Résumés
Résumé
Les termes de rangatiratanga (« souveraineté ») et kawanatanga (« gouvernorat ») occupent une place centrale dans le Traité de Waitangi (1840), instrument bilingue dont les deux versions officielles (anglaise et maorie) divergent significativement toutefois. Après avoir rappelé le contexte historique et juridique, l’auteure explore les champs sémantiques respectifs de kawantanga et rangatiratanga dans la double optique du droit interne et du droit international. Sur le plan interne, le débat tourne actuellement autour de l’accommodement de te tino rangatiratanga dans le cadre de l’ordre juridique néo-zélandais. Sur le plan international, le Traité de Waitangi symbolise surtout une relation de type nation-à-nation entre les Maoris et la Couronne britannique. Le lien entre ces deux niveaux d’analyse est assuré par le paradigme de l’internalisation en vertu duquel les dispositions du Traité ne sont plus vues aujourd’hui qu’à la seule luière de leur rôle en droit public interne. Il s’ensuit qu’elles ne sont justiciables que selon les termes établis par la partie étatique. Celle-ci étant juge et partie à la fois, toute possibilité de réconciliation de te tino rangatiratanga avec la souveraineté légale de la Couronne se heurte à des limites importantes.
Abstract
The terms rangatiratanga (“sovereignty”) and kawanatanga (“government”) play a crucial role in the Treaty of Waitangi (1840). Although this bilingual Treaty exists officially in English and Maori, there are significant differences between both versions. After describing briefly the historical and legal context, the author explores the meaning of kawantanga and rangatiratanga from the perspective of both municipal and international law. At the domestic level, the debate currently focuses on the accommodation of te tino rangatiratanga within the New Zealand legal order. At the international level, the Treaty of Waitangi symbolizes above all a nation-to-nation relationship between the Maoris and the Crown. Both levels of analysis are linked through the paradigm of domestication. According to this paradigm, the provisions of the Treaty are viewed nowadays solely in light of their role in domestic law. Similarly, they are adjudicated solely within the legal order of a State which is both judge and party. This limits considerably any possibility of reconciling te tino rangatiratanga with the Crown’s legal sovereignty.