Abstracts
Résumé
L’Association Canadienne de Littérature Comparée/Canadian Comparative Literature Association (ACLC/CCLA) célébrait en 2019 son cinquantième anniversaire. Le colloque annuel de l’association, qui s’est tenu dans le cadre du Congrès des sciences humaines du Canada du 2 au 5 juin 2019 à l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) à Vancouver, a été l’occasion de faire le point sur la place du comparatisme au sein de nos institutions. Pour ce faire, nous avons organisé une table ronde bilingue conjointe réunissant des membres de la communauté comparatiste et de la communauté des humanités numériques qui réfléchissent et mettent en œuvre des pratiques éditoriales collaboratives. Il nous importait ainsi que nos discussions se traduisent par une intervention concrète, pensée et écrite de façon collaborative et qui puisse “manifester” ce que la littérature comparée permet de mettre en œuvre. Le manifeste qui apparaît dans ces pages, “Knowledge is a commons - Pour des savoirs en commun”, présente le résultat de notre réflexion collective avec l’ambition d’offrir un point de départ pour davantage de travail collaboratif.
Mots-clés :
- Communs,
- Université,
- Production du savoir,
- Humanités numériques,
- Littérature comparée,
- Manifeste
Abstract
The Canadian Comparative Literature Association (CCLA/ACLC) celebrated in 2019 its fiftieth anniversary. The association’s annual conference, which took place from June 2 to 5, 2019 as part of the Congress of the Humanities and Social Sciences of Canada at UBC (Vancouver), provided an opportunity to reflect on the place of comparative literature in our institutions. We organized a joint bilingual roundtable bringing together comparatists and digital humanists who think and put in place collaborative editorial practices. Our goal was to foster connections between two communities that ask similar questions about the modalities for the creation, dissemination and legitimation of our research. We wanted our discussions to result in a concrete intervention, thought and written collaboratively and demonstrating what comparative literature promotes. The manifesto you will read, “Knowledge is a commons - Pour des savoirs en commun”, presents the outcome of our collective reflexion and hopes to be the point of departure for more collaborative work.
Keywords:
- Commons,
- University,
- Production of knowledge,
- Digital Humanities,
- Comparative Literature,
- Manifesto
Article body
Manifesto
This manifesto promotes the creation and dissemination of open and accessible forms of knowledge within and without academia. Our current practices of knowledge production, monopolisées par une poignée d’acteurs (des institutions académiques aux grandes industries du numérique) qui décident des formes et des coûts de production et de diffusion, calls for a rethinking of the spaces, temporalities and formats of the work of editing, authoring and thinking.
Nous appelons une refonte concertée du système éditorial en son entier. Cette refonte devra s’appuyer sur les valeurs fondamentales d’inclusivité et d’accessibilité que doit promouvoir le travail des humanistes. Moving away from the monolithic author and the monolithic text, we want to promote collaborative and conversational models in our writing and editing practices. Cette dimension conversationnelle suppose la mise en place d’une relation bienveillante que la communauté savante a tout intérêt à cultiver.
Il s’agit donc de dénouer la « chaîne éditoriale » – si ce terme fait encore sens – en l’enracinant dans les principes fondateurs du web et de l’internet, pour une publication (au sens premier de « rendre public ») transparente, ouverte et réversible (Read/Write). Our work is currently legitimized by criteria dictated by funding agencies and major editors that contribute to the stiffening of the work of meaning-making. Nous plaidons pour la reconnaissance de toutes les contributions à la recherche, afin de lutter contre la marchandisation du savoir et le travail invisible de chercheur·e·s souvent jeunes et précarisé·e·s.
L’autonomie du savoir en dépend.
Nos formats, comme notre pensée, seront fluides ou ne seront pas
Parce que les formats sont des micro-institutions desquelles découle notre conception de la connaissance même, nous ne pouvons pas dissocier la « forme » du « fond ». Traditional formats such as the single author monograph, the academic article and the conference talk should not be the only means of disseminating and legitimizing our work.
