Windsor Yearbook of Access to Justice
Recueil annuel de Windsor d'accès à la justice
Volume 37, Number 1, 2020
Table of contents (11 articles)
ARTICLES
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A Former Crown’s Vision for Empowering Survivors of Sexual Violence
Karen Bellehumeur
pp. 1–20
AbstractEN:
Our method for combatting sexual violence in Canada is failing. Survivors of sexual violence have lost confidence in the criminal justice system as evidenced by the extremely low reporting rate to the police. While victims generally wish to hold perpetrators accountable, their reluctance to engage the criminal justice system is a clear indication that the cost (psychologically and emotionally) is too high. Survivors need more protection from re-traumatization and something must change in order to hold perpetrators accountable and deter sexual violence. In this article I propose a fully funded confidential trauma-informed model of victim representation for survivors of sexual violence to better protect their rights and facilitate equal access to justice. I find support for my proposed model by looking to systems of victim representation internationally, in the U.S. Military and in the International Criminal Court. Studies of these models demonstrate that they more meaningfully engage victims with the justice system and mitigate harm in various ways. I also demonstrate why the criticisms of these models are unwarranted. Finally I provide an analysis regarding equality rights under the Canadian Charter and outline why our current process is discriminatory and undermines the equality of women. I conclude that allowing legal representation offers overwhelming value and empowerment to survivors of sexual violence by improving their protection from harm and increasing their access to justice. I further postulate that providing this support to survivors could increase the reporting rate for sexual violence and thereby contribute to reducing the rate of sexually offending with impunity.
FR:
Notre façon de lutter contre la violence sexuelle au Canada ne fonctionne pas. Les victimes de la violence sexuelle ont perdu confiance dans le système de justice pénale, comme en témoigne le taux extrêmement faible de signalements à la police. Bien que les victimes souhaitent généralement que les auteurs de violence sexuelle soient tenus responsables de leurs actes, leur réticence à recourir au système de justice pénale indique clairement que les coûts (psychologiques et émotionnels) sont trop élevés. Les victimes ont besoin d’une protection accrue contre les nouveaux traumatismes, et quelque chose doit changer afin que les auteurs de violence sexuelle soient tenus responsables, ainsi que pour décourager la violence sexuelle. Dans le présent article, je propose un modèle de représentation des victimes tenant compte des traumatismes, confidentiel et entièrement financé pour les victimes de la violence sexuelle, afin de mieux protéger leurs droits et faciliter un accès égal à la justice. Le modèle que je propose s’appuie sur les systèmes de représentation des victimes à l’étranger, dans l’armée américaine et à la Cour pénale internationale. Les études de ces modèles démontrent que ceux-ci font participer les victimes de manière plus significative au système de justice et atténuent les préjudices de diverses façons. Je démontre également pourquoi les critiques dirigées contre ces modèles sont injustifiées. Enfin, je présente une analyse concernant les droits à l’égalité en vertu de la Charte canadienne et j’explique pourquoi notre processus actuel est discriminatoire et porte atteinte à l’égalité des femmes. Je conclus que la représentation juridique offre une excellente valeur et d’énormes possibilités d’autonomisation aux victimes de la violence sexuelle en renforçant leur protection contre les préjudices et en améliorant leur accès à la justice. Je fais également valoir qu’un tel soutien aux victimes pourrait mener à une hausse du taux de signalement de la violence sexuelle et ainsi contribuer à réduire le taux d’infractions sexuelles commises en toute impunité.
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The 2010 Amendments and Hryniak v Mauldin: The Perspective of the Lawyers Who Have Lived Them
Gerard J. Kennedy
pp. 21–67
AbstractEN:
Through a survey of 90 lawyers with litigation experience, the author sought to determine the effects of recent amendments to Ontario procedural law [2010 Amendments] and a leading Supreme Court of Canada case [Hryniak] interpreting those amendments. The results were mixed. Most respondents viewed Hryniak and the 2010 Amendments as, overall, positive. But this was hardly a unanimous view. While Hryniak has certainly had effects, most respondents viewed the effectiveness of Hryniak and the 2010 Amendments to be limited, as other factors have intervened or remained as access to justice obstacles. While there was some perception that a culture shift has begun to emerge, the extent of that culture shift has been restricted. The responses did not lack all hope, but they ultimately suggest that the battle for access to civil justice must continue to be waged on multiple fronts.
