Volume 79, numéro 3, 1998
Sommaire (6 articles)
Article de synthèse / Review article
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Facteurs impliqués dans la levée des mauvaises herbes au champ
M.L. Leblanc, D.C. Cloutier, G.D. Leroux et C. Hamel
p. 111–127
RésuméFR :
La levée des mauvaises herbes au champ est le résultat du bris de la dormance des graines, de leur germination et de la croissance du germe jusqu'à la surface du sol. Une revue de ces conditions et des facteurs qui les influencent fait l'objet de cette étude. Des levées importantes à certaines périodes de Tannée démontrent que les graines enfouies dans le sol sont, au cours de ces périodes, dans un état physiologique favorable à leur germination. Cependant, les semences ne sont pas toujours aptes à germer et passent par des états d'inhibition: dormance ou quiescence. Plusieurs facteurs environnementaux et souvent une combinaison de ceux-ci peuvent déclencher la germination. Les trois principaux facteurs qui ont été identifiés comme ayant des répercussions majeures sur la germination des graines sont la température, l'humidité et la lumière. Comme la levée est issue de la germination, il est souvent difficile de dissocier les facteurs qui régissent chacune d'elles. En effet, dès que la graine a germé, le processus de levée débute. La levée est aussi affectée par les conditions environnant la croissance du germe, et ce, jusqu'à ce qu'il atteigne la surface du sol. En climat tempéré, au printemps, la levée est principalement modulée par la température, l'eau et l'état physique du sol. Le sol constitue une barrière physique que le germe doit franchir pour atteindre la surface du sol. La croûte qui se forme parfois à la surface du sol peut être aussi une entrave à la levée. L'état de dormance des graines et les conditions climatiques requises pour la germination et la levée diffèrent d'une espèce à l'autre, compliquant ainsi les généralisations qui pourraient être faites du patron d'émergence des mauvaises herbes dans un champ.
EN :
Weed emergence in the field results from breaking of seed dormancy, seed germination and growth of the seedling to the soil surface. This work reviews the factors that affect these mechanisms. Flushes of weed emergence during certain time periods demonstrate that buried seeds are in a physiological state favorable to germination. However, seeds are not always able to germinate as they may be dormant or quiescent. Several environmental factors or their combination can initiate germination. The three main factors that have been identified as being the most important for seed germination are temperature, moisture, and light. Since emergence is closely tied to germination, it is often difficult to separate the factors affecting each process. Weed emergence is initiated as soon as the seed germinates. Emergence is also influenced by factors affecting seedling growth until it reaches the soil surface. In temperate regions, in the spring, weed emergence is mainly affected by temperature, water and soil physical state. In order to reach the soil surface, the weed seedling must pass through a soil layer which constitutes a physical barrier. Soil crust can also be an obstacle to weed emergence. Seed dormancy and the environmental conditions required for germination and growth vary from species to species and complicate any generalisations that could be made concerning the pattern of emergence of weeds in a given field.
