FR:
La planification urbaine est devenue une pratique de proximité. Elle se réalise à l’intérieur de pratiques de concertation et sous des modes partenariaux où les réseaux de quartier jouent un rôle clé. Dans ces espaces de concertation, on observe une tension entre les réseaux et l’affirmation du sujet, en particulier en situation de controverse d’aménagement. Un examen du système autoroutier de la région de Montréal a été engagé en 2001 et 2002 lors de la formation de la Commission de consultations sur l’amélioration de la mobilité entre Montréal et la Rive-Sud et des audiences publiques du BAPE sur le projet de modernisation de la rue Notre-Dame. Ces épisodes ont donné lieu à de larges débats publics, parfois inscrits à l’échelle métropolitaine. Ils ont permis de reformuler les enjeux de la planification des transports en insistant sur des dimensions oubliées, comme la qualité de vie, le cadre de vie et l’environnement. Dans ce débat, des acteurs locaux, qui avaient voulu se définir comme des partenaires et qui avaient soutenu la proposition du ministère des Transports, ont connu un échec relatif, l’option retenue étant celle des associations et des individus peu ou pas inscrits à l’échelle locale du quartier. L’article suit l’évolution des modes de planification durant cette intense période de débat et, à travers les enjeux soulevés, analyse les impacts des négociations survenues entre les différents intervenants.
EN:
In 2001 and 2002, a critical review of the Montreal region highway system was undertaken during the course of the creation of a public consultation commission on the improvement of transport mobility between Montreal and the South Shore suburbs and during the public hearings held by the Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) on the modernization of Notre Dame Street. These events prompted an extensive public debate, provided the backdrop for debates addressing problems on a metropolitan scale and received wide coverage in the media. They also provided an opportunity to reshape transportation planning issues by focusing on forgotten elements such as quality of life, life surroundings and the environment. Local actors taking part in this debate, who had defined themselves as partners and who had supported the Ministry of Transport’s proposal, did not have much success. Their position was not considered, and the selected solution was put forward by associations and individuals who, for the most part, have little or nothing to do with the local neighborhood. In this paper, we explore the development of planning practices during this period of intense debate and present an analysis, based on the issues raised, of the outcomes of the negotiations that took place among the various stakeholders.