FR:
Au moyen d’une enquête auprès de 90 avocats ayant de l’expérience en matière de litige, l’auteur a voulu déterminer les effets des modifications récemment apportées au droit procédural de l’Ontario (les « modifications de 2010 ») et d’un arrêt de principe de la Cour suprême du Canada (« Hryniak ») ayant interprété ces modifications. Les résultats ont été mitigés. Selon la plupart des répondants, l’arrêt Hryniaket les modifications de 2010 ont eu des effets positifs dans l’ensemble. Cependant, cette position était loin de faire l’unanimité. Bien que l’arrêt Hryniak ait certes eu des effets, la plupart des répondants étaient d’avis que l’efficacité de l’arrêt Hryniak et des modifications de 2010 était limitée, car d’autres facteurs sont apparus ou demeurés en place comme obstacles à l’accès à la justice. Même si, selon certains, un changement de culture a commencé à se manifester, la portée de ce changement s’est avérée limitée. Les réponses n’étaient pas sans aucun espoir, mais en définitive, elles donnent à penser que la lutte pour l’accès à la justice civile doit se poursuivre sur plusieurs fronts.
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"Backpack Refugee Rights Advocating" in Greece – Access to Justice through Legal Empowerment
Magnus Manhart
pp. 68–87
AbstractEN:
The moment asylum seekers arrive in Greece, they are often denied access to justice on different levels. At the same time international volunteer field advocates or Backpack Refugee Rights Advocates have the goal of assisting asylum seekers to master the difficulties of the complex European asylum process. More importantly they can play an important role in the process of legally empowering asylum seekers. This paper will first analyze the different forms of access to justice that are denied to asylum seekers in Greece. Then then paper will proceed with the concept of legal empowerment of asylum seekers and it is argued that the main purpose of Backpack Refugee Rights Lawyers should be enabling asylum seekers and refugees to know and enforce their own rights. At the same time the paper identifies and addresses several problems of the work of Backpack Refugee Rights Lawyers. Overall, it is hoped that this paper will provide field advocates with information about how they can play an integral part in the legal empowerment of asylum seekers and refugees if they act according to certain guidelines.
FR:
Au moment où les demandeurs d'asile arrivent en Grèce, ils se voient souvent refuser l'accès à la justice à différents niveaux. Dans le même temps, les défenseurs de terrain volontaires internationaux ou Backpack Refugee Rights Advocates ont pour objectif d'aider les demandeurs d'asile à maîtriser les difficultés du processus d'asile européen complexe. Plus important encore, ils peuvent jouer un rôle important dans le processus d'autonomisation juridique des demandeurs d'asile. Ce document présentera d'abord le rôle et les défis des Backpack Refugee Rights Advocates dans le processus d'autonomisation juridique des demandeurs d'asile. Ensuite, le document analyse comment l'accès à la justice est refusé aux demandeurs d'asile en Grèce et comment Backpack Refugee Rights Advocates peut faire une différence grâce à l'autonomisation juridique. Enfin, le document présentera quelques alternatives au concept de Backpack Refugee Rights Advocates. Dans l'ensemble, on espère que ce document fournira aux défenseurs du terrain et aux autres chercheurs des informations sur la manière dont ils peuvent jouer un rôle essentiel dans l'autonomisation juridique des demandeurs d'asile et des réfugiés s'ils agissent conformément à certaines lignes directrices.
