Volume 7, Number 2, May 2012 Sur le thème de la modélisation Guest-edited by Claude Vautier Avec la collaboration de Yvon Gauthier
Table of contents (11 articles)
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Avant-propos
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L’appareil analytique et ses modèles
Yvon Gauthier
pp. 23–48
AbstractFR:
Cet article propose une notion constructiviste de modèle dans la théorie physique applicable à la théorie scientifique en général, c’est-à-dire aussi bien dans les sciences exactes que dans les sciences sociales et humaines. La distinction entre appareil analytique et appareil expérimental par la médiation des modèles permet en effet de généraliser une notion qui est d’abord apparue dans les fondements de la physique chez David Hilbert et John von Neumann. Si l’on consent à inverser les flèches ou homomorphismes qui vont de l’appareil analytique, ensemble des structures logicomathématiques, à l’appareil expérimental, ensemble des données empiriques et des procédures expérimentales, on peut remonter par la modélisation des données jusqu’à l’appareil analytique qui assure la consistance ou cohérence logique de la théorie scientifique, qu’elle relève des sciences exactes ou des sciences sociales.
Une telle articulation des savoirs peut apparaître formelle, mais elle a l’avantage de rassembler les entreprises scientifiques dans un schème unificateur qui jette une lumière nouvelle sur le débat majeur en philosophie des sciences contemporaine, la confrontation du réalisme et de l’antiréalisme, qui a des répercussions tant en philosophie de la physique qu’en philosophie du langage et en philosophie de la logique, ou encore en philosophie des sciences sociales, si l’on en croit Jürgen Habermas ou les tenants du contructionnisme appelé jadis constructivisme social ou socioconstructivisme.
L’article conclut sur la distinction qu’il faut opérer entre le constructivisme logicomathématique et le contructionnisme, comme le dénomme Ian Hacking, pour bien marquer la distance qui sépare les postures fondationnelles ou les options philosophiques dans ce qu’il faut bien appeler « logique de la science », selon l’expression du grand philosophe pragmatiste Charles Sanders Peirce reprise par des empiristes logiques comme Rudolf Carnap.
EN:
I introduce the constructivist notion of models of a physical theory in such a way as to be applicable to a scientific theory in general, that a theory in the exact sciences as well as in the social sciences. The distinction between an analytical apparatus and an experimental apparatus through the mediation of models allows for the generalization of a notion inspired by the work of David Hilbert and John von Neumann in the foundations of physics. If one inverts the direction of arrows or homomorphisms from the analytical apparatus, i.e. the set of logico-mathematical structures, to the experimental apparatus, i.e. the set of empirical data and experimental procedures, one can climb back from the experimental apparatus to the analytical apparatus via the model-building of data. Such a process insures the consistency of a scientific theory, either in the exact sciences or in the social sciences.
This architecture of scientific enterprises may appear to have a formal character, but it has the advantage of setting the different fields of science into a unified scheme and under the light of a major philosophical debate in contemporary philosophy of science, the confrontation of realism and antirealism which extends to philosophy of physics, philosophy of logic, philosophy of language and philosophy of the social sciences, if one follows Jürgen Habermas or the defenders of constructionism, formerly called social constructivism or socio-constructivism.
I conclude on the distinction between logico-mathematical constructivism and constructionism, as it has been named by Ian Hacking, in order to clearly differentiate between the foundational stances or philosophical options in what can be properly called “the logic of science” after the expression of the great American pragmatist Charles Sanders Peirce, followed in this by the logical empiricist Rudolf Carnap.
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La notion de modèle en philosophie des sciences
Jean Leroux
pp. 49–65
AbstractFR:
Nous voulons faire valoir le caractère central de la notion de modèle en philosophie des sciences. Nous aborderons d’abord la question du rapport qu’entretiennent les notions de modèle et de théorie, pour ensuite distinguer, dans l’utilisation qu’en a fait la philosophie des sciences, l’acception du terme en tant que conception générale de celle qui prévaut maintenant dans les approches contemporaines. Nous présentons de façon critique et informelle les différentes voies que l’analyse épistémologique a adoptées afin de caractériser les modèles associés aux théories scientifiques, et nous en discutons les enjeux. Enfin, et à titre d’exemple, nous exposons comment le débat sur la question du réalisme scientifique s’articule sur la notion de modèle.
