
Volume 34, numéro 2, automne 2006 L’éveil à l’écrit Sous la direction de Monique Sénéchal
Sommaire (11 articles)
Liminaire
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Connaissance du nom des lettres chez des enfants francophones de 4, 5 et 6 ans au Nouveau-Brunswick
Pierre Cormier
p. 5–27
RésuméFR :
Les données sur l’évolution des connaissances alphabétiques chez les jeunes Canadiennes et Canadiens français sont rares. Pourtant, ces connaissances prédisent fortement le progrès en lecture dans les premières années scolaires. La présente étude porte sur les différences parmi des enfants canadiens-français de quatre, cinq et six ans (environ 40 par groupe d’âge) au niveau de cinq manifestations des connaissances alphabétiques, soit la chanson de l’alphabet, l’identification de lettres majuscules et minuscules ainsi que l’écriture de ces lettres. À une exception près, les facteurs habituels affectent la performance à ces tâches. La tâche la plus facile est la récitation suivie par l’identification puis par l’écriture. Plus les enfants sont âgés, mieux ils réussissent les tâches. Ils identifient et écrivent correctement plus de lettres majuscules que de minuscules et plus de lettres appartenant à leur prénom que les autres lettres. En revanche, ils ont plus de facilité avec les consonnes dont le nom finit par le son de la lettre (ex. : la lettre f qui se dit « ef ») qu’avec les consonnes dont le nom commence par le son de la lettre (ex. : la lettre b qui se dit « bé »). La discussion compare les études sur les connaissances alphabétiques en anglais et en français.
EN :
Data on the development of alphabetic knowledge among young French Canadians is rare and yet this knowledge is a strong predictor of reading progress in the early years of school. This study takes a look at the differences among French Canadian children at the ages of four, five, and six (about 40 children per age group) in relation to five manifestations of alphabetic knowledge, such as the alphabet song, the identification of upper and lower case letters, and printing these letters. In most cases, the usual factors affect the performance of these tasks. The easiest task is reciting the alphabet, followed by identification and then printing. The older the children are, the better they succeed at these tasks. They are more successful at identifying and printing upper case letters than lower case letters and letters that are part of their first names. On the other hand, they have an easier time with consonants whose names end with the sound of the letter (i.e.: the letter f - “ef”) than with consonants whose names start with the letter (i.e.: the letter b – “bee”). The discussion compares studies on alphabetic knowledge in English and French.
ES :
Los datos sobre la evolución de los conocimientos alfabéticos entre los jóvenes canadienses franceses son escasos. Sin embargo, dichos conocimientos son buenos indicadores de la lectura durante los primeros años escolares. El presente estudio aborda las diferencias entre los niños canadienses franceses de cuatro, cinco y seis años (alrededor de 40 por grupo de edad), al nivel de cinco manifestaciones de los conocimientos alfabéticos, es decir, la canción del alfabeto, la identificación de las letras mayúsculas y minúsculas y la escritura de dichas letras. Salvo una excepción, los factores habituales afectan los resultados en estas tareas. La tarea más fácil es recitar, seguida de la identificación y de la escritura. Entre más grandes son los niños, mas fácilmente realizan estas tareas. Identifican y escriben correctamente más letras mayúsculas que minúsculas y más las letras que forman parte de sus nombres que las otras letras. En cambio, las consonantes cuyo nombre termina con el sonido de la letra (por ejemplo, la letra f, que se dice « efe ») les parecen más fáciles que las consonantes cuyo nombre comienza con el sonido de la letra (por ejemplo: la letra b, que se dice « be »). El análisis compara los estudios sobre los conocimientos alfabéticos en inglés y en francés.
