Géographie physique et Quaternaire
Volume 36, numéro 1-2, 1982 Sous la direction de J. S. Vincent et L. A. Dredge
Numéro spécial en l’honneur du XIe congrès de l’INQUA
Sommaire (15 articles)
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Présentation
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Configuration and Dynamics of the Laurentide Ice Sheet During the Late Wisconsin Maximum
Arthur S. Dyke, Lynda A. Dredge et Jean-Serge Vincent
p. 5–14
RésuméEN :
Prior to 1943 the Laurentide Ice Sheet was considered to have three major domes centered in Keewatin, Labrador, and Patricia (TYRRELL, 1898 a, b; 1913). FLINT (1943) argued that these centres were of only local and temporary importance and favoured a single-domed ice sheet. Despite the lack of supporting geological evidence, and despite the proposition of a Foxe Dome in the interim (IVES and ANDREWS, 1963), the single-dome concept was not seriously challenged until the late 1970's and, in fact, is still strenuously supported (HUGHES era/., 1977 ; DENTON and HUGHES, 1981). This paper extends and modifies recent conclusions that the Laurentide Ice Sheet had more than one dome at the Late Wisconsin maximum. We propose a model incorporating five domes (M'Clintock, Foxe, Labrador, Hudson, and (?) Caribou) based on the position of ice divides, ice flow patterns, drift composition, late-glacial features, postglacial isostatic recovery and free-air gravity anomalies. Our Labrador and Hudson domes closely correspond to Tyrrell's Labradorean and Patrician ice sheets; our Caribou and M'Clintock domes together with the Franklin Ice Complex over the Queen Elizabeth Islands north of the Laurentide Ice Sheet, correspond to Tyrrell's original Keewatin Ice Sheet. The style of glaciation of the Foxe Basin region was not known to Tyrrell, but our reconstruction of the Foxe Dome is in close agreement with the original proposal of Ives and Andrews. Like Tyrrell, our reconstruction is based on field evidence obtained through extensive mapping; the single dome model continues to be unsupported by geological data.
FR :
Avant 1943, on croyait que l'inlandsis laurentidien était constitué de trois dômes principaux centrés sur le Keewatin, le Labrador et le District de Patricia (TYRRELL, 1898 a et b et 1913). FLINT (1943) a plaidé que ces centres avaient seulement une importance locale et temporaire et il a plutôt favorisé le concept d'un inlandsis à dôme unique. Malgré l'absence de preuves géologiques, et malgré la proposition subséquente de l'existence du Dôme de Foxe (IVES et ANDREWS, 1963), le concept du dôme unique n'a pas été sérieusement remis en question avant la fin des années 70. Il est d'ailleurs encore vigoureusement appuyé par certains (HUGHES et al., 1977; DENTON et HUGHES, 1981). Cet article complète et modifie des travaux récents qui affirment que l'inlandsis laurentidien était en réalité constitué de plus d'un dôme au cours du pléniglaciaire du Wisconsinien supérieur. Nous proposons un modèle, basé sur la position des lignes de partage des glaces, les patrons de l'écoulement glaciaire, la composition des sédiments glaciaires, les formes tardi-glaciaires, les patrons du relèvement isostatique postglaciaire et les anomalies gravimétriques à l'air libre, qui fait appel à cinq dômes (ceux de M'Clintock, de Foxe, du Labrador, d'Hudson et (?) de Caribou). Nos dômes du Labrador et d'Hudson correspondent étroitement aux calottes labradoriennes et patriciennes de Tyrrell. Les dômes de Caribou et de M'Clintock avec le Complexe glaciaire de Franklin sur les îles de la Reine-Élizabeth, au nord de la calotte laurentidienne, correspondent à la calotte originelle du Keewatin de Tyrrell. Le style de glaciation de la région du bassin de Foxe n'était pas connu de Tyrrell, mais notre reconstitution du Dôme de Foxe est en accord avec la proposition initiale de Ives et Andrews.
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Synthèse lithostratigraphique et paléoenvironnements du Quaternaire au Québec méridional. Hypothèse d’un centre d’englacement wisconsinien au Nouveau-Québec
Serge Occhietti
p. 15–49
RésuméFR :
En se basant sur les travaux publiés depuis 1960, l'auteur passe en revue les séries quaternaires du Québec méridional et les réexamine d'un point de vue paléoenvironnemental. Cette synthèse confirme: (1) les contradictions et lacunes du cadre chronologique attribué au Wisconsinien; (2) l'extension apparemment limitée des glaces du Stade de Nicolet; (3) l'existence de calottes régionales sur les Appalaches, antérieures à l'englaciation de l'Inlandsis laurentidien au Wisconsinien moyen; (4) l'absence apparente ou l'existence d'un ou de deux intervalles au cours du Stade de Trois-Rivières, selon la région; (5) le renversement du sens d'écoulement de la glace à la fin du Wisconsinien, en Gaspésie et en Beauce, sur le rebord nord des Appalaches. Dans la vallée moyenne du Saint-Laurent, l'analyse paléoenvironnementale met en évidence: (1) la répétition des épisodes lacustres qui impliquent l'obstruction du moyen estuaire du Saint-Laurent; (2) l'absence apparente de transgression marine pendant les intervalles du Wisconsinien; (3) un englacement apparemment continu depuis le Wisconsinien moyen, contrairement aux séries de l'Ontario et de la Nouvelle-Ecosse. Ces conclusions et hypothèses conduisent à un modèle d'englacement wisconsinien dans l'est du Canada, avec (1) un centre d'englacement relativement méridional et précoce sur le plateau de Manicouagan ; (2) le déplacement des zones d'accumulation et de dispersion au cours du Wisconsinien; (3) le maintien de glaces continentales au moins depuis la phase isotopique 5/4.
