
Volume 31, numéro 4, december 2004
Sommaire (9 articles)
Editorial
Articles
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J.W. Spencer (1851-1921): His Life in Missouri and Georgia, and Work on Proglacial Lakes
Gerard V. Middleton
p. 147–156
RésuméEN :
In 1882, Spencer left Canada to become Professor of Geology and Mineralogy, and Director of the Natural History Museum at the State University of Missouri. His first task was to design and equip the new museum, part of a planned extension of the main university building. The museum was completed in 1884, but funding for specimens and furnishing was withheld as feuding between the administration and the State increased. In 1886, Spencer visited Europe, making observations in Norway which strengthened his belief that glaciers were ineffective agents of erosion. Spencer was forced to resign in 1887: he devoted that summer to intensive fieldwork in the Great Lakes region, tracing proglacial lake beaches. He was appointed Professor of Geology at the State University of Georgia in Athens in 1888 and devoted that summer to further fieldwork on the proglacial beaches. The summer of 1889 was spent in geological surveys for a new railroad in Georgia and Alabama, and in 1890 Spencer gave up his position as Professor to become State Geologist of Georgia. This position ended in 1893, because Spencer had mapped mainly Paleozoic rocks in the northwest part of the State, and was intolerant of demands that he yield to political pressures and spend more time on practical matters, including gold deposits. His two seasons of fieldwork (in 1887 and 1888) were the main basis for the numerous papers that he subsequently published that named proglacial lakes (e.g., Iroquois, Algonquin), described their post-glacial deformation, and discussed their origin. Spencer did not accept that the Great Lakes region was ever covered by thick ice sheets: he believed the proglacial lakes formed at sea level, and were not the result of ice-dams.
FR :
En 1882, Spencer a quitté le Canada pour devenir professeur de géologie et de minéralogie, et directeur du Musée d'histoire naturelle de l'Université d'État du Missouri. Son premier mandat a été de concevoir et équiper le nouveau musée, lequel devait être un prolongement de l'édifice principal. La construction du musée a été complétée en 1884, mais les fonds pour l'achat de l'ameublement et de spécimens n'ont pas été débloqués pour cause de mésentente croissante entre l'État et la direction. En 1886 Spencer a voyagé en Europe et les observations qu'il a faites en Norvège ont renforcé sa conviction que les glaciers n'étaient pas des agents d'érosion efficaces. En 1887, Spencer a été forcé de démissionner : il a consacré cet été là a d'intensifs travaux de terrain dans la région des Grands Lacs, relevant le tracé des plages proglaciaires. En 1888, il a été embauché comme professeur de géologie à l'Université d'État de Georgie à Athens, et il a consacré son été à la poursuite de ses travaux sur les plages proglaciaires. Durant l'été de 1889, il a réalisé des levés géologiques en rapport avec la construction d'une nouvelle voie ferrée en Georgie et en Alabama. En 1990, ila quitté son poste de professeur pour devenir géologue au service de l'État de Georgie. À ce poste, Spencer s'est surtout consacré à la cartographie des roches paléozoïques du nord-ouest de l'État, mais il a dû quitter ce poste parce qu'il refusait de céder aux pressions politiques voulant qu'il consacre plus de temps à des considérations plus pratiques, tel les gisements aurifères. Les informations recueillies lors de ses deux saisons de travaux de terrain (1887 et 1888) ont constitué la référence principale de nombreuses publications qui sont à l'origine des noms donnés aux lacs proglaciaires (Iroquois, Algonquin par ex.), de descriptions de leurs déformations post-glaciaires, et de discussions sur leur origine. Spencer n'acceptait pas l'idée que la région des Grands Lacs ait déjà été recouverte d'épaisses lentilles de glace : il croyait que les lacs proglaciaires avaient été formés au niveau de la mer et qu'ils n'étaient pas le résultat d'un effet de barrage créé par les glaciers.
