Volume 75, numéro 2, 1994
Sommaire (6 articles)
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Caractérisation pathologique et physiologique de deux populations de Verticillium albo-atrum isolées de la luzerne et de la pomme de terre
T. Barasubiye, C. Richard et D. Dostaler
p. 53–67
RésuméFR :
Le pouvoir pathogène et la croissance de souches de Verticillium alboatrum isolées de la luzerne (Medicago sativa) et de la pomme de terre (Solarium tuberosum) ont été déterminés. D'une part, sur la luzerne, les souches de la luzerne étaient plus virulentes que celles de la pomme de terre. D'autre part, seules les souches de la pomme de terre ont attaqué la pomme de terre. Sur la gélose dextrosée à la pomme de terre, la croissance optimale a été obtenue à 20°C pour les souches de la pomme de terre, et à 20-25°C pour les souches de la luzerne. La température de 30°C n'a pas été létale pour les souches de la luzerne, alors que 75% des souches de la pomme de terre ont été tuées à cette température. Avec le milieu de Fries, la masse sèche du mycélium des souches de la pomme de terre était de trois à quatre fois supérieure à celle des souches de la luzerne. À l'opposé, un milieu contenant du chlorate de potassium a inhibé d'une façon significative la croissance des souches de la pomme de terre comparativement aux souches de la luzerne. Ces résultats indiquent que les souches de la luzerne et celles de la pomme de terre constituent deux groupes pathologiquement et physiologiquement distincts.
EN :
Pathogenicity and growth of strains of Verticillium albo-atrum recovered from alfalfa (Medicago sativa) and potato (Solarium tuberosum) were determined. On alfalfa, the alfalfa strains were more virulent than the potato strains, and only the potato strains were virulent on potato. The optimum temperature for growth was 20°C for potato strains, and 20-25°C for alfalfa strains on potato dextrose agar. At 30°C, no alfalfa strain was killed whereas this température was lethal for 75% of the potato strains. On Fries medium, the potato strains produced three to four times more dry weight than the alfalfa strains. However, on a solid medium amended with potassium chlorate, a significant inhibition was noted for potato strains as compared to alfalfa strains. These results indicate that V. albo-atrum strains isolated from alfalfa and potato form two pathologically and physiologically distinct groups.
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Comparaison de plans d’échantillonnage séquentiel binomial et de type Iwao pour le dépistage du thrips de l’oignon (Thrips tabaci) [Thysanoptera : Thripidae] sur l’oignon
F. Fournier, G. Boivin et R.K. Stewart
p. 69–78
RésuméFR :
Des différences transitoires de densité du thrips de l'oignon (Thrips tabaci) ont été observées entre les bordures et le centre de certains champs d'oignon (Allium cepa). Les populations de thrips sont constituées d'agrégats dispersés de façon contagieuse à l'intérieur des champs d'oignon. Deux types de plans d'échantillonnage séquentiel ont été établis pour le T. tabaci sur l'oignon: plan binomial basé sur la présence d'au moins 5 thrips plant d'oignon-1 et plan de type Iwao nécessitant le décompte de tous les thrips présents. Les limites d'acceptation de ces plans ont été calculées pour des seuils économiques de 0,9 et 2,2 thrips feuille-1 Ces plans ont été validés dans des champs abritant des populations entre 0,01 et 32,33 thripsfeuille-1. Les plans de type binomial se sont avérés aussi fiables que les plans séquentiels avec des taux d'erreur ne dépassant jamais 4%, ce qui est inférieur aux niveaux théoriques choisis de 5 et 10%. De bonnes prises de décision ont été obtenues dans 90,4 et 83,6% des cas à l'aide des plans par décompte, et dans 84,8 et 82,4% des cas à l'aide des plans binomiaux pour les seuils de 0,9 et 2,2 thrips feuille-1, respectivement. Le nombre moyen d'échantillons à prélever pour prendre une décision oscille entre 10 et 14 plants d'oignon selon le plan employé. L'emploi des plans binomiaux peut entraîner des réductions de l'effort de comptage des thrips pouvant atteindre jusqu'à 62 et 88% pour les seuils de 0,9 et 2,2 thrips feuille-1, respectivement.