EN :
Hypothesis of a Wisconsinan glacerization centred in Nouveau-Québec Paleoenvironments associated with the Quaternary stratigraphy of southern Québec are described, based on a review of published work. This synthesis indicates : (1) A number of contradictions together with a general lack of information with respect to the Wisconsinan chronology; (2) The apparently limited extent of Nicolet Stadial ice; (3) The existence in mid-Wisconsinan time of local caps within the Appalachian region, prior to the advance of the Laurentide Ice Sheet; (4) Regional contrasts in the sequence of events during the Trois-Rivières Stadial; (5) A late Wisconsinan reversal of ice flow direction in the Gaspé Peninsula and Beauce areas, on the northern side of the Appalachian Mountains. In the central St. Lawrence valley, paleo-environmental analysis indicates: 1) A repetition of lacustrice episodes implying periodic obstructions of the iddle estuary of the St. Lawrence River; 2) An apparent absence of marine transgressions during the Wisconsinan; 3) An apparently continuous ice cover from mid to late-Wisconsinan, in contrast with the Ontario and Nova Scotia series. These conclusions and assumptions make it possible to propose a model of glacial inception during the Wisconsinan in eastern Canada with: 1) An early and relatively southern centre of glacienzation on the Manicouagan Plateau ; 2) The displacement of accumulation and dispersion zones during the Wisconsinan; 3) The continuity of continental ice since at least isotopic phase 5/4.
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La moraine frontale de Sakami, Québec subarctique
Léon Hardy
p. 51–61
RésuméFR :
Avec ses quelque 630 km de longueur, la moraine frontale de Sakami constitue la forme glaciaire la plus importante du Québec subarctique. Elle s'étire entre le sud du lac Mistassini et l'embouchure de la grande rivière de la Baleine en décrivant un arc de cercle dont le point central est situé au centre du Québec. Elle se compose de matériaux fluvio-glaciaires et proglaciaires qui forment le plus souvent de vastes plaines deltaïques ou de longues crêtes dissymétriques dont les dimensions peuvent atteindre 8 km x 6 km x 40 m. La moraine de Sakami constitue une unité morpho-stratigraphique de première importance dans l'histoire de la déglaciation du bassin hydrographique de la baie James. Elle localise la position occupée par le glacier du Nouveau-Québec, qui se retirait vers l'est, lors du drainage du lac glaciaire Ojibway et de l'invasion de la mer de Tyrrell. Par cette position, elle sépare deux styles de déglaciation, l'un au contact d'une profonde masse d'eau lacustre où le recul rapide du front se réalisait principalement par le vêlage d'icebergs à partir d'une marge glaciaire localement flottante, l'autre dans un milieu subaérien ou au contact d'une nappe d'eau marine moins profonde, où l'ablation progressait plus lentement par la fonte d'une marge glaciaire appuyée sur son lit. La moraine de Sakami était en voie d'édification il y a 7900 ans.