Miscellaneous
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Corporate Support (2004)
p. 156
Articles
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Frozen in Time: Concepts of 'Global Glaciation' from 1837 (die Eiszeit) to 1998 (the Snowball Earth)
Nicholas Eyles
p. 157–166
RésuméEN :
A completely ice-bound Earth, where life is arrested by extreme cold, is not a story out of science fiction but has been proposed to explain Neoproterozoic paleobiology and climates. The Snowball Earth hypothesis is the subject of considerable media interest on a par with global warming. The basic premise was originally outlined in 1837 by Louis Agassiz in his famous Discours de Neuchatel,in whichhe set out the case for die Eiszeit, a geologically recent Great Ice Age that had smothered the tropics and wiped out all life. A divine creator then introduced new species. Following widespread dismissal of Agassiz's controversial claim to have discovered glacial deposits in the Amazon in 1866, the idea fell out of favour. The concept of ancient 'globally-engulfing glaciations' was given new life in the early 1930s by T. Gevers as the geology of the continents was mapped and the intercontinental distribution of Permo-Carboniferous and Precambrian glacial tillites became evident. To 'permanentists' such as the Toronto glacialist A.P. Coleman, who rejected Wegener's drifting continents explanation for widespread Permo-Carboniferous glacial deposits, the presence of tillites in the steamy heat of the tropics necessitated equatorial ice sheets when 'a world found itself in the grip of the fiercest of the ice ages'. Similarly, in reference to the late Precambrian record, D. Mawson referred to the 'world-wide nature of the Earth's greatest glaciation' in 1949. After a brief intermission, when the glacial origin and climatic significance of many deposits was questioned, the ideal of low-latitude glaciation was resurrected in 1964 as the 'great infra-cambrian glaciation' of W.B. Harland. In the early 1970s, L.J.G. Schermerhorn countered by showing that many alleged 'tillites' were the result of submarine mass flow in tectonically active basins. Notwithstanding these findings, fears of 'nuclear winter' arising from nuclear conflagration reawakened interest in an ice-bound Earth in the late 1980s. This culminated in P. Hoffman's and J.L. Kirschvink's Neoproterozoic Snowball Earth model of severe, ten million-year-long global refrigerations when temperatures plummeted to -50°C, the world's oceans froze and all planetary biological activity was arrested only to be revived during short, brutal interglacials. These so-called 'freeze-fry' episodes are thought to have been a precursor to the Cambrian 'explosion'.
In this paper I expand on the historical development of the idea over the past 160 years and show that the current 'Snowball' version is based on several premises of 'permanentist' thinking that arose in opposition to Wegener in the 1920s and that have survived the advent of plate tectonics and sedimentology largely intact.
FR :
Une Terre complètement enserrée dans la glace, où la vie a été suspendue par le froid, ce n'est pas une idée de science fiction, mais une idée qui a déjà été proposée pour expliquer la paléobiologie et les climats du Néoprotérozoïque. L'hypothèse d'une Terre « boule de neige » fait l'objet d'autant d'attention des médias que l'idée d'un réchauffement de la planète. La prémisse de base en a été décrite en 1837 par Louis Agassiz dans son fameux « Discours de Neuchâtel », document où il plaidait pour die Eiszeit (temps de glace), un grand âge glaciaire géologiquement récent qui aurait envahi les tropiques et éliminé toute vie. Un créateur divin aurait depuis créé de nouvelles espèces. Puis, avec le rejet généralisé de la prétention d'Agassiz d'avoir découvert des dépôts glaciaires en Amazonie en 1866, l'idée a été oubliée. Au début des années 1930, T. Gevers a redonné vie au concept « d'anciennes glaciations planétaires », à la faveur de la cartographie géologique des continents, alors qu'a été mis en évidence l'existence de tillites glaciaires permo-carbonifères et précambriennes. Du point de vue des « fixistes » comme le glacielliste de Toronto A. P. Coleman, lequel rejetait l'idée de dérive des continents de Wegener pour expliquer la distribution permo-carbonifère des dépôts glaciaires, l'existence de tillites dans les zones tropicales chaudes et humides impliquaient obligatoirement l'existence de lentilles glaciaires équatoriales, alors « (traduction) que le monde s'est trouvé aux prises avec de terribles âges glaciaires ». De même, se