Pour la reconnaissance du travail invisible
Toute publication est un travail collectif dont une grande part reste invisible. Our community would benefit from putting forward the work of all contributors and from asking itself how knowledge is produced and disseminated: who writes the grant proposals, who brings the cookies at team meetings ? Le savoir est une construction collective qui implique des travailleuses/eurs aux positions précaires (étudiant·e·s, membres de minorités) et dont le travail bénéficie celleux occupant des positions privilégiées.
Vers une communauté bienveillante
Breaking off the silos created by the traditional editorial « chain » implies opening up the process of meaning-making to a pluralistic community of contributors. The processes involved in the work of thinking, writing, teaching, disseminating always involve a community, and editing should be thought of as a transcription of this communal experience, able to incorporate clashing voices and moments of dissensus while always remaining grounded in an ethics of open engagement. Federating the work of diverse contributors goes hand in hand with the desire to commit to communities of knowledge that can be transformed over time and that are transformative for their actors.
Soyons les architectes de notre espace commun !
The rules regulating our spaces of publication are currently established by academic institutions and private corporations. Yet, a community is first and foremost collectively and actively performed. À nous d’inventer et de négocier l’espace dans lequel nous ferons communauté. Faisons collectif !
Towards an active and fluide multilinguisme - Pour un multilinguisme actif and fluid
Parce que la langue est le lieu du théorique, nous prenons position contre l’uniformisation de la pensée qui résulte de l’uniformisation linguistique. The vast majority of the world’s population is multilingual and polyglossic, yet academic institutions still silo languages and operate on a logic of segregation, particular strong within the Canadian context. Les environnements multilingues et les possibilités qu’offrent les nouveaux outils de traduction open up minds and promote creativity. Let’s promote and legitimize practices of linguistic movement qui sont déjà au coeur de notre travail.
Let’s promote continuous editing !
Toute publication doit d’abord être conçue comme la présentation d’un état du texte. Parce qu’une recherche de qualité a besoin d’hésiter, de se préciser et de se confronter au monde, le texte ne doit nullement être monolithique : donner accès à ses différentes versions, y compris dans des formats non-académiques, c’est épouser la nature processuelle – et souvent collective – de la pensée. Continuous editing fluidifies scientific discourse, making it more timely and accessible. There is no final version.
Writing is co-writing
De même que l’on ne pense jamais seul·e, concevons l’édition comme un accompagnement à l’écriture, à la conception, bref, à la pensée elle-même. Editing must be a conversation, a sharing of knowledge. Let’s hack the monolithic author! Let’s hack the monolithic text !
Toute circulation est une réécriture
Dissemination involves transformation: plus elle circule et s’ouvre à la communauté, plus notre pensée est susceptible d’accueillir des amendements, des corrections, des ajustements. Cette « déprise », indissociable de la diffusion en libre-accès, fait la force de nos concepts. The circulation of content implies actions of segmentation, indexation, extraction and recontextualization, and our editorializing spaces and tools should facilitate appropriation and rewriting. Academic work can be conceived as a wiki ; let’s share it.
Let’s think beyond words
Le savoir ne se limite pas à ce qui s’énonce sous forme de mots. Nos pratiques incorporent des formes de production de la pensée qui vont bien au-delà de l’écrit et du dit et nos résultats de recherche relèvent de formes de savoir qui ne sont pas uniquement linguistiques et matérielles. Nous encouragons l’apport de la recherche-création, de la recherche-action et de modes de communication et de dialogue novateurs. In a truly comparatist spirit, let’s dare to push the boundaries of our objets of study, especially when they elude traditional categories and canons.
Pour une pluralité des pratiques
Resisting the standardization of knowledge production implies promoting pluralisms of methods, approaches, formats, temporalities and quantities. La découverte ne peut advenir sans une exploration qui permette la cohabitation de différentes temporalités, rapide et lente, qui implique la valorisation de nouveaux formats courts, mais aussi de format traditionnels plus longs. Contre l’injonction publish or perish, nous revendiquons un droit à la dérive, à la digression, et même à l’échec - qui sont aussi des activités scientifiques.
