Abstracts
Résumé
Le gone du Chaâba d’Azouz Begag illustre la difficile cohabitation entre les immigrants maghrébins en France et leur communauté d’accueil. Onze ans après sa publication, Christophe Ruggia réalise une version filmique du roman, déplaçant ainsi du livre à l’écran la problématique de l’immigration. Cet article, qui s’intéresse aux modalités esthétiques et discursives de cette réécriture, identifie et analyse quelques mutations textuelles significatives afin de déterminer quels suppléments de sens différentiels elles apportent au texte tuteur dont l’altération semble inévitable dès que se met en marche le procès de la reprise. Ces diverses transformations, opérées souvent sous le mode de l’hypertrophie, permettent de reformuler le discours romanesque sur l’identité et les trajectoires sociales des populations immigrées.
Abstract
Le gone du Chaâba by Azouz Begag depicts the uneasy cohabitation between Maghrebian immigrants in France and the host community. Eleven years after its publication, Christophe Ruggia made a film version of the novel, thereby shifting the issue of immigration from book to screen. This article, which focuses on the aesthetic and discursive modalities of this rewriting, identifies and analyzes a few significant textual mutations in order to determine what additional differential meanings they contribute to the tutor-text, whose alteration appears inevitable once the process of reworking has been set in motion. These various transformations, often operating through a kind of hypertrophia, make it possible to reformulate fictional discourse on the identity and social trajectories of immigrant populations.