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462.Plus d’information
Cet article présente une entrevue inédite d'Hubert Aquin avec l'écrivain britannique Aldous Huxley, réalisée dans le cadre de l'émission Premier plan du 12 juin 1960 à la télévision de Radio-Canada. L'analyse des contextes de production, de diffusion et de réception de l'entrevue, située dans le corpus des grands entretiens réalisés en 1960 par Hubert Aquin, permet de mieux saisir l'impact de la carrière journalistique sur la formation intellectuelle de l'écrivain, du militant politique et de l'homme des médias. La réémergence du patrimoine médiatique aquinien, grâce à la nouvelle accessibilité de plusieurs dizaines de documents audiovisuels à l'Université de Montréal, est finalement soulignée, laissant entrevoir de nouvelles perspectives d'études de l'oeuvre.
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463.Plus d’information
La « dénarrativisation » du récit qu'opère Céline dans la trilogie allemande lui permet d'écrire l'Histoire à hauteur de chaos, d'atteindre un infra-récit que les récits historiques recouvrent d'ordinaire, de donner voix au « pas racontable ». Cette étude se propose de montrer comment une écriture littéraire de l'histoire (et une lecture du même type) permet à la fois de raconter l'Histoire autrement, de raconter une autre histoire que celle de l'historiographie officielle et enfin de raconter autre chose qu'une histoire.
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465.Plus d’information
L’oeuvre de Philippe Vilain constitue un apport important dans le champ littéraire contemporain, parce qu’elle investit les modes et les genres de son temps (l’autofiction, l’exofiction et la non-fiction) autant qu’elle en est investie par les enjeux théoriques : ses fictions pensives se caractérisent par leur capacité à fournir un cadre fictionnel à la réflexion sur l’expérience amoureuse, susceptible de se prolonger dans l’écriture des essais et de se nourrir de celle-ci. Cet article se propose de mettre en lumière quelques-uns de ces élargissements fictionnels de sa pensée, leur rapport avec sa production en tant qu’essayiste, ainsi que la capacité de l’écrivain à s’emparer de son expérience ordinaire pour la transformer aussi bien en objet littéraire qu’en pensée structurée.
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466.Plus d’information
Cet article considère le roman Murder in Byzantium par Julia Kristeva dans le contexte du dilemme éthique et politique le plus sérieux auquel l’Europe fait face aujourd’hui, en ce qui touche le rôle de la religion et l’inclusion de références religieuses dans la Constitution de l’Union européenne. Il trace le remodelage que fait Kristeva de la tradition européenne, et place la créativité féministe au coeur de son analyse. Je fais valoir que ce remodelage qui revalorise la créativité et la sensibilité féministe visualise la question de l’Europe éternelle comme une illusion qui est réinventée sans fin.
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467.Plus d’information
Cet essai propose d’abord une revue des positions critiques de Marilyn Randall par rapport au roman Trou de mémoire (1968) d’Hubert Aquin. Je m’attarde plus spécifiquement au concept de biolectographie, que j’ampute de son préfixe pour penser une lectographie, c’est-à-dire une lecture non plus axée sur la recherche de l’image de l’auteur dans les marges de la fiction, mais sur la responsabilité du lecteur ou de la lectrice. Trou de mémoire est un roman policier hors norme, car l’identité du criminel est rapidement découverte. Les mobiles des crimes qui structurent l’intrigue sont par ailleurs obscurs. Prenant appui sur la critique policière théorisée et pratiquée par Pierre Bayard, je propose une enquête qui reconstruit un portrait exhaustif des motivations des personnages, sans épargner l’examen du désir du lecteur. Cette insistance sur la rencontre avec le texte donne naissance au personnage conceptuel que je nomme le lecteur détective. Aux commandes de l’enquête, le lecteur détective revisite une fois de plus les énigmes de Trou de mémoire, plongeant dans le point de fuite du texte, moins pour proposer une solution que pour arpenter la logique fantasmatique mise en scène par l’écriture romanesque.
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468.Plus d’information
RésuméÀ l'aide de statistiques produites à partir des données de l'Index Translationum, on brosse un tableau général du volume, de la dynamique et de la structure de la traduction dans le monde. Sont analysés, entre autres, l'importance de l'activité traductionnelle, les principales langues traduites, les thèmes et les auteurs les plus traduits.
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469.Plus d’information
Cette étude porte sur les rapports entre les promesses affichées par le paratexte du roman de Roland Brival, Nègre de personne (Gallimard, 2016), et son contenu. Le titre frappe par son caractère fièrement revendicateur. Quant à la quatrième de couverture, elle précise que le roman traite d'un voyage à New York accompli par Léon-Gontran Damas pour rencontrer les intellectuels noirs de la Harlem Renaissance. Ce « rendez-vous qu'il s'est lui-même fixé avec l'histoire » va l'obliger « à revoir ses propres convictions d'une manière radicale », tandis qu'« une jeune femme rebelle et passionnée » va entrer dans sa vie. L'« emballage » est donc assez racoleur, mais ce voyage est une invention de Brival, tout comme ce carnet intime dans lequel Damas s'adresse à Césaire et Senghor. Il leur confie surtout des aventures sexuelles torrides avec une artiste haïtienne, perspective qui va plutôt à l'encontre de récentes lectures queer de la poésie de Damas. Le roman de Brival soulève donc toutes sortes de questions concernant les qualités de son texte et l'intérêt d'une fiction prétendument autobiographique qui prend d'aussi grandes libertés avec l'histoire littéraire et inclut même des calques de poèmes de Damas au statut ambigu.
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470.Plus d’information
RésuméLes Voyages de Gulliver (Swift, 1726) connaissent un grand succès au xixe siècle en France. Les quelque cent éditions parues entre 1815 et 1898 présentent une quinzaine de révisions distinctes, de versions abrégées ou expurgées et de retraductions, quoique la traduction réalisée par Pierre-François Guyot, abbé Desfontaines, en 1727 reste prédominante. L'analyse de trois versions publiées entre 1832 et 1843 (une réédition du texte de Desfontaines, une retraduction et une version expurgée pour la jeunesse), révèle comment la notion de traduction a évolué en un siècle et demi. L'étude du discours paratextuel et d'exemples tirés des passages les plus problématiques – s'agissant du « bon goût » ou des convenances – montre que des positions divergentes en matière de traduction cohabitent tout au cours du xixe siècle, cependant que les éditeurs semblent s'entendre pour proposer au lectorat français des textes retravaillés, qui ont transformé notre lecture de Gulliver en le vidant de son essence et en l'infantilisant.
Mots-clés : Voyages de Gulliver, retraduction, réédition, monarchie de Juillet