Canadian Journal of Higher Education
Revue canadienne d'enseignement supérieur
Volume 51, numéro 4, 2021
Sommaire (9 articles)
Articles
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Achieving academic promotion: The role of work environment, role conflict, and life balance
Elizabeth Bowering et Maureen Reed
p. 1–25
RésuméEN :
Fifty-two faculty at two Canadian universities were interviewed about the impact of work environment, role conflict, and worklife balance on career-related experiences and decisions to apply for promotion to full professor. Faculty described conflicts between their academic responsibilities of teaching, research, and service (including limited time for research despite long work weeks) as well as work-life imbalance. These issues were often gendered; women took slightly longer to achieve the rank of associate professor, accepted tasks of lower reward value, held decreased expectations for promotion, and experienced workplace conflict and bullying more than their male counterparts. Even so, faculty identified colleagues as a valuable career support. Our data lead us to theorize that the decision to apply for academic promotion is informed by a cost-benefit analysis, early career experiences, conformity with academic norms that over-emphasize research productivity, as well as access to career-advancing resources (especially time for research). We recommend that the gendered nature of the academic reward system be re-imagined to promote equality, and provide suggestions as to how to do so.
FR :
On a interviewé cinquante-deux professeurs d’université sur l’impact de l’environnement de travail, des conflits de rôle, et de la conciliation travail-vie personnelle sur les expériences professionnelles et sur la décision de demander la promotion au statut de professeur titulaire. Les répondants se sont exprimés sur la difficulté de concilier leurs responsabilités d’enseignement, de recherche et de travail administratif (y compris le temps limité à consacrer à la recherche malgré de longues semaines de travail) aussi bien que sur le déséquilibre entre travail et vie personnelle. Ces problèmes avaient souvent un aspect genré : les femmes prennent un peu plus de temps pour arriver au rang de professeure agrégée, acceptent des tâchesjugées de moindre valeur, et ont des attentes plus faibles en ce qui concerne la promotion, tout en étant confrontées à des conflits et à de l’intimidation en milieu du travail. Toutefois, les répondants ont souligné le soutien précieux des collègues. Nos données nous amènent à émettre l’hypothèse que toute décision de demander une promotion serait informée par une analyse coûts-avantages, par les expériences vécues en début de carrière, par la conformité à des normes universitaires qui accordent une importance démesurée à la productivité en recherche, et par l’accès à des ressources pour l’avancement de carrière (dont surtout du temps pour faire de la recherche). Nous recommandons que le caractère sexospécifique du système de récompense universitaire soit repensé afin de promouvoir l’égalité, et nous proposons des méthodes pour ce faire.
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Sense of Belonging and Social Climate in an Official Language Minority Post-Secondary Setting
Kailey Penner, Danielle de Moissac, Rhéa Rocque, Florette Giasson, Kevin Prada et Paul Brochu
p. 26–39
RésuméEN :
Perceived sense of belonging and positive social climate on campus are crucial elements for post-secondary students, as they contribute to academic achievement, positive mental health, and help-seeking. Few studies have explored post-secondary students’ sense of belonging and perceptions of social climate in an official language minority campus, which attract Canadian-born francophones, anglophones who pursue higher education in their second language, and francophone international students. With declining student mental health and greater ethnolinguistic diversity of post-secondary students on Canadian campuses, this important study aims to explore francophone students’ perceived sense of belonging and social climate on campus. In total, 35 students from different ethnolinguistic backgrounds took part in focus groups or individual interviews. Domestic students with French as their first language more often reported positive social climate on campus and a sense of belonging, in contrast to international students and students with French as a second language. A common obstacle to connecting with others was language insecurity in one of the official languages, as both are currently used on campus. Universities hosting students of multiple linguistic diversities should provide courses and campus events to stimulate intercultural knowledge and dialogue.
FR :
Pour les étudiants de niveau postsecondaire, une perception positive du climat social et un sentiment d’appartenance sont essentiels, car ils contribuent à la réussite scolaire, à une bonne santé mentale et à la recherche d’aide. Peu d’études ont exploré le sentiment d’appartenance et les perceptions du climat social chez les personnes qui étudient dans un établissement postsecondaire en situation de minorité linguistique attirant des francophones d’origine canadienne, des anglophones qui poursuivent des études supérieures dans leur langue seconde et des étudiants internationaux francophones. En raison du déclin de la santé mentale des étudiants et d’une plus grande diversité ethnolinguistique sur les campus canadiens, cetteétude importante vise à explorer le sentiment d’appartenance et le climat social perçus par les étudiants francophones sur le campus. Au total, 35 étudiants d’origines ethnolinguistiques variées ont participé à des groupes de discussion ou des entretiens individuels. Les étudiants canadiens dont le français est la langue maternelle ont plus souvent signalé un climat social positif sur le campus et un sentiment d’appartenance que les étudiants internationaux et les étudiants dont le français est la langue seconde. L’insécurité linguistique dans l’une des langues officielles, toutes deux étant couramment utilisées sur le campus, était un obstacle considérable aux échanges entre étudiants. Les universités accueillant des étudiants de profilsethnolinguistiques variés devraient donc proposer des cours et des événements sur le campus pour stimuler la connaissance et le dialogue interculturels.
