Éditorial

Chercheurs, engagez-vous dans l’écosystème scientifique ![Notice]

  • Josée St-Pierre,
  • Maripier Tremblay et
  • Sophie Reboud

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  • Josée St-Pierre
    Rédactrice en chef

  • Maripier Tremblay
    Rédactrice adjointe

  • Sophie Reboud
    Rédactrice adjointe

Chers collègues, chers lecteurs, Avec le dernier numéro de la RIPME (31, 3/4) prenait fin la Chronique sur le métier de chercheur animée par Pierre Cossette. Cette chronique a permis de mettre en lumière différentes facettes du métier de chercheur. Y ont été abordés la production scientifique et le choix de la démarche méthodologique, la décision de travailler en collaboration, la mise en valeur des apports théoriques et managériaux de la recherche. La chronique a également traité plusieurs aspects de la diffusion scientifique : les exigences, la langue de publication, le cycle des conférences. Ont aussi été publiés plusieurs textes présentant des réflexions nouvelles et tout à fait d’actualité sur l’évolution du métier de chercheur et les enjeux que cela pose pour les prochaines générations, incluant la question de l’équilibre entre la recherche et l’enseignement. Les textes publiés depuis cinq ans ne laissent pas indifférents et nous montrent parfois la face cachée du métier ou encore le présentent sous des perspectives critiques. Ces chroniques, nous vous invitons à les lire et les relire, pour en saisir pleinement les subtilités, et « absorber » le contenu dérangeant, nous remettant parfois en question. Nous tenons à remercier sincèrement notre collègue Pierre Cossette pour la pertinence de cette chronique, le choix des thèmes, la qualité des travaux qu’il a pu obtenir des nombreux collaborateurs et la volonté de bousculer certains acquis par des propos lucides. Cette chronique a abondamment discuté du métier de chercheur et ses défis, il nous reste maintenant à explorer le « milieu de la recherche », l’écosystème scientifique. En effet, une bonne connaissance du fonctionnement de cet écosystème permet de mieux saisir certains enjeux nouveaux qui s’imposent aux chercheurs. Outre les universités, les laboratoires et les unités de recherche qui sont les structures les plus visibles de l’écosystème de la recherche scientifique, on y trouve également les organismes de soutien de la recherche, les associations de chercheurs, les organes de diffusion (revues et congrès), et les parties prenantes aux résultats, dont les pouvoirs publics et certaines organisations socioéconomiques. Dans l’exercice de leur métier, les chercheurs sont soumis à des règles, des conventions, des normes qui, comme le métier lui-même, ont évolué au cours des dernières années pour s’adapter à un environnement plus exigeant. Comment sont définies ces normes ? D’où viennent-elles ? Quelle est leur utilité ? Qu’est-ce qui les motive ? Il est plus facile de comprendre ces normes en considérant le chercheur comme un acteur dans un écosystème qui produit et diffuse de la connaissance scientifique, plutôt qu’un acteur individuel. Tout au long de sa carrière, le chercheur est amené à côtoyer différents membres de cet écosystème, qu’il connaît plus ou moins, engagés dans des activités diverses. Certains chercheurs sont moins intéressés que d’autres à partager leur temps entre la recherche et ces activités classées comme du « service à la collectivité », dont ils ne voient pas toujours l’intérêt. Il est vrai que ces tâches n’ont pas d’impact direct sur la production scientifique ; mais pour autant, elles doivent être assumées, pour permettre à l’écosystème de fonctionner, de répondre aux besoins des chercheurs, de comprendre, voire de participer à l’élaboration des nouvelles exigences qui s’imposent à notre métier, pour s’assurer que cet environnement est toujours propice à l’exercice de leur rôle de producteurs de connaissances. Il nous paraît ainsi utile, dans le prolongement de la Chronique sur le métier de chercheur, et pour « boucler la boucle », de discuter des composantes de cet environnement en mettant de l’avant l’implication essentielle des chercheurs. Pour garantir l’efficacité de cet écosystème de la recherche, il est impératif …

Parties annexes