EN:
We want to highlight the central role played by the notion of model in philosophy of science. Having first underlined the intricate tie existing between models and theories in science, we distinguish, in the philosophical literature, the notion of model as general conception from the structural notion of model currently encountered. We present in informal fashion and critically assess the main approaches adopted by epistemological analysis in its intent to characterize models generally associated with scientific theories. Lastly, and with a view to illustrating the centrality of the notion of model, we show how the current debate over scientific realism essentially hinges on contrasting ways to construe of models. Key words: model, theory, semantic view of scientific theories, scientific realism
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Le système interactionnel : connexions sémantiques et contextique relationnelle
Albin Wagener
pp. 67–104
AbstractFR:
Si la systémique permet de mettre en exergue la complexité des interactions humaines (Meunier 2003), elle a aussi pour but d’en préciser les modalités de régulations et les éléments permettant à ces interactions d’émerger et de se maintenir (Varela et al. 1993). En reliant cette systémique interactionnelle à des principes hérités du connexionnisme (Bechtel et Abrahamsen 1993, Marcus 2001), nous affirmons qu’il devient alors possible de mettre l’accent sur l’importance du contexte dans les interactions et sur la manière dont les individus réagissent en fonction de noeuds sémantiques, dans la mesure où ces noeuds se retrouvent notamment activés lors de processus d’identification nécessaires pour l’individu ou le groupe (Burke et Stets 2009). Le présent travail théorique explore ces possibilités, en lien avec la prise en compte de la complexité des relations humaines (Lerbet-Séréni 1994, Wagener 2010).
EN:
Systemic models may be useful in order to stress out the complexity of human interactions (Meunier 2003) and also do produce a precise picture of the regulative modalities and systemic elements which permit the emergence and sustaining of these interactions (Varela et al. 1993). Interactional systemics, if coupled with connectionist principles (Becthel et Abrahamsen 1993, Marcus 2001)do emphasize the importance of context for interactions and the way individuals react through the mobilisation of semantic knots, insofar as these knots become activated through identification processes, which remain ultimately necessary for groups and individuals (Burke et Stets 2009). The present theoretical work explores these possibilities, whilst taking into account the complexity of human relations (Lerbet-Séréni 1994, Wagener 2010).
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Le jeu comme modèle de l’activité humaine et comme modèle en théorie de l’action conjointe en didactique. Quelques remarques
Gérard Sensevy
pp. 105–132
AbstractFR:
Dans cet essai, j’envisage la notion de jeu en tant qu’elle peut fournir une structure pour modéliser l’activité humaine en général, et l’activité didactique en particulier. Je tente de montrer certains aspects de sa pertinence scientifique, telle qu’elle est utilisée au sein de la théorie de l’action conjointe en didactique. Pour cela, je présente la notion de jeu en tant qu’outil de description de la pratique, c’est-à-dire en tant qu’élément de constitution d’une théorie de la pratique. Dans cette perspective, le modèle du jeu a pour fonction de mieux comprendre et expliquer l’action humaine. Après avoir présenté certains éléments d’arrière-plan sur la base desquels la notion de jeu me paraît pouvoir être employée de manière fructueuse, je m’efforce de dissiper certaines ambiguïtés attachées à l’usage de la notion, et à clarifier ce que peut signifier l’expression « utiliser le modèle du jeu ». Je tente ensuite de donner à voir certains intérêts génériques de l’usage du modèle du jeu, avant de préciser rapidement certains aspects de cet usage par comparaison à ceux de tâche et d’activité. La conclusion se concentre sur la production de critères d’usage du modèle du jeu.
EN:
In this essay, I consider the notion of game as a way of providing a structure able to modelize human activity in a broad sense, and didactic activity in particular. I attempt to show some aspects of this scientific relevance, as it is used within the joint action theory in didactics. I thus present the notion of game as a tool for describing practice, that is to say as a constitutive element of a theory of practice. In that way, the main function of model of game consists in explaining and understanding practice. After having presented some background elements on which rely, in my opinion, a fruitful use of the notion, I try to dissipate some ambiguities linked to the notion, in order to clarify the meaning of the expression “using a game model”. I then attempt to give to see some generic interests of the use of the game model, before quickly presenting some features of this use while comparing to those of task and activity. The conclusion focuses on the building of criteria of use of the game model.