Passons à l’action : repensons notre culture éditoriale
To enact the changes proposed by this manifesto, writers and editors must work together and reinvent our editing culture and practices. Hackable knowledge requires open licenses and formats, conversational models, an ethics of open engagement, open peer-review and low-tech tools. Simultanément, il revient aux chercheur·e·s de s’impliquer dans l’écriture en pensant non seulement le contenu mais la forme. This involves the promotion of digital and print literacy.
Contributors
Brent Ryan Bellamy – Lee Campbell – Vanessa Cimon-Lambert – Josh Dawson – Naghmeh Esmaeilpour – Guido O. Gagnon – Erwan Geffroy – Susan Ingram – Lena Krause – Louis-Thomas Leguerrier – Jack Leong – Jeanne Mathieu-Lessard – Margot Mellet – Servanne Monjour – Joseph Pivato – Maxime Prévost – Markus Reisenleitner – Nicolas Sauret – Elena Siemens – Laurence Sylvain – Joshua Synenko – Irene Sywenky – John Vanderheide – Marcello Vitali-Rosati – Fan Wu
Knowledge is a commons - Pour des savoirs en commun, le making-off, par Jeanne Mathieu-Lessard et Servanne Monjour
[English version below]
1. Un manifeste pour le futur de la littérature comparée
L’Association Canadienne de Littérature Comparée/Canadian Comparative Literature Association (ACLC/CCLA) célébrait en 2019 son cinquantième anniversaire. Le colloque annuel de l’association, qui s’est tenu dans le cadre du Congrès des sciences humaines du Canada du 2 au 5 juin 2019 à l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) à Vancouver, a été l’occasion de faire le point sur la place du comparatisme au sein de nos institutions. De notre point de vue de jeunes chercheures, il nous importait de générer une réflexion collective sur les processus de légitimation des pratiques d’écriture, d’édition et de collaboration que revendique la littérature comparée, et de le faire en mettant en pratique le thème du colloque : « Cercles de conversation ».
Pour ce faire, nous avons organisé une table ronde bilingue conjointe réunissant des membres de la communauté comparatiste et de la communauté des humanités numériques qui réfléchissent et mettent en œuvre des pratiques éditoriales collaboratives. Notre objectif était de créer des liens entre ces deux communautés animées par des questionnements similaires quant aux modalités de création, de dissémination et de légitimation de notre recherche. Nous avons réuni des intervenant.e.s aux intérêts de recherche et aux profils variés : praticiens, universitaires, chercheur·e·s émergent·e·s et chercheur·e·s établi·e·s.
En créant des ponts entre disciplines, méthodologies et langues, la littérature comparée nous conduit à penser l’importance de la co-création et de la collaboration, auxquelles nos institutions accordent malheureusement trop peu de crédit. Il nous importait ainsi que nos discussions se traduisent par une intervention concrète, pensée et écrite de façon collaborative et qui puisse « manifester » ce que la littérature comparée permet de mettre en œuvre. Le manifeste qui apparaît dans ces pages, « Knowledge is a commons - Pour des savoirs en commun », présente le résultat de notre réflexion collective avec l’ambition d’offrir un point de départ pour davantage de travail collaboratif.
2. Déployer le cercle de conversation
Pour concevoir un manifeste capable de rassembler la communauté des chercheur.e.s la plus large possible, il était indispensable de concevoir un véritable cercle de conversation. Le format de la table ronde, bien connu des événements universitaires, nous a semblé particulièrement approprié pour faciliter les échanges entre les chercheur.e.s et les éditrices·teurs impliqué.e.s dès le départ dans le projet, tout en incluant les membres de la communauté universitaire venus assister aux débats. Au total, ce sont donc deux tables rondes qui se sont tenues sur deux jours, rassemblant une trentaine de membres de l’ACLC/CCLA et de l’ACHN/CSDH (Association Canadienne des Humanités Numériques / Canadian Society for Digital Humanities). Nous avons tenu à mettre en place un dispositif bilingue, en invitant chaque intervenant.e à parler dans sa langue (anglais ou français), et en réalisant en temps réel une synthèse traduite des différentes prises de parole.