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Seasonal occurrence of three Lepidoptera on broccoli and effectiveness of planting date as a pest management tool in southeastern New Brunswick
P.M. Maltais, J.R. Nuckkle et P.V. LeBlanc
p. 129–137
RésuméEN :
Seasonal variations in abundance of three lepidopterous pests, the diamondback moth, Plutella xylostella [Lepidoptera : Plutellidae], the imported cabbageworm, Pieris rapae [Lepidoptera : Pieridae], and the cabbage looper, Trichoplusia ni [Lepidoptera : Noctuidae], were monitored over two years in broccoli plantings (Brassica oleracea var. italica) in southeastern New Brunswick. Four population peaks of imported cabbageworm were seen in 1990 and 1991 with 92 and 99% of the total larval population, respectively, being recorded during the latter part of the season, after 23 July. Four population peaks were also recorded for the diamondback moth in 1990 and 1991 with 81 and 97%, respectively, of the population being recorded after 23 July. Populations of cabbage looper appeared later in the season and because of low numbers were more difficult to assess. Using cabbage looper equivalents (CLE), the effectiveness of planting date as a pest management tool was also studied. Early crops have lower mean CLE per plant
FR :
L'abondance saisonnière de trois lépidoptères ravageurs du brocoli (Brassica oleracea var. italica), la fausse-teigne des crucifères, Plutella xylostella [Lepidoptera : Plutellidae], la piéride du chou, Pieris rapae [Lepidoptera : Pieridae], et la fausse-arpenteuse du chou, Trichoplusia ni [Lepidoptera : Noctuidae], a été étudiée pendant deux années dans le sud-est du Nouveau-Brunswick. Quatre générations de la piéride du chou ont été observées en 1990 et en 1991 avec 92 et 99 %, respectivement, de la population larvaire totale présente après le 23 juillet. Quatre générations de la fausse-teigne des crucifères ont aussi été observées durant la même période avec 81 et 97 %, respectivement, de la population larvaire totale présente après le 23 juillet de chacune des années. Les populations de la fausse-arpenteuse du chou sont apparues plus tard dans la saison et à cause de leur faible abondance ont été plus difficiles à évaluer. En utilisant l'équivalent de la fausse-arpenteuse du chou (EDFAC), nous avons étudié l'efficacité de la date de mise en terre comme outil de gestion des populations nuisibles. Les plants mis plus tôt en terre supportent des populations avec un EDFAC moyen par plant par semaine plus faible et exigent moins d'insecticide pour la lutte contre ces insectes.
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Evaluation of alfalfa resistance to the pea aphid, Acyrtosiphon pisum [Homoptera : Aphididae] – Methodological aspects to improve a standardized speedling test
C. Girousse, R. Bournoville et I. Badenhausser
p. 139–148
RésuméEN :
This study proposes a guide for the design of experiments to test alfalfa (Medicago sativa) for resistance to pea aphid infestation (Acyrthosiphon pisum). This test was conducted in controlled conditions on alfalfa seedlings. For the infestation, aphid population maintained on alfalfa was found to be more efficient than an aphid population reared on broad bean. When comparing alfalfa cultivars, a non-choice test gave the same results as a choice test, that was more difficult to perform. When infesting a unit of 54 seedlings at the cotyledon stage on the 1st and 5th day of the experiment, 360 mg compared with 180 mg and 540 mg aphids, led to the best compromise between levels of infestation and aphid stock culture availability. Infestation was stopped when more than 60% of susceptible cultivar seedlings were wilted or dead. Under these conditions, we calculated the number of replicates necessary to obtain a fixed level of difference. Six units per cultivar would distinguish between cultivars differing from 20% in their seedling mortality.
FR :
Cette étude concerne des éléments de standardisation pour mettre en oeuvre un test d'évaluation de la résistance variétale de la luzerne (Medicago sativa) au puceron du pois (Acyrthosiphon pisum). Réalisé en conditions contrôlées, il évalue la résistance de plantules à l'infestation aphidienne. Pour réaliser cette dernière, il est nécessaire de produire les pucerons sur des plantes de luzerne plutôt que sur des plantes de féverole, leur action sur la luzerne étant alors moindre. La disposition d'un seul cultivar (condition de «non choix») donne les mêmes résultats que la disposition dans la même unité de plusieurs variétés (conditions de choix) et est plus facile à gérer. L'unité élémentaire, constituée de 54 plantules, est infestée avec 360 mg de pucerons lorsque les cotylédons s'ouvrent, ce que l'on renouvelle après 5 jours. Cette dose conduit à des résultats optimums par rapport à des infestations réalisées dans les mêmes conditions avec 180 ou 540 mg. L'infestation est arrêtée lorsque 60 % des plantules d'un cultivar sensible dépérissent ou meurent. Dans ces conditions, nous avons calculé le nombre de répétitions nécessaires. Six unités élémentaires permettent alors d'apprécier une différence de mortalité entre cultivars de 20 %.