EN :
The Sakami Moraine, 630 km long, forms the largest accumulation of unconsolidated material in subarctic Québec. It stretches between the southern tip of Lake Mistassini and the mouth of the Great Whale River, forming a semicircular arc centered in the middle of Québec. It is composed of glacio-fluvial and proglacial materials usually forming vast deltaic plains or large asymmetric ridges 8 km x 6 km x 40 m thick. The Sakami Moraine is a morpho-stratigraphic unit of prime importance in the déglaciation history of the James Bay hydrographie basin. It shows the position occupied by the eastward retreating New-Québec glacier when glacial Lake Ojibway drained and the Tyrrell Sea invaded the lowlands. It also demarcates two styles of ice retreat, one in contact with a deep lacustrine water body where a rapid ice front retreat was occurring mostly by icebergs calving from a locally floating ice margin, the other one in a subaerial environment or in contact with a shallower marine body where the melting of an ice margin resting on its bed was resulting in slower ablation. The Sakami Moraine was in its building phase 7900 14C years ago
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Âge de la déglaciation finale et histoire postglaciaire de la végétation dans la partie centrale du Nouveau-Québec
Pierre J. H. Richard, Alayn Larouche et Michel A. Bouchard
p. 63–90
RésuméFR :
L'analyse poliinique, l'analyse macrofossile, ainsi que la datation au radiocarbone de quatre carottes de sédiments lacustres postglaciaires, ont permis d'établir l'âge minimal de la déglaciation et l'histoire postglaciaire de la végétation dans la partie centrale du Nouveau-Québec, où ont persisté quelques-uns des derniers lambeaux de la calotte glaciaire wisconsinienne au Québec. La déglaciation s'est échelonnée entre 6200 ans BP, qui représente l'amorce de la stagnation finale au sud-ouest de la ligne de partage glaciaire terminale, et 5600 ans BP, qui représente l'âge minimal de la fusion finale de la glace, en terre haute, au nord-est de la ligne de partage. Le délai entre la disparition de la glace et l'accumulation des premiers sédiments organiques datables dans les petits lacs a été très court. La colonisation végétale fut immédiate, relativement massive, tant par les arbres et les arbustes que par les plantes herbacées. L'aulne crispé (Alnus crispa) et le mélèze (Larix laricina) dominèrent au début, mais toutes les autres espèces d'arbres étaient déjà présentes. Une taïga à épi-nette noire (Picea mariana) beaucoup plus dense qu'aujourd'hui a occupé le paysage entre 5500 et 4400 ans BP environ. Le principal trait de l'histoire postglaciaire de la végétation est l'ouverture généralisée de la couverture arbo-réenne et arbustive, qui s'amorce vers 4700 à 4300 ans BP reflétant sans doute l'avènement d'un climat plus froid. La seule indication d'une éventuelle fluctuation climatique est représentée par deux périodes de plus grande abondance du bouleau blanc, entre 5750 et 4750 ans et entre 3600 et 2500 ans enregistrées en un site de la région.
EN :
Pollen and macrofossil analyses, as well as radiocarbon dating, of four cores of postglacial lake sediments collected from central Nouveau-Québec, provide an estimate of the minimum age for the disappearance of some of the last remnants of the Wisconsinan ice in Québec, and allow a reconstruction of the postglacial history of the vegetation. The final stages of déglaciation span from about 6200 to about 5600 years BP. The first date marks the time of inception of the final stagnation of the ice southwest of the terminal ice-divide and the second gives the minimum age of the final melting of the ice on the uplands north of the divide. The time which elapsed between the uncovering of the cored lake basins by the ice and the accumulation of datable organic matter in these was short due to the rapid colonisation of the newly uncovered land by trees, shrubs and herbs. Green alder (Alnus crispa) and larch (Larix laricina) dominated the landscape at first, but all the other species of trees and shrubs were already present. From ca. 5500 to 4400 years BP, the region supported a dense black spruce (Picea mariana) taiga. The main feature of the subsequent postglacial history of the vegetation is the opening of the arboreal cover around 4700 to 4400 years BP reflecting the cooling of the regional climate. The only indication of possible postglacial climatic fluctuations other than the general cooling trend are represented by two pollen influx pulses of white birch (Betula papyrifera) between 5760 and 4750 years BP and between 3600 and 2500 years BP, recorded at one of the sites.
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Isopoll Maps and an Analysis of the Distribution of the Modern Pollen Rain, Eastern and Central Northern Canada
D. L. Elliot-Fisk, J. T. Andrews, S. K. Short et W. N. Mode
p. 91–108
RésuméEN :
At 39 sites in eastern and central northern Canada, multiple samples of surface moss and lichens have been analyzed for their pollen content. Although pollen from 20 to 30 taxa were identified in the samples from each site, 8 pollen types (Alnus, Betula, Picea. Pinus, Salix, Gramineae, Cyperaceae and Ericaceae) usually comprise 90 to 100% of the pollen rain. We present isopoll maps of these taxa based on mean percentages of multiple samples from the 39 sites. The data are further analyzed by a number of statistical methods to determine whether there are specific pollen assemblages within this region and to what extent present day climatic parameters and floristic/vegetation zones correlate with pollen counts. Cluster analysis on raw data and on principal component scores yields six distinct pollen assemblages which are further examined by discriminant analysis. Pollen concentration maps for eastern Canada are also presented here and used as an aid in interpreting the percentage data.
FR :
L'analyse pollinique d'un grand nombre d'échantillons de mousses et de lichens prélevés à la surface de 39 sites du centre et de l'est du Nord canadien a été faite. Même si on a pu identifier de 20 à 30 taxons dans les échantillons provenant de chacun des sites, 8 types polliniques (Alnus, Betula, Picea, Pinus, Salix, Gramineae, Cyperaceae, Ericaceae) se partagent habituellement entre 90 et 100% de la pluie pollinique. On présente ici les cartes isopolles de ces taxons, basées sur les pourcentages moyens des nombreux échantillons prélevés sur les 39 sites. L'analyse statistique des données qui a été faite avait pour but de dégager des assemblages polliniques distincts et de déterminer si les paramètres climatiques actuels ainsi que les régions floristiques pouvaient être mis en corrélation avec les sommes polliniques. Une analyse de grappes et de scores des composantes principales et des données brutes a permis de dégager 6 assemblages polliniques distincts qui ont fait l'objet d'une analyse discriminante. Les cartes de concentration pollinique de l'est du Canada, qui ont été dressées, ont servi à l'interprétation des données en pourcentage.
