Abstracts
Résumé
L’article est consacré à trois romans revenant sur un conflit historique (l’invasion de la Sicile lors de l’unification italienne, les tensions sociales en Jamaïque au xxe siècle et la deuxième guerre d’Irak) dans la perspective d’un narrateur mort. Par-delà la parenté thématique, il s’agit surtout de mettre en évidence leurs similitudes dans le traitement du narrateur qui n’est plus, comme dans le roman réaliste, moderniste et postmoderne, conçu à l’image de l’homme, mais qu’on peut interpréter comme un « être de l’esprit » habitant une conscience individuelle ou collective. Ces trois exemples illustrent le tournant épistémologique et narratif qui s’est produit à l’aube du xxie siècle et qu’on est tenté de qualifier, en suivant la proposition d’Allan Kirby, de digimoderniste.
Abstract
This article focuses on three novels that revisit a historical conflict (the invasion of Sicily during Italian unification, social tensions in 20th-century Jamaica and the second Iraq war) from the perspective of a posthumous narrator. Beyond the thematic relationship, its main purpose is to highlight similarities in the treatment of the narrator who is no longer, as in the realistic, modern and postmodern novel, conceived in the image of man, but who may be interpreted as a “being of spirit” inhabiting an individual or collective consciousness. These three examples illustrate the epistemological and narrative turning point that occurred at the dawn of the 21st century and that might be described, in keeping with Allan Kirby’s proposal, as digimodernism.