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Making Time for Critique: Canadian ‘Right to Shelter’ Debates in a Chrono-Political Frame
Mark Zion
pp. 88–116
AbstractEN:
This article engages with Canadian ‘right to shelter’ discourse, with a focus on shared assumptions that do crucial work but are sometimes unstated. It offers a ‘chrono-political’ framework to organize various claims made in the courtroom, in legal academic commentary, and by homeless people themselves. People sleeping outdoors have had noteworthy success in court, preventing immediate bodily peril. However, the ‘emergency’ temporality in those cases ultimately offers a limited politics. The author evaluates proposals from legal academics who therefore prescribe court orders that aim to transcend emergency protection: the state ought proactively to provide some minimal level of shelter to everyone, thereby conjoining the emergency temporality with a longer term ‘progressive’ temporality. However, it is argued that these proposals insufficiently formulate how judges understand their institutional role and the extent to which courtroom doctrine can redirect wider neoliberal trends. Regulative assumptions about ‘gradual improvement’ in the law must themselves be interrogated. As an antipode for the courtroom emergency temporality, a ‘dissensual’ temporality is explored, not as a ‘solution,’ but as an already operant politics, one not previously explored in legal academic commentary on the ‘right to shelter.’ Never to be romanticized, the tent city is nonetheless seen to enact what Jacques Rancière terms ‘dissensus,’ in which participants stage their equality in a way that calls into question the existing arrangement of political intelligibility. Amidst present constraints, dissensus discloses an expansive nonlinear temporality that channels egalitarian predecessors, taking feasible action in the present and attempting to prefigure a more equal future dwelling arrangement.
FR:
Le présent article traite du discours canadien sur le « droit au logement », qui met l’accent sur les hypothèses partagées qui font un travail essentiel mais qui sont parfois inexprimées. Il offre un cadre « chrono-politique » permettant d’organiser diverses réclamations présentées en salle d’audience, dans les commentaires des professeurs de droit, ainsi que par les sans-abri eux-mêmes. Les personnes qui dorment dehors ont connu un succès remarquable devant les tribunaux, évitant ainsi des préjudices corporels immédiats. Cependant, la temporalité d’« urgence » dans ces affaires offre finalement un horizon politique limité. L’auteur évalue les propositions des professeurs de droit qui prescrivent donc des ordonnances judiciaires visant à transcender la protection d’urgence : l’État devrait fournir de façon proactive un certain niveau de logement minimal à tous, unissant ainsi la temporalité d’urgence à une temporalité « progressive » à plus long terme. Toutefois, il est soutenu que ces propositions exposent inadéquatement la façon dont les juges perçoivent leur rôle institutionnel et la mesure dans laquelle la doctrine de la salle d’audience peut réorienter des tendances néolibérales plus générales. Les hypothèses régulatrices au sujet d’une « amélioration graduelle » du droit doivent elles-mêmes être examinées. En tant qu’antipode de la temporalité d’urgence de la salle d’audience, une temporalité « dissensuelle » est étudiée, non pas comme « solution », mais comme politique déjà opérante, qui n’a pas encore été examinée dans les commentaires des professeurs de droit sur le « droit au logement ». Bien qu’il ne doive jamais être idéalisé, le village de tentes est néanmoins considéré comme mettant en œuvre ce que Jacques Rancière appelle la « dissension », dont les participants affichent leur égalité d’une manière qui remet en question l’arrangement existant de l’intelligibilité politique. Malgré les contraintes actuelles, la dissension révèle une vaste temporalité non linéaire, en canalisant les prédécesseurs égalitaires, en prenant des mesures réalisables dans le présent et en tentant de préfigurer un arrangement plus égal en matière de logement pour l’avenir.