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Écologie des populations d’aulne vert (Alnus crispa (Ait.) Pursh) à la limite des forêts, Québec nordique
Hélène Gilbert et Serge Payette
p. 109–124
RésuméFR :
Des populations d'aulne vert (Alnus crispa (Ait.) Pursh) de la région de la rivière aux Feuilles (58°15' N, 72° O) sont particulièrement bien développées sur les versants bien drainés exposés au sud et situés au-delà de la limite locale des forêts. Ces populations correspondent à une importante expansion de l'espèce surtout au cours du XXe siècle, entre 1920 et 1960. L'essentiel des populations d'aulne vert sont apparues après 1920, à la suite de la germination des graines sur les plaques de sol nu d'origine périglaciaire (ostioles, traînées de gélifluction, etc.). Au cours de la succession, la végétation lichénique et arbustive rase d'origine s'est graduellement transformée, en quelques décennies, en une végétation clairsemée de sous-bois sous le contrôle d'une épaisse litière produite par l'aulne. Le développement graduel des populations d'aulne a aussi causé des changements sensibles dans les sols de ces milieux: épaississement de l'horizon organique à la suite de fortes accumulations de feuilles d'aulne, augmentation du pourcentage de la matière organique, diminution du rapport C/N, augmentation de la CEC, des bases totales et du contenu en azote, et diminution du pH. Au cours de cette séquence évolutive, la régénération végétative devient virtuellement le seul mode de reproduction de l'aulne. Cette situation de l'aulne vert à la rivière aux Feuilles a été retrouvée ailleurs dans l'ensemble de l'Hémi-arctique et indique 1) que l'espèce répond aux changements climatiques qui caractérisent cet important biome de la péninsule du Québec-Labrador et 2) que le phénomène est général dans cette région et mérite ainsi d'être étudié plus en détail pour des fins d'interprétation paléoécologique et palynologique. Département de phytologie et Centre
EN :
Populations of green alder (Alnus crispa (Ait.) Pursh) growing on south-facing and well-drained terraces in the Rivière aux Feuilles area (Northern Québec: 58°15' N, 72° W), located above the local forest line, present a disjunct distribution, isolated from the well-established alder stands found along the river. These populations are the result of an important range expansion of the species in the XXth century, during a warmer period between 1920 and 1960. Most of alder stands appeared after 1920, under suitable seed germination conditions on periglacial barren soils (frost boils, gélifluction lobes, etc.). During succession, the initial low shrub-lichenic vegetation gradually changed, within a few decades, into a scarce under canopy vegetation controlled by the thick litter produced by alder. The gradual development of alder populations has also caused important changes in soil properties: thickening of the organic horizon related to strong alder litter accumulation, increase of organic matter, CEC, total bases and N, and lowering of C/N ratio and pH. Vegetative regeneration is virtually the only reproductive mode for alder, since germination conditions changed drastically during the successionnal process. Similar situations in such alder populations have been observed elsewhere in the Hemi-arctic, and indicate 1) that green alder responds directly to climatic changes in this major biota of the Québec-Labrador peninsula, and 2) that it represents a general phenomenon for which there is a need for more detailed studies, in particular for paleoecological and palynological purposes.
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Le mode de retrait glaciaire tardiwisconsinien sur la bordure appalachienne au sud du Québec
Gilbert Prichonnet, André Doiron et Marc Cloutier
p. 125–137
RésuméFR :
Le retrait glaciaire sur la bordure occidentale des Appalaches du Québec fut influencé par la topographie. Le relief est marqué par des crêtes et des dépressions orientées NNE-SSO, d'origine structurale (écailles, klippen) et quelques monadnocks de roches intrusives : il s'élève par paliers vers l'E, de 80 à 960 m (monts Sutton). On ne peut pas déceler de front de stabilisation important. De plus, les dépôts de contact glaciaire cartographies ne paraissent pas avoir de signification climatique précise. Les corps sédimentaires fluvioglaciaires associés au retrait glaciaire sont dispersés sur les pentes, au coeur des vallées majeures et dans des talwegs mineurs. Les dépôts sont organisés selon deux types nets: l'un arqué, concentrique, fait de segments morainiques NE-SO, subparallèles et irrégulièrement espacés (100 à 500 m); l'autre, SE-NO, donc radial et perpendiculaire au précédent. L'analyse des structures sédimentaires démontre le caractère unidirectionnel des courants à l'origine de chaque dépôt fluvio-glaciaire (vers le SE et le S). Chaque accumulation, ou série d'accumulations, constitue un phénomène qui doit être analysé et interprété « individuellement ». Plusieurs segments des dépôts antérieurement attribués au « Complexe morainique du front des Hautes Terres » ne font pas exception à ce modèle de retrait des glaces. Les fronts glaciaires s'adaptent aux reliefs, au cours d'un recul quelque peu erratique. Il paraît difficile de relier ces fronts glaciaires mineurs. Leur direction est oblique au « Complexe morainique du front des Hautes Terres » : celui-ci n'existe pas en tant que tel dans la région étudiée.
