FR :
Traditionnellement, les historiens ont étudié les relations humaines en s’en tenant exclusivement au niveau social et en négligeant les liens que les peuples entretiennent avec le monde naturel. Pourtant, l’examen de l’histoire géologique et écologique de l’Amérique du Nord montre clairement l’importance de tels liens. La nature, dont l’action s’étend sur une période qui nous reste le plus souvent incommensurable, établit les conditions de la vie humaine qui influencent, façonnent et limitent, par exemple, la colonisation des terres, l’économie ou le bien-être commun. Or cette influence reste trop souvent invisible aux historiens. En adoptant une approche contre-factuelle, cet article cherche à remédier à cette invisibilité et à expliquer de manière plus profonde et plus riche le passé de l’humanité.
EN :
Traditionally, historians have focused exclusively on human relations at the societal level, ignoring the interrelations between people and the natural world. Examining the longer history, geological and ecological, of North America, makes the significance of those latter interrelationships unmistakable. Nature operating over eons of time sets conditions for human life that continue to influence, shape, and limit the human patterns of settlement, economy, and welfare, but that influence is too often invisible to historians. By using the counter/actual method, we can overcome some of that invisibility and come to explain the human past in deeper, more complex ways.