Résumés
Résumé
Les grandes fresques dichotomiques de l'histoire rurale québécoise Une perspective anthropologique
Dans le prolongement d'un article antérieur de Verdon (1987), les auteurs survolent brièvement l'historiographie rurale québécoise du dix-neuvième siècle pour suivre l'évolution de l'antique fresque dichotomique opposant des producteurs anglo-québécois " commercialisés " à des producteurs franco-québécois suivant une logique économique plutôt paysanne. D'abord attaquée par les tenants de l'économique néo-classique (les " formalistes ") puis par des historiens récusant le formalisme pour essayer de saisir la spécificité de la pratique économique paysanne (les " non-formalistes "), cette vétusté fresque dichotomique perdure, quoique dans une version désormais quelque peu frelatée. Aux rangs des non-formalistes mène en tête de file Gérard Bouchard, qui domine désonnais notre historiographie par la quantité et la qualité de ses données, ainsi que l'envergure de sa vision theorique. C'est par rapport à sa " theorie de la co-intégration " que les deux auteurs cherchent à situer la spécificité de l'économique de la paysannerie qu'a déjà proposée Verdon. économique qu'ils cherchent ici à raffiner en s'attaquant directement au concept de " commercialisation " que Verdon n'avait pas suffisamment clarifié, ce qui viciait son projet originel à cause de la confusion sémantique qui entoure ce concept. En imposant la réflexion sémantique à la pure theorisation, les auteurs parviennent à une theorie d'application plus générale dont découle un corollaire qui formera le thème d'un deuxième article : que les producteurs anglo-québécois du dix-neuvième siècle, à pan quelques rares exceptions d'ailleurs très problématiques, suivaient comme leur homologues québécois une rationalité économique paysanne. Du coup, les dichotomies traditionnelles s'écroulent.
Abstract
The Perennial Dichotomies of Quebec's Rural History An Anthropological Perspective
In the wake of an earlier article by Verdon (1987), the authors briefly survey the history of nineteenth-century rural Québec to assess the fate of that antique dichotomy opposing supposedly " commercialized " English-speaking farmers to French-speaking producers obstinately committed to a peasant rationality. First questioned by the " formaliste " (those who believe neoclassical economies applicable to ail types of economies) and then by non-formalists seeking to apprehend the specificity of a peasant economie rationality, the old dichotomy nonetheless persists, albeit in a somewhat diluted form. In Quebec, Gerard Bouchard leads intellectually this non-formalist attack, both through the quality and quantity of his data, and by the very scope of his theoretical endeavours. In this article, the authors strive to bring out the specificity of Verdon's economies of the peasantry by contrasting it to Bouchard's celebrated thesis of " co-integration ", and also set out to refine Verdon's earlier theses by tackling head-on the semantic question surrounding the concept of " commer-cialization ", which Verdon had not originally clarified. By coupling semantic analysis to straightforward theorizing they succeed in formulating a theory of greater applicability because of its greater generality. As a corollary, this new perspective leads to athesis which will form the topic of a second article, namely that English-speaking agricultural producers in nineteenth-century Quebec were following an economie rationality which was every bit as " peasant " as that of their French-speaking counterparts. Through this new looking-glass, the old dichotomies founder.
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