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La connaissance du nom des lettres : précurseur de l’apprentissage du son des lettres
Jean-Noël Foulin et Sébastien Pacton
p. 28–55
RésuméFR :
Des recherches récentes ont montré que la connaissance du nom des lettres joue un rôle influent dans l’acquisition de l’écrit au cours des périodes préscolaire et scolaire. Cette connaissance contribue au développement initial de l’orthographe et de l’identification des mots écrits et elle facilite, par des mécanismes sans doute interdépendants, l’apprentissage des relations lettres-phonèmes et le développement de la sensibilité phonémique. La présente étude s’intéresse aux relations entre la connaissance du nom des lettres et l’apprentissage du son des lettres. Les participantes et les participants étaient des pré-lecteurs francophones scolarisés à deux niveaux préscolaires (4-5 ans et 5-6 ans). Ils ont effectué une tâche d’identification de pseudomots écrits en choix forcé dans laquelle ils devaient identifier, dans une paire de pseudomots différant par une seule consonne (p. ex., BOC vs VOC), le pseudomot prononcé par l’expérimentateur (p. ex., /bok/). Les enfants connaissaient le nom des consonnes utilisées dans l’étude mais ignoraient leur son. Trois variables ont été manipulées : la position de la consonne cible dans le pseudomot (initiale vs finale); le type de nom de la consonne cible (consonne-voyelle vs voyelle-consonne); la structure linguistique des pseudomots (CVC vs CCV). Les résultats ont montré que les enfants pré-lecteurs étaient capables, massivement à 5-6 ans et dans une proportion notable à 4-5 ans, d’utiliser des relations lettres-phonèmes pour distinguer des mots écrits. La discussion envisage des implications théoriques se rapportant à l’apprentissage du son des lettres et esquisse quelques suggestions d’ordre éducatif.
EN :
Recent research has shown that the knowledge of letter names plays an influential role in writing acquisition skills as children make their way through school. This knowledge contributes to the initial development of spelling skills and the identification of written words, and through mechanisms that are no doubt interdependent; it also helps children learn letter-phoneme relationships and phonemic sensitivity. This study examines the relationships between the knowledge of letter names and learning the sound of each letter. The participants were Francophone pre-readers from two grade levels (4-5 year-olds and 5-6 year-olds). Their task was to identify pseudo words with the forced-choice technique. The students had to identify words the experimenter said (e.g., /bok/) from a pair of pseudo words that only differed by one consonant (e.g., BOC vs. VOC) The children knew the names of the consonants used in the study, but not their sounds. Three variables were manipulated: the position of the target consonant in the pseudo word (initial vs. final); the type of name of the target consonant (consonant-vowel vs. vowel-consonant); the linguistic structure of the pseudo words (CVC vs. CCV). The results demonstrated that at the age of 5-6, the vast majority of the pre-readers and a significant number of 4-5 year-olds were able to use the letter-phoneme relationships to distinguish written words. The discussion envisages theoretical implications related to learning the sound of the letters, and outlines a few educational suggestions.
ES :
Las investigaciones recientes demuestran que el conocimiento de los nombres de las letras juega un rol importante en la adquisición de la escritura durante los periodos preescolar y escolar. Dicho conocimiento contribuye al desarrollo inicial de la ortografía y en la identificación de las palabras escritas y facilita, a través de mecanismos sin duda interdependientes, el aprendizaje de las relaciones letras – fonemas y al desarrollo de la sensibilidad fonémica. El presente estudio se interesa a las relaciones entre el conocimiento del nombre de las letras y el aprendizaje del sonido de las letras. Los participantes eran prelectores francófonos escolarizados en dos niveles preescolares (4-5 y 5-6). Tenían que efectuar un ejercicio de identificación de seudo-palabras escritas por selección restringida en el cual debían identificar, en un par de seudo-palabras que diferían en una sola consonante (e.g. BOC vs VOC), la seudo-palabra pronunciada por el experimentador (por ejemplo /bok/). Los niños conocían el nombre de las consonantes utilizadas en el estudio, pero ignoraban su sonido. Se manejaron tres variables: la posición de la consonante-objetivo en la seudo-palabra (inicial vs final); el tipo de nombre de la consonante-objetivo (consonante-vocal vs vocal-consonante); la estructura lingüística de las seudo-palabras (CVC vs CCV). Los resultados demuestran que los niños prelectores eran capaces, sobre todo entre 5-6 años y de manera preponderante entre 4-5 años, de utilizar las relaciones letras-fonemas para distinguir las palabras escritas. La discusión toma en consideración las implicaciones teóricas relacionadas con el aprendizaje del sonido de las letra y esboza algunas proposiciones de carácter educativo.
