la reivindicación indígena de la posibilidad de elegir el mantenimiento de su vínculo con Canadá en caso de referéndum a favor de la independencia de Quebec. Sin embargo, la legitimidad de esta demanda exige una reflexión sobre una solución capaz de conciliar los deseos de los quebequenses y de los pueblos indígenas. En este breve estudio, los autores presentan los elementos fundamentales de un régimen jurídico que le permitiría tanto a Quebec alcanzar la independencia como a los pueblos indígenas que así lo deseen permanecer legalmente vinculados a Canadá en un Quebec independiente. Tras definir el contenido sustantivo de la continuidad canadiense y explicar el papel de los pueblos indígenas en el proceso de establecimiento de esta continuidad, los autores proponen un mecanismo supranacional que garantice que las responsabilidades y normas canadienses relativas a los derechos de los pueblos indígenas se extiendan al territorio de un Quebec independiente, y que se invoquen contra las autoridades quebequenses y canadienses ante los tribunales quebequenses y canadienses. Los autores consideran que el respeto por parte de Quebec y Canadá de la continuidad canadiense de los pueblos indígenas hace irrelevantes los argumentos a favor de la partición territorial de un Quebec independiente basados en el deseo de los pueblos indígenas de mantener su vínculo con Canadá.
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Union européenne et souveraineté des États membres
Christian Philip
pp. 225–231
AbstractFR:
À l’image de Daniel Turp, je réfléchis depuis longtemps sur le concept de souveraineté association dans un cadre fédéral ou approchant et je le fais à partir de l’exemple de l’Union européenne. Pour moi, l’Union respecte la souveraineté des États membres. Elle n’est pas un État fédéral. De ce fait, elle souffre de cette prééminence des souverainetés nationales d’où souvent son impuissance et l’absence de solidarité européenne. L’Union est caractérisée par un exercice en commun des souverainetés ce qui ne facilite pas la prise de décision. Seule solution pour concilier souveraineté et efficacité : accepter l’idée d’une Europe à géométrie variable permettant aux États le souhaitant de faire plus et plus vite en engageant entre eux seuls de nouvelles politiques communes.
EN:
As Daniel Turp, I have been reflecting for a long time on the concept of sovereignty association in a federal framework or in an approaching one and I do it from the example of the European Union. For me, the Union respects the sovereignty of the Member States. It is not a federal state. As a result, it suffers from the pre-eminence of national sovereignties, which is why it is often powerless and lacks European solidarity. The Union is characterized by a joint exercise of sovereignty, which does not facilitate decision-making. The only solution to reconcile sovereignty and efficiency is to accept the idea of a variable-geometry Europe, which would allow States wishing to do more and faster to do so by engaging in new common policies between them alone.
ES:
Al igual que Daniel Turp, hace tiempo que reflexiono sobre el concepto de asociación de soberanía en un marco federal o similar y lo hago utilizando el ejemplo de la Unión Europea. Para mí, la Unión respeta la soberanía de los Estados miembros. No es un Estado federal. En consecuencia, sufre de la preeminencia de las soberanías nacionales, lo que a menudo conduce a su impotencia y a la ausencia de solidaridad europea. La Unión se caracteriza por el ejercicio conjunto de soberanías, lo que no facilita la toma de decisiones. La única solución para conciliar soberanía y eficacia es aceptar la idea de una Europa de geometría variable, que les permita a los Estados que así lo deseen actuar más y de manera más rápida, iniciando nuevas políticas comunes únicamente entre ellos.