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L’idéologie en musicologie. L’Essai sur la complexité de Célestin Deliège
Nicolas Darbon
pp. 133–171
AbstractFR:
Cet article analyse la production de certaines idées en musicologie, concentrant la focale sur l’Essai sur la complexité de Célestin Deliège. Il croise les approches de l’idéologie d’Edgar Morin et de Raymond Boudon. Est présenté le courant musical de la fin du XXe siècle, la New Complexity et son représentant le plus connu, Brian Ferneyhough. Pour comprendre les ressorts de la pensée de Deliège d’autres écrits permettent de cerner les « bonnes raisons » qui l’ont conduit à définir la Modernité (à travers ce que l’auteur appelle son dodécalogue), cet idéo-mythe contemporain. Le système philosophique sous-jacent est celui de Theodor W. Adorno. Il est intéressant d’observer le cheminement d’une idée originelle vers son interprétation, à travers la notion de « tour de force » (tirée de la Ästhetische Theorie), que Deliège perçoit dans le hiatus entre virtuosité et résultat esthétique. Ou encore dans le voyage de la notion de critique entre sociologie et politique. L’article étudie les « effets » de position ou de communication en direction d’une « musicologie critique ». Deliège incarne le paradoxe du musicologue, entre science et doctrine, entre rationnalisation et lucidité. Il réalise la justesse de la critique selon Baudelaire, partiale, passionnée et politique.
EN:
This article analyzes the production of certain ideas in musicology, concentrating the focal on the Essay of Célestin Deliège on Complexity. It crosses surrounding areas of the ideology of Edgar Morin and Raymond Boudon. The musical current of New Complexity, at the end of the XXth century, is presented, with its most known composer, Brian Ferneyhough. To understand the thought of Deliège, the other papers allow to encircle the “good reasons” (words of the sociologist Boudon) to define the Modernity, through what Nicolas Darbon calls his dodécalogue. The musical Modernity is a contemporary idéo-myth (words of the sociologist Morin). The underlying philosophic system is the one of Theodor W. Adorno. It is interesting to observe the progress of an original idea towards its interpretation, through the notion of “tour de force” (Adorno, Ästhetische Theorie), which Deliège perceives in the hiatus between virtuosity and aesthetic result. It is interesting to understand the Deliège’s notion of “musicologie critique” - between sociology and politics. The article studies the “effect of position”, “effect of communication”, “epistemologic effect”. Deliège embodies the paradox of the musicologist, between science and doctrine, enters rationnalism and lucidity. Maybe, he realizes the correctness of the criticism according to Baudelaire : partial, fascinated and political?
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Chantiers de rénovation urbaine : nouveaux terrains pour la recherche en sciences sociales
Nicolas Lamic
pp. 173–205
AbstractFR:
Le matériau utilisé pour la rédaction de cet article est issu de l’une des interventions psychosociologiques que nous avons réalisées dans le cadre de projets de rénovation urbaine en Martinique au cours des années 2006-2008. La problématique que nous soulevons est celle du risque de dérive technocratique qui menace l’action publique dès lors qu’elle ne se donne pas les moyens d’associer les individus et les groupes dans la détermination des objectifs qu’elle poursuit. C’est ainsi que nous montrons comment l’analyse des présupposés qui organisent l’action publique dans ces sociétés postcoloniales permet d’illustrer la violence exercée contre certaines catégories de la population martiniquaise.
EN:
The data serving as a basis for this paper was gathered through one of the psychosociological interventions we realized in the context of urban renovation in Martinique during the years 2006-2008. Our argument rests on the hypothesis that a risk exists that public action may be threatened by a possible technocratic drift since it does not associate the groups and individuals concerned in the definition of its aims. We have thus shown how the assumptions underlying the organization of public action in such postcolonial societies may illustrate the violence exerted against certain groups of the population of Martinique.
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L’écosystémique relationnel : un paradigme à reconstruire dans le champ de la santé mentale de l’enfant. Des passeurs de sens et des passeurs de champs
Léna Diamé Ndiaye and Myreille St-Onge
pp. 207–240
AbstractFR:
Cet article, tout en s’insérant dans l’éternel débat épistémologique dans le courant systémique entre les tenants du fonctionnalisme et ceux de la phénoménologie, n’a pas la prétention de développer les biais idéologiques des deux courants. Cet article veut, au-delà des contextes, présenter la perspective écosystémique en tant que lunette d’observation des relations entre des acteurs engagés dans le champ de la santé mentale de l’enfant. Dans une première partie nous allons présenter quelques considérations générales sur la perspective écosystémique à travers sa saisie comme l’entre-deux d’une épistémologie évoluant d’un déterminisme béhavioriste à un relativisme constructiviste. La deuxième partie de l’article pose la pertinence de l’utilisation de la perspective écosystémique dans l’étude de relations entre des acteurs engagés dans l’offre de service de santé mentale pour enfants. Dans une troisième partie, nous tenterons de circonscrire la notion de relation dans une perspective écosystémique. La quatrième partie proposera une relecture des lieux de rencontre avec l’écosystémique comme enjeu institutionnel et non institutionnel dans le champ de la santé mentale de l’enfant. Enfin, la cinquième et dernière partie nous donnera l’occasion de poser un décloisonnement majeur en illustrant le processus rationnel du relationnel écosystémique dans le champ de la santé mentale de l’enfant.