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What Should Students Pay for University Course Readings? An Empirical, Economic, and Legal Analysis
John Willinsky et Catherine Baron
p. 40–53
RésuméEN :
The digital transformation of knowledge dissemination and academic publishing have sparked copyright disputes in the educational sector related to the scope of fair dealing. This study contributes (a) an empirical basis for such discussions by analyzing 3,391 course syllabuses (2015–2020) from 34 Canadian universities, and (b) a potential resolution to the disputes to which this analysis is applied. Among the reading types, 26.6% of the syllabuses had readings from academic sources, while 8.3% of the syllabuses had media articles and trade book chapters (with some overlap). The syllabus data are used to calculate a per-page royalty charge, which is used to demonstrate a proposed three-step syllabus rule to avoid double-chargingstudents for academic materials (amounting to 90.1% of readings by pages), while fairly compensating professional authors and their publishers (9.9% of readings by pages). The three-step syllabus rule provides a sound rationale for charging each student $1.40 per year to cover royalty charges for readings assigned in Canadian university courses.
FR :
La transformation numérique de la diffusion des connaissances et de l’édition universitaire a déclenché des litiges en matière de droit d’auteur dans le secteur de l’éducation, liés à la portée de l’utilisation équitable. Cette étude propose a) une base empirique pour de telles discussions en analysant 3 391 plans de cours (2015–2020) de 34 universités canadiennes, et b) une solution potentielle aux différends auxquels cette analyse est appliquée. Parmi les types de lectures, 26,6 % des plans de cours comportaient des lectures provenant de sources universitaires, tandis que 8,3 % comportaient des articles de presse et des chapitres de livres généraux (avec un certain chevauchement). Les données tirées des plans de cours sont utiliséespour calculer une redevance par page, qui est utilisée pour démontrer une proposition de règle en trois étapes visant à éviter de faire payer les étudiants en double pour le matériel de cours (équivalant à 90,1 % des lectures par page), tout en assurant la juste rémunération des auteurs professionnels et de leurs éditeurs (9,9 % des lectures par page). La règle en trois étapes constitue un fondement solide pour facturer à chaque étudiant 1,40 $ par année afin de couvrir les redevances pour les textes donnés à lire dans les cours universitaires canadiens.
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Experiences matter: Educators’ attitudes toward disability in higher education
John Freer et Tanya Kaefer
p. 54–66
RésuméEN :
This study investigated 128 post-secondary educators’ attitudes toward disability at a college and a university in southwestern Ontario, Canada. The participants completed the Educators’ Attitudes toward Disability Scale (EADS) and a demographic questionnaire that included questions about their experiences with disability. There were three research questions at the heart of this study: (1) What are post-secondary educators’ overall attitudes toward disability? (2) Do demographic factors predict post-secondary educators’ attitudes toward disability? (3) Does exposure to people with disability predict post-secondary educators’ attitudes toward disability? The findings of this study suggest post-secondary educators hold overallpositive attitudes toward disability and there were very few differences observed between groups (e.g., based on age, gender, discipline, etc.). Educators’ experiences with people who have a disability, however, were positively associated with their attitudes. This factor included personal experiences (e.g., friends, family, etc.), but also professional experiences (e.g., students in their classes).
FR :
Cette étude examine l’attitude de 128 enseignants à l’égard du handicap dans un collège et une université du sud-ouest de l’Ontario, au Canada. Les participants ont rempli le Educators Attitudes toward Disability Scale (EADS) et un questionnaire démographique incluant des questions au sujet de leurs expériences avec le handicap. Trois questions de recherche ont été soulevées : (1) Quelle est l’attitude générale des enseignants d’établissements postsecondaires à l’égard du handicap? (2) Les facteurs démographiques ont-ils une incidence sur l’attitude des enseignants d’établissements postsecondaires à l’égard du handicap? (3) L’exposition à des personnes en situation de handicap a-t-elle une incidence sur l’attitude des enseignantsd’établissements postsecondaires à l’égard du handicap? Les résultats de cette étude suggèrent que les enseignants du secteur postsecondaire ont une attitude généralement positive à l’égard des personnes en situation de handicap, et très peu de différences ont été observées entre les groupes (p. ex. sur la base de l’âge, du sexe, de la discipline, etc.). Cependant, l’expérience avec des personnes en situation de handicap avait une incidence positive sur les attitudes. Ce facteur comprenait les expériences personnelles (p. ex. amis, famille, etc.) et l’expérience professionnelle (p. ex. étudiants).