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Prévention des difficultés d’apprentissage en lecture : l’effet différencié d’un programme implanté par des enseignantes de maternelle chez leurs élèves
Monique Brodeur, Catherine Gosselin, Julien Mercier, Frédéric Legault et Nathalie Vanier
p. 56–84
RésuméFR :
Cette étude vise à examiner l’effet d’un programme de prévention universelle des difficultés d’apprentissage en lecture intégrant un enseignement phonique systématique en milieu scocioéconomique faible. Dix-sept enseignantes de maternelle ont implanté le programme et neuf autres ont poursuivi leurs activités habituelles. Deux cent soixante-deux élèves, 165 dans le groupe expérimental et 97 dans le groupe témoin, ont été évalués concernant leur connaissance des lettres et leurs habiletés métaphonologiques. Les évaluations ont eu lieu à quatre reprises, en début et en fin de maternelle et de première année. Les résultats révèlent que les trajectoires de développement des deux groupes à propos de la connaissance des lettres sont différentes en faveur du groupe expérimental, alors que celles relatives aux habiletés métaphonologiques sont semblables. De plus, l’effet de l’intervention est modulé par le niveau initial bas, moyen ou élevé de connaissance des lettres; le groupe d’élèves dont le niveau est bas bénéficie davantage de l’intervention en ce qui concerne les lettres alors que pour les habiletés métaphonologiques, les élèves dont le niveau est bas ou élevé tirent profit du programme différemment, selon leurs habiletés. Ces résultats suggèrent que les milieux scolaires gagnent à implanter des pratiques d’enseignement phonique systématique dès le début de la maternelle, notamment auprès des élèves qui ont un bas niveau de connaissance des lettres.
EN :
This study examines the outcome of a general program to prevent reading difficulties that integrated systematic phonics teaching in an underpriveliged milieu. Seventeen kindergarten teachers applied the program, while nine continued with their regular activities. Two hundred sixty two students, 165 in the experimental group and 97 in the control group, were evaluated on their knowledge of letters and their metaphonological skills. These evaluations were carried out four times, at the beginning and at the end of kindergarten and the first grade. The results show that the development curve for the knowledge of letters was stronger in the experimental group than in the control group, whereas for metaphonological skills, the curves were similar. Moreover, a low, average or high initial level of knowledge of letters modulated the effect of the intervention; the group of students with a low initial level benefited more from the intervention in terms of their knowledge of letters, while for metaphonological skills, the advantages of the program for low and high level students varied depending on their skills. These results suggest that schools would benefit from systematic phonics teaching from the beginning of kindergarten, particularly for students whose knowledge of letters is weak.
ES :
El presente estudio trata de examinar el efecto de un programa de prevención universal de dificultades de aprendizaje en lectura que integra la enseñanza fónica sistémica en un medio socioeconómico frágil. Diecisiete maestras de preescolar implantaron el programa y otras nueve continuaron realizando sus actividades habituales. Doscientos sesenta y dos alumnos, 165 en el grupo experimental y 97 en el grupo testigo, fueron evaluados al nivel de sus conocimientos de las letras y de sus habilidades metafonológicas. Las evaluaciones se realizaron en cuatro ocasiones, al principio y al final del preescolar y del primer año. Los resultados revelan que las trayectorias de desarrollo de los dos grupos en lo que concierne el conocimiento de las letras difieren en favor del grupo experimental, mientras que los relativos a las habilidades metafonológicas son semejantes. Además, el efecto de la intervención fue modulado por el nivel inicial bajo, medio o elevado del conocimiento de las letras; el grupo de alumnos cuyo nivel era bajo obtuvo un mayor beneficio de la intervención en lo que se refiere a las letras mientras que para las habilidades metafonológicas, los alumnos cuyo nivel era bajo o elevado obtuvieron un beneficio diferente el programa, dependiendo de sus habilidades. Los resultados sugieren que los medios escolares se benefician al implantar prácticas de enseñanza fónica sistémica desde le inicio del preescolar, sobretodo a los alumnos que poseen un bajo nivel de conocimiento de las letras.
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Écriture inventée : pluralité des traitements et variabilité selon la structure syllabique
Laurence Pasa, Véronique Creuzet et Jacques Fijalkow
p. 85–103
RésuméFR :
Cette étude examine comment procèdent les enfants en situation d’écriture inventée, lors d’une même passation, en considérant tant le nombre de lettres produites pour chaque mot que les unités orales auxquelles ces lettres correspondent. À l’encontre de l’hypothèse courante selon laquelle les enfants procèderaient à un moment donné de façon unitaire (par exemple syllabique ou phonémique) et uniforme (quel que soit l’objet à écrire), l’analyse s’efforce de mettre en évidence la pluralité et la variabilité des traitements utilisés par un même enfant. La recherche porte sur 115 enfants de grande section d’école maternelle (âgés de 5 à 6 ans) auxquels nous avons demandé individuellement d’écrire six phrases contenant chacune deux mots-tests représentant trois types de structures syllabiques différentes : Consonne-Voyelle (CV), Consonne-Consonne-Voyelle (CCV) et Consonne-Voyelle-Consonne (CVC). Les productions écrites sont suivies d’un entretien métagraphique. Les résultats montrent que 65 % des enfants utilisent plus d’un type de traitement et que celui-ci varie selon la structure syllabique : plutôt syllabique pour CV, plutôt phonémique pour CVC, tandis que les deux types apparaissent pour CCV. La pluralité des traitements utilisés et leur variabilité invitent à complexifier les modèles actuels du développement de l’écriture, tant du côté du sujet que de l’objet.