Mais, puisqu’il s’agissait aussi de penser de nouveaux espaces de publication et de discussion, nous avons réfléchi à un moyen d’élargir autant que possible notre cercle. Parallèlement, nous avons donc ouvert un espace d’écriture-conversation numérique, permettant à différent.e.s contributrices·teurs de participer aux échanges et de prendre elles et eux aussi la parole par écrit, qu’ielles soient présent·e·s dans la salle ou non. Cet espace de conversation en ligne a pris la forme d’un pad de prise de note collectif, réalisé avec l’aide de la Chaire de Recherche du Canada sur les écritures numériques (CRCEN). Ce pad, ouvert à tou·t·e·s, a permis de baliser, en amont, les objectifs du manifeste et les sujets sur lesquels nous souhaitions intervenir ; pendant les débats, il a permis de garder la trace de l’ensemble des interventions des différent·e·s intervenant·e·s, mais aussi de faciliter la traduction simultanée des opinions et idées exprimées, voire de soulever par écrit des questions qui n’ont pas eu le temps d’être abordées.
Au terme de ces deux sessions de discussion, nous disposions d’une matière particulièrement dense, hétérogène et fragmentée – résultat typique d’un processus d’écriture collaborative impliquant plusieurs dizaines de contributrices/teurs. Nous avons donc opéré, à quatre mains, un travail de synthèse et d’édition, pour transformer une note de 4 600 mots en un manifeste de 1 300 mots, composé de 11 idées fondamentales, rédigé de manière colingue en alternance et sans que chaque élément soit traduit dans les deux langues. Ce choix, qui pourra surprendre, incarne l’une de nos positions fortes : encourager un multilinguisme actif et fluide. Notre manifeste se pense autant dans le fond que dans la forme, et c’est pourquoi nous avons souhaité poursuivre cette idée jusque dans le travail de mise en page, réalisé par Lena Krause et Zhamila Tampayeva, qui se sont inspirées elles aussi des cercles de conversation, que nous avons donc décliné jusque dans le design éditorial. La version finale du manifeste a ensuite été soumise au groupe, qui a ponctuellement augmenté ou amendé le texte, avant de le valider.
3. Un manifeste : Knowledge is a commons - Pour des savoirs en commun
Lors des tables rondes, les discussions se sont orientées autour de trois thématiques principales : celles des temporalités, des espaces et des formats de publication qui s’offrent aujourd’hui aux chercheur·e·s en sciences humaines. Dans un premier temps, nous nous sommes questionné·e·s sur les façons d’accélérer les processus d’éditorialisation pour permettre de meilleures rétroactions et une collaboration accrue, mais aussi d’intégrer des pratiques de travail plus lentes face au rythme effréné du monde universitaire. Nous avons ensuite réalisé un état des lieux de nos pratiques, puis réaffirmé notre volonté de bâtir de nouvelles pratiques qui permettent de fédérer des communautés à tous les stades de la recherche, de la réflexion à la diffusion, en passant par l’écriture et l’édition. Enfin, nous avons pensé aux façons de promouvoir des formats plus fluides que l’article et la monographie, plus inclusifs et ouverts au multilinguisme, à la recherche-création, à la collaboration, en remettant notamment en question la notion d’autrice·teur unique.
Au final et au-delà de ces trois points de départ, certaines préoccupations sont revenues avec insistance dans nos débats et sont au cœur du Manifeste. Les notions d’ouverture, de fluidité et de bienveillance, notamment, nous paraissent centrales au développement d’une recherche axée sur la collaboration, qui se doit de repenser l’ensemble de ses processus et de ses idées préconçues et qui ne peut que gagner à promouvoir l’inclusion de pratiques novatrices, intégrant notamment la création.
