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Cet article analyse « Miracles of Emanuel Jaques », un essai percutant de feu le critique d’art John Bentley Mays publié dans C Magazine en 1984. Jaques est le jeune Canadien d’origine portugaise dont le viol brutal et le meurtre en 1977 ont conduit, d’une part, au « nettoyage » du quartier des spectacles pour adultes de Yonge Street à Toronto et, d’autre part, à une réaction hostile envers la communauté homosexuelle de la ville. L’histoire de Jaques est certes au coeur de l’histoire et de la mythologie de Toronto, reste que Mays a fait un grand pas en avant en se servant de la destruction du garçon et de ses effets pour discuter des changements survenus dans la production artistique locale au cours des sept années qui se sont écoulées après l’événement. Bien que le collectif General Idea soit à peine mentionné dans l’essai de Mays, on peut dire qu’il le hante. En outre, le collectif – et d’autres artistes torontois – vivait et travaillait sur Yonge Street à cette époque, ce qui me permet d’examiner l’étroite imbrication des sous-cultures artistiques et sexuelles dans la ville lors de cette panique morale historique.

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Le seul roman publié par Lucy Lippard, I See / You Mean, est intimement lié aux expériences de Lippard dans le monde de l’art contemporain, au mouvement féministe naissant et au désir de l’artiste d’explorer son rapport à ces deux domaines. Dans son roman, elle s’éloigne des modes conceptuels d’appréhension du monde pour se tourner vers des modes sensoriels plus terre à terre, brouillant ainsi les complexités de son identité d’écrivaine, de critique et de femme. Cet article, qui explore le développement du collage en tant que méthodologie dans les écrits de Lippard, propose la « grille sensuelle » comme nouveau cadre pour contextualiser l’approche de l’artiste envers sa propre pratique et souligne l’importance de l’écriture fictionnelle dans le travail du critique.