Résumés
Résumé
Les études que Claude Duchet a consacrées à Alfred de Musset, particulièrement à Lorenzaccio et aux Caprices de Marianne, ont renouvelé en profondeur, non seulement la compréhension de l’oeuvre de l’auteur de La confession d’un enfant du siècle, mais aussi, plus largement, le champ des études théâtrales, que la sociocritique enrichit de perspectives nouvelles. C’est ce que cet article montre, en revenant tout d’abord sur l’apport de Claude Duchet aux études mussétiennes, en amont et en aval de 1971 et de l’invention de la sociocritique, puis en relisant, à la lumière de ses propositions, l’une des pièces les plus originales du répertoire de Musset, Le chandelier. Comme tout texte théâtral, cette pièce est de nature hybride, constituée d’un double langage verbal et non verbal, mais cette hybridité se double d’une tension supplémentaire, dans la mesure où, supposément destiné à la lecture, Le chandelier s’avère constamment tendu vers les virtualités de la représentation. Elle explore ainsi la jonction de l’intime et du collectif grâce à une mise en question de la parole que la sociocritique et les travaux de Claude Duchet, mieux qu’aucune autre approche, permettent de mettre au jour.
Abstract
Claude Duchet’s studies of Alfred de Musset, particularly of Lorenzaccio and of Les caprices de Marianne, offered not only a renewed understanding of the work of the author of La confession d’un enfant du siècle, but also, more broadly, a profound contribution to the field of theatrical studies through the new perspectives offered by sociocriticism. This is what this article demonstrates, first by going back to Claude Duchet’s contribution to Mussetian studies before and after 1971 and the invention of sociocriticism, and then by rereading, in light of its propositions, one of the most original dramatic works in Musset’s repertory, Le chandelier. This play, like all theatrical texts, is hybrid in nature, composed of a double language, both verbal and non-verbal, but this hybridity comes with an additional tension because, insofar as it is a text that is meant to be read, Le chandelier strains continually toward its potential as performance. It thus explores the point at which the personal and the collective meet, by bringing into question the spoken word that is better illuminated by sociocriticism and by Claude Duchet’s work than by any other approach.