EN :
This study examines how children proceed in an invented writing situation, taking into account during the same session both the number of letters produced for each word and the oral units to which the letters correspond. Counter to the current hypothesis which says that children proceed in a unitary way (for example syllabic or phonemic) and a uniform way (regardless of the word to be written), the analysis tries to show the plurality and variability of approaches the same child uses. The research is based on 115 children from a large kindergarten section (5 to 6 year-olds) who were asked individually to write six sentences, each of them containing two testwords which represent three different types of syllabic structures: Consonant-Vowel (CV), Consonant-Consonant-Vowel (CCV) and Consonant-Vowel-Consonant (CVC). The written productions were followed by a metagraphic interview. The results show that 65% of children use more than one type of approach and that their approaches vary depending on the syllabic structure - a more syllabic approach for CV, a more phonemic approach for CVC, while both types of approaches are used for CCV. The plurality and variability of approaches the children used is an invitation to complexify current writing development models in relation to both subject and object.
ES :
Este estudio examina como actúan los niños en situación de escritura inventada, durante la redacción, tomando en consideración tanto el número de letras por palabras como las unidades orales a las cuales esas letras corresponden. En contra de la hipótesis según la cual los niños, a un momento dado obran de manera unitaria (por ejemplo silábica o fonémica) y uniforme (cualquiera que sea el objeto de escritura), el análisis trata de evidenciar la pluralidad y la variabilidad de los tratamientos utilizados por un mismo niño. La investigación fue realizada entre 115 niños de la gran sección preescolar (de 5 a 6 años de edad), a quienes pedimos individualmente que escribieran seis frases conteniendo, cada una, dos palabras-test representando tres tipos de estructuras silábicas diferentes: Consonante-Vocal (CV), Consonante-Consonante-Vocal (CCV) y Consonante-Vocal-Consonante (CVC). Además de la producción escrita, se realizó una entrevista metagráfica. Los resultados muestran que 65 % de los niños utilizan más de un tipo de tratamiento, el cual varia según la estructura silábica: Preponderantemente silábica para CV, fonémica para CVC, usando los dos tipos en CCV. La pluralidad de tratamientos utilizados y su variabilidad nos llevan a complicar los modelos actuales del desarrollo de la escritura, tanto del lado del sujeto como del objeto.
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Copie de mots, connaissance des lettres et conscience phonémique : une étude longitudinale chez des enfants de 5 ans
Catherine Martinet et Laurence Rieben
p. 104–125
RésuméFR :
L’objet de cet article se situe dans le prolongement d’une étude effectuée par Rieben, Ntamakiliro, Gonthier et Fayol (2005) sur l’efficacité de différentes pratiques d’écriture chez des enfants de 5 ans. Ces chercheurs ont montré qu’au bilan psycholinguistique effectué en fin d’année, les résultats des élèves qui ont copié une série de mots pendant la phase d’entraînement ne se différenciaient pas de ceux du groupe contrôle. La présente analyse étudie les 6 048 mots copiés par ces mêmes enfants pendant l’entraînement dans le but de contribuer à expliquer son absence d’effet. Trois analyses ont été effectuées : nombre de mots correctement copiés; fréquence des différents types d’incorrections; relations entre les incorrections et les performances à deux épreuves psycholinguistiques (connaissance des lettres et détection phonémique). Les résultats montrent que les copies présentent un bon niveau qualitatif et qu’il n’existe pas de lien entre la fréquence des différents types d’incorrections et les scores aux épreuves psycholinguistiques, excepté le fait que les enfants qui produisent le plus de lettres non reconnaissables obtiennent un score en connaissance des lettres au bilan initial inférieur à celui des enfants qui en produisent le moins. Les résultats obtenus ne permettent pas d’attribuer le manque d’effet de la copie à des insuffisances des copies elles-mêmes; par conséquent, d’autres hypothèses explicatives devraient être testées.
