Résumés
Abstract
This essay evaluates the changing research agendas of Subaltern Studies, an influential series of books on South Asian history that began in 1982. The essay criticizes the original research agenda as articulated by the series editor, Ranajit Guha, and the subsequent agenda proposed by several members of the Subaltern Studies collective. Guha initially proposed that studies of colonial India understand power in terms of unmediated relationships between “the elite” and “the subaltern” and endeavour to answer a counterfactual question on why the “Indian elite” did not come to represent the nation. The subsequent agenda first formulated in the late 1980s, while jettisoning Guha’s strict binaries and crude populism, has not led to any new insights into South Asian history. The turn towards the issues of modernity and postcolonialism has resulted in much commentary on what is already known. Some members of the collective, in the name of uncovering a distinctly “Indian modernity” and moving beyond Western categories, have reified the concept of modernity and restaged tired old debates within Western social theory.
Résumé
Cet article analyse l’évolution des directives éditoriales de Subaltern Studies, une série influente de livres lancée en 1982 et portant sur l’histoire de l’Asie du Sud. Dans cet essai, l’auteur étudie l’orientation de recherche suivie dès le début par le rédacteur en chef, Ranajit Guha, et la compare aux programmes que proposèrent par la suite plusieurs membres du collectif Subaltern Studies. À l’origine, Guha avait souhaité que les études sur l’Inde coloniale soient fondées sur une conception dualiste du gouvernement opposant « l’élite » et « les subalternes »; Guha voulait aussi que les auteurs s’efforcent de répondre à une question hypothétique, à savoir pourquoi « l’élite indienne » n’avait pas réussi à représenter la nation. Vers la fin des années 1980, la série prend une orientation différente qui délaisse le populisme rudimentaire et rigoureusement binaire de Guha, mais qui n’ouvre toutefois aucune nouvelle perspective sur l’histoire de l’Asie du Sud : certes, les débats sur la modernité et le postcolonialisme suscitent maints commentaires, mais ils ne sortent pas des sentiers battus. À force de vouloir découvrir une « modernité typiquement indienne » et s’éloigner des critères occidentaux, quelques membres du collectif ont fini par réifier le concept de la modernité et n’ont fait que resituer les mêmes vieux débats à l’intérieur du cadre de la théorie sociale occidentale.
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