EN:
While falling into the epistemological debate occurring in the systemic current between the functionalist school and the phenomenological supporters, this article does not intend to expand on the ideological biases of these two currents. This article presents the ecosystemic perspective as a magnifying glass to observe the relations between the actors involved in the field of a child’s mental health, beyond these contexts. In the first part, we present some general considerations regarding the ecosystemic perspective through its seizure as an in-between of an epistemology that evolved from constructivist relativism to a behavioural determinism. The second part of this article focuses on the relevance of the use of the ecosystemic perspective in the study of relationships between the actors involved, by providing support to the children’s mental health services. In the third part, we will attempt to define the notion of relationship from an ecosystemic perspective. The fourth part will be a review of the meeting places within the field of a child’s mental health, taking the ecosystemic as an institutional and non-institutional issue. Finally, the fifth and final part will afford us the opportunity to de-compartmentalize the field of child mental health by illustrating the rational process of the relational ecosystem.
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Délitement sociétal et appartenances
Marcienne Martin
pp. 241–260
AbstractFR:
Évoquer le délitement sociétal renvoie à la notion de structures organisationnelles, lesquelles s’inscrivent dans les appartenances au sein desquelles se construit l’identité du sujet. Force est de constater que la première inscription dans la société humaine prend sa source dans l’anthroponymie. À ce système d’appartenances, s’ajoutent ceux liés à la nationalité et à la langue ou aux langues, pour ne citer que ces derniers. Si les appartenances fédèrent le groupe, qu’en est-il quand plusieurs groupes appartiennent à un territoire commun (réel ou symbolique), mais construisent leur identité dans le cadre de valeurs antinomiques ? Peut-on alors parler d’un projet sociétal commun ? Dans ce présent article, il sera mis en perspective structures organisationnelles et construction identitaire du groupe et de l’individu et, à partir d’exemples, il sera interrogé comment l’adhésion à un système d’appartenances données peut faire évoluer une structure sociale soit vers la néguentropie ou, encore, soit vers l’entropie.
EN:
To evoke the societal disintegration refers to the concept of organizational structures, which are part of affiliations in which subject’s identity is build up. We have to note that the first entry in human society takes its source in the anthroponymy. In addition, there is the nationality and the language, among others. If the affiliations federate the groups, what happens when several groups belong to a common territory (real or symbolic), but build up their identity within the context of antinomical values? Can we then speak of a common societal project? In this present article, it will be put into perspective the organizational structures and the construction of the identity of the group and of the individual and, through some examples, it will be questioned how the support to an affiliation system can make to evolve a social structure either to the negentropy or, even, or to the entropy.
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Est-il bon, est-il méchant? Le rôle du nombre dans le gouvernement de la cité néolibérale
Alain Desrosières
pp. 261–295
AbstractFR:
Comment résoudre la contradiction entre l’ethos du statisticien et la prise en compte des rétroactions, même quand celles-ci lui apparaissent seulement comme de fâcheux obstacles à sa mission, qu’il pense être de « fournir des reflets non biaisés de la réalité » ? Il n’est pas possible d’isoler un moment de la mesure, qui serait indépendant de ses usages, et notamment des conventions qui sont la première étape de la quantification. Il faudrait désenclaver la formation des statisticiens, en la complétant par des éléments d’histoire, de sciences politiques, et de sociologie de la statistique, de l’économétrie, des probabilités, de la comptabilité et de la gestion. Ce programme, inspiré des acquis des sciences studies (Pestre, 2006), pourrait faciliter la prise en compte des outils quantitatifs dans les débats sociaux, sans verser ni dans le rejet a priori, ni dans le respect inconditionnel et naïf devant des « faits incontestables parce que quantifiés ».
EN:
How do you solve the contradiction between the statistician’s ethos and his taking into account of feedback even when this feedback appears to him only as regrettable obstacles to his mission, which he sees as an unbiased reflection of reality delivery? It is impossible to isolate one moment of the measurement, which would be independent from its uses, and particularly from the conventions which constitute the first step of quantification. It would be necessary to open up the statisticians’ training by complementing it with elements from history, politics, and sociology of statistics, econometrics, probabilities, accounting, and management. This program, inspired by sciences studies results (Pestre, 2006), could make it easier to take into consideration quantitative tools in social debates, without falling in an a priori rejection, nor in an unconditional and naïve respect in front of “indisputable, because quantified, facts”.