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Cet ouvrage collectif s’intéresse globalement aux enjeux relatifs au bienêtre des élèves à l’école, ainsi qu’à diverses stratégies à mettre en oeuvre par les acteur⋅rice⋅s scolaires pour le favoriser.

Concrètement, l’ouvrage est divisé en quatre parties qui comprennent chacune de trois à quatre chapitres. La première partie explore des conditions du bienêtre à l’école, allant du climat scolaire à la discontinuité éducative, en passant par l’engagement et les émotions de l’élève à l’école. La seconde partie présente des stratégies permettant d’influencer le sentiment d’efficacité personnelle et l’agentivité de l’élève. Pour ce qui est de la troisième partie, elle décrit diverses stratégies visant à stimuler l’autonomie et la responsabilisation chez les élèves. Enfin, la dernière partie se penche sur les enjeux reliés au stress, à l’anxiété et aux émotions vécus par les élèves, ainsi que sur des stratégies pour les amener à mieux les gérer.

L’ouvrage tire sa principale force des pistes concrètes et pertinentes qui sont offertes pour mieux comprendre les enjeux du bienêtre à l’école et intervenir de manière adéquate pour le susciter. Il s’appuie en outre sur des travaux canadiens, belges, français et suisses, et cette perspective internationale lui confère une richesse notable. Puis, la mise en relation entre le bienêtre, l’agentivité et la responsabilisation des intervenant⋅e⋅s et des élèves elles⋅eux-mêmes est appréciable, car elle met en exergue la possibilité de prendre action pour stimuler son propre bienêtre, sans nier pour autant l’importance de certaines conditions environnementales à mettre en place pour le favoriser.

Toutefois, d’entrée de jeu, on aurait souhaité voir une définition plus étoffée et détaillée du concept de bienêtre lui-même, au-delà de la psychopédagogie, pour pouvoir y ancrer les diverses contributions de l’ouvrage. Par ailleurs, on se surprend qu’aucune place ne soit faite au bienêtre des enseignant⋅e⋅s ou plus largement des intervenant⋅e⋅s scolaires, dans une perspective plus écologique ; d’ailleurs, très peu de liens sont faits avec les travaux récents au Québec ou ailleurs sur le sujet. Ne s’agit-il pas au moins d’une condition du bienêtre à l’école, surtout qu’on sait que le bienêtre des enseignant⋅e⋅s influence celui des élèves ? Le concept de « loyauté partagée » des enseignant⋅e⋅s semble intéressant, mais comment peuvent-elle⋅il⋅s soutenir le bienêtre de leurs élèves si elle⋅il⋅s ne peuvent elles⋅eux-mêmes le ressentir ? Le titre nous confond peut-être en ce sens, car il annonce que l’ouvrage portera sur le bienêtre à l’école et non spécifiquement sur celui des élèves. Pour terminer, il aurait été intéressant de dégager, en conclusion, des recommandations à tirer de l’ouvrage pour bonifier la formation initiale des enseignant⋅e⋅s et des professionnel⋅le⋅s qui oeuvrent à l’école.

Il n’en reste pas moins que cet ouvrage vient sans aucun doute combler un besoin, car il y existe à ce jour assez peu d’ouvrages scientifiques en français sur le concept de bienêtre à l’école, d’autant plus qu’il s’agit d’une préoccupation grandissante dans le domaine de l’éducation. Il représente assurément une ressource que plusieurs acteur⋅rice⋅s scolaires sauront apprécier.