Résumés
Résumé
La chasse au loup-marin – un vieux terme français pour phoque – est encore pratiquée aujourd’hui par des Innus de la petite réserve d’Essipit et leurs voisins allochtones des Escoumins. Les deux communautés sont en quelque sorte les héritières d’une longue tradition qui a été poursuivie à la période historique par des Amérindiens rattachés au poste de traite de Tadoussac ayant chassé au poste de Bon-Désir jusqu’au milieu du XIXe siècle. Dans la première moitié du XXe siècle, la façon de chasser le loup-marin du Groenland avait encore très peu changé : elle était pratiquée par une équipe de deux chasseurs utilisant un fusil et un harpon et se déplaçant en canot au milieu des glaces flottantes, en hiver et au printemps. La peau et l’huile tirée de la fonte du gras étaient commercialisées et la chair était consommée et même appréciée par la grande majorité des membres de la communauté. L’introduction de la chaloupe à moteur hors-bord au milieu des années 1960 a rendu la chasse plus productive en termes de captures, mais le boycott des produits du phoque aux États-Unis et dans les pays de l’Union européenne dans les années 1970 sous la pression des groupements écologistes antichasse a rendu cette activité économiquement très peu rentable, malgré le fait que les chasseurs d’Essipit font partie, avec ceux de la communauté euroquébécoise voisine, d’organisations (association de chasseurs, coopératives) ayant contribué à une meilleure structuration de leurs activités et à la mise en marché de produits plus diversifiés.
Abstract
Today, seal hunting is still practised by the Innu of the small Essipit reserve along with their non-native neighbours of Les Escoumins. Both communities are the heirs of a long tradition that has been pursued at Bon Désir throughout the historic period up to the middle of the 19th century by Indian hunters associated with the Tadoussac trading post. Until the middle of the 20th century, hunting methods had not changed much. Seal hunting was practiced during the winter and spring seasons by a crew of two hunters using a rifle and a harpoon navigating between the sea-ice fields in a canvas canoe. Skins and oil rendered from the blubber were sold, and the meat was eaten and even relished by many members of both communities. The use of outboard motor launches starting in the middle of the 1960s made the hunt more productive in terms of animals killed. However, the ban on seal products in the United-States and the European Union in the 1970s following anti-hunting campaigns by environmental and animal rights groups has much affected the economic viability of this activity. This is despite the fact that hunters have organised themselves into associations and cooperatives to improve the organisation of their activities and the marketing of more diversified seal products.
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