Documents repérés

  1. 1.

    Article publié dans Études françaises (savante, fonds Érudit)

    Volume 42, Numéro 1, 2006

    Année de diffusion : 2006

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    Pourquoi en cet automne du Moyen Âge l'enfance apparaît-elle comme une voie privilégiée du renouvellement de l'écriture et dans le même temps comme un lieu de retour vers l'origine du roman ? On peut y lire une nostalgie du temps passé et des écrits passés qu'il faut conserver, un mal du pays littéraire d'antan. Écrire l'enfance, c'est aussi se ménager la possibilité d'adjoindre un petit supplément, combler le blanc, mais ce faisant d'introduire une distance amusée sur le matériau d'origine. L'enfance est le lieu des possibles narratifs et le lieu de leur renouvellement, le lieu privilégié où se conjoignent l'autrefois et l'avenir ; l'aventure se redéfinit alors comme un toujours déjà-là enfoui ou refoulé qu'il faut faire remonter à la surface. Cet article se propose de dessiner quelques perspectives et d'appréhender la question de la récriture parodique et de son rapport au schème et au thème de l'enfance du héros à partir de trois axes principaux : l'écriture contrapuntique et la contrefaçon, la métafiction, et enfin la mémoire et la répétition puisque tout se joue finalement dans une tension entre balbutiement et radotage.

  2. 2.

    Article publié dans Tangence (savante, fonds Érudit)

    Numéro 110, 2016

    Année de diffusion : 2016

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    Avec L'Enchanteur, René Barjavel participe au renouvellement du mythe de Merlin dans la littérature française du xxe siècle. Cette réappropriation, qui paraît en 1984, n'a cependant suscité que très peu de commentaires. Il est assez peu risqué de supposer que ce désintérêt de la critique tient à l'apparente volonté du romancier de renouer avec les chimères et les frivolités des « vieux romans » avec lesquelles a cherché à rompre le roman « moderne ». Notre relecture de L'Enchanteur veut plutôt montrer comment son auteur est resté fidèle aux leçons des romans, déjà critiques, du Moyen Âge, où le prophète apparaît très tôt comme l'occasion d'un commentaire métatextuel sur les limites et la puissance de la parole et de l'écriture. Le personnage de l'enfant, dont le regard émerveillé aurait pu fournir au romancier du xxe siècle l'occasion de réenchanter le monde du roman, provoque au contraire une mise à plat des mystères de la langue. Le prosaïsme du discours enfantin a d'ailleurs tôt fait de contaminer le narrateur qui ne se laisse jamais oublier et qui, par des jeux de métalepses savamment orchestrés, force une mise à nue des stratégies d'écriture du romancier. Contre toute attente, on voit alors le roman romanesque procéder à son propre examen et rejoindre les rangs du roman critique.

  3. 3.

    Article publié dans Protée (savante, fonds Érudit)