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Fixed Trajectories: Race, Schooling, and Graduation from a Southern Ontario University
Carl E. James et Gillian Parekh
p. 67–84
RésuméEN :
According to Statistics Canada, during this decade (2019–2028) about 75% of new jobs will require a post-secondary education (Government of Canada, 2017). This study explores a unique dataset that follows students (n = 11,417) from a large urban school district to a local university in Southern Ontario. Using both descriptive statistics and a binary logistic regression and a framework of categorical inequality (Domina et al., 2017), we examine the academic trajectories of students—particularly of Black students. Findings show that, compared to their peers, neither high school nor university programs provide Black students with the kinds of educational experiences needed for university graduation and academic success that wouldenable them to realize their fullest social and economic potentials.
FR :
Selon Statistique Canada, au cours de la présente décennie (2019-2028), environ soixante-quinze pour cent des nouveaux emplois nécessiteront une formation postsecondaire (Gouvernement du Canada, 2017). Cette étude explore un ensemble de données unique qui suit les étudiants (n = 11 417 étudiants) d’un grand district scolaire urbain jusqu’à une université locale du sud de l’Ontario. En utilisant à la fois des statistiques descriptives et une régression logistique binaire et un cadre d’inégalité catégorielle (Domina et al., 2017), nous examinons le parcours éducatif des étudiants, en particulier des étudiants noirs. Les résultats démontrent que, par rapport à leurs pairs, ni les programmes d’études secondaires ni ceux du niveau universitaire n’offrent aux étudiants noirs les types d’expériences éducatives nécessaires à l’obtention d’un diplôme universitaire et à la réussite scolaire qui leur permettraient de réaliser pleinement leur potentiel social et économique.
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Care and Academic Motherhood: Challenges for Research and Tenure in the Canadian University
Yvonne James, Ivy Bourgeault, Stephanie Gaudet et Merridee Bujkai
p. 85–99
RésuméEN :
In Canada, women are earning an increasing number of doctoral degrees; yet, they are less likely to secure a tenure-track position. A feminist thematic analysis of semi-structured interviews with 20 academic mothers from two Canadian universities reveals the range of challenges that mothers encounter in relation to care on the tenure-track. First, the theme of “fear of post-partum academic erasure” captured faculty mothers’ experiences of feeling compelled to assert their physical and intellectual presence in post-partum during peak periods of infant care. The second theme, “the mommy tenure track and care choices,” encapsulated academic mothers’ experiences of feeling unsupported by the university in their pursuit of promotion and tenure given care responsibilities associated with motherhood. The final theme, “research while caring,” captured the tensions academic mothers experience between the research process and caring. The findings of this research are particularly relevant in a pandemic and post-pandemic environment, where academic mothers have seen their care work swell to unprecedented proportions.
FR :
Au Canada, les femmes sont de plus en plus nombreuses à obtenir un doctorat, mais elles ont moins de chances que les hommes de décrocher un poste menant à la permanence. Une analyse thématique féministe d’entrevues semi-structurées effectuées auprès de 20 mères menant une carrière universitaire dans deux universités canadiennes révèle l’éventail des défis qu’elles rencontrent en matière de soins sur le chemin qui les mène vers l’obtention de leur poste permanent. Le premier, la « peur de l’effacement post-partum », décrit l’expérience des mères qui se sentent obligées d’affirmer leur présence physique et intellectuelle pendant les périodes de pointe des soins aux nourrissons. Le deuxième, « la voie vers la titularisation et les choix en matière de soins », résume les expériences des mères qui ne se sentent pas soutenues par l’université dans leur quête de promotion et de titularisation compte tenu des responsabilités associées à la maternité. Le dernier, « la recherche tout en s’occupant des enfants », illustre les tensions que vivent les mères entre les exigences de la recherche et celles des soins. Les résultats de cette recherche sont particulièrement pertinents dans un environnement pandémique et post-pandémique, où les mères ont vu leur travail de soins prendre des proportions sans précédent.