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Effectuating Change: A Tool Box of Strategies for Reducing the Unnecessary Use of Administrative Court Orders
Sarah Runyon
pp. 117–131
AbstractEN:
This article is a sequel to Correctional Afterthought, in which the author argued that Gladue’s promise of reducing Indigenous over-incarceration by employing non-custodial measures has been thwarted. By insisting on alternatives to incarceration, the justice system is forced to rely on administrative court orders managed by provincial probation services. The judiciary and justice system participants possess a misplaced faith in the probationary regime, which functions as a repressive system of control that necessarily views the Indigenous accused as a risk that must be managed. The most common probation conditions, far from fostering reintegration, serve to erode individual autonomy, engender mistrust, alienation, resentment, and resistance; in the end creating disunity and discord. The aim of Effectuating Change is to offer a sound proposal for legislative reform and in the interim, practical sentencing solutions to deliver the true intention of Gladue and its offspring. Regardless of whether the proposals in this article are vigorously critiqued, supported, denounced or modified the hope is that they create a springboard for creative solutions to the problems identified in Correctional Afterthought.
FR:
Le présent article se veut une forme de suite de l’article intitulé « Correctional Afterthought », lequel soutenait que la promesse de l’arrêt Gladue, soit celle de réduire l’incarcération disproportionnée des Autochtones au moyen de mesures non privatives de liberté, avait été contrecarrée. En insistant sur des solutions de rechange à l’incarcération, le système de justice est obligé de se fonder sur des ordonnances de tribunaux administratifs gérées par les services de probation provinciaux. La magistrature et les participants au système de justice accordent une confiance mal placée au régime de probation, lequel fonctionne en tant que système de contrôle répressif qui perçoit nécessairement l’accusé autochtone comme un risque à gérer. J’ai examiné comment les conditions de probation les plus courantes, loin de favoriser la réintégration, servent à éroder l’autonomie individuelle et à causer de la méfiance, de l’aliénation, du ressentiment et de la résistance, et finissent par mener à la désunion et à la discorde. Le présent article vise à offrir une solide proposition de réforme législative et, dans l’intervalle, des solutions pratiques en matière de détermination de la peine, afin de réaliser la véritable intention de l’arrêt Gladue et des décisions qui l’ont suivi. Que les propositions figurant dans le présent article soient vigoureusement critiquées, soutenues, dénoncées ou modifiées, j’espère qu’elles créeront un tremplin pour trouver des solutions créatives aux problèmes cernés dans l’article intitulé « Correctional Afterthought ».
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Litigating in the Time of Coronavirus: Mental Health Tribunals’ Response to COVID-19
Ruby Dhand, Anita Szigeti, Maya Kotob, Michael Kennedy and Rebecca Ye
pp. 132–160
AbstractEN:
People with mental health and addiction issues are disproportionately affected by COVID-19 given the elevated risk of contracting COVID-19 within psychiatric facilities. The impact of the pandemic on this extraordinarily vulnerable population includes the potential for large outbreaks and multiple deaths. There is also the increased risk of serious psychological harm, exacerbating pre-existing mental health and substance use issues and in turn elevating their risk to themselves and/or others. In Part I of this paper, we analyze the procedural barriers to access to justice that arose as a result of the initial responses to COVID-19 by the Consent and Capacity Board [CCB] and the Ontario Review Board [ORB]. In Part V, we include a brief report on how appeals taken from both tribunals have been handled throughout COVID-19 to date. In Part VI, we analyze the discretionary and systemic barriers experienced by people with mental health and addiction issues appearing before the CCB and ORB during COVID-19. We critique recent mental health law cases during COVID-19 where deprivations of liberty interests and substantive equality have occurred, and access to justice for people with mental health and addictions issues has been denied, suspended or impaired. Through a legal analysis of how the pandemic has impacted this vulnerable community of litigants, we hope this research will result in further advocacy and education to prevent outbreaks and death, improve health care practices, and increase access to justice.