EN :
Ice retreat along the western edge of the Appalachian Mountains of Québec was controlled by the topography. The main physiographic elements are NNE-SSW ridges and depressions formed by tectonic forces (slices, klippen) and some monadnocks of intrusive rocks; the relief steps up eastward, from 80 to 960 m (at the Sutton Mountains). No significant stabilization of the ice margin can be inferred from the field data. Moreover, the mapped ice contact deposits do not relate to climatic events. The features associated with ice retreat are scattered glaciofluvial bodies that occupy slopes and bottoms of major valleys and minor thalwegs. Two different types of glacio-fluvial deposits have been observed. The first one, arcuate and concentric, is composed of NE-SW morainic crests, which are subparallel and irregularly spaced (100-500 m). The second one, trending SE-NW, is perpendicular to the former one. Sedimentary structures within the glaciofluvial ridges indicate unidirectional currents at their origin (mainly SE and S). Each accumulation or succession of deposits has to be analyzed individually. Several segments of the "Highland Front Moraine Complex'' also correspond to this mode of ice retreat. During this very irregular retreat, the ice front was strongly influenced by the topography. Any tentative correlations of such minor ice fronts would be risky: they trend obliquely to the position of the "Highland Front Moraine Complex'' which does not exist per se in the studied area.
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Ice Marks in Newfoundland: A History of Ideas
Ian A. Brookes
p. 139–163
RésuméEN :
This essay traces the evolution of ideas on the origin of features in Newfoundland now ascribed to glaciation, through the period 1822-1981. It identifies "Pre-cognitive," "Drift," and "Glacial" phases, with the last phase divided into seven sub-phases. In the Glacial Phase, debate centred on 1) the relative roles of Labrador ice and ice from the island of Newfoundland, 2) the areal and vertical extent of ice masses, and 3) the number and chronology of glacial episodes. Alexander Murray is credited with first recognizing glaciation in Newfoundland in 1866, and the background to his perspicacity is discussed. The evolution of ideas from the late-nineteenth century to the present is related to improving access, exploration by increasingly widely experienced scientists, the import of concepts from outside the region, the development of chronological tools, and improvements in glaciological theory.
FR :
Le présent article retrace l'évolution de la pensée quant à l'origine des formes, qu'on sait aujourd'hui glaciaires, à Terre-Neuve, pour la période allant de 1822 à 1981. On y reconnaît trois phases: la phase dite « précognitive », la phase au cours de laquelle on attribuait les formes à l'action des glaces flottantes et, enfin, la phase au cours de laquelle on reconnut l'action des glaciers. Dans la section traitant de cette dernière phase, dont on a dégagé sept étapes, la discussion porte: 1) sur l'influence relative des glaces du Labrador et de Terre-Neuve; 2) sur l'extension régionale et altitudinale des masses glaciaires; 3) sur le nombre de glaciations et leur chronologie. Alexander Murray fut, en 1866, le premier à reconnaître l'action des glaciers à Terre-Neuve. On expose ici son interprétation du phénomène. L'évolution de la pensée, de la fin du XIXe siècle jusqu'à nos jours, tient à une plus grande accessibilité du terrain, à une intensification des explorations par des scientifiques de mieux en mieux préparés, à l'influence d'idées venues de l'extérieur, à la mise au point d'outils permettant d'établir des chronologies et à l'amélioration des théories de glaciologie.
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Raised Shoreline Phenomena and Postglacial Emergence in South-Central Newfoundland
C. M. Tucker, D. A. Leckie et S. B. McCann
p. 165–174
RésuméEN :
Two types of raised marine shoreline features occur in the Burin-Hermitage area of southern Newfoundland marine benches cut in bedrock, and terraces and beaches developed in unconsolidated materials. Most of the benches are older than Late Wisconsinan, and a horizontal rock shoreline at 4.5 ± 1.5 m, which occurs throughout the region, was probably formed in the last interglacial period. Raised deltas and coastal outwash deposits graded to former sea level positions, which define the Late Wisconsinan marine limit across the northern part of the study area, are correlated with terraces and raised beaches further south on the Burin Peninsula. The elevations of these features are used to define the regional pattern of postglacial emergence. More than 30 m of emergence has occurred in the northwest, but the extreme southern part of the region is undergoing submergence.