EN :
Transient differences in onion thrips (Thrips tabaci) densities were observed between the margins and the centre of some onion (Allium cepa) fields. Onion thrips populations consist in aggregates contagiously dispersed within onion fields. Two types of sequential sampling plans were established for T. tabaci in onions: a binomial plan based on the presence of 5 thrips plant-1, and one of the Iwao type, requiring counts of aol thrips present. Acceptation boundaries for these plans were calculated for economic thresholds of 0.9 and 2.2 thrips leaf-1. Plans were validated in fields with thrips populations varying between 0.01 and 32.33 thrips leaf-1. E3 binomial sequential sampling plans were found to be as reliable as plans requiring counts of all thrips, with an error rate not exceeding 4%, a level below the theoretical error rates of 5 and 10% used in the calculations. Correct decisions were reached in 90.4 and 83.6% of the situations with plans requiring counts of all thrips, and in 84.8 and 82.4% of the situations with binomial plans for economic thresholds of 0.9 and 2.2 thrips leaf-1, respectively. The average number of samples needed to reach a decision varied between 10 and 14 plants according to the plan used. Use of binomial plans can save up to 62 and 88% of the counting effort for thresholds of 0.9 and 2.2 thrips leaf-1, respectively.
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Impact of pirimiphos-methyl and cold temperatures on arthropod populations in stored wheat
N.D.G. White, D.S. Jayas et R.N. Sinha
p. 79–90
RésuméEN :
The insecticide pirimiphos-methyl applied at a mean concentration of 6.4 mg a.i. kg 1 to 5t of wheat (Triticum aestivum) in a farm granary in southern Manitoba remained active over 24 mo. Most insects and mites in the treated grain could not survive except a psocid, Liposcelis sp., and the mites Tarsonemus granarius and Aeroglyphus robustus, and their populations were sharply reduced relative to those in a bulk of untreated wheat. Insecticide residues at a 1-m depth decreased ca. 52% in 12 mo from 8.1 mg kg-1 to 4.0 mg kg-1, then remained constant until 24 mo. Grain moisture content (MC) at this depth was consistently higher (over 14% MC) than at the top of the wheat bulk where residues remained near 4.5 mg kg-1 over 24 mo. Grain temperatures fluctuated from summer maxima near 23°C to winter minima near -40°C at the bulk surface. Bioassay of treated wheat with adult Tribolium castaneum after 24 mo of storage resulted in about 80% mortality. Populations of T castaneum or Rhyzopertha dominica introduced into 5 t of untreated wheat did not become established; small populations of Cryptolestes ferrugineus were established but were eliminated by winter cold. Populations of Liposcelis sp. and the mites A. robustus, T. granarius, Blattisocius keegani and Cheyletus eruditus were highest in late summer and autumn. Seed germination and microflora were not directly affected by pirimiphos-methyl. The slow rate of degradation of this insecticide in grain would prevent communities of arthropods from developing to the same extent as in an untreated stored-wheat ecosystem over 24 mo.
FR :
Appliqué à une concentration moyenne de 6,4 mg m.a. kg-1 à 5 t de ble (Triticum aestivum) dans un grenier du sud du Manitoba, l'insecticide pyrimiphos-méthyl est resté actif pendant plus de 24 mo. La plupart des insectes et des acariens qui vivaient dans le grain traité n'ont pu survivre, à l'exception d'un psoque, Liposcelis sp., ainsi que les acariens Tarsonemus granarius et Aeroglyphus robustus, dont les populations ont été considérablement réduites par rapport à celles qui vivaient dans du blé non traité. À 1 m de profondeur, la concentration en résidus de l'insecticide a diminué de 52% en 12 mo, passant de 8,1 mg kg-1 à 4,0 mg kg-1 puis est restée stable jusqu'à la fin de la période de 24 mo. La teneur en humidité du grain à cette profondeur était constamment supérieure (plus de 14%) à celle mesurée en surface du blé, où les résidus sont demeurés à une concentration voisine de 4,5 mg kg-1 pendant les 24 mo. La température du blé fluctuait entre des maximums estivaux voisins de 23°C et des minimums hivernaux de près de -40°C à la surface du blé. Après 24 mo d'entreposage, du blé traité a été contaminé avec des adultes du Tribolium castaneum; le taux de mortalité observé a été d'environ 80%. Des populations de T. castaneum ou de Rhyzopertha dominica introduites dans 5 t de blé non traité ne se sont pas établies; de petites populations de Cryptolestes ferrugineus se sont établies, mais elles ont été éliminées par le froid. Les populations de Liposcelis sp. et des acariens A robustus, T. granarius, Blattisocius keegani et de Cheyletus eruditus étaient les plus élevées à la fin de l'été et en automne. La germination des grains et la microflore n'ont pas été directement affectées par le pyrimiphos-méthyl. La lente décomposition de cet insecticide dans le grain empêcherait des communautés d'arthropodes de se développer autant que dans un écosystème constitué de blé entreposé et non traité sur une période de 24 mo.