FR:
Les personnes qui ont des problèmes de santé mentale et de toxicomanie sont touchées de façon disproportionnée par la COVID-19, vu le risque élevé de contracter la COVID-19 dans les établissements psychiatriques. Les répercussions de la pandémie sur cette population extrêmement vulnérable comprennent la possibilité d’éclosions importantes et de décès multiples. Il y a également le risque accru de préjudice psychologique grave, qui exacerbe les problèmes de santé mentale et de toxicomanie préexistants et qui augmente les risques que les personnes souffrant de ces problèmes posent pour elles-mêmes ou pour d’autres personnes. Dans la partie I du présent document, nous analysons les obstacles procéduraux à l’accès à la justice qui sont apparus à la suite des réponses initiales à la COVID-19 par la Commission du consentement et de la capacité [CCC] et la Commission ontarienne d’examen [COE]. Dans la partie V, nous présentons un bref rapport sur la façon dont les appels interjetés à l’encontre des décisions des deux tribunaux ont jusqu’à présent été traités pendant la pandémie de COVID-19. Dans la partie VI, nous analysons les obstacles discrétionnaires et systémiques auxquels se heurtent les personnes ayant des problèmes de santé mentale et de toxicomanie qui comparaissent devant la CCC et la COE pendant la pandémie de COVID-19. Nous critiquons de récentes affaires en matière de santé mentale qui ont été instruites pendant la pandémie de COVID-19, dans lesquelles des privations de liberté et des dénis d’égalité réelle ont eu lieu et où l’accès à la justice pour les personnes ayant des problèmes de santé mentale et de toxicomanie a été refusé, suspendu ou compromis. Grâce à une analyse juridique des effets de la pandémie sur la communauté vulnérable de plaideurs qui nous intéresse, nous espérons que nos recherches mèneront à d’autres activités de sensibilisation et d’éducation visant à prévenir les éclosions et les décès, à améliorer les pratiques de soins de santé et à élargir l’accès à la justice.
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Civil Revolution: User Experiences with British Columbia’s Online Court
Katie Sykes, Rebecca Dickson, Sarah Ewart, Candice Foulkes and Marina Landry
pp. 161–188
AbstractEN:
British Columbia’s new Civil Resolution Tribunal [CRT] is a primarily online dispute resolution system that has attracted international attention for its innovative approach. But so far there has been little independent research on the effectiveness of the CRT and similar online dispute resolution initiatives in providing access to justice. In a qualitative and exploratory study, we surveyed 49 British Columbians who had used the CRT about their experience with the process. Overall, the results suggest that the CRT has improved access to justice, but the survey answers also identified problems and concerns, for which we suggest potential solutions.
FR:
Le nouveau Civil Resolution Tribunal [CRT] de la Colombie-Britannique est un système de règlement des différends principalement en ligne qui a retenu l’attention sur la scène internationale en raison de son approche novatrice. Cependant, jusqu’à présent, peu de recherches indépendantes ont été effectuées sur l’efficacité du CRT et des initiatives de règlement des différends en ligne similaires comme moyens de fournir l’accès à la justice. Dans le cadre d’une étude qualitative et exploratoire, nous avons interrogé 49 Britanno-Colombiens qui avaient eu recours au CRT au sujet de leur expérience avec le processus. Dans l’ensemble, les résultats donnent à penser que le CRT a amélioré l’accès à la justice, mais les réponses au sondage ont également mis au jour des problèmes et des préoccupations, auxquels nous proposons des solutions possibles.
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Judicializing Foreign Affairs: The Canada-Saudi Arms Deal and the Implications of Transnational Tort Litigation
Hassan M. Ahmad
pp. 189–205
AbstractEN:
In the recent past, the ability to challenge Canadian government action with foreign relations elements has spilled over from administrative law into tort law. At the same time, tort actions against multinational corporations for human rights violations abroad have also seen a surge in Canadian courts, culminating in the Supreme Court’s recent decision in Nevsun Resources Ltd. v. Araya. This article addresses some doctrinal elements of a potential transnational tort claim against the Canadian government and a Canadian arms manufacturer pursuant to human rights violations arising from the 2014 Canada-Saudi Arms Deal [CSAD]. It also explores consequential effects that Canada’s burgeoning transnational tort laws can have on Canada-Saudi relations as well as the Canadian defence industry. Overall, this article uses the CSAD as one real-life scenario in which private law litigation can have broader effects on a country’s foreign relations and domestic economy. In this instance, the judiciary’s power to exact extra-judicial consequences illustrates how tort litigation can curtail the behaviour of governmental and commercial actors.