EN :
The subject of this article is the extension of a study done by Rieben, Ntamakiliro, Gonthier and Fayol (2005) on the effectiveness of different writing practices among 5 year-old children. These researchers showed that in the psycholinguistic evaluation done at the end of the year, the results of the students who copied a series of words during the training phase were no different than those of the control group. This analysis studies the 6,048 words copied by these same students during their training sessions in an effort to contribute to an explanation of why copying these words had no effect. Three analyses were carried out: the number of words correctly copied, the frequency of the different types of errors, the relationships between the errors and performance in two psycholinguistic tests (knowledge of letters and phonemic detection). The results show that the copies present a good qualitative level and that there is no link between the frequency of the different types of errors and psycholinguistic test scores, except for the fact that the children who produce the most unrecognizable letters obtain a lower score in letter knowledge in the initial evaluation than children who produced the fewest unrecognizable letters. The results obtained do not allow a correlation to be drawn between the lack of effect the copying had to deficiencies in the copying itself. Therefore, other explicative hypotheses should be tested.
ES :
El objeto de este artículo se sitúa en la prolongación de un estudio publicado por Rieben, Ntamkiliro, Gonthier y Fayol (2005) sobre la eficiencia de diferentes prácticas de escritura entre los niños de 5 años. Dichos investigadores demostraron que en la evaluación sicolingüística realizada al fin del año, los resultados de los alumnos que habían copiado una serie de palabras durante la fase de entrenamiento no diferían de los del grupo de control. El presente artículo analiza las 6 048 palabras copiadas por dichos niños durante el entrenamiento con el fin de contribuir a la explicación de su ausencia de efecto. Se realizaron tres análisis : Numero de palabras correctamente copiadas; frecuencia de los diferentes tipos de error, relaciones entre los errores y los resultados en dos pruebas sicolingüísticas (conocimiento de las letras y detección fonémica). Los resultados dejar ver que las copias presentan un buen nivel cualitativo y que no hay relación entre la frecuencia de los diferentes tipo de error y los resultados en las pruebas sicolingüísticas, aparte del hecho que los niños que producen más letras irreconocibles obtienen un resultado inferior en el conocimientos de las letras durante el examen final comparado al resultado de los niños que producen menos. Los resultados obtenidos no permiten atribuir la ausencia de efecto de la copia a las insuficiencias de las copias mismas; por ello, se deberían investigar otros hipótesis explicativas.
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Le développement de l’écrit en milieu de langue minoritaire : l’apport de la communication orale et des habiletés métalinguistiques
Diana Masny
p. 126–149
RésuméFR :
Une étude longitudinale a été entreprise afin d’étudier le développement de l’écrit soit l’acquisition de la lecture et de l’écriture, chez de jeunes enfants d’une communauté francophone minoritaire dans le nord de l’Ontario. Reconnaissant que différents facteurs langagiers peuvent jouer un rôle déterminant dans l’acquisition de la lecture et de l’écriture, nous avons mené un projet longitudinal de deux ans et avons suivi trente-cinq élèves de la maternelle (cinq ans) à la 1re année. Les variables étudiées sont : la communication orale, les habiletés métalinguistiques, la lecture et l’écriture. Les résultats de l’étude sont discutés en relation avec l’apprentissage de la langue, la réussite scolaire et l’éducation en milieu linguistique minoritaire.
EN :
A longitudinal study was undertaken to gain an understanding of literacy acquisition in young children in a French minority setting in Northern Ontario. Recognizing that different language factors are influential in reading and writing, a two-year study was designed with children from age 5 through age 6, senior kindergarten to grade 1. Thirty-five pupils participated in the project. The variables measured were: oral communication, metalinguistic awareness, reading and writing. The findings are discussed in relation to language learning, academic achievement, and minority language education.
ES :
Teniendo en cuenta que la comunicación oral tiene un papel determinante en la adquisición de la lectura y de la escritura, se elaboró un proyecto longitudinal para aumentar la comunicación oral a través de la enseñanza de las artes a los jóvenes de una comunidad franco-hablante minoritario en el norte de la provincia de Ontario. Participaron en este proyecto treinta y cinco alumnos, de cinque a seis años, desde el kindergarden hasta el primero año de la escuela primaria. Las variables que se examinaron son: la comunicación oral, la conciencia lingüística, la lectura y la escritura. Los resultados del proyecto se discuten en relación con el aprendizaje de la lengua, el éxito escolar y la educación en un medio minoritario.
