EN :
A lightening rod for an array of criticism, Coming of Age in Samoa also attained monumental popularity with both scholarly and popular reading audiences, convincing many that it captured the sexual and social lives of Samoan adolescent girls and that North American girls might be instructed by this portrait. Taking a “recovery and reappraisal” approach, this article argues that the text is neither a collection of detailed, field note-anchored observations nor a cross cultural critique, but a love story to place. The text has much in common with postmodern conceptions of ethnography, which acknowledge “writing culture” as mediated by interpretive, representational and linguistic considerations. Like many postmodern ethnographers, Mead self-consciously constructs an authorial position rather than attempting to remain absent and objective. Part of the persona she constructs is that she is a scientist sharing data; yet she no sooner invokes standards of scientific rigor than she shifts course to promise us a good “tale”. If contemporary readers can read the text through a postmodern lens, when she wrote, her approach was unprecedented. Her awareness of transgressing scientific method emerges in the “Introduction” to the book, where she self-reflects on her decisions about authorship as performance and text as storied, artful and intimate.
FR :
S’il s’est attiré de nombreuses critiques, l’ouvrage Coming of Age in Samoa a aussi jouit d’une immense popularité chez un lectorat tant universitaire que populaire. Son auteure Margaret Mead a convaincu plusieurs lecteurs qu’en capturant la vie sociale et sexuelle des adolescentes samoenne, l’auteure fournissait par la même occasion des informations instructives aux jeunes filles Nord-Américaines. En se proposant de reprendre et de réévaluer cet ouvrage, cet article tente de montrer qu’il ne s’agit ni d’une collection détaillée d’observations de terrain, ni d’une critique interculturelle, mais de la relation d’une histoire d’amour. Le texte a partage plusieurs points communs avec les conceptions postmodernes de l’ethnography qui rendent compte des médiations interprétatives, représentationnelles et linguistiques dans l’« écriture de la culture ». Comme plusieurs ethnographes postmodernes, Mead construit consciemment sa position auteuriale plutôt que de chercher à demeurer absente et objective. Le personnage qu’elle construit est en partie celui d’une scientifique partageant ses données. Cependant, elle se montre plus disposée à raconter une bonne histoire qu’à invoquer les normes de la rigueur scientifique qu’à promettre plutôt de nous raconter bonne histoire. Si les lecteurs contemporains peuvent lire ce texte à l’aune du postmodernisme, au moment de son écriture, cette approche était sans précédent. Sa conscience de transgresser ainsi la méthode scientifique se manifeste dans l’introduction du livre, où elle effectue un retour sur ses choix de considérer la paternité d’un texte comme performance et le texte lui-même comme étant mis en intrigue, astucieux et intime.