référant à des dépôts de la fin du Précambrien, D. Mawson en 1949, évoquait « (traduction) la nature globale de l'étendue de la plus grande glaciation de la Terre ». Ensuite, après un bref intermède, alors que l'origine et la nature glaciaire de nombreux dépôts était remise en question, l'idée de glaciation à de basses latitudes a été ressuscitée en 1964 par W. B. Harland « (traduction) la grande glaciation infracambrienne ». Au début des années 1970, L. J. G. Schermeerhorn a contreattaqué en montrant que nombre de ces présumées tillites n'étaient que la résultante de coulées sédimentaires sous-marines dans des bassins techniquement actifs. Malgré ces découvertes, vers la fin des années 1980, la peur d'un « hiver nucléaire » résultant d'une conflagration nucléaire a vu renaître l'intérêt pour l'idée d'une Terre englacée. Ce dernier épisode a connu son apogée avec le modèle de P. Hoffman et de J. L. Kirschivink d'une Terre « boule de neige » au Néoprotérozoïque, soit un période frigorifique de dix millions d'années, la température chutant à -50°C, les océans étant gelés et où toute activité biologique était stoppée, sauf pour quelques périodes interglaciaires brutales de courtes durées. Ces épisodes d'alternance chaud-froid auraient été à l'origine de « l'explosion » Cambrienne.
Dans le présent article j'explique l'évolution historique de cette idée au cours des derniers 160 ans, et je démontre que l'actuel concept de « boule de neige » repose sur plusieurs prémisses de la mouvance « fixiste » qui s'est fait jour en opposition à Wegener dans les années 1920, laquelle a survécue sans être vraiment affectée par les développements de la tectonique des plaques et de la sédimentologie.
Miscellaneous
Series
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Geology and Wine 8. Modeling Viticultural Landscapes: A GIS Analysis of the Terroir Potential in the Umpqua Valley of Oregon
Gregory V. Jones, Nicholas Snead et Peder Nelson
p. 167–178
RésuméEN :
Terroir is a holistic concept that relates to both environmental and cultural factors that together influence the grape growing to wine production continuum. The physical factors that influence the process include matching a given grape variety to its ideal climate along with optimum site characteristics of elevation, slope, aspect, and soil. While some regions have had hundreds and even thousands of years to define, develop, and understand their best terroir, newer regions typically face a trial and error stage of finding the best variety and terroir match. This research facilitates the process by modeling the climate and landscape in a relatively young grape growing region in Oregon, the Umpqua Valley appellation. The result is an inventory of land suitability that provides both existing and new growers greater insight into the best terroirs of the region.
FR :
Le terroir est un concept holiste de facteurs environnementaux et culturels agissant sur un continuum s'étendant de la croissance de la vigne à la vinification. Dans le domaine des facteurs physiques, il faut trouver la combinaison idéale entre la variété du raisin d'une part, et le climat et les caractéristiques du site de culture comme l'élévation, la pente, l'aspect et le type de sol, d'autre part. Alors qu'en certaines régions, on a eu des centaines, voire des milliers d'année pour définir, développer et définir le terroir idéal, dans les régions nouvelles, on doit procéder par essais et erreur pour trouver le meilleur appariement raisin et terroir. La recherche décrite ci-contre entend faciliter ce processus de mariage idéal en modélisant les facteurs du climat et du paysage dans une région viticole relativement jeune de l'Orégon, celle de la vallée de Umpqua. Le résultat obtenu est un inventaire des terrains propices, ce qui fait aussi bien l'affaire des vignerons établis que des nouveaux vignerons dans leur quête des meilleurs terroirs de la région.
Issues in Canadian Geoscience
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Taking the Pulse of Planet Earth: A Proposal for a New Multi-disciplinary Flagship Project in Canadian Solid Earth Sciences
Wouter Bleeker
p. 179–190
RésuméEN :
Herein I propose a vision for a new multidisciplinary "big science" project for Canada's solid earth sciences. I call this proposed project: "Taking the Pulse of Planet Earth". At a modest cost, and over a 5 to 10 year life-span, it would aim at providing the most comprehensive and multidisciplinary knowledge base of the complete record of mafic magmatism in and around Canada, and through stimulating international cooperation, around the world.
