Abstracts
Résumé
Processus d'acculturation et problèmes de traduction : le théâtre de WoIe Soyinka — Cette étude traite des déterminations linguistiques et culturelles que fait peser une culture-source peu familière sur la traduction en français du théâtre de langue anglaise de l'auteur nigérian WoIe Soyinka, prix Nobel de littérature (1986). L'ethnie yoruba fournit à ces pièces une langue polytonale, une civilisation enracinée dans le sacré et un théâtre ambulant opératique. Les influences occidentales se reconnaissent à l'utilisation de l'anglais standard par les personnages membres de l'élite cultivée, de mots-clés révélateurs d'idéologies par les personnages représentatifs et de modèles littéraires occidentaux. La composante anglo-nigériane, synthèse plus ou moins cohérente, mais toujours très riche, de toutes les influences, se distingue par l'emploi de l'anglais pidgin, d'un anglais nigérianisé et d'un style heurté, parfois hermétique, exprimant la souffrance et la rébellion. Les trois composantes de ce théâtre (indissociables dans la réalité) exigent du traducteur des techniques variées, une culture étendue et une grande sensibilité poétique. Il revient au traducteur francophone de trouver des équivalents français susceptibles de rendre des faits de civilisation africains, issus de processus d'acculturation complexes.
Abstract
Acculturation process and translation problems: the theatre of WoIe Soyinka — This paper deals with the linguistic and cultural determinations imposed by a little-known (Anglo-African) source-culture on translations into French of plays by the Anglophone Nigerian writer, 1986 Nobel-prize winner, WoIe Soyinka. The Yoruba background provides these plays with a tone-language, a culture rooted in animism and techniques borrowed from a partly traditional, partly modern itinerant operatic theatre. Western influences show through in the use of standard English by the plays' Western-educated protagonists, of key-words and phrases pointing to the plays' ideologies and of Western literary models. The Anglo-Nigerian elements, forming a rich though at times hardly coherent synthesis of every source and influence, stand forth in the prevalence of Nigerian pidgin, image-laden Nigerianized English and a tense, jerky and even abstruse style expressing both suffering, rebellion and a search for ultimate truths.
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