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La morbidité hospitalière est un indicateur de l’état de santé de la population. C’est toutefois un indicateur imparfait : il ne retrace que les états qui nécessitent ou qui donnent lieu à un séjour à l’hôpital, et oublie tous les cas de soins effectués dans d’autres conditions, par exemple au cabinet du médecin ou en clinique externe; il fournit un nombre d’admissions et non un nombre de personnes hospitalisées; il ne donne qu’un seul diagnostic et exclut la possibilité de diagnostics multiples.
Malgré ses imperfections, c’est un indicateur utile, en par ticulier pour étudier les différences de consommation des services hospitaliers par des populations voisines, qui ont théoriquement accès aux mêmes services.
L’intérêt de l’exploitation des données de morbidité hospitalière est ici démontré à l’aide d’un exemple, celui du territoire du Département de santé communautaire (D.S.C.) du Centre hospitalier Lakeshore General de Pointe-Claire, et de ses cinq Centres locaux de services communautaires (C.L.S.C.) existants ou prévus.
Que l’on calcule des taux globaux d’hospitalisation, en rapportant le nombre d’admissions à l’hôpital à la population, des taux par âge ou des taux par diagnostic, on constate que la population du D.S.C. Lakeshore se fait toujours moins hospitaliser que la population de la région de Montréal. Cependant, à l’intérieur du D.S.C. Lakeshore, un C.L.S.C. se distingue par des taux toujours supérieurs à ceux du D.S.C, et même de l’ensemble de la région. Or la population de ce C.L.S.C. est, entre autres, moins scolarisée, plus francophone, le pourcentage de propriétaires y est moins élevé que dans l’ensemble du D.S.C.
Malgré ses limites, la donnée sur l’hospitalisation paraît donc reliée à l’état de santé comparatif des populations et à des variables socio-économiques qu’il faudra étudier davantage dans le but de mettre sur pied des programmes de prévention efficaces.