Pour le militant environnemental
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Urgence climatique : l’obligation de prévenir la disparition de l’État
Alberto Costi
pp. 233–267
AbstractFR:
Les effets du changement climatique sont inéluctables et se font désormais ressentir partout sur la planète. S’agissant des États les plus vulnérables aux effets du changement climatique, tels les petits États insulaires de basse altitude du Pacifique, leur capacité à gouverner territoire et population en est déjà affectée, ce qui pourrait à la longue menacer leur statut d’État souverain, voire leur survie. Cet article se penche sur le concept traditionnel du statut juridique d’État, l’influence que les effets du changement climatique pourraient avoir sur lui, et le potentiel devoir d’agir de la communauté internationale afin de protéger la survie des petits États insulaires de basse altitude. Concluant à l’existence d’un engagement international implicite ou émergeant à protéger leur statut étatique, cet article esquisse aussi quelques solutions à la portée des petits États insulaires de basse altitude et de la communauté internationale afin de préserver aux États concernés les caractéristiques du statut d’État souverain en droit international. C’est au professeur Daniel Turp que je dédie ma contribution à ce volume saluant sa riche carrière.
EN:
The effects of climate change are indisputable and now felt in every corner of the globe. For states most vulnerable to climate change, like low-lying island states in the Pacific region, its effects are already affecting their territory, their population, and their capacity to govern. Climate change threatens the traditional concept of statehood, thereby possibly challenging the survival of low-lying island states. This article considers the traditional concept of statehood, examines how the impacts of climate change might affect it, and queries whether the international community has a duty to preserve the current status of low-lying island states. In finding that there is an implied or emerging commitment to protect statehood, this article also considers how low-lying island states, and the international community could proceed to ensure that affected states maintain the characteristics of statehood in international law. I dedicate to Professor Daniel Turp my article in this special issue honoring his prolific career.
ES:
Los efectos del cambio climático son inevitables y ya se dejan sentir en todo el mundo. En el caso de los Estados más vulnerables a los efectos del cambio climático, como los pequeños Estados insulares de baja altitud del Pacífico, su capacidad para gobernar su territorio y su población ya se está viendo afectada, lo que en última instancia podría amenazar su condición de Estado soberano e incluso su supervivencia. Este trabajo examina el concepto tradicional de Estado, la influencia que pueden tener en él los efectos del cambio climático y el posible deber de la comunidad internacional de actuar para proteger la supervivencia de los pequeños Estados insulares de baja altitud. Concluyendo que existe un compromiso internacional implícito o emergente para proteger su condición de Estado, este escrito también esboza algunas soluciones para que los pequeños Estados insulares de baja altitud y la comunidad internacional preserven las características de la condición de Estado soberano según el derecho internacional. Dedico mi contribución a este volumen al profesor Daniel Turp en reconocimiento a su gran carrera.
Pour l’amoureux du patrimoine et des arts
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Évolution du droit d’auteur international : un point de vue canadien
Ysolde Gendreau
pp. 269–289
AbstractFR:
Cet article présente les différents instruments internationaux en matière de droit d’auteur et de droits voisins auxquels le Canada s’est lié. Par son approche historique, il permet de voir aussi l’évolution de ces textes en fonction des circonstances qui ont entouré leurs genèses, un processus qui ne dépend pas du Canada mais plutôt des conjonctures internationales de chaque époque. C’est ainsi que la première partie du texte vise des traités qui ont été conclus dans l’univers autarcique du droit d’auteur, à savoir principalement la Convention de Berne et la Convention de Rome. En particulier, l’adhésion du Canada à la Convention de Rome démontre une approche inattendue de la part d’un pays dont le droit d’auteur tire ses origines du droit anglais puisque cette convention doit son existence à une conception du droit d’auteur qui fait clairement la distinction entre la protection des oeuvres et celle des « auxiliaires de la création » que sont les artistes-interprètes, les producteurs de phonogrammes, et les radiodiffuseurs. La deuxième partie est consacrée au phénomène plus contemporain de l’inclusion de la propriété intellectuelle dans les accords commerciaux internationaux et régionaux. Pour le Canada, il s’agit surtout de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) et de l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC), une annexe de l’Accord de l’OMC, ce dernier s’étant imposé comme norme internationale incontournable. C’est cependant la mise en oeuvre de l’ALÉNA qui a provoqué le plus de modifications à la loi canadienne sur le droit d’auteur. La troisième et dernière partie de cet article est consacrée aux divers instruments – tant des traités de droit d’auteur que des accords commerciaux – qui ont vu le jour par la suite et à la négociation desquels le Canada a participé. Ils permettent de prendre acte à la fois d’une évolution, qui comporte sa propre dynamique et qui vaut pour tous les pays, et d’un positionnement national qui correspond à sa vision politique de la matière.
