FR :
À défaut de pouvoir identifier spécifiquement les Inuit dans les statistiques de l’état civil à l’échelle du Canada, il est possible au moyen d’une approche géographique de produire une analyse démographique de la mortalité au sein des collectivités inuites du Canada. Nous avons ainsi estimé la mortalité par suicide dans les quatre régions du Canada où sont localisées les collectivités inuites, soit le Nunavut, le Nunavik (Nord du Québec), le Nunatsiavut (Labrador) et la région des Inuvialuit (Territoires du Nord-Ouest) pour les périodes 1989-1993, 1994-1998 et 1999-2003. L’analyse révèle des taux de suicide de 6 à 11 fois plus élevés dans l’ensemble des régions inuites, d’importantes variations des taux d’une région inuite à l’autre et une augmentation marquée des taux lors de la dernière période analysée. Les taux estimés de suicide ont été jumelés au recensement de la population du Canada de 2001 ainsi qu’à l’Enquête auprès des peuples autochtones de 2001 de Statistique Canada afin de cerner certains facteurs explicatifs.
EN :
In absence of Inuit specific data in vital statistics in Canada, one can rely on a geographical approach to produce a demographic analysis of mortality in Inuit communities in Canada. In this way we have estimated suicide mortality in the four regions of Canada where Inuit communities are located : Nunavut, Nunavik (North of Quebec), Nunatsiavut (Labrador) and the Inuvialuit region (North West Territories) for the periods 1989-1993, 1994-1998 and 1999-2003. The analysis reveals suicide rates 6 to 11 times higher in the Inuit regions as a whole, wide variations in rates between one Inuit region and another, and a sharp rise in rates during the most recent period analysed. The estimated suicide rates have been matched with the 2001 Canadian Census and the 2001 Aboriginal Peoples Survey produced by Statistics Canada, in order to identify some explanatory factors.