FR:
Récemment, la capacité de contester une mesure du gouvernement canadien comportant des éléments de relations étrangères a débordé du droit administratif pour rejoindre le droit de la responsabilité délictuelle. Par ailleurs, les tribunaux canadiens ont constaté une forte augmentation du nombre d’actions en responsabilité délictuelle intentées contre des multinationales pour des violations de droits de la personne à l’étranger, laquelle augmentation a culminé avec la décision récente de la Cour suprême dans l’arrêt Nevsun Resources Ltd. c. Araya. Le présent article traite de certains éléments doctrinaux d’une éventuelle réclamation en responsabilité délictuelle transnationale contre le gouvernement canadien et un fabricant d’armements canadien par suite de violations de droits de la personne découlant du contrat d’armements conclu en 2014 entre le Canada et l’Arabie saoudite [CSAD]. Il examine également les répercussions que les lois canadiennes émergentes sur la responsabilité délictuelle transnationale peuvent avoir sur les relations entre le Canada et l’Arabie saoudite et sur l’industrie canadienne de la défense. De façon générale, le présent article utilise le CSAD comme un scénario réel dans lequel un litige privé peut avoir des effets plus larges sur les relations étrangères et l’économie nationale d’un pays. En pareil cas, le pouvoir de la magistrature d’imposer des conséquences extrajudiciaires illustre comment les litiges délictuels peuvent atténuer le comportement des acteurs gouvernementaux et commerciaux.
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As the Water Grinds the Stone: Comparison of Represented and Self-represented Appellant Populations in the Federal Court of Appeal
Donald J. Netolitzky and Richard Warman
pp. 206–259
AbstractEN:
This article reports a quantitative and statistically reliable population investigation of 552 Federal Court of Appeal proceedings that were appeals by represented and self-represented appellants who, in 2016 or 2017, appealed decisions of the Federal Court or Tax Court of Canada. Appeals by the Crown, non-Crown represented appellants, and self-represented appellants exhibited markedly different frequencies at which appeals were granted, and patterns for how appeals were terminated. Nearly half of Crown appeals were granted, but less than one in twenty self-represented appellants had any degree of success. While 70% of appeals conducted by lawyers completed the appeal process, less than 40% of self-represented appellant proceedings resulted in a full appeal panel hearing. Incomplete appeals by self-represented appellants usually terminated prior to the appeal record stage, and typically were either abandoned or discontinued. The time required to complete appeals for represented and self-represented appellants is similar. The high observed frequency of problematic litigation records for self-represented appellants supports the hypothesis that a “Distillation Effect” is concentrating abusive litigants in appellate forums.
High resolution investigation of self-represented appellant subgroups revealed differences within the overall self-represented appellant population. Self-represented appellants emerging from the Federal Court and Tax Court of Canada are different populations. The former were much more likely to have an abusive litigation history, while the latter voluntarily discontinued appeals, and were never subject to Federal Court of Appeal vexatious litigant management steps. Self-represented appellant proceedings that terminated prematurely or that were conducted by persons who are subject to court access restrictions had significantly more filed documents and docket records. Litigation management steps did not reduce the Registry and Court workload resulting from self-represented appellants subject to court access restrictions. These observations challenge modelling self-represented litigants as a single population with uniform characteristics.
