FR :
Au fil du temps, les parentèles se dispersent et les liens familiaux changent. Cette étude des différences entre les sexes au point de vue de la migration et de la dispersion géographique des enfants à partir de la maison paternelle repose sur deux populations essentiellement rurales du milieu du 19e siècle. Les analyses ont d’abord porté sur la population de la région côtière de Skellefteå, dans le nord de la Suède, pour laquelle des données sur chaque sexe étaient disponibles. Les résultats obtenus ont servi à l’estimation des différences selon le sexe au sein de populations natives du nord des États-Unis, pour lesquelles l’information sur le sexe féminin était limitée. La plupart des enfants adultes des deux groupes s’étaient établis à proximité de l’endroit où vivait leur père, et la proportion de fils sédentaires était la même dans les deux populations. Plus de filles que de fils s’étaient établies ailleurs dans la région de Skellefteå, et la situation était probablement similaire aux États-Unis. Toutefois, les distances entre membres de la même famille étaient plus grandes aux États-Unis. Les hommes étaient regroupés en communautés patrilinéaires plus souvent que les femmes, en raison notamment de la transmission de la terre aux fils et de la prédominance du mariage virilocal. Ces résultats sont mis en rapport avec les pratiques migratoires et matrimoniales, l’aménagement de l’espace et les réalités économiques propres à chacune des deux régions étudiées.
EN :
In the course of time, families disperse and kin relationships change. The differences between the genders in migration and the resulting differences in spatial dispersion of the children from their fathers were analyzed in two largely rural populations in the mid-19th century. The analyses were performed mainly on the Swedish population in the northern coastal Skellefteå region, where data on both genders was available. The results were used to estimate gender differences among a native-born population in the northern U.S., where information about women was limited. Most adult children resided in the same places as their fathers, and the proportion of co-resident sons was the same in both populations. However, more daughters than sons were located elsewhere in Skellefteå and probably also in the U.S. The distances separating relatives were, however, greater in the U.S. Men lived in patrilineal clusters to a greater extent than did women due, in part, to patrilineal inheritance and virilocal marriages. The results were discussed with reference to migration and marriage patterns, spatial organization and economic differences.