EN :
The vast majority of inland waters in Ontario have been designated as purely recreational fisheries. Environmental historians who study human-fish relations have demonstrated the influence of anglers in the establishment of fishing regulations and fisheries management policies that sought to maximize fish resources for sport fishing and fishing tourism. To achieve this goal, aquaculture programs were conducted throughout Ontario that artificially reared fish and planted them in lakes. For over a century, from approximately 1860-1960, Ontario relied on aquaculture as a blanket solution to all fishery problems. Over the past fifty years, fisheries science has questioned the ecological benefits of stocking programs. Stocking efforts in the province have been drastically reduced since the 1960s but have continued largely because of grass root initiatives from concerned anglers. Lake Ahmic is home to a small cottage community based out of the village of Magnetawan. The lake has been stocked with a variety of fish species for over a hundred years. In addition to this, several species have been accidentally introduced to Lake Ahmic altering its ecological balance. Between 1987 and 2006, a local angling organization was responsible for initiating and running a walleye-stocking program on Lake Ahmic. In 2006, to the disappointment of the local anglers and greater Magnetawan community, the Ontario Ministry of Natural Resources canceled the stocking program. At the root of the discord between the community and the government is a century long history of efforts to engineer a desirable nature at Lake Ahmic, as well as shifting ideas of what this desirable nature is, and the role that science should play in bringing it about. I argue that a century of stocking fish on Lake Ahmic has reified the practice into the community’s conservation ethos. The environmental history of Lake Ahmic adds insight into the social and political tensions that have arisen as a result of the cancelation of the stocking program.
FR :
La grande majorité des eaux intérieures de l'Ontario a été désignée pour la pêche purement récréative. Les historiens de l'environnement qui étudient les relations entre l'homme et le poisson ont démontré l'influence des pêcheurs à la ligne dans l’établissement de règlements et de politiques de gestion des pêches qui visent à maximiser les ressources en poissons au profit de la pêche sportive et du tourisme l’entourant. Pour atteindre cet objectif, des programmes d'aquaculture ont été conduits partout en Ontario pour élever des poissons et les implanter par la suite dans les lacs. Depuis plus d'un siècle, des années 1860 aux environs des années 1960, l'Ontario s'est appuyé sur l'aquaculture comme une solution globale à tous les problèmes de la pêche. Au cours des cinquante dernières années, la science de la pêche a mis en doute les avantages écologiques des programmes d'empoissonnement. Les efforts de repeuplement dans la province ont considérablement diminué depuis les années 1960, mais ont continué en grande partie grâce à l’initiative d’une base de pêcheurs à la ligne concernés par la question. Lac Ahmic est le siège d’un groupe de chalets faisant partie du village de Magnetawan. Le lac a été rempli d'une variété d'espèces de poissons au cours des cents dernières années. Plusieurs espèces ont été accidentellement introduites dans le lac Ahmic, modifiant son équilibre écologique. Entre 1987 et 2006, une organisation locale de pêche était responsable du lancement et de l'exécution d'un programme de repeuplement du doré jaune dans le lac Ahmic. En 2006, à la grande déception des pêcheurs locaux et de la communauté de Magnetawan, le ministère des Ressources naturelles de l'Ontario a annulé le programme d'empoissonnement. À l'origine de la discorde entre la communauté et le gouvernement se trouve une histoire séculaire marquée de divers éléments, dont les efforts pour concevoir au lac Ahmic une nature ‘enviable’, les idées changeantes sur la teneur de cette nature ‘enviable’, et le rôle que la science devait jouer dans sa réalisation. Je soutiens qu’un siècle d'empoissonnement au lac Ahmic a réifié cette pratique dans l’ethos de conservation de la communauté. L'histoire environnementale du lac Ahmic ouvre une fenêtre sur les tensions sociales et politiques qui ont surgi à la suite de l'annulation du programme d'empoissonnement.