FR:
Le présent article rend compte d’une enquête quantitative et statistiquement fiable visant 552 instances devant la Cour d’appel fédérale; il s’agit d’appels déposés par des appelants représentés et non représentés qui, en 2016 ou en 2017, ont interjeté appel de décisions de la Cour fédérale ou de la Cour canadienne de l’impôt. Les appels interjetés par la Couronne, par les appelants représentés autres que la Couronne et par les appelants non représentés ont affiché des différences marquées en ce qui concerne la fréquence à laquelle les appels ont été accueillis et la façon dont il a été mis fin aux appels. Presque la moitié des appels interjetés par la Couronne ont été accueillis, mais moins d’un appelant non représenté sur vingt a connu un quelconque succès. Alors que 70 % des appels pris en charge par des avocats ont été menés à bien, moins de 40 % des instances dans lesquelles l’appelant n’était pas représenté ont abouti à une audience complète. Les appels incomplets interjetés par des appelants non représentés prenaient habituellement fin avant l’étape du dossier d’appel, généralement par abandon ou par désistement. Le temps nécessaire pour mener l’appel à bien était similaire tant pour les appelants représentés que pour les appelants non représentés. La fréquence élevée de dossiers posant problème qui a été observée chez les appelants non représentés appuie l’hypothèse selon laquelle un « effet de distillation » mène à une concentration de plaideurs abusifs devant les tribunaux d’appel.
Une enquête haute résolution portant sur les sous-groupes d’appelants non représentés a révélé des différences au sein de la population globale d’appelants non représentés. Les appelants non représentés devant la Cour fédérale étaient différents de ceux qui se sont présentés devant la Cour canadienne de l’impôt. Les premiers étaient beaucoup plus susceptibles d’avoir des antécédents de poursuites abusives, tandis que les derniers se désistaient volontairement de leurs appels et ne faisaient jamais l’objet des mesures de gestion des plaideurs vexatoires de la Cour d’appel fédérale. Dans les instances dans lesquelles l’appelant n’était pas représenté qui ont pris fin prématurément ou qui ont été prises en charge par des personnes faisant l’objet de restrictions d’accès au tribunal, un nombre considérablement plus élevé de documents et de dossiers ont été déposés. Les mesures de gestion des litiges n’ont pas réduit la charge de travail du greffe et du tribunal occasionnée par les appelants non représentés faisant l’objet de restrictions d’accès au tribunal. De telles observations remettent en question la modélisation des plaideurs non représentés comme population unique ayant des caractéristiques uniformes.
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L’accès à l’accompagnement et à la représentation par les personnes accidentées ou malades du travail : une analyse sous le prisme des coûts de la justice
Dalia Gesualdi-Fecteau and Maxine Visotzky-Charlebois
pp. 260–277
AbstractFR:
Au Québec, les personnes ayant subi un accident du travail ou souffrant d’une maladie professionnelle au sens de la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles sont susceptibles de cheminer dans un processus de contestation devant le Tribunal administratif du travail. Le présent article fait état de résultats de recherche mettant en lumière les défis en matière d’accès à l’accompagnement et à la représentation auxquels les personnes non syndiquées peuvent faire face, que celles-ci soient admissibles à l’aide juridique ou non. Si le Québec se démarque du reste du Canada relativement à l’accès à la représentation des personnes salariées non syndiquées en matière de normes du travail, force est de constater qu’il fait piètre figure quant au soutien et à l’assistance fournie aux personnes accidentées ou malades du travail. En effet, ces dernières font face à des écueils importants en matière d’accès à la représentation et à l’accompagnement. Pourtant, le fait d’être représenté ou accompagné semble avoir des avantages indéniables pour les personnes accidentées ou malades du travail cheminant dans ce processus judiciarisé.
EN:
In Quebec, individuals who are victims of industrial accidents or who suffer from an occupational disease within the meaning of the Act respecting industrial accidents and occupational diseases may have to go through a contestation process before the Administrative Labour Tribunal. This paper presents the results of a study that highlight the challenges that non-unionized workers may face in gaining access to guidance and representation, whether or not they are eligible for legal aid. While Quebec stands apart from the rest of Canada in terms of access by non-unionised employees to representation in the realm of employment standards, it must be acknowledged that it has a poor track record when it comes to the support and assistance provided to people who suffer occupational injuries or diseases. Injured or ill individuals have to deal with major barriers to access to representation and guidance, even though definite benefits for people who are injured or become ill in the workplace appear to be provided by representation or guidance as they navigate what has become a judicial-style process.