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Influence de l’apprentissage de l’écrit lors d’une tâche de répétition de mots et de logatomes, avec lecture labiale et sans lecture labiale, chez des enfants de 4 à 8 ans
Véronique Rey, Carine Sabater et Véronique Prost
p. 150–168
RésuméFR :
Les recherches de ces trente dernières années ont mis en évidence des liens étroits entre la capacité métaphonologique et l’apprentissage de l’écrit. Afin de comprendre comment se développent ces deux processus, nous avons appréhendé deux variables des compétences métaphonologiques, auprès de jeunes enfants, en apprentissage de l’écrit. La variable répétition de mots versus répétition de logatomes nous permet de tester l’impact de l’écrit sur la répétition des phonèmes en contexte lexical (répétition de mots) et sans contexte lexical (répétition de logatomes). La variable de la lecture labiale, moins étudiée dans la littérature, a également été testée. La tâche de répétition de mots et de logatomes s’est alors déroulée dans deux conditions : une condition dite « audio-visuelle » où les enfants entendent des mots et des logatomes et voient à la télévision en même temps le visage de l’expérimentatrice. Une condition dite « audio-orale » où des enfants réalisent le même exercice sans support de l’image. Des enfants malvoyants ont réalisé la tâche de répétition dans cette deuxième condition. Les résultats tendent à montrer la pertinence de la distinction.
EN :
Research done over the past thirty years has revealed close links between metaphonological skills and writing acquisition. To understand how these two processes develop, we examined metaphonological skill variables among young children learning how to write. The variable of repeating words versus repeating logatoms allowed us to test the impact of repeating phenomes in both a lexical (word repetition) and non-lexical context (logatoms repetition). The variable of lip reading, which has not been studied much, was also tested. The task of repeating words and logatoms took place under two conditions: an “audio-visual” condition, in which the children hear the words and logatoms and see the experimenter’s face at the same time on a television screen, and an “audio-oral” condition in which children do the same exercise without the support of the television image. Children with vision problems did the repetition test under the second condition. The results tend to show the relevance of making a distinction between words and logatoms, but suggest that the audio-visual variable has little influence.
ES :
Las investigaciones de los últimos treinta años han puesto en evidencia las relaciones estrechas que existen entre la capacidad metafonológica y el aprendizaje de la escritura. Con el objeto de comprender cómo se desarrollan dichos procesos, hemos escogido dos variables entre las habilidades metafonológicas, en niños que están aprendiendo a escribir. La variable repetición de palabras contra repetición de logátomos nos permite probar el impacto de lo escrito sobre la repetición de los fonemas en contexto léxico (repetición de palabras) y sin contexto léxico (repetición de logátomos). La variable de la lectura labial, que ha sido menos estudiada, fue igualmente analizada. La tarea de repetición de palabras y de logátomos se realizó a partir dos condiciones: una condición nombrada « audiovisual » en la cual los niños escuchan las palabras y los logátomos y ven al mismo tiempo la cara de la experimentadora en la televisión. Otra condición llamada « audio-oral » en la cual los niños realizan el mismo ejercicio sin el apoyo de la imagen. Los niños con dificultades visuales realizaron la tarea de repetición según la segunda condición. Los resultados parecen validar la pertinencia de la distinción palabras/logátomos así como la poca influencia de las variables « visual » y « audio-visual ».
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La contribution de la diversité des expériences littéraires préscolaires aux habiletés émergentes en littéracie
Sophie Parent, Isabelle Montésinos-Gelet, Jean R. Séguin, Philip David Zelazo et Richard E. Tremblay
p. 169–189
RésuméFR :
Les études antérieures montrent que les facteurs langagiers et cognitifs chez le jeune enfant ne suffisent pas pour expliquer les différences individuelles dans l’acquisition des compétences relatives à la langue écrite (Sénéchal et LeFevre, 2002). S’inspirant de l’éthologie et de la sociologie, Pellegrini (2001) propose que l’exposition à une plus grande variété d’interlocuteurs et de contextes sociaux pour l’exercice des compétences liées à l’écrit favorise l’acquisition du langage littéraire et des compétences en lecture/écriture. La présente étude a pour but de vérifier cette contribution de la variété des opportunités sociales reliées à l’écrit à l’acquisition des compétences émergentes en littéracie à 5 ans. Cette contribution est examinée de concert avec les ressources financières familiales, l’éducation parentale, la fréquence des activités mère-enfant de lecture/écriture et les compétences verbales et mnémoniques de l’enfant. Les résultats confirment partiellement l’hypothèse de Pellegrini et appuient la pertinence de considérer plusieurs dimensions des expériences sociales préscolaires. La contribution unique de la diversité des activités littéraires de l’enfant à 48 mois s’avère de taille similaire à celle du vocabulaire réceptif évalué à 42 mois et de la mémoire à court terme à 42 mois. La diversité des interlocuteurs n’ajoute toutefois pas au modèle.