FR :
Dans la région de Burin-Hermitage, au sud de Terre-Neuve, on retrouve deux types de lignes de rivage marines soulevées: des plates-formes marines entaillées dans la roche en place ainsi que des terrasses et des plages développées dans des matériaux meubles. La plupart des plates-formes datent d'avant le Wisconsinien inférieur. Une ligne de rivage rocheuse horizontale située à 4,5 ± 1,5 m, qu'on retrouve à travers la région, fut probablement formée au cours du dernier interglaciaire. Des deltas soulevés et des épandages fluvioglaciaires côtiers, associés à des plans d'eau marins qui marquent la limite marine du Wisconsinien inférieur dans la partie nord de la zone d'étude, sont mis en relation avec des terrasses et des plages soulevées existant plus au sud dans la péninsule de Burin. L'altitude de ces formes sert à établir le mode régional d'émersion post-glaciaire. Il s'est produit une emersion de plus de 30 m dans le nord-ouest, alors que l'extrême-sud de la région est en phase de submersion.
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Postglacial Vegetational History of the Eastern Avalon Peninsula, Newfoundland, and Holocene Climatic Change Along the Eastern Canadian Seaboard
Joyce Brown Macpherson
p. 175–196
RésuméEN :
Two radiocarbon-dated pollen profiles from the eastern Avalon Peninsula suggest late déglaciation (probably no earlier than 9700 BP at the coast), followed by a brief period of tundra vegetation. After 9300 BP a rich shrub tundra at lower elevations was invaded by spruce, balsam fir and tree birch until at ca 8400 BP the vegetation was an open woodland. The forest remained open for the next 3000 years; evidence of fire and the continuous presence of Populus suggest drier and warmer conditions than at present. The period of maximum warmth, ca 5400-3200 BP, saw the closing of the forest cover, a rise in the level of the tree limit in the interior upland and an increase in precipitation. After 3200 BP decreasing temperatures resulted in a lowering of the tree limit. The climatic changes inferred for the Avalon Peninsula are compared with those inferred from palaeo-environmental studies along the eastern North American seaboard from Baffin Island to New England. A sequence of changing controls on the regional atmospheric circulation during the Holocene is suggested.
FR :
Deux profils polliniques dressés à partir de données recueillis dans la péninsule d'Avalon orientale, et datés au 14C, nous portent à supposer qu'il y eut là une déglaciation tardive (probablement après 9700 BP sur le littoral) suivie d'une courte période marquée par la croissance d'une végétation de toundra. Après 9300 BP, la riche toundra arbustive fut colonisée, dans les endroits peu élevés, par l'épinette, le sapin baumier et le bouleau arborescent jusqu'à former, vers 8400 BP, une forêt clairsemée. La forêt conserva ce caractère au cours des 3000 ans qui suivirent. Des traces d'incendies et la constance de la présence de Populus font penser que le climat était alors plus sec et plus chaud qu'aujourd'hui. Au maximun climatique, environ entre 5400 et 3200 BP, correspondit une densification du couvert forestier, une remontée de la limite de la forêt jusque sur les hautes terres et une augmentation des précipitations. Après 3200 BP, le refroidissement du climat entraîna une régression de la limite de la forêt. L'interprétation des changements climatiques qui ont affecté la péninsule d'Avalon est comparée aux interprétations fondées sur les études paléoenvironnementales faites le long de la côte est de l'Amérique du Nord, depuis l'île de Baffin jusqu'à la Nouvelle-Angleterre. On peut supposer qu'une série de régulateurs variables influencèrent la circulation atmosphérique de la région à l'Holocène.
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Pollen and Macrofossil Study of an Interglacial Deposit in Nova Scotia
R. J. Mott, T. W. Anderson et J. V. Matthews
p. 197–208
RésuméEN :
Overburden removal for quarrying operations at the Milford Gypsum Quarry, East Milford, Nova Scotia, exposed 2 m of compacted and distorted peat and organic clays with abundant plant remains, associated with inorganic and laminated clays and sands. The non-glacial sediments were underlain by a grey till-like deposit and overlain by more than 20 m of red till. Wood (Larix sp.) from the nonglacial sediments produced a radiocarbon date of > 50,000 years BP (GSC-1642). Pollen analysis of the organic sediments shows a basal assemblage characterized by a variety of hardwood pollen genera including Fagus, Ulmus, Acer, Quercus and Tilia. Higher in the sequence Betula pollen increases and becomes the dominant pollen type. Towards the upper part of the organic unit, Picea and Abies balsamea replace the hardwood genera. Alnus is the most abundant pollen type at the top of the sequence. Wood, seeds, moss and Coleoptera remains add to the environmental reconstruction. The evidence as a whole leads to the conclusion that the latter part of an interglacial interval, probably the Sangamon, is represented. Hardwood forests dominated by a variety of thermophilous hardwood genera attest to a climate at least as warm as the present in the area. As the climate deteriorated, Betula became dominant. Continued cooling induced a transition to coniferous forests in which Picea and Abies balsamea predominated.
