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  • Jan Marontate et
  • Alain Quemin

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  • Jan Marontate
    Département de sociologie
    Université Acadia, U. Hall, case 205
    Wolfville (Nouvelle-Écosse) Canada B4P 2R6
    jan.marontate@acadiau.ca

  • Alain Quemin
    Université de Marne-la-Vallée
    Laboratoire Techniques, territoires et sociétés
    (LATTS-CNRS) 6 et 8, avenue Blaise Pascal
    F-77455 Marne-la-Vallée Cedex 2, France
    quemin@univ-mlv.fr

Comme tous les domaines de la sociologie, la sociologie de l’art s’est largement développée en appliquant à son objet d’étude central des problématiques relevant essentiellement ou également d’autres domaines de la sociologie. Au cours des quarante dernières années, la sociologie de l’art a connu un développement considérable en approfondissant l’étude de thèmes tels que le marché de l’art, le travail et les professions artistiques, les institutions culturelles ou encore l’étude des publics et de la consommation culturelle, empruntant pour cela très souvent à des disciplines voisines de la sociologie (telles que l’économie, les sciences politiques, l’histoire — celle de l’art en particulier...), mais aussi à d’autres champs de la sociologie. C’est d’ailleurs en entretenant un dialogue beaucoup plus étroit avec les autres domaines de la sociologie, que cela n’avait été le cas jusqu’alors, que des auteurs tels que Pierre Bourdieu et Raymonde Moulin en particulier ont fait considérablement progressé la discipline en France à partir des années 1960. Depuis, le dialogue est resté ininterrompu. La sociologie de l’art, désormais fortement ancrée dans le domaine de la sociologie, a poursuivi son développement en intégrant bien souvent les nouvelles problématiques qui ont irrigué depuis lors la sociologie de façon beaucoup plus large. Afin de dépasser les clivages traditionnels et en espérant renouveler en partie le regard et les analyses consacrés à l’art, nous avons proposé de consacrer un numéro de Sociologie et sociétés aux approches réticulaires et notamment spatiales de l’art. Dans ce numéro nous aborderons la réarticulation actuelle de ces concepts avec des recherches récentes qui sont regroupées en plusieurs sous-thèmes : Parmi les thématiques qui ont soulevé un intérêt marqué depuis les années 1990 en sociologie figure celle de la globalisation et, parmi tous les articles du présent numéro consacré aux rapports entretenus entre les notions d’art et de territoire, c’est précisément cette thématique de la globalisation ou de l’internationalisation, qui fait l’objet du plus grand nombre de contributions. Depuis les années 1990, de très nombreuses études se sont développées sur ce thème, souvent dans les pays anglo-saxons, sur la base de travaux empiriques dont la consistance n’apparaît toutefois pas toujours assez clairement. Bien souvent, les auteurs ayant exploré cette voie semblent avoir été davantage tentés par la « grand theory » que par une mise au jour minutieuse des mécanismes de la globalisation et de l’ampleur du phénomène. Trop peu de données sectorielles sous-tendent les différents travaux et bien peu de ces données ont été produites de façon contrôlée par les différents chercheurs pour appuyer leurs raisonnements. À l’inverse, les différentes contributions réunies dans ce numéro relèvent d’une démarche très éloignée des discours généraux sur la globalisation, et les auteurs montrent bien, à partir d’enquêtes rigoureuses (Couture, Fabiani, Fournier et Roy-Valex, Quemin, Uzel) que bien des idées reçues sur le sujet peuvent faire l’objet de réexamen. Il est également notable — et réconfortant — qu’à partir de terrains en partie similaires, en partie différents (Le Mois de la Photo et la mondialisation de la scène artistique, notamment analysée à partir de l’exemple du Festival of Light, par Couture, l’inscription d’un courant artistique national, voire régional, l’Arte Povera, sur la scène artistique internationale par Fabiani, la place des galeries québécoises d’art contemporain dans les grandes foires internationales par Fournier et Roy-Valex, la place des pays non-occidentaux ou périphériques sur la scène internationale de l’art contemporain par Quemin, les nouvelles formes de consécration des artistes pratiquant la vidéo par Uzel) des conclusions communes sont dégagées. Tous les auteurs permettent ainsi de questionner la pertinence de l’expression — qui s’impose trop souvent par son apparente évidence …

Parties annexes