EN :
Past studies show that language and cognitive factors among young children do not explain individual differences in written language skill acquisition (Sénéchal et LeFevre, 2002). Working from the principles of ethology and sociology, Pellegrini (2001) suggests that exposure to a larger variety of social contacts and contexts promotes the acquisition of literary language and reading/writing skills. The purpose of this study is to check the contribution of a variety of social writing-related opportunities to the acquisition of emerging literacy skills in 5 year-olds. This contribution is examined alongside family financial resources, parental education, frequency of mother-child reading/writing activities, and the child’s verbal and mnemonic skills. The results partially confirm Pellegrini’s hypothesis and support the relevance of considering several dimensions of preschool social experience. The unique contribution of diverse literary activities for 4 year-olds (48 months) seems to be as important as receptive vocabulary and short term memory, evaluated at 42 months. However, a larger variety of contacts was not added to the model.
ES :
Los estudios anteriores demuestran que los factores cognitivos y del habla entre los niños pequeños no bastan para explicar las diferencias individuales durante la adquisición de las habilidades relacionadas con la lengua escrita (Sénéchal et LeFevre, 2002). Inspirándose en la etología y en la sociología, Pellegrini (2001) propone que la exposición a una más amplia variedad de interlocutores y de contextos sociales en el ejercicio de las habilidades ligadas a lo escrito favorece la adquisición del lenguaje literario y de las habilidades en lectura/escritura. El presente estudio tiene como finalidad verificar la contribución de la variedad de oportunidades sociales relacionadas con lo escrito en la adquisición de las habilidades que emergen en literacia a los 5 años. Dicha contribución es examinada tomando en consideración los recursos familiares, la educación de los padres de familia, la frecuencia de las actividades madre-niño en lectura/escitura y las habilidades verbales y mnemónicas del niño. Los resultados confirman parcialmente la hipótesis de Pellegrini y muestran que es pertinente considerar las varias dimensiones de las experiencias sociales preescolares. La contribución única de la diversidad de las actividades literarias del niño de 48 meses se asemeja a la del vocabulario receptivo evaluado a los 42 meses y a la memoria a corto plazo a los 42 meses. La diversidad de interlocutores no agrega gran cosa al modelo.
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La littératie familiale et les habiletés en conscience phonologique des enfants de maternelle
Monica Boudreau, Lise Saint-Laurent et Jocelyne Giasson
p. 190–213
RésuméFR :
Cet article présente les résultats d’une étude comparant les interventions parentales d’enfants de maternelle forts et faibles en conscience phonologique. Un échantillon de 88 élèves (44 dans chacun des groupes) fut constitué à partir des résultats de 234 élèves de maternelle qui furent évalués par une épreuve comprenant six tâches de conscience phonologique. Les mesures prises auprès des parents des enfants forts et faibles en conscience phonologique incluaient un questionnaire sur leurs interventions en conscience phonologique et des observations à la maison dans une activité de lecture d’un abécédaire. Les comparaisons des deux groupes révèlent que les parents d’enfants forts en conscience phonologique rapportent réaliser plus d’activités à la maison de conscience phonologique que les autres parents. De plus, lorsqu’ils sont observés pendant qu’ils lisent un abécédaire à leur enfant, ces parents font un plus grand nombre d’interventions et ils incitent plus souvent leur enfant à lire et à écrire (épeler) des mots.
EN :
This article presents the results of a study comparing the interventions of parents of kindergarten students who had either strong or weak phonological awareness. A sample of 88 students (44 in each group) was formed using the results of an evaluation of 234 kindergarten students, which included six phonological awareness tasks. The parents of the students who had either strong or weak phonological awareness were given a questionnaire about the phonological awareness interventions and observations they made at home during a reading activity using an alphabet primer. The comparisons of the two groups revealed that the parents whose children had a strong awareness of phonetics do more phonological awareness activities at home with their children than the other parents do. Moreover, observations of these parents while they read an alphabet primer with their child, revealed that they made more interventions and encouraged their child to read and write (spell) words more often.