FR :
L'enlèvement des formations superficielles, lors d'excavations dans la carrière de gypse d'East Milford en Nouvelle-Ecosse, a mis à jour 2 m de tourbe et d'argile organique compactées et déformées, ainsi que d'abondants restes végétaux, associés à des argiles et sables inorganiques et laminés. Les sédiments non glaciaires reposaient sur un dépôt gris ayant l'apparence de till et étaient recouverts par une couche de plus de 20 m de till rouge. Du bois met de la séquence. Des restes de bois, de graines et de mousses de > 50 000 ans BP (GSC-1642). L'analyse pollinique des sédiments organiques montre à la base un assemblage caractérisé par du pollen provenant de divers genres de feuillus, dont Fagus, Ulmus, Acer, Quercus et Tilia. Le pollen de Betula augmente vers le haut dans la séquence et devient le type dominant. Dans la partie supérieure de la séquence organique, Picea et Abies balsamea remplacent les bois durs. Alnus est le type de pollen le plus abondant au sommet de la séquence. Des restes de bois, de graines, de mousses et de Coléoptères aident à reconstituer l'environnement. Dans l'ensemble, les preuves permettent de conclure que la séquence date de la dernière partie d'un interglaciaire, probablement le Sangamonien. Les forêts de feuillus, dominées par une variété de genres thermophiles, témoignent d'un climat au moins aussi chaud que le climat actuel dans la région. À mesure que le climat s'est détérioré, les Betula ont proliféré. Le refroidissement continu a provoqué une transition vers les forêts de conifères dans lesquelles ont prédominé Picea et Abies balsamea.
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The Quaternary History of Banks Island, N.W.T., Canada
Jean-Serge Vincent
p. 209–232
RésuméEN :
Banks Island is a polar desert where continental ice sheets, spreading from a dispersal centre to the southeast, reached their maximum extent on at least three occasions. The oldest Banks Glaciation affected all but the northwest. The Pre-Banks Sea preceded glacierization while the Post-Banks Sea formed during déglaciation. Following Morgan Bluffs Interglaciation, characterized by a climate similar to that of today, the south, the east, and the Thomsen River basin were covered during Thomsen Glaciation. The Pre-Thomsen Sea preceded the glacierization, while the Big Sea inundated much of the Island during déglaciation. Following the last or Cape Collinson Interglaciation, characterized by a climate warmer than that of the hypsithermal, Laurentide glacial lobes impinged on the coastal areas, during the M'Clure Stade of Amundsen Glaciation. Prince of Wales and Thesiger lobes, emanating from Amundsen Gulf, respectively advanced in Prince of Wales Strait and Thesiger Bay impinging on the east and southwest coasts. At the same time, Prince Alfred Lobe, originating in Viscount Melville Sound, advanced in M'Clure Strait and impinged on the north coast. The Pre-Amundsen Sea preceded the glacierization of the south coast, while the East Coast Sea submerged the east coast up to 120 m, the Meek Point Sea the west up to 20 m and the Investigator Sea the north up to 30 m, during déglaciation. The late Sand Hills Readvance of Thesiger Lobe built a morainic system on the southwest coast. Later, the northeast was covered, during the Russell Stade of Amundsen Glaciation, by Viscount Melville Lobe, emanating from Viscount Melville Sound, and the east coast was drowned up to 25 m by the Schuyter Point Sea. Limits of extent of Laurentide ice in the southwestern Archipelago are proposed for the two stades of the last or Wisconsinan Glaciation.
FR :
L'île de Banks est un désert polaire où les islandsis continentaux venant du sud-est ont atteint au moins à trois reprises leur extension maximale. La plus vieille Glaciation de Banks a submergé toute l'île sauf le nord-ouest. La mer pré-Banks a précédé I'englaciation, tandis que la mer post-Banks existait au moment de la déglaciation. Après I'lnterglaciaire de Morgan Bluffs, caractérisé par un climat semblable à celui d'aujourd'hui, le sud, l'est et le bassin de la rivière Thomsen ont été submergés au cours de la Glaciation de Thomsen. La mer pré-Thomsen a précédé I'englaciation, tandis que la mer Big a submergé de vastes régions lors de la déglaciation. À la suite du dernier Interglaciaire de Cape Collinson, des lobes de glace laurentidiens ont empiété sur les régions côtières de l'île, au cours du Stade de M'Clure de la Glaciation d'Amundsen. Les lobes de Prince of Wales et de Thesiger, émanant du golfe d'Amundsen, ont respectivement progressé dans le détroit du Prince-de-Galles et la baie Thesiger, empiétant sur les côtes orientales et sud-ouest. Au même moment, le lobe de Prince Alfred, a progressé vers l'ouest dans le détroit de M'Clure en empiétant sur la côte nord. La mer pré-Amundsen a précédé I'englaciation de la côte sud, tandis que la mer d'East Coast a submergé l'est jusqu'à 120 m, la mer de Meek Point, l'ouest jusqu'à 20 m et la mer Investigator, Ie nord jusqu'à 30 m, lors de la déglaciation. Un complexe morainique a été édifié sur la côte sud-ouest par l'avancée tardive de Sand Hills du Lobe de Thesiger. Plus tard, le nord-est a été recouvert par le Lobe de Viscount Melville, lors du Stade de Russell de la Glaciation d'Amundsen, et la côte est a été submergée jusqu'à 25 m par la mer de Schuyter Point. On propose également les limites d'avancée du glacier laurentidien, dans le sud-ouest de l'archipel Arctique, au cours des deux stades de la glaciation du Wisconsinien.