    Volume 32, Numéro 3, 2004

    Année de diffusion : 2005

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    RésuméLa rumeur publique joue un rôle-clé dès les plus anciens textes français : elle motive les héros à la guerre et assure la renommée du saint auprès du bon peuple. Quand les auteurs vernaculaires délaissent les chansons de geste ou de saints (genres marqués par l'oralité) au profit d'une forme narrative bientôt appelée roman (genre défini d'abord par son rapport à l'écriture), la rumeur – qui fait et défait les héros – se voit concurrencée par l'écrit, auquel est attribuée une valeur de vérité supérieure. Le roman met ainsi en abyme sa propre quête de légitimité. Le statut ambigu de la narration médiévale, au carrefour de l'oralité et de l'écriture, se reflète dans la situation ambivalente de la rumeur, clairement associée au peuple et en position d'infériorité manifeste, mais demeurant néanmoins le véritable moteur de la narration. À ce titre, la rumeur, ou plus exactement la nouvelle « qui court et vole », devient un sujet autonome qui relance le récit, dans un apparent parallèle avec à la voix du narrateur.Au début du xiiie siècle, l'opposition entre roman et chanson se double d'une séparation entre vers et prose. Le roman en vers prend ses distances avec la rumeur en adoptant des accents parodiques, mais la prose est le lieu où la rumeur est mise en cause de la manière la plus systématique. Le roman en prose élabore ainsi un système complexe où la lettre et la voix se répondent. Par exemple, le grand cycle du Lancelot-Graal se clôt avec un roman, La Mort du roi Arthur, où la vérité vient de la lettre (missives révélatrices, inscriptions funéraires), alors même que la rumeur se révèle mortifère, depuis la rumeur de la fausse mort, qui a poussé Lancelot et Guenièvre au bord du suicide, jusqu'à celle qui condamne injustement la reine du meurtre de Gaheris de Karaheu. Le roman oppose ainsi à la voix de Merlin, le prophète à l'origine de ce royaume déchu, la permanence de la lettre, seule capable d'assurer la pérennité du royaume dans la mémoire et dans les lettres. La rumeur qui traverse les premières entreprises romanesques porte avec elle la question fondamentale du roman : celle de la vérité et du statut de la fiction, dans un monde où la langue vulgaire quitte la sphère de l'oralité et cherche à s'imposer comme langue d'écriture.

  4. 4.

    Article publié dans Études littéraires (savante, fonds Érudit)

    Volume 4, Numéro 1, 1971

    Année de diffusion : 2005

  5. 5.

    Ferlampin-Acher, Christine

    Perceforest et le roman

    Article publié dans Études françaises (savante, fonds Érudit)

    Volume 42, Numéro 1, 2006

    Année de diffusion : 2006

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    Perceforest, vaste roman vraisemblablement écrit au xve siècle, se revendique comme « chronique ». Pourtant, on peut supposer que le lecteur médiéval l'a reçu comme roman dans la mesure où il répond à un horizon d'attente stratifié, dont certains éléments se sont mis en place dès le xiie siècle (la traduction), qui s'est étoffé au xiiie siècle (avec entre autres la mise en cycle), pour se compléter au xive et se renouveler en s'éloignant du Graal. Perceforest présente des caractéristiques romanesques certaines, hétérogènes et parfois contradictoires, du fait de l'histoire déjà longue du roman et de la persistance des modèles anciens. Certains traits semblent menacer l'identification de ce texte comme roman. Pourtant la diversité de ce texte, qui propose des identifications génériques très variées, qui emprunte à des sources multiples, hors même du champ romanesque, la mise en cause héroïque, dans des développements burlesques et héroï-comiques, ainsi que la dénonciation de l'illusion (et par là même de la fiction), loin de fragiliser l'identification générique, la renforcent, tant il est vrai que le roman est un genre dynamique et pluriel, dès ses origines.

  6. 6.

    Article publié dans MuseMedusa (savante, fonds Érudit)

    Numéro 10, 2022

    Année de diffusion : 2023

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    Cette étude s'intéresse à la figure de la fée dans l'oeuvre de Michel Leiris, à partir des contes mais surtout des romans de chevalerie. En distinguant deux figures médiévales de la fée (la fée amante et la fée marraine), il est aisé de voir que Leiris, dans L'Âge d'homme, fait référence à la première, créature sexuelle ambiguë, à la fois enchanteresse et destructrice. Mais il est possible de trouver des traces de la seconde dans Fibrilles, dont un chapitre s'organise autour du récit d'une tentative de suicide avortée. À son réveil, l'écrivain est visité par le souvenir de sa tante Claire Friché, célèbre cantatrice. Redoublée par d'autres figures féminines (infirmières, etc.) qui entourent le convalescent, elle accompagne celui qui semble être redevenu un nouveau-né dans son retour à la vie, en l'encourageant à persévérer dans son oeuvre interrompue ; en lui faisant symboliquement don de la parole, elle apparaît ainsi comme une fée bienveillante, marraine de sa renaissance.

    Mots-clés : autobiographie, merveilleux, mythe, conte, fée, amante, marraine, suicide, renaissance, intertextualité, autobiography, supernatural, myth, tale, fairy, lover, godmother, suicide, rebirth, intertextuality

  7. 7.