ES :
Este artículo presenta los resultados de un estudio que compara las intervenciones paternales de los niños con conciencia fonológica fuerte y débil. Se formó un muestreo de 88 alumnos (44 en cada uno de los grupos) a partir de los resultados de 234 alumnos de preescolar evaluados con una prueba que comprendía seis ejercicios de conciencia fonológica. En lo que concierne a las familias de los niños con conciencia fonológica fuerte o débil, se incluyó un cuestionario sobre las intervenciones en conciencia fonológica así como observaciones en la casa durante una actividad de lectura de un abecedario. Las comparaciones entre los dos grupos muestran que los padres de niños con una conciencia fonológica fuerte realizan más actividades de conciencia fonológica en la casa que los otros padres. Además, cuando se les observa leyendo un abecedario a sus hijos, dichos padres intervienen más et los incitan con mayor frecuencia a leer, escribir (deletrear) las palabras.
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Microgenèses comparées en lecture interactive à 4 ans : co-construction de la langue écrite entre élèves et enseignants
Christine Gamba, Catherine Martinet et Madelon Saada-Robert
p. 214–235
RésuméFR :
Cette contribution se propose de comparer deux séances de Lecture Interactive, entre une enseignante et ses élèves de 4 ans, à deux moments distincts de l’année scolaire (début et fin). L’activité consiste à « lire » ensemble un livre imagé, premier moment d’une séquence didactique plus large de lecture/écriture émergente. Le déroulement de ces deux séances est analysé suivant une démarche compréhensive-interprétative utilisée pour l’analyse qualitative des processus complexes propres aux microgenèses didactiques. Ces dernières se focalisent sur deux objets d’étude : la progression du contenu de l’enseignement/apprentissage, ici dans une situation de Lecture Interactive, et la progression des modalités de compréhension sous-jacentes aux interactions verbales. Nous avançons l’hypothèse que l’apprentissage situé ne peut être effectif que s’il y a co-construction d’un contenu pointé explicitement comme objet d’enseignement, co-construction elle-même dépendante de celle d’une zone de compréhension commune entre les partenaires. Entre le début et la fin de l’année scolaire, il est montré que non seulement les contenus d’enseignement/apprentissage se complexifient, mais que la zone de compréhension qui se construit pendant la lecture du livre se transforme également. Finalement, la progression des élèves pendant l’année concernant leurs compétences psycholinguistiques permet de pointer les connaissances qu’ils ont intériorisées à partir de la dynamique des interactions en classe.
EN :
This article compares two Interactive Reading sessions between a teacher and 4-year old students, at two different periods of the school year (beginning and end). The activity consisted of “reading” a picture book together, the first instance in a broader didactic sequence of emerging reading/writing skills. The two sessions were analyzed according to a comprehensive-interpretative procedure used in the qualitative analysis of the complex processes inherent to didactic microgeneses. These focus on two subjects of study: the progression of teaching/learning content, here in an Interactive Reading situation, and the progression of the understanding modalities underlying verbal interactions. Our hypothesis is that positioned learning can only be effective when there is co-construction of content specifically designated for teaching, this co-construction itself dependent on that of a common zone of understanding between the partners. Between the beginning and the end of the school year, it was shown that not only did the teaching/learning content become more complex, but that the zone of understanding created while reading the book also changed. Finally, the students’ progress in psycholinguistic skills over the course of the year made it possible to identify the knowledge that they have interiorized from the dynamic of classroom interactions.
ES :
Esta contribución tiene el propósito de comparar dos sesiones de Lectura Interactiva, entre una maestra y sus alumnos de cuatro anos, en dos momentos distintos del año escolar (principio y fin). La actividad consiste en « leer » juntos un libro imaginado, primer momento de una secuencia didáctica más amplia de lectura/escritura emergente. El desarrollo de las dos sesiones fue analizado según un enfoque comprensivo – interpretativo utilizado en el análisis cualitativo de procesos complejos propios a las microgénesis didácticas. Estas últimas enfocan dos objetos de estudio: la progresión del contenido de la enseñanza/aprendizaje, en este caso una situación de Lectura Interactiva, y la progresión de las modalidades de comprensión subyacentes a las interacciones verbales. Avanzamos la hipótesis que el aprendizaje determinado no puede ser efectivo si no hay una co-construcción del contenido identificado de manera explícita como objeto de enseñanza, co-construcción que depende de la zona de comprensión común entre las dos partes. Entre el principio y el fin del año escolar, se muestra que no sólo los contenidos de la enseñanza/aprendizaje se vuelven más complejos, sino que la zona de comprensión que se construye durante la lectura del libro igualmente se transforma. Finalmente, la progresión de los alumnos durante el año en lo que se refiere a sus habilidades sicolingüísticas permite identificar los conocimientos que han interiorizado gracias a la dinámica de las interacciones en clase.