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Les enfants sont les acteurs du monde de demain. Une attention particulière doit être apportée à leur développement émotionnel, intellectuel et social au moment où la société subit une transformation numérique matérialisée par les projets de métavers qui visent à dupliquer le monde dans une pluralité de versions virtuelles. Derrière cette appellation, des projets bien réels à différents stades d’avancement et parfois spécifiquement destinés aux enfants. En tant que personnes vulnérables, ceux-ci devraient bénéficier d’un régime de protection accru dans ce nouvel environnement connecté, car les risques de prédation sont bien réels dans le monde virtuel et certains services numériques sont spécialement conçus pour provoquer des addictions, qu’importe l’âge de l’utilisateur. Plus généralement, les influences sont légion, et peuvent également toucher les parents dans l’émergence de nouveaux phénomènes tels que le surpartage et la surprotection parentale.
Face à ces nouveaux enjeux, il existe différents acteurs pouvant influer sur l’encadrement des habitudes numériques d’un enfant : les parents bien entendu, mais également les entreprises et l’État. De ce processus d’établissement de règles et de normes, les enfants ont la particularité d’y être étrangers alors qu’ils en sont pourtant la cible. Au-delà de leur contenu, c’est bien la répartition des acteurs dans l’établissement ainsi que l’application des règles et des normes qui posent aujourd’hui la grande question de cet article. L’immixtion de la technologie dans cette relation engendre des effets néfastes avec des entreprises prenant à la fois la place de l’autorité parentale dans l’établissement ou le contrôle de l’application de règles familiales et la place de l’État dans l’établissement de normes dans la mise en place de la conformité légale (ou responsabilité démontrable) de leurs procédés techniques. Cette subrogation de rôles s’explique par les possibilités offertes par la technologie et notamment les outils de conformité devenus de véritables lieux de pouvoir, ce qui nécessite une réflexion sur la place du droit dans la régulation de la technologie destinée aux enfants.