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Getting to Proportionality: The Trouble with Sentencing for Possession of Child Pornography in Ontario
Carol Dauda and Danielle McNabb
pp. 278–311
AbstractEN:
In this article we examine sentencing in 14 Ontario cases of possession of child pornography between 2007 and 2017 with the purpose of understanding the sentencing process in relation to the fundamental principle of proportionality and other principles employed to arrive at a fair, individualizing process as set out in Canadian sentencing law. In all cases the offenders are charged with possession only and have no prior offences. We situate these cases within the context of sentencing reform in general and child pornography law specifically, including the evolution of mandatory minimums, as they have evolved in both legislation and case law. Our cases cover two periods of mandatory minimums, 45 days and six months. Although we consider numerical sentences, probation and ancillary conditions awarded when examining our cases, we are interested in the process of determining the sentencing components. We analyse this process in two ways: by observing the judicial reasoning in calculating the seriousness of the crime and the blameworthiness of the offender and the balancing of other purposes and principles, particularly rehabilitation and parity; and, by considering three pairings of cases, each with similar quantity and quality of images, to compare the calculation of risk and its effect on determining the blameworthiness of the particular offender. Our findings reveal a polarization in judicial reasoning between a punitive process in which overemphasis of denunciation and deterrence and extreme versions of the reasoned apprehension of harm add weight to the seriousness of the crime on a par with contact abuse, and a more tempered and restrained one in which possession is considered on its own and other purposes and principles are weighed, such as rehabilitation and parity, to arrive at a more individualizing process. Mandatory minimums are no constraint as sentencing is much lengthier, especially under the 45-day mandatory minimum. In pairing like cases in terms of collections of images and videos we find a very subjective process in the calculating of risk in which like offenders are treated differently in terms of assessments of blameworthiness, based on questionable forensic methods and assumptions. Finally, we note the resources involved in investigative time, incarceration and the supervising of probation as well as lengthy ancillary conditions that may last decades after sentencing.
FR:
In this article we examine sentencing in 14 Ontario cases of possession of child pornography between 2007 and 2017 with the purpose of understanding the sentencing process in relation to the fundamental principle of proportionality and other principles employed to arrive at a fair, individualizing process as set out in Canadian sentencing law. In all cases the offenders are charged with possession only and have no prior offences. We situate these cases within the context of sentencing reform in general and child pornography law specifically, including the evolution of mandatory minimums, as they have evolved in both legislation and case law. Our cases cover two periods of mandatory minimums, 45 days and six months. Although we consider numerical sentences, probation and ancillary conditions awarded when examining our cases, we are interested in the process of determining the sentencing components. We analyse this process in two ways: by observing the judicial reasoning in calculating the seriousness of the crime and the blameworthiness of the offender and the balancing of other purposes and principles, particularly rehabilitation and parity; and, by considering three pairings of cases, each with similar quantity and quality of images, to compare the calculation of risk and its effect on determining the blameworthiness of the particular offender. Our findings reveal a polarization in judicial reasoning between a punitive process in which overemphasis of denunciation and deterrence and extreme versions of the reasoned apprehension of harm add weight to the seriousness of the crime on a par with contact abuse, and a more tempered and restrained one in which possession is considered on its own and other purposes and principles are weighed, such as rehabilitation and parity, to arrive at a more individualizing process. Mandatory minimums are no constraint as sentencing is much lengthier, especially under the 45-day mandatory minimum. In pairing like cases in terms of collections of images and videos we find a very subjective process in the calculating of risk in which like offenders are treated differently in terms of assessments of blameworthiness, based on questionable forensic methods and assumptions. Finally, we note the resources involved in investigative time, incarceration and the supervising of probation as well as lengthy ancillary conditions that may last decades after sentencing.