A complete record of mafic magmatism (spatial distribution, ages, periodicities, rates, volume estimates, estimated geochemical fluxes to atmosphere and hydrosphere, tectonic settings, structural trends, sequence stratigraphic framework, evolving major and trace element compositions, evolving isotopic ratios, paleomagnetic information, paleo-intensities, associated ore deposits, etc.) constitutes critical input data for numerous first-order questions about the past and present evolution of our planet. Many of such questions relate to issues that are currently a focus of attention: global change, past climate extremes, complex Earth systems, planetary evolution, extinction events, flood volcanism, potential relationships with large impact events, and the discovery of new ore resources.
The proposed project is a focused, "smart", and highly efficient approach to solve a large number of these seemingly unrelated but first-order questions in contemporary earth science. At its core, it would have a large dating program, aiming to provide approximately 200 new, high-precision ages of mafic magmatic events across Canada and adjacent regions. A Supporting Geoscience grant system would ensure that other aspects of the magmatic record receive equal attention. Finally, I illustrate the impact this project would have on paleocontinental reconstructions. As part of this illustration, I synthesize existing data on two dyke swarms, the ca. 2.45 Ga Matachewan and Kaminak swarms, respectively, and propose a novel Superior-Hearne reconstruction within supercraton Superia.
FR :
Je propose ci-contre l'idée d'un nouveau projet multidisciplinaire de grande envergure dans le domaine des sciences des roches solides au Canada. J'ai nommé ce projet « Prendre le pouls de la planète Terre ». D'un coût modeste et s'échelonnant sur cinq à dix ans, ce projet constituerait la base de connaissances multidisciplinaire la plus complète de tout le répertoire des événements magmatiques mafiques au Canada et à son pourtour, cela, en profitant des effets stimulant de la coopération internationale.
Un répertoire complet des événements magmatiques mafiques (distribution spatiale, âges, périodicités, taux, estimations des volumes, estimations géochimiques des flux dans l'atmosphère et l'hydrosphère, cadres tectoniques, styles structuraux, cadres stratigraphiques des séquences, compositions des suites évolutives des éléments majeurs et en trace, évolution des ratios isotopiques, données paléomagnétiques, paléo-intensités, gisements associés, etc.) constitue un registre de données de base cruciales pour nombres de grandes questions sur l'évolution passée et actuelle de notre planète. Plusieurs de ces grandes questions sont liées à des problèmes actuels qui mobilisent l'attention, tels : les changements à l'échelle planétaire, les événements climatiques extrêmes du passé, les systèmes planétaires complexes, l'évolution de la planète, les grandes extinctions biotiques, les grands épanchements volcaniques, les liens éventuels avec de grands impacts météoritiques, ainsi que la découverte de nouvelles sources de minerai.
Le projet proposé constitue une approche ciblée, « habile », et très efficace permettant de solutionner un grand nombre de ces grands problèmes, sans liens apparents, des géosciences contemporaines. Au cœur du projet on retrouve un grand programme de datation visant à établir quelques 200 nouvelles datations de grande précision d'événements magmatiques au Canada et dans les régions périphériques. Un système de subvention d'appoint permettrait d'assurer que d'autres aspects de la problématique magmatique reçoivent autant d'attention. Finalement, à titre d'illustration, je décris les répercussions escomptées d'un tel projet sur les reconstitutions paléocontinentales. Dans le cadre de cette illustration, je présente une synthèse des données disponibles concernant deux réseaux de dykes, soit les réseaux de Matachewan et de Kaminak de 2,45 Ga, respectivement, et propose une nouvelle reconstitution Supérieur-Hearne dans le super-craton Supéria.
Reviews
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New Owners in Their Own Land
E.R. Ward Neale
p. 191–192
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Geology of the Garibaldi Lake Region, Garibaldi Provincial Park
Johannes Koch
p. 192