    Article publié dans Études françaises (savante, fonds Érudit)

    Volume 32, Numéro 1, 1996

    Année de diffusion : 2006

  8. 8.

    Article publié dans Tangence (savante, fonds Érudit)

    Numéro 110, 2016

    Année de diffusion : 2016

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    Qu'on la conçoive comme idée (Barthes) ou comme corpus, la littérature constitue une forme particulière de mémoire, un « bloc-magique » au sens freudien, qui compose avec l'oubli autant qu'avec la préservation du passé. En elle mémoire publique et mémoire privée s'entretiennent l'une l'autre pour apporter aux présents successifs des procédés de description et de légitimation de la pensée et de l'oeuvre contemporaines. Dans cette perspective, le Moyen Âge, entre érudition et fiction, médiévisme et médiévalisme, constitue un lieu littéraire très particulier. Le terme même de Moyen Âge est le résultat d'une construction a posteriori et, si chacune de ses réitérations a dit le moderne, c'est au prix de contradictions flagrantes et de démentis successifs, non seulement dans l'histoire mais, parfois, au sein de l'oeuvre elle-même. L'article revient sur ces discords, sans délaisser les plus familiers, pour les analyser comme des modes de composition du présent avec le passé et de la mémoire avec l'oubli : des « représentances » (Ricoeur) dont les formes et les fonctions sont poétiques avant d'être historiques ou politiques. Ainsi, de Chapelain à Hugo, Flaubert, Huysmans, Pierre Michon ou Game of Thrones, mise à distance du passé ou brouillage des frontières, refus de la perte et mur de glace, mosaïques, collages et marécages, disent encore un « autre Moyen Âge ».

  9. 9.

    Article publié dans Tangence (savante, fonds Érudit)

    Numéro 110, 2016

    Année de diffusion : 2016

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    The Buried Giant (2014) de Kazuo Ishiguro est un roman à la frontière des genres : l'auteur puise dans la matière arthurienne, notamment dans Gauvain et le chevalier vert, pour élaborer un texte à mi-chemin entre la fantasy, le conte de fées et le roman intime. Située peu après la mort du roi Arthur, l'action se concentre sur un couple vieillissant et présente une Bretagne crépusculaire, où la coexistence des Bretons et des Saxons se fait de plus en plus inconfortable. Une étrange amnésie frappe l'île, et le souvenir d'événements récents risque sans cesse de resurgir et de briser l'équilibre des forces, en même temps qu'il menace de ruiner l'harmonie fragile qui unit les deux protagonistes. Un tel travail sur la mémoire et ses ambivalences est typique de l'oeuvre d'un auteur qui privilégie les zones de non-dit et d'incertitude. En se concentrant sur le rapport ambivalent que The Buried Giant entretient avec ses sources médiévales, cet article cherche à montrer comment Kazuo Ishiguro, tout en se tenant à distance de l'imaginaire médiéval et breton, réactive en fait la réflexion arthurienne sur l'impermanence, et construit un récit qui assume pleinement ses penchants allégoriques.

  10. 10.

    Article publié dans Études françaises (savante, fonds Érudit)

    Volume 47, Numéro 2, 2011

    Année de diffusion : 2011

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    On hésite encore à reconnaître que le roman médiéval (romance) est animé d'une volonté de contestation qui l'apparente aux romans plus tardifs (novel) qu'on a retenus comme signant l'acte de naissance du genre. Le roman en vers des xiie et xiiie siècles n'a pourtant pas toujours été dupe du « mensonge idéalisateur » (Thomas Pavel) : dès la fin du xiie siècle, on voit en effet apparaître plusieurs oeuvres dans lesquelles les motifs merveilleux font l'objet d'un traitement parodique, seule voie de renouvellement pour les vieilles merveilles de ces romans déjà vieux. Cet article se propose de voir comment les romanciers médiévaux qui s'amusent à ruser avec la merveille viennent en fait nous rappeler que depuis ses enfances le roman possède l'intéressante faculté de procéder, par le rire, à son propre examen critique.