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Les formes d’effondrement et le mode de déglaciation de la région du lac Qingaluk, Territoires-du-Nord-Ouest, Canada
Denis A. St-Onge et Marie-Anne Geurts
p. 233–240
RésuméFR :
Les formes et les sédiments glaciaires de la vallée de la rivière Qingaluk illustrent la complexité du recul du front du glacier du Keewatin, au Wisconsinien supérieur, à l'ouest de la vallée de la rivière Coppermine dans les Territoires-du-Nord-Ouest. Dans cette région à relief modéré (300 m), des retraits mineurs du front glaciaire (2-5 km) ont provoqué des changements importants dans le sens d'écoulement des eaux de fonte et ont modifié les environnements sédimentaires dans la vallée. La sédimentation rapide en bordure du front glaciaire fut responsable de l'ensevelissement de blocs de glace. De nombreuses formes d'affaissement ont résulté de la fonte de ceux-ci après que l'activité des eaux fluvio-glaciaires eut cessé. Ces formes, de même que les crêtes morainiques, peuvent être utilisées pour déterminer des positions successives du front glaciaire. Quatre de ces positions, associées à un haut niveau du lac glaciaire Coppermine (phase Kamut), ont été définies dans la région du lac Qingaluk. Ces positions frontales permettent d'expliquer des inversions du sens de l'écoulement des rivières et du relief dans les dépôts fluvio-glaciaires, ainsi que des étagements de terrasses dans l'exutoire de la phase Kamut du lac glaciaire Coppermine.
EN :
Glacial and glaciofluvial sediments and associated landforms in the Qingaluk River valley illustrate the complexity of glacial retreat in the Coppermine River Valley region, N.W.T. In this area of moderate relief (300 m), minor retreat (2-5 km) of the ice front led to dramatic changes in melt-water flow patterns and in sedimentary environments within the valley. Near the ice-front, dead-ice blocks were buried by rapid deposition of coarse sediments from meltwater streams. Subsequent melting of these buried ice masses, after meltwater activity had ceased, created typical collapse landforms. These, along with moraine ridges, can be used to define the former ice margins. Four such positions have been recognized in the Qingaluk Lake region. The last of these held up a high-level Glacial Lake Coppermine (Kamut Phase). The sequence of déglaciation explains the reversals in river flow direction, the inverted relief in outwash, and the terracing along the outlet of the Kamut Phase of Glacial Lake Coppermine.
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L’environnement tardiglaciaire du Yukon septentrional, Canada
J. C. Ritchie, J. Cinq-Mars et L. C. Cwynar
p. 241–250
RésuméFR :
Le site des grottes du Poisson-Bleu, localisé sur une assise à calcaires dévoniens au sein de la forêt boréale du Yukon septentrional, a fourni, en plus d'un abondant matériel paléontologique et de quelques données archéologiques, des sédiments pollinifères. Le diagramme pollinique d'un dépôt consistant en un loess tardiglaciaire recouvert d'un humus à cailloutis d'âge holocène présente un assemblage inférieur dominé par des herbes de toundra et un assemblage supérieur dominé par l'épinette et l'aulne. Grâce à ces données ainsi qu'à celles tirées de sites avoisinants, il est possible d'en arriver à une reconstitution de la végétation dont les phases importantes sont les suivantes: une période tardiglaciaire, de 16 000 à 12 000 BP, caractérisée par une toundra herbacée, éparse sur les hauts plateaux et par des marécages à laiches et à graminées dans les basses terres; ultérieurement, au cours de l'Holocène, le phénomène d'entourbement du sol et le développement de bruyères et de pessières, conséquences d'un climat plus chaud.
EN :
The Bluefish Caves site, located on a scarp of Devonian limestone in the northern boreal forest of the Yukon, has yielded pollen-bearing sediments in addition to abundant paleontological and some archaeological data. A pollen diagram based on samples of late-glacial lcess overlain by Holocene humus shows two main pollen assemblages, the lower dominated by herbs and dwarf shrubs and the upper by spruce and alder. Based on these results, but also drawing on recent findings from other sites in N. Yukon, we offer the following reconstruction of the vegetation history of the region. The vegetation of the late-glacial period, from 16 000 to 12 000 BP, was a sparse herb tundra on upland surfaces and a complex of sedge-grass marshes with willow on lowlands. There was a notable change in cover at the beginning of the Holocene when spruce forest spread to all upland surfaces except the highest ridges, and palu-dification in the lowlands resulted in the spread of bog and mire communities.