Un management public universel ?Universal Public Management¿Gestión pública universal?

Mot des rédacteurs invitésUn management public universel ?Word from the Guest EditorsUniversal Public ManagementPalabras de los redactores invitados¿Gestión pública universal?[Notice]

  • David Huron et
  • Federico Niccolini

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  • David Huron
    Université Côte d’Azur, IAE Nice, Graduate School of Management, GRM, France

  • Federico Niccolini
    Université de Pise, Département de Science Politique, Italie

Le questionnement d’un management public universel est naturel à l’aune des enjeux planétaires qui concernent les sphères publiques et qui interrogent sur la place de l’homme dans l’environnement (réchauffement climatique, utilisation des ressources naturelles, survie de l’espèce humaine face aux crises pandémiques à répétition, etc.). L’universalité peut être définie comme le caractère de ce qui concerne tous les hommes (Lalande, 2006). Elle possède plusieurs acceptions. D’abord elle peut désigner ce qui a un caractère d’universalité logique, par opposition à ce qui n’est que spécial (Brochard, 1926). Le caractère universel peut par ailleurs constituer un terme général de sorte qu’il puisse représenter un prédicat de différents sujets, comme l’a développé Aristote. Dès lors, poser la question du management public universel amène à s’interroger sur ce qui est partagé. Certaines tendances partagées ont fait l’objet de développements dans le management public. Le modèle de la bureaucratie constitue par exemple une solution apportée aux problèmes rencontrés dans les organisations tant publiques que privées (Weber, 2003). Sa perception a fait l’objet de certaines critiques notamment dans son application au secteur public (Crozier, 1963). Dès les années 1980, des questionnements sur la légitimité de l’organisation publique ont alimentés les débats. Certains auteurs soulignent que le New Public Management (NPM) est devenu un modèle universel de réforme et de gouvernance dans le secteur public (Pillay, 2008), notamment grâce à sa facilité d’application à n’importe quel système bureaucratique (Hood, 1994). Les réformes de l’État observées notamment dans les pays de l’OCDE militent en ce sens. Pour autant, comme le souligne Common (1998), s’agit-il d’une globalisation du NPM ou d’une convergence des politiques publiques ? Les critiques observées sur le NPM s’expliquent bien souvent par une controverse sise à deux niveaux. À un premier niveau, les auteurs s’inscrivant dans le cadre du NPM, s’accordent sur trois dénominateurs communs : recherche de performance, responsabilisation des acteurs, externalisation des activités (Huron, Spindler, 2019). Les applications de terrain visant ces objectifs ont pu être dévoyées. D’autres auteurs argumentent que les tensions de gouvernance publique expliquent la pluralité du management public (Hudon, Mazouz, 2014). L’obligation de résultats, tant mise à l’honneur par le NPM peut, en effet, dans un contexte hors marché, provoquer des conséquences contreproductives qui, même constatées sont peu prises en compte par les décideurs publics focalisés sur une logique rationnelle. Par ailleurs, la donnée chiffrée possède un pouvoir de synthèse, mais comme tout outil, elle reste orientée et cache parfois des réalités non détectables par le simple chiffre. À un second niveau, certains auteurs (les plus libéraux) mettent en avant le NPM pour accompagner la sphère publique dans une logique de marché (Carré, 2016). Avec une pointe de caricature, ces mêmes auteurs considèrent que les mêmes outils peuvent être utilisés pour les secteurs public et privé. Pourtant des alternatives peuvent être observées, notamment avec les développements sur les approches néo-wéberiennes (Pollitt, Bouckaert, 2004) ou post-NPM (Bounazef et al., 2020). La sphère publique ne revêt pas le même périmètre d’un pays à l’autre. Même au sein de l’Europe par exemple, des différences significatives sont observables au niveau du rôle des pouvoirs publics ou de la place des usagers. De plus grandes différences sont alors observables entre pays culturellement éloignés. De nombreux facteurs peuvent apporter une explication à cette hétérogénéité (culture, expérience, objectifs partagés dans la société). Pour autant ce constat est observable à la lueur de trois clés de lecture (Koppell, 2010). L’importance du rôle des institutions mixtes et non gouvernementales dans l’élaboration des politiques publiques constitue un premier facteur d’explication. L’hybridation des organisations, les logiques d’économie sociales et solidaires, les formes juridiques comme les partenariats publics-privés sont autant …

Parties annexes

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