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Variabilité du virus de la striure du maïs (MSV) en zone soudano-sahélienne
G. Konaté et O. Traoré
p. 91–99
RésuméFR :
Une étude de la variabilité du virus de la striure du maïs (MSV) a été réalisée au Burkina Faso, situé dans la zone soudano-sahélienne. De 1990 à 1992, 1240 échantillons ont été prélevés sur 36 hôtes naturellement infectés par le virus. Ils ont été analysés à l'aide du test ELISA, en utilisant cinq anticorps monoclonaux préparés contre le virus et par transmission du virus à quelques hôtes naturels. Trois variants sérologiques du virus, désignés par SK, VD114 et VD180, ont été caractérisés. D'autre part, il s'est avéré qu'il existait deux formes symptomatiques du variant SK soit SKF induisant des symptômes prononcés et SKf, des symptômes faibles. Chez le maïs (Zea mays), en infection mixte, le variant SK masquait les deux autres variants du MSV. L'apparente uniformité antigénique des isolats MSV du maïs observée par plusieurs auteurs a été attribuée à ce phénomène de masquage.
EN :
A study of the variability of the maize streak virus (MSV) was conducted in Burkina Faso, which is part of the Sudano-Sahelian region. From 1990 to 1992, 1240 samples were collected on 36 hosts naturally infected by the virus. These samples were analysed with ELISA, using five monoclonal antibodies developed against the MSV and by transmission of the virus to some natural hosts. Three serological variants of the virus, designated as SK, VD114, and VD180 were characterized. The SK variant was further divided into two forms, namely SKF and SKf, which induced severe and mild symptoms, respectively. In maize (Zea mays), with multiple infection, the SK variant masked the other two MSV variants. The apparent antigenic uniformity of the MSV isolates from maize observed by many authors has been linked with this masking effect.
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Distribution of plant-parasitic nematodes in strawberry and raspberry fields in Quebec
G. Bélair et S. Khanizadeh
p. 101–107
RésuméEN :
In a survey of plant-parasitic nematodes associated with strawberry (Fragaria x ananassa) and raspberry (Rubus idaeus) in seven Quebec agricultural regions (Eastern Townships, L'Assomption, Mauricie, Nicolet, Quebec, Richelieu, and Saint-Jean), 213 soil samples were analyzed in June and July 1980. The most commonly encountered nematode genus was Pratylenchus, occurring in 56.3 % and 46.4% of sampled strawberry and raspberry fields, respectively. The population density of Pratylenchus was negatively correlated with that of Meloidogyne hapla and with soil pH. No Paratylenchus was found in raspberry fields from the Mauricie and Richelieu regions. M. hapla was found in strawberry fields of the L'Assomption, Nicolet, Quebec and Saint-Jean regions, and also in raspberry fields in the Quebec and Saint-Jean regions. The genus Xiphinema was recorded in only one raspberry field in the Eastern Townships. Tylenchus, Tylenchorhynchus and Helicotylenchus were not found on raspberry. Agricultural regions were divided into homogeneous groups with respect to their nematode distribution as revealed by cluster analysis.
FR :
Afin de connaître les nematodes phytoparasites associés au fraisier {Fragariax ananassa) et au framboisier (Rubus idaeus) dans sept régions agricoles du Québec (Cantons de l'Est, L'Assomption, Mauricie, Nicolet, Québec, Richelieu et Saint-Jean), 213 échantillons de sol ont été récoltés et analysés en juin et en juillet 1980. Le genre Pratylenchus fut le plus communément rencontré, soit dans 56,3% des champs de fraise et 46,4% des champs de framboise échantillonnés. Les densités de population du genre Pratylenchus étaient négativement corrélées avec les densités du Meloidogynehapla et le pH du soil. Le Paratylenchus était absent des champs de fraise des régions de Richelieu et de la Mauricie. Le M. hapla a été relevé dans des champs de fraise des régions de L'Assomption, Nicolet, Québec et Saint-Jean, et dans des champs de framboise des régions de Québec et de Saint-Jean. La présence du genre Xiphinema a été observée uniquement dans un champ de framboise des Cantons de l'Est. Les genres Tylenchus, Tylenchorhynchus et Helicotylenchus n'ont pas été observés dans la framboise. Les régions agricoles ont été divisées en groupes homogènes en fonction de leur distribution de nematodes, telle que révélée par une analyse en grappe.
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Liste des arbitres 1992-1993