Résumés
Abstract
The two following papers discuss the views of the Economic Council of Canada and were presented at the Ottawa CIRRI Conference June 1967. Russell Bell is from the Economic Council of Canada and John L. Fryer is from the Canadian Labour Congress.
Résumé
Dans les dernières années, de nombreuses personnes en sont venues à la conclusion qu'une certaine forme de politique de revenus était requise pour permettre au Canada, à la fois un haut niveau d'emploi et une stabilité raisonnable des prix.
APPROCHE GÉNÉRALE DU CONSEIL ENVERS L'ÉCONOMIE
Il est important de noter, à cet égard ,que les buts ou objectifs du Conseil sont multiples. Ces objectifs économiques et sociaux, établis lors de la fondation du Conseil en 1963 sont les suivants : Plein emploi, haut niveau de croissance économique, une raisonnable stabilité des prix, une balance des paiements viable et une juste distribution des revenus croissants. En poursuivant des politiques particulières, le Conseil doit garder à l'esprit les effets possibles de telles politiques sur l'ensemble de ses objectifs. Ceux-ci ne sont pas toujours compatibles les uns avec les autres. Par exemple, des politiques en vue d'atteindre le plein emploi ou un taux rapide de croissance peuvent venir en conflit avec d'autres politiques nécessaires pour éviter l'inflation et maintenir une balance des paiements viable.
LE SENS D'UNE POLITIQUE DE REVENUS
La définition qu'en donne l'O.C.D.E. semble généralement acceptée. Cette définition va beaucoup plus loin que les simples communiqués gouvernementaux sur ce que le comportement général des salaires et des prix devrait être sous certaines conditions économiques. En même temps, elle va moins loin que les contrôles obligatoires des salaires et des prix imposés en temps de guerre.
Même s'il est possible d'avancer de nombreux arguments en faveur d'une politique de revenus, les problèmes soulevés quand des essais ont été faits, apparaissent comme formidables.
La difficulté fondamentale semble être le passage du général au particulier, c'est-à-dire, comment amener les décisions individuelles de salaires et de prix à tenir compte de l'intérêt national. Comment amener l'adhésion à de telles politiques, de corps intermédiaires comme les organisations de salariés ou la direction des entreprises. Par exemple, même la relation fixe entre les taux d'augmentation dans la productivité du travail et les taux d'augmentations des salaires, est rejetée par le Congrès du Travail du Canada qui désire augmenter la part relative du travail par rapport aux autres groupes de l'économie.
AUTRES DIFFICULTÉS
Sur la base d'études d'expériences étrangères, le Conseil a conclu que la situation canadienne est loin d'être favorable à une politique de revenus. Non seulement notre économie est-elle caractérisée par de fortes différences régionales, mais il y a aussi des divisions de juridiction entre le gouvernement fédéral et les provinces dans des domaines fondamentaux relatifs à une politique de revenus, particulièrement dans le domaine des relations industrielles.
CONCLUSION
Le Conseil a donc choisi de s'opposer à toute politique formelle de revenus en tant que moyen d'amener une meilleure relation entre un haut niveau d'emploi et une stabilité raisonnable des prix, sauf dans de rares cas d'urgence et alors, seulement sur une base temporaire.
John L. Fryer
Les difficultés d'une politique de revenus au Canada (structure fédérale — état relatif de non-organisation du travail et de la direction (Management) — difficulté de faire appliquer des décisions de cet ordre) demeurent, selon le Conseil Economique du Canada, des difficultés insurmontables dans l'avenir prévisible. En considérant les politiques à suivre pour maintenir la stabilité des prix, le Conseil rejette donc toute politique formelle de revenus, sauf dans de rares cas d'urgence et alors, seulement sur une base temporaire.
La distinction entre les diverses formes de politiques de revenus faite par le Conseil est extrêmement importante surtout lorsque les attitudes des divers secteurs de l'économie envers de telles politiques sont considérées comme des hypothèses.
Si le travail ne s'est pas montré particulièrement enthousiaste pour de telles politiques par le passé, c'est que, trop souvent, la conception d'une politique de revenus s'est avérée un euphémisme à une politique de salaires qui, elle même, devenait synonyme de restriction des salaires.
Il est grand temps, au Canada, d'étudier sérieusement des politiques de revenus ou au moins des politiques de redistribution du revenu. Le Congrès du Travail du Canada a fait des efforts en ce sens et quelques-uns de nos commentaires se retrouvent dans notre Mémoire au Gouvernement. Nous y insistons sur un aspect trop souvent ignoré d'une telle politique, soit une façon plus socialement juste de redistribuer le revenu dans l’économie.
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