FR:
En septembre 1859, alors que François-Xavier Garneau vient tout juste de publier la troisième édition de son Histoire du Canada, l’éditeur John Lovell annonce la traduction prochaine de l’oeuvre par le rédacteur en chef du Pilot de Montréal, Andrew Bell. Or, alors que Garneau espérait une traduction fidèle de l’oeuvre, c’est une adaptation plutôt libre qu’offre Bell en 1860. Dans le présent article, l’auteur intéresse, plus particulièrement, à l’écart existant entre la version originale et la traduction sur la question du lieu où repose la légitimité du pouvoir politique bas-canadien non seulement en observant les différences entre les deux versions de l’Histoire du Canada, mais également en tentant de les expliquer en fonction des expériences et de la pensée politique de Garneau et de Bell ainsi que des horizons d’attente auxquels ils faisaient face.
EN:
In September 1859, while François-Xavier Garneau has just published the third edition of his Histoire du Canada, publisher John Lovell announces the forthcoming translation of the work, to be made by the editor of Montreal’s Pilot, Andrew Bell. But while Garneau hoped for a faithful translation of its work, the translation published by Bell in 1860 looks more like a somewhat free adaptation. In this article, we look more closely at the gap existing between the original work and its translation on the question of where lies the legitimacy of the political power in Lower Canada, not only by observing the differences between the two versions of the Histoire du Canada, but also by trying to explain these differences under the light of Bell and Garneau’s experiences and political thoughts as well as of the horizons of expectation they were facing.