EN:
This article describes the various international instruments on copyright and neighbouring rights to which Canada is bound. Through its historical approach, it also shows the evolution of these documents based on the circumstances surrounding their genesis, a process that does not depend on Canada but rather on the international conjunctures of each era. Thus, the first part of the paper concerns treaties that were concluded within the autonomous domain of copyright law, namely the Berne Convention and the Rome Convention. Canada’s accession to the Rome Convention demonstrates an unexpected approach on behalf of a country whose copyright law originated in English law, as this Convention owes its existence to a conception of copyright law that clearly distinguishes between the protection of the work itself and the protection of the "auxiliaries of creation", namely the performers, producers of phonograms, and broadcasters. The second part of the paper is devoted to the more contemporary issue of the inclusion of intellectual property in international and regional trade agreements. For Canada, the focus is on the North American Free Trade Agreement (NAFTA) and the Agreement on Trade-Related Aspects of Intellectual Property Rights (TRIPS), an annex to the WTO Agreement, which has become the international norm. However, it is the implementation of NAFTA that has resulted in the most changes to Canadian copyright law. The third and final part of this article is devoted to the various instruments — both copyright treaties and trade agreements — that have subsequently emerged and in whichboun Canada has participated. They illustrate both an evolution, which has its own dynamics, and which applies to all countries, and a national positioning that corresponds to its political vision of the matter.
ES:
Este artículo presenta los distintos instrumentos internacionales sobre derechos de autor y derechos conexos a los que está vinculado Canadá. A través de su enfoque histórico, el artículo también muestra la evolución de estos textos según las circunstancias que rodean su génesis, un proceso que no depende de Canadá sino de las circunstancias internacionales de cada periodo. La primera parte del texto trata de los tratados concluidos en el mundo de los derechos de autor, principalmente con respecto al Convenio de Berna y la Convención de Roma. En el caso concreto de Canadá, la adhesión a la Convención de Roma demuestra un enfoque inesperado por parte de un país cuyo derecho de autor se originó en la legislación inglesa, ya que esta Convención debe su existencia a una concepción del derecho de autor que distingue claramente entre la protección de las obras y la de los "auxiliares de la creación", como los artistas intérpretes o ejecutantes, los productores de fonogramas y los organismos de radiodifusión. La segunda parte está dedicada al fenómeno más contemporáneo de la inclusión de la propiedad intelectual en los acuerdos comerciales internacionales y regionales. En el caso de Canadá, se trata principalmente del Tratado de Libre Comercio de América del Norte (TLCAN) y del Acuerdo sobre los Aspectos de los Derechos de Propiedad Intelectual relacionados con el Comercio (ADPIC), anexo al Acuerdo de la OMC, este último convertido en una norma internacional indispensable. Sin embargo, es la aplicación del TLCAN la que ha provocado más cambios en la legislación canadiense sobre derechos de autor. La tercera y última parte de este artículo está dedicada a los diversos instrumentos — tanto tratados de derechos de autor como acuerdos comerciales — que han surgido posteriormente y en los que Canadá ha participado a negociar. Estos instrumentos permiten tomar acto de una evolución que se vale para todos los países, cada uno con sus propias dinámicas respectivas, al igual que un posicionamiento nacional que corresponde a sus visiones políticas del tema.
