Abstracts
Résumé
La peur du fou est, sans doute, aussi vieille que le monde. Elle a donné naissance à nos institutions et à nos idéologies. Longtemps on a cru que le fou avait quelque chose de plus que les autres, qu’il était un voyant, un prophète, un possédé. Aujourd’hui, nous avons plutôt tendance à le considérer comme quelqu’un à qui il manque quelque chose, comme la victime d’une déficience de la « fonction symbolique », du « narcissisme », de « l’espace transitionnel », autant de termes savants qui rejoignent une intuition populaire : il lui manque « une vis », « une case ». Mais qu’il soit déficient ou hypertrophié, le fou fait peur. D’où les pratiques d’enfermement et de ségrégation à son égard. J’aimerais m’interroger ici sur les manifestations de cette peur au sein des équipes de psychiatrie communautaire, c’est-à-dire parmi ceux qui essaient de vivre leur rencontre avec le psychotique sans le filet protecteur de la mise à l’écart que constitue toute institution peu ou pro asilaire.
SUMMARY
The author shows us that, apart from a physical fear that we may experience at times, there exists a more subtle and destructive fear of the insane which determined - and still determines in many circumstances - the attitudes and even the policies which we advocate in regard to the mentally ill. The fear of being overcome, of being consumed by the avidity, the hate, and the projective identification which exist in the psychotic. In the face of this fear we have developed a series of rather inadequate and inefficient defense mechanisms which range from the denial of insanity to institutiona-lization and include all forms of activism and intolerance. In the end, however, this fear must not create in us a state of helplessness nor an oppressive reaction of omnipotence. Perhaps all that is necessary is simply to continue to listen to oneself and others?
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