FR:
Les historiens autant que les littéraires se sont intéressés de près à la correspondance entre Olivar Asselin et Claude-Henri Grignon. Nous pensons, entre autres, aux travaux d’Yvette Francoli et d’Antoine Sirois. Qu’en est-il toutefois de la correspondance entre Grignon et Jules-Édouard Prévost, député de Terrebonne, sénateur et directeur du journal L’Avenir du Nord de Saint-Jérôme ? Les premiers contacts entre Prévost et Grignon remontent à 1916, alors que ce dernier était au début de la vingtaine. Dès ces moments-là, le jeune Grignon entreprit, sous l’oeil attentif de Prévost, une carrière de journaliste et de critique littéraire à L’Avenir du Nord, hebdomadaire d’allégeance libérale. C’est ainsi que Grignon se familiarisa avec les couleurs du libéralisme radical, pour ne pas dire le « rouge » de Prévost. Cette première expérience professionnelle, à titre de critique littéraire parmi la presse locale, l’aurait mené vers une nouvelle étape de son développement intellectuel, lui permettant de se tailler une place dans l’univers des lettres canadiennes-françaises. L’analyse de la correspondance Grignon-Prévost, qui regroupe plus d’une vingtaine de lettres rédigées entre 1917 et 1940, nous permettra de nous plonger dans l’intimité du mentor et de son mentoré, ce dernier étant alors profondément touché par la rhétorique enflammée et les idées libérales de Prévost. Nous croyons que les années passées aux côtés de Prévost marquèrent de façon indélébile la pensée du redoutable pamphlétaire en devenir qu’incarna Grignon sous le pseudonyme de Valdombre à la fin des années 1930.