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REQUIEM POUR LE PATRIMOINE RELIGIEUX DU QUÉBEC
Antoine Leduc
pp. 291–326
AbstractFR:
En 2006, la Commission de la culture de l’Assemblée nationale du Québec déposait son rapport Croire au patrimoine religieux du Québec, aux termes d’une vaste consultation publique, et formulait ses recommandations visant à assurer la pérennité du patrimoine religieux du Québec. Elle proposait l’imposition d’un moratoire sur la vente et le changement de vocation de tout lieu de culte, le temps qu’un inventaire de ce patrimoine soit complété, tenant compte de l’orgue comme critère d’intérêt. Les recommandations de ce rapport sont restées lettre morte, et la saga entourant la sauvegarde de l’église du Très-Saint-Nom-de-Jésus de Montréal donna lieu au lancement, par Daniel Turp et Antoine Leduc, du Manifeste pour la sauvegarde du patrimoine religieux du Québec, en juin 2010. Ce Manifeste demandait au premier ministre Jean Charest de nationaliser les plus beaux lieux de culte et d’en assurer le financement à long terme, dès lors que l’inventaire en serait complété. Une décennie s’est écoulée et l’idée même de la sauvegarde du patrimoine religieux s’est effacée du discours public au Québec, aucune politique n’ayant été adoptée en la matière, la Loi sur le patrimoine culturel conférant toujours au ministre de la Culture la discrétion entière du classement, du déclassement, de l’acquisition ou de l’aliénation des biens culturels. La Loi sur la laïcité de l’État, par une rédaction imprécise, pourrait ouvrir la porte aux objections de ceux qui refusent que l’État du Québec finance le patrimoine religieux, même si sa sauvegarde est reconnue à l’échelle des droits fondamentaux. La politique culturelle du Québec, Partout, la culture, adoptée en 2018, ne mentionne, pour tout programme relatif au patrimoine religieux, que le défi de l’actualisation de l’usage d’édifices religieux, dont la « requalification » des lieux de culte dits « excédentaires » en est l’illustration. Requiem pour le patrimoine religieux du Québec.
EN:
In 2006, the Committee on Culture of the Quebec National Assembly tabled its report Croire au patrimoine religieux du Québec, following a broad public consultation, and formulated its recommendations aimed at ensuring the sustainability of Quebec’s religious heritage. It proposed the imposition of a moratorium on the sale and change of vocation of any place of worship until an inventory of this heritage is completed, taking into account the organ as a criterion of interest. The recommendations of this report went unheeded, and the saga surrounding the safeguarding of the Très-Saint-Nom-de-Jésus church in Montreal led to the launch, by Daniel Turp and Antoine Leduc, of the Manifeste pour la sauvegarde du patrimoine religieux du Québec, in June 2010. This Manifeste asked then Premier Jean Charest to nationalize the most beautiful places of worship and to ensure their long-term funding once the inventory is completed. A decade has passed and the very idea of safeguarding religious heritage has faded from public discourse in Quebec, as no policy has been adopted on the matter, since the Cultural Heritage Act still gives the Minister of Culture complete discretion over the classification, declassification, acquisition, or alienation of cultural property. The Act Respecting the Laicity of the State, by virtue of its imprecise wording, could open the door to the objections of those who refuse to allow the State of Quebec to fund religious heritage, even though its preservation is recognized as a fundamental right. Quebec’s cultural policy, Partout, la culture, adopted in 2018, mentions as only program relating to religious heritage the challenge of updating the use of religious buildings, of which the “requalification” of so-called “surplus” places of worship is an example. Requiem for Quebec’s religious heritage.
