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Dans son Histoire de la littérature acadienne, publiée en 1983, Marguerite Maillet faisait découvrir à ses lecteurs de nombreuses oeuvres appartenant au répertoire acadien sur lesquelles l’histoire littéraire était demeurée jusqu’alors à peu près silencieuse. Parmi celles-ci figurait un recueil de récits, publié par Emery LeBlanc en 1957, intitulé Les entretiens du village, qu’elle considère comme « le meilleur livre publié durant cette période et le plus intéressant ». Reçu d’abord avec enthousiasme par les contemporains de l’auteur, ce livre a toutefois peu retenu l’attention de la critique, alors qu’en Acadie, il n’a pas encore d’institution littéraire. Malgré le fait qu’il ait suscité de l’intérêt lors de sa réédition en 1979 aux Éditions d’Acadie, il demeure de nos jours un ouvrage peu connu, voire méconnu. Le but de cet article est de le faire redécouvrir aux chercheurs et à ceux qui s’intéressent à la littérature acadienne et de lui restituer, autant qu’il se peut, la place qui lui revient dans l’histoire des lettres acadiennes. Un an avant la parution des premières oeuvres d’Antonine Maillet et de Ronald Després, cet ouvrage vient clore et compléter de façon remarquable le corpus d’oeuvres qui font partie de la littérature acadienne traditionnelle (1875–1957), dont il constitue une parfaite synthèse sur le plan historique, sociologique, géographique et ethnologique. Cet article se penche sur le contexte sociolittéraire dans lequel cet ouvrage se situe, sur la place d’Emery LeBlanc dans l’histoire des lettres acadiennes et sur les sources et les principales caractéristiques de ses récits.