1. A manifesto for the future of comparative literature
The Canadian Comparative Literature Association (CCLA/ACLC) celebrated in 2019 its fiftieth anniversary. The association’s annual conference, which took place from June 2 to 5, 2019 as part of the Congress of the Humanities and Social Sciences of Canada at UBC (Vancouver), provided an opportunity to reflect on the place of comparative literature in our institutions. As young scholars, it was important to us to generate a collective reflection on the processes that legitimate research, editing and collaborative practices promoted by comparative literature, and to do so by putting into practice the conference theme: “Circles of Conversation.”
We organized a joint bilingual roundtable bringing together comparatists and digital humanists who think and put in place collaborative editorial practices. Our goal was to foster connections between two communities that ask similar questions about the modalities for the creation, dissemination and legitimation of our research. We invited participants with diverse research interests and from different backgrounds: practitioners and academics, emerging and established scholars.
By creating bridges between disciplines, methodologies and languages, comparative literature leads us to reflect on the importance of co-creation and collaboration, which are given surprisingly little credit by our institutions. We wanted our discussions to result in a concrete intervention, thought and written collaboratively and demonstrating what comparative literature promotes. The manifesto you will read, “Knowledge is a commons – Pour des savoirs en commun,” presents the outcome of our collective reflexion and hopes to be the point of departure for more collaborative work.
2. Opening the circle of conversation
To design a manifesto able to gather a community of researchers as inclusive as possible, we wanted to create an actual circle of conversation. The roundtable format, well known to academics, seemed particularly appropriate to facilitate discussions between the researchers and editors involved from the beginning, while bringing in members of the community attending the event. In total, two roundtables took place over two days and gathered more than thirty members of the CCLA/ACLC and the CSDH/ACHN (Canadian Society for Digital Humanities/Association Canadienne des Humanités Numériques). It was also crucial to us that the event be bilingual; participants were invited to intervene in the language of their choice (French and English), and we facilitated exchanges by translating key points in both languages between interventions.
Since we also wanted to think about new spaces of publication and discussion, we reflected on ways to broaden our circle. We opened a circle of digital conversational writing enabling various contributors to participate in our discussion by writing their ideas online, be they in the room or not. This space of online conversation took the form of a collective note-taking pad, created by the Canada Research Chair in Digital Textualities. This pad, available to all, enabled us to delineate prior to the event the manifesto’s objectives and the themes we wanted to discuss. During the debates, it allowed us to keep track of all interventions and to facilitate the simultaneous translation of ideas or to raise questions that we did not have time to discuss.
After the event, we had gathered a particularly dense, heterogeneous and fragmented material – a result typical of collaborative writing processes involving dozens of contributors. The two of us then worked on the material to synthesize and edit it, transforming a 4600-word note into a 1300-word manifesto constituted of 11 fundamental ideas, written colingually, that is, alternating between English and French without translating each element into both languages. This choice, which might appear surprising, puts into practice one of our core ideas: the promotion of active and fluid multilingualism. Our manifesto proposes a reflexion as much in its content as in its form, which is also why we continued the reflection in the very process of the graphic design, realized by Lena Krause and Zhamila Tampayeva, who got their inspiration from the notion of circles of conversation which is reflected in the editorial design. The final version of the manifesto was then shared with the group, who added to it and amended it, before approving it.
3. A Manifesto: Knowledge is a commons - Pour des savoirs en commun
The roundtable discussions were oriented around three main themes: the publication temporalities, spaces and formats available to humanities scholars. First, we asked how we could set up faster editorial practices that would allow for more timely feedback and for collaboration at earlier stages of research and how we could balance slower practices with academia’s fast pace. We then shared our current practices and reaffirmed our desire to promote new practices to federate communities at all stages of research (thinking, writing, editing, disseminating). Finally, we thought about ways to promote formats that would be more fluid than the article and the monograph, more inclusive and open to multilingualism, research-creation and collaboration, while rethinking the notion of individual authorship.
In the end and beyond the three themes we started with, other preoccupations emerged from the debates and are now at the core of the Manifesto. The notions of inclusivity, fluidity and open engagement, notably, appear central to the development of research based on collaborative practices, which should rethink processes and preconceived ideas currently at play, and which can only gain from the promotion of inclusive and innovative practices.