ES:
En 2006, el Comité de Cultura de la Asamblea Nacional de Quebec presentó su informe Creer en el patrimonio religioso de Quebec, luego de una amplia consulta pública, y formuló sus recomendaciones destinadas a garantizar la sostenibilidad del patrimonio religioso de Quebec. Propuso la imposición de una moratoria a la venta y cambio de vocación de cualquier lugar de culto, hasta que se complete un inventario de este patrimonio, teniendo en cuenta el órgano como criterio de interés. Las recomendaciones de este informe quedaron en letra muerta, y la saga en torno a la salvaguardia de la iglesia del Très-Saint-Nom-de-Jésus en Montreal dio lugar al lanzamiento, por parte de Daniel Turp y Antoine Leduc, del Manifeste pour la sauvegarde du patrimoine religieux du Québec, en junio de 2010. Este Manifeste le pedía al primer ministro Jean Charest que nacionalizara los lugares de culto más hermosos y garantizara su financiación a largo plazo, una vez que se completara el inventario. Ha pasado una década y la idea misma de salvaguardar el patrimonio religioso se ha desvanecido del discurso público en Quebec, pues no se ha adoptado ninguna política en esta área, y la Loi sur le patrimoine culturel aún le confiere al ministro de Cultura total discreción en materia de clasificación, desclasificación, adquisición o enajenación de bienes culturales. La Loi sur la laïcité de l’État, por su redacción imprecisa, podría abrir la puerta a las objeciones de quienes se niegan a que el Estado de Quebec financie el patrimonio religioso, aunque se reconozca su salvaguardia a nivel de los derechos fundamentales. La política cultural de Quebec, Partout, la culture, adoptada en 2018, menciona como único programa relacionado con el patrimonio religioso, el desafío de actualizar el uso de los edificios religiosos, del cual la “recalificación” de los lugares de culto llamados “excedentes” es una ilustración. Réquiem por la herencia religiosa de Quebec.
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À l’aune du droit international : Tribunal et musée, vecteurs de changements sociétaux, Un peu, beaucoup, passionnément…
Michèle Rivet
pp. 327–336
AbstractFR:
Les quelques notes qui suivent mettent en relief le rôle de Daniel Turp, le professeur, l’influence de Daniel, l’ami. Le professeur Daniel Turp a occupé une place déterminante dans la prise en compte du droit international par le Tribunal des droits de la personne du Québec et ce, dès sa création en 1990. Les dispositions législatives qui ont créé le Tribunal sont entrées en vigueur le 10 décembre, date anniversaire de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme par l’Assemble générale des Nations unies. C’était le signal que le législateur donnait au Tribunal : incorporer dans son analyse des principes de droit applicables, tous les instruments internationaux des droits de la personne. Mais apprivoiser toutes ces normes internationales, savoir quand et comment les utiliser impliquait pour les membres du tribunal, juges et assesseur(e)s une formation rigoureuse, de plusieurs heures, sur plusieurs années. C’est à cette tâche que le professeur Turp s’est consacré, avec passion, compétence et élégance. Il nous a même permis de penser et d’écrire que le juge devient ainsi un « citoyen du monde ». Les tribunaux sont des agents de changement sociétal : le droit international en transforme la pensée. C’est ce que le Tribunal des droits de la personne en a retenu. L’ami Daniel, le musicologue, a exercé une influence certaine sur le choix d’études en muséologie après avoir quitté la magistrature et partant sur la carrière que s’en est suivie. Comme les tribunaux, les musées sont des acteurs de changement sociétal. Le droit international de la culture ouvre les musées au monde. Les musées n’ont plus de frontières, ils sont en réseau. C’est ce que l’UNESCO nous a rappelé encore dernièrement.
EN:
The following notes emphasize the role of Daniel Turp, the professor, the influence of Daniel, the friend. Professor Daniel Turp has played a key role in the consideration of international law by the Human Rights Tribunal of Quebec since its creation in 1990. The legislation that created the Tribunal came into force on December 10, which marked the anniversary of the adoption of the Universal Declaration of Human Rights by the United Nations General Assembly. This was the signal that the legislator was giving to the Tribunal: to incorporate into its analysis of the applicable legal principles, all the international human rights instruments. But to tame all these international norms, to know when and how to use them implied for the members of the Tribunal, judges and assessors, a rigorous training, of several hours, over several years. Professor Turp devoted himself to this task with passion, competence, and elegance. He has even allowed us to think and write that the judge thus becomes a "citizen of the world". Courts are agents of societal change: international law transforms its thinking. This is what the Human Rights Tribunal has learned. The friend Daniel, the musicologist, had a definite influence on the choice of museology studies after leaving the judiciary and thus on the career that followed. Like the courts, museums are actors of societal change. The international law of culture opens the museums to the world. Museums no longer have borders; they are in network. This is what UNESCO reminded us recently.
