Volume 42, numéro 2, 2022
Sommaire (5 articles)
Articles
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Identifying Linked and Convergent Argument Structures: A Problem Unsolved
Shiyang Yu et Frank Zenker
p. 363–387
RésuméEN :
To analyze the argument structure, the linked vs convergent distinction is crucial. In applying this distinction, argumentation scholars test for variations of argument strength under premise revision. A relevance-based test assesses whether an argument’s premises are individually relevant to its conclusion, while a support-based test assesses whether premises support the conclusion independently. Both criteria presuppose that evaluating an argument’s strength is methodologically prior to identifying its structure. Yet, if ‘argument structure’ is a concept of analysis, then a structural analysis would precede evaluating an argument’s strength. We problematize that state-of-the-art methods to identify structures fail, because they rely on evaluative judgments, and so “put the cart before the horse.”
FR :
Dans cet article, j'adopte un cadre pluraliste sur l'argumentation, où les normes qui dirigent la construction et l’évaluation de l’argumentation dépendent du but de notre engagement dans cette pratique. Un domaine d'argumentation spécifiquement épistémique est distingué, et je soutiens, sur la base de découvertes récentes en épistémologie modale, que ce domaine est dirigé par la norme modale de sécurité, selon laquelle une croyance est sûre juste au cas où elle serait produite par une méthode qui ne produirait pas facilement une fausse croyance. Bien que ce critère soit bien connu et non controversé en épistémologie, il n'a jusqu'à présent pas été appliqué aux théories épistémiques de l'argumentation. Je montre la fécondité d'introduire cette norme modale dans notre théorie de l'argumentation en soutenant que cela permet une perspective nouvelle et supérieure sur la pertinence de l'interlocuteur persistant dans la théorie de l'argumentation, et plus généralement sur la relation entre les normes dialectiques et épistémiques.
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A Modal Criterion for Epistemic Argumentation
Job de Grefte
p. 389–415
RésuméEN :
In this paper, I spell out and argue for a new epistemic theory of argumentation. Contrary to extant views, this theory is compatible with a pluralistic framework on argumentation, where the norms governing argumentation depend on the aim with which we engage in the practice. A domain of specifically epistemic argumentation is singled out, and I argue based on recent findings in modal epistemology that this domain is governed by the modal norm of safety; where a belief is safe just in case it is produced by a method that would not easily produce a false belief. While this criterion is well-known and uncontroversial in epistemology, it has hitherto not been applied to epistemic theories of argumentation. I show that the norm allows for a novel and superior perspective of the relevance of the persistent interlocutor in argumentation theory, and on the relation between dialectical and epistemic norms more generally.
FR :
Dans cet article, j'adopte un cadre pluraliste sur l'argumentation, où les normes qui dirigent la construction et l’évaluation de l’argumentation dépendent du but de notre engagement dans cette pratique. Un domaine d'argumentation spécifiquement épistémique est distingué, et je soutiens, sur la base de découvertes récentes en épistémologie modale, que ce domaine est dirigé par la norme modale de sécurité, selon laquelle une croyance est sûre juste au cas où elle serait produite par une méthode qui ne produirait pas facilement une fausse croyance. Bien que ce critère soit bien connu et non controversé en épistémologie, il n'a jusqu'à présent pas été appliqué aux théories épistémiques de l'argumentation. Je montre la fécondité d'introduire cette norme modale dans notre théorie de l'argumentation en soutenant que cela permet une perspective nouvelle et supérieure sur la pertinence de l'interlocuteur persistant dans la théorie de l'argumentation, et plus généralement sur la relation entre les norms dialectiques et épistémiques.
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Argumentative Hyperbole as Fallacy
A. J. Kreider
p. 417–437
RésuméEN :
In typical critical thinking texts, hyperbole is presented as being largely “argumentationally innocent” - it’s primary role being to express emotion of to bring desired emphases to a particular point. This discounts its prevalent use in argumentation, as it is also used as a device to persuade, and in particular, to persuade an interlocutor that they should take or support a course of action. When it is so used, the exaggerated claims would, if true, provide greater support for the conclusion. But since the claims are not fully accurate, this “greater support” is only illusory. Its use is thus deceptive and counts as fallacious reasoning.
FR :
Dans les manuels de pensée critique typiques, l'hyperbole est présentée comme étant en grande partie "innocente sur le plan argumentatif" - son rôle principal étant d'exprimer une émotion ou d'apporter un accent souhaité à un point particulier. Cela écarte son utilisation courante dans l'argumentation, car l'hyperbole est également utilisée comme un moyen de persuader, et en particulier, de persuader un interlocuteur qu'il devrait adopter ou soutenir une ligne de conduite. Lorsqu'elle est ainsi utilisée, les affirmations exagérées, si elles sont vraies, fourniraient un plus grand soutien à la conclusion. Mais comme les affirmations ne sont pas tout à fait exactes, ce "plus grand soutien" n'est qu'illusoire. Son utilisation est donc trompeuse et considérée comme un raisonnement fallacieux.
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Deeper into Argumentative Bullshit
Nikil Mukerji et Adriano Mannino
p. 439–470
RésuméEN :
In a recent paper, José Ángel Gascón extends the Frankfurtian notion of bullshit to the sphere of argumentation. On Frankfurt’s view, the hallmark of bullshit is a lack of concern for the truth of an utterance on the part of the bullshitter. Similarly, Gascón argues, the hallmark of argumentative bullshit should be viewed as a lack of concern for whether the reasons that are adduced for a claim genuinely support that claim. Gascón deserves credit for drawing attention to the idea of argumentative bullshit. Nevertheless, we argue, his treatment leaves room for further refinement as he fails to clarify important points and misidentifies several features of argumentative bullshit. In particular, Gascón’s account fails to accommodate non-Frankfurtian forms of argumentative bullshit. This paper aims to amend and extend his proposal and proposes a general account that can encompass both Frankfurtian and non-Frankfurtian forms of argumentative bullshit.
FR :
Dans un article récent, José Ángel Gascón développe la notion frankfurtienne de la connerie à la sphère de l'argumentation. Du point de vue de Frankfurt, la marque de la connerie est un manque de souci de la vérité d'un énoncé de la part de la personne qui exprime des conneries. De même, soutient Gascón, la marque des conneries argumentatives doit être considérée comme un manque de préoccupation quant à savoir si les raisons avancées pour une conclusion étayent véritablement cette conclusion. Gascón mérite la reconnaissance d'avoir attiré l'attention sur l'idée de connerie argumentative. Néanmoins, selon nous, ses réflexions laissent une marge d’amélioration supplémentaire, car il ne parvient pas à clarifier des points importants et identifie mal plusieurs caractéristiques des conneries argumentatives. En particulier, le récit de Gascón ne tient pas compte des formes non francfortoises de conneries argumentatives. Cet article vise à modifier et à étendre sa notion et propose un compte rendu général qui peut englober à la fois les formes frankfurtoises et non frankfurtoises de conneries argumentatives.