ES:
Las siguientes notas destacan el papel de Daniel Turp como profesor, y su influencia como amigo. El profesor Daniel Turp ha cumplido un rol clave en la consideración del derecho internacional por parte del Tribunal de Derechos Humanos de Quebec desde su creación en 1990. La legislación que creó el Tribunal entró en vigor el 10 de diciembre, aniversario de la adopción de la Declaración Universal de los Derechos Humanos por la Asamblea General de las Naciones Unidas. Esta fue la señal del legislador para que el Tribunal incorporara todos los instrumentos internacionales de derechos humanos en su análisis de los principios jurídicos aplicables. Pero dominar todas estas normas internacionales, saber cuándo y cómo utilizarlas, implicó que los miembros del Tribunal, jueces y asesores, tuvieran que someterse a una rigurosa formación de varias horas durante varios años. El profesor Turp se dedicó a esta tarea con pasión, habilidad y elegancia. Incluso nos ha permitido pensar y escribir que el juez se convierte así en un "ciudadano del mundo". Los tribunales son agentes del cambio social y el derecho internacional transforma el pensamiento. Esta es la conclusión a la que ha llegado el Tribunal de Derechos Humanos. El amigo Daniel, el musicólogo, tuvo una influencia definitiva en mi elección de estudiar museología tras dejar la judicatura y, por tanto, en la carrera que siguió. Al igual que los tribunales, los museos son agentes de cambio social. El derecho cultural internacional abre los museos al mundo. Los museos no tienen fronteras, están conectados los unos a los otros. Así lo ha recordado recientemente la UNESCO.
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Le Droit de jouir des arts
William A. Schabas
pp. 337–348
AbstractFR:
Le droit de chacun de « jouir des arts » est énoncé à l’article 27 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Les travaux préparatoires indiquent qu’il s’agissait d’une contribution originale de John P. Humphrey, qui a préparé le premier projet de la Déclaration. La référence aux « arts » a été abandonnée lorsque les deux Pactes ont été adoptés. Il y a une tendance à des références plus générales à la culture sans faire la distinction entre les manifestations de la culture populaire et les beaux-arts, comme la musique classique et l’opéra, le théâtre, la peinture et la sculpture. Néanmoins, la Convention relative aux droits de l’enfant affirme un droit « de participer librement à la vie culturelle et artistique ». L’article 32 de la Convention de La Haye affirme l’immunité des musiciens qui accompagnent le parlementaire, reconnaissant ainsi la contribution de la musique à la recherche de la paix.
EN:
The right of everyone to "enjoy the arts" is set out in article 27 of the Universal Declaration of Human Rights. The travaux préparatoires indicate that this was an original contribution by John P. Humphrey, who prepared the first draft of the Declaration. The reference to "the arts" was dropped when the two Covenants were adopted. There has been a tendency to more general references to culture without making the distinction between manifestations of popular culture and the fine arts, such as classical music and opera, theatre, painting and sculpture. Nevertheless, the Convention on the Rights of the Child affirms a right "to participate freely in cultural life and the arts". Article 32 of the Hague Convention affirms the immunity of the musicians who accompany the parlementaire, thereby acknowledging the contribution of music to peacemaking.
ES:
El derecho de toda persona a "gozar de las artes" se establece en el artículo 27 de la Declaración Universal de Derechos Humanos. Los travaux préparatoires indican que esta fue una contribución original de John P. Humphrey, quien preparó el primer borrador de la Declaración. La referencia a "las artes" se eliminó cuando se aprobaron los dos Pactos. Ha existido una tendencia a referencias más generales a la cultura sin distinguir entre manifestaciones de la cultura popular y las bellas artes, como la música clásica y la ópera, el teatro, la pintura y la escultura. Sin embargo, la Convención sobre los Derechos del Niño afirma el derecho a "participar libremente en la vida cultural y en las artes". El artículo 32 de la Convención de La Haya afirma la inmunidad de los músicos que acompañan al parlamentario, reconociendo así la contribución de la música al establecimiento de la paz.